Interview de M. François Bayrou, président de l'UDF, dans "Le Dauphiné libéré" du 4 janvier 2007, sur des questions d'actualité et sur sa campagne électorale.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Le Dauphiné libéré

Texte intégral

QUESTION : Quels sont les enseignements de votre visite savoyarde du 9 octobre dernier ?
François BAYROU : Je suis pour une loi de soutien à la petite entreprise. Il est nécessaire de simplifier les démarches administratives, et je propose deux emplois nouveaux sans charges pendant cinq ans pour toute société. Il faut réserver une place dans les marchés publics aux petites entreprises... Et que l'État respecte les délais de paiement.
QUESTION : Dans le Beaufortain demain, vous parlerez du "tourisme raisonné". Y a t-il des pratiques à bannir ?
François BAYROU : C'est vrai que certaines pratiques ne sont pas respectueuses de l'environnement. Mais nous progressons dans ce domaine.
QUESTION : Quelle est votre position sur le droit opposable en matière de logement, ce droit qui permet d'obtenir réparation quand il n'est pas respecté ?
François BAYROU : J'ai rencontré les Enfants de Don Quichotte, l'association qui préconise cela (elle a planté des tentes pour les SDF à Paris, NDLR). Je suis d'accord avec leur combat. L'Écosse a adopté ce droit opposable, mais c'est très difficile à mettre en place. Jospin avait promis d'éradiquer le problème, Sarkozy promet de le régler en deux ans. Je ne crois pas aux coups de baguettes magiques des promesses électorales. Ce sujet est compliqué, j'espère qu'il ne tombera pas dans l'oubli une fois la campagne passée.
QUESTION : Que pensez-vous du pacte écologique de Nicolas Hulot ?
François BAYROU : Ses principes sont justes, je l'ai approuvé.
QUESTION : Quel est votre diagnostic sur l'état de la société française ?
François BAYROU : La démocratie ne marche pas. Le pouvoir en place réserve les postes à ses amis, Mitterrand l'a fait, Chirac a continué, le peuple est écarté du pouvoir. Il n'y a pas de projet républicain : que fait-on de l'école, de la solidarité, de l'exclusion, de la place de l'État ?.
QUESTION : Quelle est votre singularité par rapport aux autres candidats, en particulier Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ?
François BAYROU : Il faut travailler ensemble, au-delà du clivage "droite-gauche".
QUESTION : Apparemment, PS et UMP n'y sont pas prêts.
François BAYROU : C'est vrai, mais ce sont les électeurs qui feront plier les appareils, car c'est ce qu'ils veulent. Tout seul, le PS ne peut réussir à sortir le pays de la crise. L'UMP est dans le même cas de figure. La vérité n'est pas détenue par un seul parti.
QUESTION : Votre analyse semble être partagée par une majorité des Français. Pourtant, vous ne décollez pas dans les sondages.
François BAYROU : C'est déjà en train de changer, vous lirez le prochain sondage qui paraîtra dans le Figaro Magazine de ce week-end. Je progresse.
QUESTION : Autre élément à prendre en compte : selon un récent sondage TNS Sofres, seulement 54% des électeurs proches de l'UDF disent qu'ils voteront pour vous.
François BAYROU : Ce sondage est vieux, il ne reflète pas la réalité. L'UDF a changé, ce n'est plus le même parti, il est indépendant. Je suis optimiste pour l'avenir.Source http://www.udf.org, le 16 janvier 2007