Texte intégral
Q- Bonjour J.-L. Debré. Les Français vont voter pour le premier tour de l'élection présidentielle dans trois mois et demi ; ça va venir vite, N. Sarkozy est la seule personnalité politique à briguer l'investiture de l'UMP pour cette élection. N. Sarkozy sera-t-il votre candidat ?
R- Vous me posez la question de savoir si j'irais à la réunion du 14 janvier à l'UMP pour l'investiture de Sarkozy, c'est la question que vous me posez ?
Q- Non, non, mais c'est à cette question-là que vous allez répondre.
R- L'UMP, vous savez, c'est une grande famille politique qui a été créée à l'initiative de J. Chirac. Et compte tenu de mes liens, que vous connaissez peut-être, avec J. Chirac, je n'ai pas l'intention de rompre avec cette famille politique. J'irai donc à cette réunion, à ce congrès du 14 janvier. Alors, naturellement, c'est là la question que vous voulez me poser.
Q- Quelle interprétation faudra-t-il donner de votre présence à ce congrès du 14 janvier ?
R- Ça va durer comme cela toute l'interview ? Vous allez faire la question puis la réponse ?
Q- Non, non, mais...
R -Je deviens professionnel, je comprends un peu, comme généralement vous faites à la fois les questions et les réponses, moi, je fais les réponses et je vous suggère de me poser cette question.
Q- D'accord...
R- Alors, l'interprétation qu'il conviendra de donner à ma présence c'est un soutien sans ambiguïté au président de la République qui est le fondateur de l'UMP. D'ailleurs pouviez-vous imaginer qu'il en soit autrement ?.
Q- Non. Voyez là c'est vous qui faites les questions et c'est moi qui fait les réponses. Il y a actuellement une procédure de vote qui est ouverte à l'UMP. Allez-vous voter pour N. Sarkozy ?
R- Il y a une procédure de vote, vous verrez bien ce jour-là ce que je voterai, mais plus exactement...
Q- Non, non, pas ce jour-là. Là, la procédure est ouverte. Avez-vous déjà voté ?
R- Dans ma vie, oui, souvent.
Q- Non, à l'intérieur de l'UMP, là. La procédure est ouverte depuis
mercredi, avez-vous déjà voté ?
R- Je n'ai pas encore voté dans ma fédération.
Q- Allez-vous voter ?
R- Oui, je vais voter dans ma fédération, naturellement.
Q- Vous allez voter dans votre fédération...
R- Mais vous savez qu'on peut voter...
Q- Allez-vous voter pour N. Sarkozy ?
R- Non... Je vous ai dit et c'est très simple, je me prononcerai publiquement, lors de la campagne électorale. L'élection a lieu dans trois mois et demi. Je crois qu'il faut rester calme, tranquille, serein. Moi, je veux savoir avant de me prononcer définitivement qui seront les candidats représentant la droite et le centre. Actuellement, nous avons N. Sarkozy qui est favori, mais j'entends dire que Madame Alliot-Marie, pour laquelle j'ai beaucoup de sympathie, pourrait être candidate, j'entends dire... bref...
Q- Vous entendez dire quoi d'autre ?
R- D. de Villepin, peut-être éventuellement Borloo. J'attends, moi, une chose : que le Président de la République qui est le chef de ma famille politique, donne le moment où il faudra tous se déterminer. Vous savez, j'ai fait des campagnes électorales auprès de Chirac. C'est un long chemin qui n'est pas tranquille. Mais il faut l'aborder avec sérénité et il faut que le candidat - c'est ça, ma démarche - que le candidat qui va nous représenter soit le plus capable de rassembler. Alors, est-ce peut-être Sarkozy ? Est-ce peut-être Alliot-Marie ? Est-ce peut-être J. Chirac s'il veut se représenter ? Je ne le sais pas et je venais justement à RTL pour le savoir.
Q- Pour le savoir, d'accord. Alors, si vous attendez de savoir qui sera candidat au final, si vous attendez encore quelques semaines, cela veut dire que, pour l'instant, vous ne voterez pas pour N. Sarkozy à l'intérieur de l'UMP.
R- Pour l'instant, dans ma fédération de l'UMP de l'Eure, je m'abstiendrai, mais cela ne veut pas dire...
Q- J'ai bien compris que vous ne voterez pas N. Sarkozy.
