Texte intégral
Q- Que pensez-vous de l'annonce de la candidature de N. Sarkozy ?
R- Je crois que c'est un événement important, qui implique, comme l'a dit hier soir, J.-P. Raffarin, "le respect". A partir de ce moment, il va y avoir débat au sein de l'UMP, puisque vous savez que nous allons organiser trois forums à travers la France, au mois de décembre, peut-être...
Q- Avec éventuellement d'autres candidats ?
R- Alors, avec éventuellement d'autres candidats ou candidates...
Q- Vous ?
R- Non...certains, et avec certainement d'autres personnalités qui ne souhaiteront pas être candidats, mais qui souhaiteront s'exprimer, je pense à D. de Villepin ; j'ai eu A. Juppé à Bordeaux avant-hier, je pense que si A. Juppé venait dire des choses dans un de ces forums cela aurait beaucoup d'allure. Trois forums. Et puis, le 14 janvier, tous derrière le candidat qui sera désigné par le congrès de notre formation politique UMP.
Q- Qui voyez-vous en candidat potentiel ?
R- Très honnêtement, je vois bien M. Alliot-Marie, parce qu'elle en a les capacités, et je le souhaite parce qu'elle apporterait beaucoup au débat. Et puis, il y a d'autres personnalités, je pense à C. Boutin, qui a déjà été candidate sous ses propres couleurs ; je pense à N. Dupont-Aignan, et puis d'autres encore.
Q- D. de Villepin ?
R- J'ai le sentiment, ayant entendu le Premier ministre, ayant parlé avec lui, que ce n'est pas son intention, son intention c'est de diriger le Gouvernement jusqu'au bout, mais peut-être a-t-il des choses à dire, enfin, je dis peut-être, il a beaucoup de choses à dire. Je souhaite qu'il profite de l'un de ces forums, ou de plusieurs de ces forums, pour venir les dire.
Q- N. Dupont-Aignan, lui, ce sera vraisemblablement hors de l'UMP, cela va diviser la droite ?
R- Oui, mais dommage si vous voulez. Si on a fait l'UMP, c'est pour aboutir à des candidatures uniques et avoir deux grands partis de Gouvernement, le PS et l'UMP, donc les candidatures à côté de l'UMPce n'est pas bien.
Q- Encore un ou deux mots sur N. Sarkozy, vous nous dites que c'est un événement. En quoi est-ce un événement, cela fait des années que l'on sait qu'il va être candidat ?
R- Oui, comme je pensais moi aussi depuis des années que S. Royal serait candidate. Mais...Non, c'est un événement, parce que, quand un homme politique annonce sa candidature à une élection qui est aussi grave et fondamentale pour la vie du pays, que l'élection présidentielle...
Q- Pourquoi est-ce grave ?
R- Grave, parce que c'est l'élection du président de la République qui détermine le reste. Si vous élisez un président de droite, vous avez plutôt une chance d'avoir une majorité de droite législative, un mois et demi après, et cinq ans de Gouvernement, et cinq ans de politique. Donc, c'est un événement grave, pas au sens négatif du terme, c'est un élément qui pèse dans la vie politique française, et donc c'est pour cela que c'est un moment important, quand une personnalité annonce sa candidature, et qu'elle fait partie des personnalités qui peuvent gagner. Parce que, dans la liste des 40 ou 45 qui ont annoncé leur candidature, il n'y en a que un ou deux qui peuvent intéresser les Français.
Q- N. Sarkozy, il paraît que maintenant il fait peur ?
R- Ecoutez...Il est dans la position difficile d'être le ministre de l'intérieur depuis longtemps, d'assumer une politique difficile, on a vu ce qui s'est passé au Parc des Princes la semaine dernière, à tout moment le ministre de l'intérieur est en première ligne sur des sujets difficiles. Je crois que les Français lui savent gré d'avoir été un bon ministre de la sécurité, d'avoir amélioré les choses. Maintenant, dans une campagne présidentielle il faut avoir une image, très large, on gagne en rassemblant son camp, plus une partie du camp d'à-côté. Donc, il lui appartient de faire cela, mais je pense qu'il a le talent pour le faire, et que les débats au sein de l'UMP au mois de décembre le serviront dans cet objectif.
