Déclaration de M. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, sur l'offre de lecture publique et la politique du livre et de la lecture, Antibes le 11 décembre 2006.

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Texte intégral


Monsieur le Ministre, Cher Christian Estrosi,
Monsieur le Député Maire d'Antibes-Juan les Pins, cher Jean Leonetti,
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles, cher Jean-Luc Bredel,
Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
Je suis très heureux d'être présent parmi vous, dans cette magnifique ville d'Antibes, où j'avais eu la chance de célébrer la Nuit des musées, l'année dernière, au musée Picasso. Ville à la fois secrète et ouverte, ancrée dans le passé de ses remparts et tournée vers la mer, l'avenir, ville dense et légère à la fois, alternant la paix de l'ombre et l'euphorie de la lumière, ville des artistes, de Picasso, bien entendu, mais aussi de Nicolas de Staël, qui y passa les dernières années de sa vie, Antibes demeure le coeur intact, envié et aimé de la Côte d'Azur.
Je dédie l'inauguration de cette médiathèque aux populations de l'autre rive de la Méditerranée, victimes de la violence et du fanatisme. Je pense à ce grand pays qu'est le Liban.
Au coeur d'Antibes, au carrefour de la vie de la cité, se dresse aujourd'hui cette nouvelle médiathèque. Il fallait rajeunir, recentrer l'offre de lecture publique, déjà présente dans la ville, mais qui souffrait d'un éclatement excessif. Par cette nouvelle médiathèque, à l'architecture claire et harmonieuse, Antibes affirme la modernité et l'ambition de sa politique du livre et de la lecture.
Cette inauguration est d'autant plus émouvante que c'est l'une dernières réalisations de Pierre Riboulet, ce très grand architecte qui était aussi un grand humaniste, qui concevait l'architecture comme une mission, afin que le public se sente à l'aise, comme chez lui, heureux dans le bâtiment qu'il avait dessiné. Une bibliothèque n'est-elle pas, ainsi que le dit joliment Tahar Ben Jelloun, « une chambre d'amis » ?. Et je souhaite saluer l'architecte Bruno Huerre qui a su poursuivre son oeuvre.
Pierre Riboulet était non seulement un grand architecte, mais aussi un amoureux des livres, soucieux, par dessus tout, de les mettre en valeur ; il a merveilleusement oeuvré, tout au long de sa vie, pour l'édification de médiathèques qui sont devenues des exemples, des fleurons de notre pays ; et l'on sent, ici, d'étage en étage, de palier en palier, dans la fluidité, l'aisance de la circulation, chacun de ses pas, chacune de ses pensées ; il savait concilier, comme il le fait merveilleusement dans cette médiathèque, mobilité et esthétique, élégance et efficacité, subtilité et utilité, avec cet atrium central qui semble représenter, contenir la lumière de son souvenir. Il savait qu'une médiathèque, de nos jours, doit être l'incarnation, la meilleure preuve, le signe le plus évident de la démocratisation de la culture. Oui, la médiathèque est « un lieu clos, ouvert sur le monde », comme le disait Pierre Riboulet.
C'est pourquoi le service d'actualité et d'information proposé ici jouera un rôle capital. Une médiathèque est aussi un lieu d'animation, et son équipement, notamment par le biais de l'auditorium, permettra, je l'espère, de très nombreuses rencontres, des débats, des échanges fructueux pour l'harmonie de la cité. Sa fonction, sa vocation est d'être ouverte à tous, de faire se rencontrer tous les âges, toutes les sensibilités, toutes les époques, tous les modes d'expression. Et je remarque avec plaisir combien sont atténuées ici les éventuelles séparations entre les sections et entre les supports. Pas d'espace strictement réservé et clos, sauf celui consacré aux fonds rares et précieux, et ceci - je m'en félicite - grâce au rapatriement du fonds local et patrimonial à la médiathèque. Chacun ici doit se sentir accueilli et accueillir c'est donner l'esprit de découverte.
Elle disposera aussi d'un équipement informatique conséquent. On ne peut rêver meilleure alliance de l'ancien et du moderne, du respect du passé et des moyens de l'avenir.
Antibes est aussi, par excellence, la ville de la Musique avec le festival de jazz, bien sûr, mais aussi le festival d'Art lyrique, « musiques au coeur », le festival du jeune Soliste et le Conservatoire. La médiathèque s'en fera l'écho, en réunissant nombre de documents sonores, et une salle d'écoute collective. Tous les arts se trouvent donc réunis, et nous sommes là pour écouter, ensemble, cette polyphonie.
Cette médiathèque représente un projet extrêmement ambitieux. Et sa réalisation correspond parfaitement à cette ambition. C'est un beau navire, confié à la capacité d'initiative, à l'imagination et au souci constant du bien public de Marie-Hélène Cazalet, qui dirigera cet établissement, à la tête d'une équipe sûre et dévouée. Ce beau navire vous doit tant, Monsieur le Député Maire, vous qui en avez fait l'une des réalisations majeures de votre programme culturel, et l'on sait combien Antibes est, grâce à vous, tout entière baignée de culture ; vous avez veillé à la construction de ce magnifique vaisseau, mais aussi, et surtout, comme président de la communauté d'agglomération, vous avez pris soin de l'équiper et de le faire naviguer dans les meilleures conditions. Le ministère de la Culture et de la Communication a pleinement rempli son rôle de soutien et d'accompagnement en apportant environ un tiers du financement de cette belle réalisation, portée également par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et le Conseil Général. Cette nouvelle médiathèque est le fruit de l'addition des énergies de tous.
Tous les soutiens financiers n'ont de sens que par la volonté, le goût, l'ardeur des hommes, en l'occurrence des élus et de la population de votre agglomération, auxquels je souhaite désormais de jouir pleinement du nouveau bâtiment et de son offre culturelle.
D'autres projets sont à l'étude dans le département, notamment la rénovation du Musée Picasso. Je peux vous annoncer que l'Etat sera votre partenaire. C'est mon 346ème déplacement en 32 mois en France et je peux vous assurer que je reviendrai chaque fois que nécessaire pour jalonner le parcours des projets.
Je vous remercie.Source http://www.culture.gouv.fr, le 12 décembre 2006