R- Je préfère bien le dire. Cela ne veut pas dire que cela hypothèque mon choix final. Cela veut simplement dire que dans cette période, eh bien, j'attends, je regarde, j'observe, j'écoute et je veux que le président de la République, qui est en fonction et qui s'occupe des Français, puisse aller jusqu'au terme de ce mandat et après qu'il nous dise...
Q- Voyez, c'est ce qui est bien avec vous J.-L. Debré : en quatre minutes d'interview, nous avons trois informations : vous allez voter, vous allez-vous abstenir et vous serez présent le 14 janvier à la convention de l'UMP...
R- Non, et une autre information, c'est que dans cette période pré-électorale, mon abstention n'hypothèque pas mon choix final.
Q- D'accord...
R- Soyons plus précis. Ce n'est pas impossible si Sarkozy est le seul candidat de la famille que je me prononce, mais la famille elle est large et je veux savoir quels sont les éléments de cette famille politique qui vont briguer le suffrage des électeurs avec une obsession : qui va le mieux nous rassembler au second tour ?
Q- N. Sarkozy sera désigné par l'UMP, le 14 janvier. Doit-il, à votre avis, quitter le gouvernement ?
R- Mais ce n'est pas mon problème, c'est son problème. Je crois qu'il est suffisamment...
Q- Non, mais c'est un problème aussi d'institution et de fonctionnement de Matignon, c'est un problème collectif.
R- Ecoutez, moi je pense que depuis longtemps, puisqu'il y a un peu un mélange des genres, il aurait dû quitter le gouvernement. C'est clair, c'est précis, parce que il ne faut pas qu'on puisse le suspecter d'utiliser les moyens de l'Etat pour sa campagne électorale. Mais c'est son problème, ce n'est pas mon problème.
Q- Non, ce n'est pas son problème, c'est le problème de tout le monde.
R- C'est ma vision de l'Etat, du fonctionnement des institutions. Chacun a sa vérité. Je n'impose ma vérité à personne.
Q- Certains s'étonnent que, lors de ses voeux, J. Chirac, hier encore, fasse beaucoup de propositions comme s'il était encore en situation de prendre des engagements pour d'autres puisque lui-même ne sera pas candidat à sa succession.
R- Mais d'abord je ne le sais pas...
Q- Vous ne savez pas, vous pensez qu'il peut l'être encore ?
R- Mais je ne le sais pas...
Q- Vous en parlez avec lui...
R- Mais je ne parle pas avec lui, il est suffisamment occupé en ce moment avec les voeux. Non, le problème n'est pas là. A partir du moment où on est passé de sept ans à cinq ans, il faut absolument ne pas perdre de temps. Et si vous mettez de côté un an de campagne électorale où le gouvernement ne fait plus rien, alors les Français se détourneront de nous. Et le Président de la République, et J. Chirac a raison, il veut aller jusqu'au bout, il veut imposer des réformes, il veut imposer un rythme et il l'imposera parce que c'est l'intérêt national. Réformes institutionnelles, réformes économiques, réformes sociales ne baissons pas les bras.
Q- Mais alors vous-même qui vous êtes plaint d'autant légiférer, voilà que le Président de la République vous oblige, avant le 22 février, à voter une loi aussi complexe que celle du droit opposable au logement. C'est bien sérieux, ça ?
R- Je crois que cette loi, elle n'arrive pas comme ça. Il y a eu un nombre important de réunions, tout le monde sait à peu près dans quelle direction, et bien je souhaite, moi, que sur un sujet aussi fondamental, aussi fondamental, nous ne perdions pas de temps.
Q- Et donc elle sera votée avant le 22 février ?
R- Cela dépend des députés, oui.
Q- D'accord. Et donc vous pensez qu'elle le sera. Est-ce que, on connaissait votre hostilité à la réforme du statut pénal du Chef de l'Etat, là aussi le Chef de l'Etat souhaite que ce soit fait en congrès avant la fin de la session. Votre hostilité a disparu ?
R- Non, vous n'êtes pas tout à fait bien informé. Mon hostilité elle vient du fait que le projet qui a été déposé vient de la commission Avril qui prévoyait la destitution à la majorité simple des membres du Parlement. Or j'avais suggéré, j'avais demandé et je souhaitais très profondément qu'on passe d'une majorité simple à une majorité qualifiée avec un deuxième correctif : que le vote soit personnel. Les amendements qui ont été déposés par le Président de la Commission des Lois vont dans ce sens et cela me satisfait.