Q- L'un des journalistes qui l'a interviewé hier matin au siège de l'UMP nous disait : "il y a eu une précipitation dans cette annonce de candidature". Il n'y a pas un petit ratage, là ?
R- Je n'en connais pas les modalités, j'ai lu comme vous les journaux, écouté les radios, lu les dépêches d'agences de presse. Semble-t-il, il y a quelques petites discussions au sein de la presse quotidienne régionale. L'annonce de candidature en France, quand on regarde historiquement la manière dont elle se produit, il y a toujours des gens qui ne sont pas contents parce que ce n'est pas chez eux. Je pense que, A. Chabot, pour qui j'ai beaucoup de respect, aurait été très heureuse que ce soir, ce soit à France2.
Q- C'est une histoire de journalistes...
R- Non, ce n'est pas une histoire de journalistes. Mais c'est très difficile d'être en exclusivité devant tout le monde en même temps.
Q- Vous allez écouter une question SMS.
Q- Maintenant qu'il est candidat à la présidentielle, est-ce que N. Sarkozy doit quitter le ministère de l'intérieur ? Pour l'instant, on a 61,4% de non, et 38,6% de oui.
R- C'est exactement ce que disent les sondages, c'est-à-dire que vous êtes vraiment une radio écoutée par un bon échantillon des Français. Les Français pensent pour l'instant, que N. Sarkozy doit rester jusqu'au bout. Je pense pour ma part, comme J.-P. Raffarin et quelques autres, qu'il y a un moment où il faudra partir pour qu'il ait cette complète liberté d'expression, de temps.
Q- Quel moment ?
R- C'est à lui de le déterminer.
Q- Mais vous ? Tous le conseillent en ce moment...Alors vous, vous dites quoi ?
R- Je ne le conseille pas, parce que, quand il s'agit de choses aussi essentielles que cela, c'est vraiment la décision du candidat.
Q- Et puis, c'est bien pratique d'être au ministère de l'intérieur parce que, dans tous ses déplacements il peut faire passer ses petites propositions de candidat...
R- Oui, oui...Enfin, c'est pratique et c'est lourd. J'ai été jeune fonctionnaire au cabinet du ministre de l'intérieur, c'est une vie épouvantable, il n'y a que des mauvaises nouvelles qui arrivent...
Q- Il a une bonne équipe.
R- Il a une excellente équipe et un excellent directeur de cabinet, C. Guéan, mais honnêtement, il y a un moment où il devra partir, c'est à lui de le déterminer, c'est lui qui est candidat, mais on ne peut pas être jusqu'au bout dans la fonction, cela n'a pas servi d'ailleurs à L. Jospin, même si V. Giscard d'Estaing avait démontré le contraire.
Q- Nous allons sortir un peu de cette parenthèse Sarkozy, qui est tout de même importante, vous le dites, c'est un événement dans cette campagne. Avec votre déclaration pour l'ouverture du SalonVinitec : "Nous sommes en train en France de sortir de la crise viniviticole". Vincent, est là, vous avez 42 ans, vous êtes viticulteur dans le Gard. Que demandez-vous à D. Bussereau ?
Q- Vincent : Je voudrais demander à D. Bussereau qu'il m'explique, parce que je ne comprends pas comment on peut annoncer des choses pareilles, alors que je vis de moins en moins bien d'années en années, voire de moins en moins. Alors qu'on m'explique un peu. Ce monsieur est rentré dans un mutisme depuis le début de la crise viticole, et d'un seul coup il sort de son chapeau, en nous disant que tout va bien, ou que tout va mieux. Qu'on m'explique. Sur le terrain, ce n'est pas du tout la réalité ! La réalité, c'est qu'on n'arrive pas à vendre notre vin, et qu'on le vend à un prix dérisoire.
