Déclaration de M. Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités, sur l'hôpital américain de Paris, Neuilly-sur-Seine le 13 décembre 2006.

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Circonstance : Inauguration d'un centre de dialyse à l'hôpial américain de Paris à Neuilly-sur-Seine le 13 décembre 2006

Texte intégral

Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Directeur de l'ARH d'Ile de France, (Jacques Métais),
Monsieur le Président du Conseil des Gouverneurs, (John Riggs),
Monsieur le Président de la CME, (Dr. Roland Doumith),
Monsieur le Directeur, (André Guinet),
Monsieur le Directeur Médical (Pr. Pierre Duroux),
Mesdames et Messieurs,
1. L'histoire de l'Hôpital Américain de Paris témoigne de l'amitié franco-américaine.
C'est la communauté américaine résidant à Paris qui décide de créer, en 1906, un hôpital qui délivrera des soins médicaux conformes aux méthodes développées aux Etats-Unis. Le Congrès américain lui accorde dans la foulée un statut fédéral et le Gouvernement français le déclare d'utilité publique. Très actif lors des deux conflits mondiaux, l'Hôpital Américain de Paris reçoit en 1945 la Croix de guerre avec Palme pour services rendus à la nation.
L'histoire et le statut de votre établissement lui donnent une expérience particulière dans l'accueil et la prise en charge des patients de toute nationalité. Il accueille ainsi 60 % de patients français et 40 % de patients étrangers, de 110 nationalités différentes, principalement de l'Union Européenne, des Etats-Unis, du Moyen-Orient, du Japon, et récemment des Pays de l'Est et de la Chine.
Pour célébrer votre centenaire, vous avez choisi d'investir sur de nouveaux projets répondant à des enjeux de santé publique. Après avoir ouvert en 2005 un centre de sénologie très performant, vous ouvrirez en janvier 2007 une unité de petite chirurgie et d'endoscopie ambulatoire et en mai une nouvelle maternité totalement rénovée, tant sur le plan du confort que de la sécurité des jeunes accouchées et de leur enfant. Enfin, nous inaugurons aujourd'hui un centre de dialyse très particulier et unique en Ile de France.
2. La vocation pluridisciplinaire de l'Hôpital américain de Paris en fait une référence internationale.
Près de 400 médecins, dont 170 chirurgiens, exercent dans cet établissement. Ils disposent de 196 lits et places d'hospitalisation dont 8 lits de réanimation polyvalente et 7 de soins intensifs coronariens. Chaque année, 7 500 patients sont accueillis en hospitalisation complète et 2 400 patients en ambulatoire. Le service de maternité enregistre plus de 600 naissances par an. Des consultations multidisciplinaires permettent d'être soigné avec un maximum de sécurité, grâce à une équipe soignante dédiée.
Un plateau médico-technique remarquable offre en un même lieu et dans les délais les plus brefs tous les outils modernes d'investigation et de traitement. Je pense en particulier au service d'exploration vasculaire, si nécessaire en hémodialyse pour la surveillance des fistules artérioveineuses, au traitement des calculs rénaux par le plus puissant lithotripteur d'Europe en terme de fragmentation, ou encore au service d'imagerie médicale, équipé notamment d'un scanner de dernière génération à 64 barrettes, d'une IRM, d'un mammographe digitale permettant les macrobiopsies et de trois salles d'échographie.
Vous êtes dans l'attente de la décision, qui sera prise dans moins d'une semaine par la commission exécutive de l'ARH d'Ile de France, d'une autorisation d'installation d'un PET Scan - et je peux vous dire que ce dossier a retenu toute l'attention de la commission.
Ainsi, l'Hôpital Américain de Paris s'est engagé depuis 2004, dans le cadre de son plan stratégique, dans des projets axés sur le dépistage, la prévention et le cancer - et je m'en réjouis. Vous savez que j'ai lancé le 16 octobre dernier les Etats généraux de la prévention et je sais pouvoir compter sur l'ensemble des professionnels de santé pour mettre la prévention au coeur de notre système de santé, qu'ils appartiennent au secteur public ou au secteur libéral.
Par ailleurs, vous avez compris que l'évaluation des pratiques médicales est un gage de sécurité et de qualité des soins. C'est pourquoi votre Conseil médical réunit régulièrement l'ensemble des responsables du corps médical, qui participent aux 13 comités spécifiques d'évaluation et de contrôle de la qualité des soins que ce soit dans la lutte contre les infections, la pratique des actes invasifs, la lutte contre la douleur ou les vigilances sanitaires.
Ainsi, l'Hôpital Américain de Paris est accrédité en France par la Haute Autorité de Santé ; il est aussi le seul établissement civil de santé, en dehors du territoire des Etats-Unis, à être accrédité par la JCAHO, qui est l'équivalent américain de la HAS ( Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organisations).
3. Le centre ultramoderne de dialyse que nous inaugurons aujourd'hui offre une prise en charge de qualité aux patients atteints d'insuffisance rénale chronique.