Q- Est-ce que c'est notre dernière interview ce matin, à vous et à moi sur RTL ?
R- Cela dépend si vous m'invitez ou ne m'invitez pas.
Q- Donc, quand vous serez président du Conseil constitutionnel.
R- Mais cette question n'est pas à l'ordre du jour.
Q- Tout le monde sait que vous serez nommé président du Conseil constitutionnel dans quelques semaines.
R- Moi, je ne le sais pas.
Q- Tous les autres le savent, personne ne vous a prévenu.
R- Personne ne m'a prévenu.
Q- C'est dommage !
R- La question n'est pas à l'ordre du jour et si vous me réinvitez, je reviendrais.
Q- Comme président du Conseil constitutionnel ?
R- Comme président de l'Assemblée nationale et je suis président de l'Assemblée nationale.
Q- Jusqu'à quand ?
R- Jusqu'au terme de ma mission.
Q- C'est jusqu'à quand, votre mission ?
R- A la fin de la législature.
Q- Donc jusqu'à la fin de la législature, vous êtes président de l'Assemblée nationale.
R- Aujourd'hui, oui.
Q- D'accord. Et vous qui êtes gardien des institutions, Jean de Gaulle, député, nommé à la Cour des Comptes pour faire de la place à un
ministre qui peut être candidat aux élections législatives...
R- Je n'ai pas de commentaire à faire.
Q- Cela vous choque ?
R- Je n'ai pas de commentaire à faire. Je n'ai pas de leçon à donner à qui que ce soit.
Q- Cela vous choque, mais vous ne voulez pas le dire.
R- Ce n'est pas ce que j'ai dit, encore ! Vous êtes quand même terrible, Monsieur Aphatie.
Q- Vous me laissez un dernier mot, J.-L. Debré
R- Non !
Q- J.-L. Debré, futur président du Conseil constitutionnel
R- Non...
Q- ...était l'invité de RTL ce matin.
R- Non, j'étais invité en tant que président de l'Assemblée nationale et la question que vous avez évoquée n'est pas à l'ordre du jour. Monsieur Aphatie, je veux toujours avec vous le dernier mot et je l'aurai jusqu'au bout !Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 janvier 2006
R- Vous me posez la question de savoir si j'irais à la réunion du 14 janvier à l'UMP pour l'investiture de Sarkozy, c'est la question que vous me posez ?
Q- Non, non, mais c'est à cette question-là que vous allez répondre.
R- L'UMP, vous savez, c'est une grande famille politique qui a été créée à l'initiative de J. Chirac. Et compte tenu de mes liens, que vous connaissez peut-être, avec J. Chirac, je n'ai pas l'intention de rompre avec cette famille politique. J'irai donc à cette réunion, à ce congrès du 14 janvier. Alors, naturellement, c'est là la question que vous voulez me poser.
Q- Quelle interprétation faudra-t-il donner de votre présence à ce congrès du 14 janvier ?
R- Ça va durer comme cela toute l'interview ? Vous allez faire la question puis la réponse ?
Q- Non, non, mais...
R -Je deviens professionnel, je comprends un peu, comme généralement vous faites à la fois les questions et les réponses, moi, je fais les réponses et je vous suggère de me poser cette question.
Q- D'accord...
R- Alors, l'interprétation qu'il conviendra de donner à ma présence c'est un soutien sans ambiguïté au président de la République qui est le fondateur de l'UMP. D'ailleurs pouviez-vous imaginer qu'il en soit autrement ?.
Q- Non. Voyez là c'est vous qui faites les questions et c'est moi qui fait les réponses. Il y a actuellement une procédure de vote qui est ouverte à l'UMP. Allez-vous voter pour N. Sarkozy ?
R- Il y a une procédure de vote, vous verrez bien ce jour-là ce que je voterai, mais plus exactement...
Q- Non, non, pas ce jour-là. Là, la procédure est ouverte. Avez-vous déjà voté ?
R- Dans ma vie, oui, souvent.
Q- Non, à l'intérieur de l'UMP, là. La procédure est ouverte depuis
mercredi, avez-vous déjà voté ?
R- Je n'ai pas encore voté dans ma fédération.
Q- Allez-vous voter ?