R- Vincent a tout à fait raison. Et si vous aviez donné ma déclaration en totalité, j'ai indiqué que ça allait mieux, parce que c'est vrai que nous avons des exportations qui ont repris, alors qu'on était en baisse des exportations depuis plusieurs années, que les cours augmentaient dans certains vignobles. Mais en effet, Vincent a raison, dans le Languedoc- Roussillon, la crise est grave, j'ai reçu hier tous les parlementaires du Languedoc-Roussillon, y compris les parlementaires du Gard, je suis allé à plusieurs reprises dans le Gard, et donc, Vincent, ce n'est pas juste de m'accuser de mutisme, je me suis occupé de vos histoires de cotisations de mutualité sociale agricole, je suis allé à Nîmes lorsqu'il y avait occupation de la Chambre d'agriculture par les viticulteurs du Gard, donc je suis allé plusieurs fois travailler sur les problèmes du Gard, je crois qu'hier avec vos parlementaires, de toutes tendances politiques de la région Languedoc-Roussillon, nous avons avancé sur de bonnes solutions et on a...
Q- C'est un peu de la méthode Coué de dire..."on sort de la crise viticole sauf pour le Languedoc-Roussillon"...Le Bourgogne et le Bordeaux, ce n'est quand même les terroirs qui posaient le plus de problèmes ?
R- Je suis désolé, la crise dans le Bordeaux est encore très grave, parce que vous avez d'un côté les très grands crus, le Margaux, le Saint-Julien, Sainte-Estèphe etc., qui se vendent bien, et puis vous avez à 500 mètres un petit viticulteur qui est en AOC qui ne vend rien. Donc, ce que je dis aujourd'hui, et cela c'est important : nos exportations ont repris, alors qu'on était en train de perdre des parts de marché au plan national et international. Et comme nous avons une petite récolte cette année, ça reprend en valeur, ce sont des signes encourageants, mais il y a des vignobles en crise. Il y le vignoble du Languedoc-Roussillon, il y en a d'autres encore, et donc nous allons faire un traitement économique et un traitement social de tous les endroits à problèmes. Et je crois que ce qu'on a préparé hier pour le Languedoc-Roussillon va dans le sens de ce que souhaite Vincent pour vendre son vin et le vendre à un prix correct.
Q- Si la situation s'améliore en Bourgogne et dans le Bordeaux, est-ce que c'est vraiment parce qu'il y a eu des mesures intelligentes qui ont été prises ou c'est simplement un effet conjoncturel avec le fameux papy boom"et des départs en retraite ?
R- Non, c'est parce que d'abord les viticulteurs nous ont aidés à diminuer l'offre, c'est-à-dire, que nous avons procédé avec eux...
Q- A des arrachages...
R- ...et en liaison avec eux, avec le soutien des collectivités territoriales, des régions, des départements, à des arrachages ciblés...
Q- Qui doivent faire mal au coeur quand même !
R- Qui font mal au coeur, mais on a choisi des viticulteurs qui étaient en fin de carrière et pas les vignes qui étaient les meilleures. Deuxièmement, on a distillé, c'est-à-dire, qu'on a retiré des quantité et là encore avec la profession et les collectivités territoriales et puis on a fait des efforts énormes d'exportation. J'étais en Chine la semaine dernière, en Chine cette année, les vins français en fin d'année, ce sera plus 60% et sur le Cognac qui est un de nos produits phares à l'exportation, plus 33%. C'est-à-dire que nous avons des marchés formidables et que des vins, comme les vins du Languedoc-Roussillon, les vins de Loire, et toute une série d'AOC peuvent aller prendre des parts de marché qu'avaient pris les vins australiens ou les vins chiliens, parce que nos vins sont les meilleurs, mais nous avons souvent des problèmes de marketing, de segmentation. Le consommateur étranger ne comprend pas très bien ce qu'est notre vin, l'étiquette est en français, et on ne sait pas très bien d'où ça vient.
Q- L'espoir vient de la jeunesse avec des jeunes viticulteurs qui de plus en plus sont sensibles à cette notion de marketing.
R- Oui, les viticulteurs qui ont changé les étiquettes, maintenant que vous avez l'étiquette, que vous avez la contre-étiquette qui explique le vin. Elle n'est pas simplement le français, si elle est peut-être en anglais, en italien, en allemand, en chinois. Et puis, également les consommateurs des pays nouveaux s'élargissent sur le vin et par exemple les Chinois qui ne buvaient pas de vin s'y intéressent c'est un marché d'1,3 milliard d'habitants à terme, c'est pas rien pour les viticulteurs français.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er décembre 2006
R- Je crois que c'est un événement important, qui implique, comme l'a dit hier soir, J.-P. Raffarin, "le respect". A partir de ce moment, il va y avoir débat au sein de l'UMP, puisque vous savez que nous allons organiser trois forums à travers la France, au mois de décembre, peut-être...