Ce centre permettra que soit assurée la continuité des soins des patients de passage en France ou d'initier une première prise en charge de l'insuffisance rénale chronique diagnostiquée dans votre établissement, que ce soit par hémodialyse ou par dialyse péritonéale, dans le cadre d'une convention avec l'Assurance maladie. Son activité s'inscrit dans un partenariat avec les CHU parisiens, des cliniques privées ou encore les associations de patients, dont la Fédération nationale d'aide aux insuffisants rénaux (FNAIR) et l'Association pour l'information et la recherche pour les maladies rénales génétiques (AIRG) - et je me réjouis de la présence à nos côtés de Régis Volle et de Marie Berry.
Vous savez que je suis très attaché au libre choix des patients pour leur traitement. Je me réjouis que vous vous soyez engagés à garantir l'accès à toutes les modalités de dialyse, soit directement dans ce centre, soit par convention pour l'autodialyse avec d'autres établissements. En outre, vos patients franciliens pourront être inscrits sur la liste de greffe d'un des CHU de leur choix.
Je m'étais engagé lors de la 1ère semaine du rein à ce que les patients aient une garantie d'information sur ce traitement dès le stade de l'insuffisance rénale avancée. Cela passe par une information précoce du patient sur les différentes méthodes de traitement qui peuvent lui être proposées . Le ministère de la santé est en train de finaliser un livret d'information en pré-dialyse, en collaboration avec les sociétés savantes, l'INPES et les associations de patients. Ce livret, qui sera disponible au printemps 2007, pourra aider le patient dans le choix de son traitement. Il n'est pas acceptable que certains patients ne se voient jamais proposés d'être inscrits sur une liste de greffe ou d'être dialysés à domicile.
4. Dans ce centre, vous avez réussi à mettre la technique et l'accueil au service de l'humain.
Vous avez développé le concept de dialyse saisonnière, indispensable à la qualité de vie des personnes dialysées. Nombre d'entre elles s'inquiètent des difficultés qu'elles ont à trouver une place d'hémodialyse lorsqu'elles se déplacent. Or, la première des libertés est celle de pouvoir aller et venir que ce soit pour des raisons familiales, professionnelles ou pour le tourisme. Aujourd'hui, l'Hôpital Américain de Paris est le seul établissement d'Ile-de-France à disposer d'une unité saisonnière.
C'est tout l'intérêt de l'ouverture de ce centre, dont l'activité s'adresse non seulement aux assurés sociaux franciliens, mais aussi aux résidents temporaires.
De plus, le statut international de l'hôpital lui permet d'accueillir des touristes dialysés du monde entier, qui hésitent à venir en France, de peur que l'équipe soignante ne soit pas adaptée à leurs habitudes anglo-saxonnes. Ce besoin a été exprimé par vos partenaires internationaux, dont principalement :
* les Etats-Unis, où la prévalence de l'insuffisance rénale chronique est trois fois supérieure à celle des pays européens : votre hôpital a statutairement pour mission de prendre en charge les patients américains présents sur le territoire européen ;
* le Japon : la population dialysée y subit une forte croissance et la greffe y est très peu développée. Vous avez donc mis en place une organisation spécifique avec un personnel parlant le japonais.
C'est la raison pour laquelle le Ministre de la Santé des Etats-Unis, avait appuyé en 2004 la demande de création d'un centre de dialyse dans votre établissement, auprès de son homologue français, Philippe Douste-Blazy. Je sais que de nombreux Américains se réjouissent déjà de pouvoir visiter Paris malgré une maladie particulièrement contraignante.
Ce centre de dialyse associe une haute technicité avec un réel souci des patients. Pour y répondre, deux néphrologues, les Docteurs Serge Dard et Christophe Baudeau, élèves des deux prestigieuses écoles françaises de néphrologie, celle des Prs Jean Hamburger à Necker et de Gabriel Richet à Tenon, assureront le suivi des patients. Ils effectuent depuis de nombreuses années des consultations de néphrologie et prennent déjà en charge par hémodialyse en réanimation les patients en insuffisance rénale aiguë. Je sais qu'ils ont participé tous les deux à la réalisation de la Carte Maladies rénales que le Ministère de la Santé a lancé cette année avec la Fondation du Rein et les associations de patients - et je les en remercie.
Enfin, aux côtés des équipes soignantes et administratives, votre établissement dispose d'un personnel hôtelier de qualité, dont la mission est d'offrir les meilleures conditions d'accueil et de bien-être. Ce choix de l'humanisme, nous le devons bien sûr au Conseil des Gouverneurs, présidé par John Riggs, dont la volonté est d'améliorer la vie quotidienne des patients atteints de maladie rénale.
Ce pôle d'excellence, c'est un pôle médical, c'est aussi un pôle d'humanisme, et nous le devons aux professionnels de santé qui y travaillent et à vos généreux donateurs. Surtout, c'est un pôle d'espoir : espoir d'une vie quotidienne améliorée pour les patients, avec des équipements techniques de très haut niveau, avec une innovation directement accessible grâce à la pluridisciplinarité, et avec la perspective de voir ces maladies plus précocement diagnostiquées et mieux traitées.Source http://www.sante.gouv.fr, le 15 décembre 2006