R- Oui, je vais voter dans ma fédération, naturellement.
Q- Vous allez voter dans votre fédération...
R- Mais vous savez qu'on peut voter...
Q- Allez-vous voter pour N. Sarkozy ?
R- Non... Je vous ai dit et c'est très simple, je me prononcerai publiquement, lors de la campagne électorale. L'élection a lieu dans trois mois et demi. Je crois qu'il faut rester calme, tranquille, serein. Moi, je veux savoir avant de me prononcer définitivement qui seront les candidats représentant la droite et le centre. Actuellement, nous avons N. Sarkozy qui est favori, mais j'entends dire que Madame Alliot-Marie, pour laquelle j'ai beaucoup de sympathie, pourrait être candidate, j'entends dire... bref...
Q- Vous entendez dire quoi d'autre ?
R- D. de Villepin, peut-être éventuellement Borloo. J'attends, moi, une chose : que le Président de la République qui est le chef de ma famille politique, donne le moment où il faudra tous se déterminer. Vous savez, j'ai fait des campagnes électorales auprès de Chirac. C'est un long chemin qui n'est pas tranquille. Mais il faut l'aborder avec sérénité et il faut que le candidat - c'est ça, ma démarche - que le candidat qui va nous représenter soit le plus capable de rassembler. Alors, est-ce peut-être Sarkozy ? Est-ce peut-être Alliot-Marie ? Est-ce peut-être J. Chirac s'il veut se représenter ? Je ne le sais pas et je venais justement à RTL pour le savoir.
Q- Pour le savoir, d'accord. Alors, si vous attendez de savoir qui sera candidat au final, si vous attendez encore quelques semaines, cela veut dire que, pour l'instant, vous ne voterez pas pour N. Sarkozy à l'intérieur de l'UMP.
R- Pour l'instant, dans ma fédération de l'UMP de l'Eure, je m'abstiendrai, mais cela ne veut pas dire...
Q- J'ai bien compris que vous ne voterez pas N. Sarkozy.
R- Je préfère bien le dire. Cela ne veut pas dire que cela hypothèque mon choix final. Cela veut simplement dire que dans cette période, eh bien, j'attends, je regarde, j'observe, j'écoute et je veux que le président de la République, qui est en fonction et qui s'occupe des Français, puisse aller jusqu'au terme de ce mandat et après qu'il nous dise...
Q- Voyez, c'est ce qui est bien avec vous J.-L. Debré : en quatre minutes d'interview, nous avons trois informations : vous allez voter, vous allez-vous abstenir et vous serez présent le 14 janvier à la convention de l'UMP...
R- Non, et une autre information, c'est que dans cette période pré-électorale, mon abstention n'hypothèque pas mon choix final.
Q- D'accord...
R- Soyons plus précis. Ce n'est pas impossible si Sarkozy est le seul candidat de la famille que je me prononce, mais la famille elle est large et je veux savoir quels sont les éléments de cette famille politique qui vont briguer le suffrage des électeurs avec une obsession : qui va le mieux nous rassembler au second tour ?
Q- N. Sarkozy sera désigné par l'UMP, le 14 janvier. Doit-il, à votre avis, quitter le gouvernement ?
R- Mais ce n'est pas mon problème, c'est son problème. Je crois qu'il est suffisamment...
Q- Non, mais c'est un problème aussi d'institution et de fonctionnement de Matignon, c'est un problème collectif.
R- Ecoutez, moi je pense que depuis longtemps, puisqu'il y a un peu un mélange des genres, il aurait dû quitter le gouvernement. C'est clair, c'est précis, parce que il ne faut pas qu'on puisse le suspecter d'utiliser les moyens de l'Etat pour sa campagne électorale. Mais c'est son problème, ce n'est pas mon problème.
Q- Non, ce n'est pas son problème, c'est le problème de tout le monde.
R- C'est ma vision de l'Etat, du fonctionnement des institutions. Chacun a sa vérité. Je n'impose ma vérité à personne.
Q- Certains s'étonnent que, lors de ses voeux, J. Chirac, hier encore, fasse beaucoup de propositions comme s'il était encore en situation de prendre des engagements pour d'autres puisque lui-même ne sera pas candidat à sa succession.
R- Mais d'abord je ne le sais pas...
Q- Vous ne savez pas, vous pensez qu'il peut l'être encore ?