Q- Avec éventuellement d'autres candidats ?
R- Alors, avec éventuellement d'autres candidats ou candidates...
Q- Vous ?
R- Non...certains, et avec certainement d'autres personnalités qui ne souhaiteront pas être candidats, mais qui souhaiteront s'exprimer, je pense à D. de Villepin ; j'ai eu A. Juppé à Bordeaux avant-hier, je pense que si A. Juppé venait dire des choses dans un de ces forums cela aurait beaucoup d'allure. Trois forums. Et puis, le 14 janvier, tous derrière le candidat qui sera désigné par le congrès de notre formation politique UMP.
Q- Qui voyez-vous en candidat potentiel ?
R- Très honnêtement, je vois bien M. Alliot-Marie, parce qu'elle en a les capacités, et je le souhaite parce qu'elle apporterait beaucoup au débat. Et puis, il y a d'autres personnalités, je pense à C. Boutin, qui a déjà été candidate sous ses propres couleurs ; je pense à N. Dupont-Aignan, et puis d'autres encore.
Q- D. de Villepin ?
R- J'ai le sentiment, ayant entendu le Premier ministre, ayant parlé avec lui, que ce n'est pas son intention, son intention c'est de diriger le Gouvernement jusqu'au bout, mais peut-être a-t-il des choses à dire, enfin, je dis peut-être, il a beaucoup de choses à dire. Je souhaite qu'il profite de l'un de ces forums, ou de plusieurs de ces forums, pour venir les dire.
Q- N. Dupont-Aignan, lui, ce sera vraisemblablement hors de l'UMP, cela va diviser la droite ?
R- Oui, mais dommage si vous voulez. Si on a fait l'UMP, c'est pour aboutir à des candidatures uniques et avoir deux grands partis de Gouvernement, le PS et l'UMP, donc les candidatures à côté de l'UMPce n'est pas bien.
Q- Encore un ou deux mots sur N. Sarkozy, vous nous dites que c'est un événement. En quoi est-ce un événement, cela fait des années que l'on sait qu'il va être candidat ?
R- Oui, comme je pensais moi aussi depuis des années que S. Royal serait candidate. Mais...Non, c'est un événement, parce que, quand un homme politique annonce sa candidature à une élection qui est aussi grave et fondamentale pour la vie du pays, que l'élection présidentielle...
Q- Pourquoi est-ce grave ?
R- Grave, parce que c'est l'élection du président de la République qui détermine le reste. Si vous élisez un président de droite, vous avez plutôt une chance d'avoir une majorité de droite législative, un mois et demi après, et cinq ans de Gouvernement, et cinq ans de politique. Donc, c'est un événement grave, pas au sens négatif du terme, c'est un élément qui pèse dans la vie politique française, et donc c'est pour cela que c'est un moment important, quand une personnalité annonce sa candidature, et qu'elle fait partie des personnalités qui peuvent gagner. Parce que, dans la liste des 40 ou 45 qui ont annoncé leur candidature, il n'y en a que un ou deux qui peuvent intéresser les Français.
Q- N. Sarkozy, il paraît que maintenant il fait peur ?
R- Ecoutez...Il est dans la position difficile d'être le ministre de l'intérieur depuis longtemps, d'assumer une politique difficile, on a vu ce qui s'est passé au Parc des Princes la semaine dernière, à tout moment le ministre de l'intérieur est en première ligne sur des sujets difficiles. Je crois que les Français lui savent gré d'avoir été un bon ministre de la sécurité, d'avoir amélioré les choses. Maintenant, dans une campagne présidentielle il faut avoir une image, très large, on gagne en rassemblant son camp, plus une partie du camp d'à-côté. Donc, il lui appartient de faire cela, mais je pense qu'il a le talent pour le faire, et que les débats au sein de l'UMP au mois de décembre le serviront dans cet objectif.
Q- L'un des journalistes qui l'a interviewé hier matin au siège de l'UMP nous disait : "il y a eu une précipitation dans cette annonce de candidature". Il n'y a pas un petit ratage, là ?
R- Je n'en connais pas les modalités, j'ai lu comme vous les journaux, écouté les radios, lu les dépêches d'agences de presse. Semble-t-il, il y a quelques petites discussions au sein de la presse quotidienne régionale. L'annonce de candidature en France, quand on regarde historiquement la manière dont elle se produit, il y a toujours des gens qui ne sont pas contents parce que ce n'est pas chez eux. Je pense que, A. Chabot, pour qui j'ai beaucoup de respect, aurait été très heureuse que ce soir, ce soit à France2.
Q- C'est une histoire de journalistes...
R- Non, ce n'est pas une histoire de journalistes. Mais c'est très difficile d'être en exclusivité devant tout le monde en même temps.
Q- Vous allez écouter une question SMS.
Q- Maintenant qu'il est candidat à la présidentielle, est-ce que N. Sarkozy doit quitter le ministère de l'intérieur ? Pour l'instant, on a 61,4% de non, et 38,6% de oui.
R- C'est exactement ce que disent les sondages, c'est-à-dire que vous êtes vraiment une radio écoutée par un bon échantillon des Français. Les Français pensent pour l'instant, que N. Sarkozy doit rester jusqu'au bout. Je pense pour ma part, comme J.-P. Raffarin et quelques autres, qu'il y a un moment où il faudra partir pour qu'il ait cette complète liberté d'expression, de temps.
Q- Quel moment ?
R- C'est à lui de le déterminer.
Q- Mais vous ? Tous le conseillent en ce moment...Alors vous, vous dites quoi ?
R- Je ne le conseille pas, parce que, quand il s'agit de choses aussi essentielles que cela, c'est vraiment la décision du candidat.
Q- Et puis, c'est bien pratique d'être au ministère de l'intérieur parce que, dans tous ses déplacements il peut faire passer ses petites propositions de candidat...
R- Oui, oui...Enfin, c'est pratique et c'est lourd. J'ai été jeune fonctionnaire au cabinet du ministre de l'intérieur, c'est une vie épouvantable, il n'y a que des mauvaises nouvelles qui arrivent...
Q- Il a une bonne équipe.
R- Il a une excellente équipe et un excellent directeur de cabinet, C. Guéan, mais honnêtement, il y a un moment où il devra partir, c'est à lui de le déterminer, c'est lui qui est candidat, mais on ne peut pas être jusqu'au bout dans la fonction, cela n'a pas servi d'ailleurs à L. Jospin, même si V. Giscard d'Estaing avait démontré le contraire.
Q- Nous allons sortir un peu de cette parenthèse Sarkozy, qui est tout de même importante, vous le dites, c'est un événement dans cette campagne. Avec votre déclaration pour l'ouverture du SalonVinitec : "Nous sommes en train en France de sortir de la crise viniviticole". Vincent, est là, vous avez 42 ans, vous êtes viticulteur dans le Gard. Que demandez-vous à D. Bussereau ?
Q- Vincent : Je voudrais demander à D. Bussereau qu'il m'explique, parce que je ne comprends pas comment on peut annoncer des choses pareilles, alors que je vis de moins en moins bien d'années en années, voire de moins en moins. Alors qu'on m'explique un peu. Ce monsieur est rentré dans un mutisme depuis le début de la crise viticole, et d'un seul coup il sort de son chapeau, en nous disant que tout va bien, ou que tout va mieux. Qu'on m'explique. Sur le terrain, ce n'est pas du tout la réalité ! La réalité, c'est qu'on n'arrive pas à vendre notre vin, et qu'on le vend à un prix dérisoire.