R- Mais je ne le sais pas...
Q- Vous en parlez avec lui...
R- Mais je ne parle pas avec lui, il est suffisamment occupé en ce moment avec les voeux. Non, le problème n'est pas là. A partir du moment où on est passé de sept ans à cinq ans, il faut absolument ne pas perdre de temps. Et si vous mettez de côté un an de campagne électorale où le gouvernement ne fait plus rien, alors les Français se détourneront de nous. Et le Président de la République, et J. Chirac a raison, il veut aller jusqu'au bout, il veut imposer des réformes, il veut imposer un rythme et il l'imposera parce que c'est l'intérêt national. Réformes institutionnelles, réformes économiques, réformes sociales ne baissons pas les bras.
Q- Mais alors vous-même qui vous êtes plaint d'autant légiférer, voilà que le Président de la République vous oblige, avant le 22 février, à voter une loi aussi complexe que celle du droit opposable au logement. C'est bien sérieux, ça ?
R- Je crois que cette loi, elle n'arrive pas comme ça. Il y a eu un nombre important de réunions, tout le monde sait à peu près dans quelle direction, et bien je souhaite, moi, que sur un sujet aussi fondamental, aussi fondamental, nous ne perdions pas de temps.
Q- Et donc elle sera votée avant le 22 février ?
R- Cela dépend des députés, oui.
Q- D'accord. Et donc vous pensez qu'elle le sera. Est-ce que, on connaissait votre hostilité à la réforme du statut pénal du Chef de l'Etat, là aussi le Chef de l'Etat souhaite que ce soit fait en congrès avant la fin de la session. Votre hostilité a disparu ?
R- Non, vous n'êtes pas tout à fait bien informé. Mon hostilité elle vient du fait que le projet qui a été déposé vient de la commission Avril qui prévoyait la destitution à la majorité simple des membres du Parlement. Or j'avais suggéré, j'avais demandé et je souhaitais très profondément qu'on passe d'une majorité simple à une majorité qualifiée avec un deuxième correctif : que le vote soit personnel. Les amendements qui ont été déposés par le Président de la Commission des Lois vont dans ce sens et cela me satisfait.
Q- Est-ce que c'est notre dernière interview ce matin, à vous et à moi sur RTL ?
R- Cela dépend si vous m'invitez ou ne m'invitez pas.
Q- Donc, quand vous serez président du Conseil constitutionnel.
R- Mais cette question n'est pas à l'ordre du jour.
Q- Tout le monde sait que vous serez nommé président du Conseil constitutionnel dans quelques semaines.
R- Moi, je ne le sais pas.
Q- Tous les autres le savent, personne ne vous a prévenu.
R- Personne ne m'a prévenu.
Q- C'est dommage !
R- La question n'est pas à l'ordre du jour et si vous me réinvitez, je reviendrais.
Q- Comme président du Conseil constitutionnel ?
R- Comme président de l'Assemblée nationale et je suis président de l'Assemblée nationale.
Q- Jusqu'à quand ?
R- Jusqu'au terme de ma mission.
Q- C'est jusqu'à quand, votre mission ?
R- A la fin de la législature.
Q- Donc jusqu'à la fin de la législature, vous êtes président de l'Assemblée nationale.
R- Aujourd'hui, oui.
Q- D'accord. Et vous qui êtes gardien des institutions, Jean de Gaulle, député, nommé à la Cour des Comptes pour faire de la place à un
ministre qui peut être candidat aux élections législatives...
R- Je n'ai pas de commentaire à faire.
Q- Cela vous choque ?
R- Je n'ai pas de commentaire à faire. Je n'ai pas de leçon à donner à qui que ce soit.
Q- Cela vous choque, mais vous ne voulez pas le dire.
R- Ce n'est pas ce que j'ai dit, encore ! Vous êtes quand même terrible, Monsieur Aphatie.
Q- Vous me laissez un dernier mot, J.-L. Debré
R- Non !
Q- J.-L. Debré, futur président du Conseil constitutionnel
R- Non...
Q- ...était l'invité de RTL ce matin.
R- Non, j'étais invité en tant que président de l'Assemblée nationale et la question que vous avez évoquée n'est pas à l'ordre du jour. Monsieur Aphatie, je veux toujours avec vous le dernier mot et je l'aurai jusqu'au bout !Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 janvier 2006