R- Vincent a tout à fait raison. Et si vous aviez donné ma déclaration en totalité, j'ai indiqué que ça allait mieux, parce que c'est vrai que nous avons des exportations qui ont repris, alors qu'on était en baisse des exportations depuis plusieurs années, que les cours augmentaient dans certains vignobles. Mais en effet, Vincent a raison, dans le Languedoc- Roussillon, la crise est grave, j'ai reçu hier tous les parlementaires du Languedoc-Roussillon, y compris les parlementaires du Gard, je suis allé à plusieurs reprises dans le Gard, et donc, Vincent, ce n'est pas juste de m'accuser de mutisme, je me suis occupé de vos histoires de cotisations de mutualité sociale agricole, je suis allé à Nîmes lorsqu'il y avait occupation de la Chambre d'agriculture par les viticulteurs du Gard, donc je suis allé plusieurs fois travailler sur les problèmes du Gard, je crois qu'hier avec vos parlementaires, de toutes tendances politiques de la région Languedoc-Roussillon, nous avons avancé sur de bonnes solutions et on a...
Q- C'est un peu de la méthode Coué de dire..."on sort de la crise viticole sauf pour le Languedoc-Roussillon"...Le Bourgogne et le Bordeaux, ce n'est quand même les terroirs qui posaient le plus de problèmes ?
R- Je suis désolé, la crise dans le Bordeaux est encore très grave, parce que vous avez d'un côté les très grands crus, le Margaux, le Saint-Julien, Sainte-Estèphe etc., qui se vendent bien, et puis vous avez à 500 mètres un petit viticulteur qui est en AOC qui ne vend rien. Donc, ce que je dis aujourd'hui, et cela c'est important : nos exportations ont repris, alors qu'on était en train de perdre des parts de marché au plan national et international. Et comme nous avons une petite récolte cette année, ça reprend en valeur, ce sont des signes encourageants, mais il y a des vignobles en crise. Il y le vignoble du Languedoc-Roussillon, il y en a d'autres encore, et donc nous allons faire un traitement économique et un traitement social de tous les endroits à problèmes. Et je crois que ce qu'on a préparé hier pour le Languedoc-Roussillon va dans le sens de ce que souhaite Vincent pour vendre son vin et le vendre à un prix correct.
Q- Si la situation s'améliore en Bourgogne et dans le Bordeaux, est-ce que c'est vraiment parce qu'il y a eu des mesures intelligentes qui ont été prises ou c'est simplement un effet conjoncturel avec le fameux papy boom"et des départs en retraite ?
R- Non, c'est parce que d'abord les viticulteurs nous ont aidés à diminuer l'offre, c'est-à-dire, que nous avons procédé avec eux...
Q- A des arrachages...
R- ...et en liaison avec eux, avec le soutien des collectivités territoriales, des régions, des départements, à des arrachages ciblés...
Q- Qui doivent faire mal au coeur quand même !
R- Qui font mal au coeur, mais on a choisi des viticulteurs qui étaient en fin de carrière et pas les vignes qui étaient les meilleures. Deuxièmement, on a distillé, c'est-à-dire, qu'on a retiré des quantité et là encore avec la profession et les collectivités territoriales et puis on a fait des efforts énormes d'exportation. J'étais en Chine la semaine dernière, en Chine cette année, les vins français en fin d'année, ce sera plus 60% et sur le Cognac qui est un de nos produits phares à l'exportation, plus 33%. C'est-à-dire que nous avons des marchés formidables et que des vins, comme les vins du Languedoc-Roussillon, les vins de Loire, et toute une série d'AOC peuvent aller prendre des parts de marché qu'avaient pris les vins australiens ou les vins chiliens, parce que nos vins sont les meilleurs, mais nous avons souvent des problèmes de marketing, de segmentation. Le consommateur étranger ne comprend pas très bien ce qu'est notre vin, l'étiquette est en français, et on ne sait pas très bien d'où ça vient.
Q- L'espoir vient de la jeunesse avec des jeunes viticulteurs qui de plus en plus sont sensibles à cette notion de marketing.
R- Oui, les viticulteurs qui ont changé les étiquettes, maintenant que vous avez l'étiquette, que vous avez la contre-étiquette qui explique le vin. Elle n'est pas simplement le français, si elle est peut-être en anglais, en italien, en allemand, en chinois. Et puis, également les consommateurs des pays nouveaux s'élargissent sur le vin et par exemple les Chinois qui ne buvaient pas de vin s'y intéressent c'est un marché d'1,3 milliard d'habitants à terme, c'est pas rien pour les viticulteurs français.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er décembre 2006