Interview de M. Christian Poncelet, président du Sénat, à France 3 le 9 janvier 2001, sur l'opposition du Sénat à l'inversion du calendrier électoral en 2002 et sur la sécurité alimentaire.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : France 3 - Télévision

Texte intégral

Inversion du calendrier : " Je suis surpris qu'on éprouve le besoin de changer les règles du jeu à la veille du scrutin "
FERNAND TAVARÈS
Et pour bien commencer ce nouveau millénaire, les artisans pâtissiers d'Ile-de-France sont venus offrir au président du Sénat une superbe galette des rois, tenez-vous bien, d'un mètre 20 de diamètre. Alors évidemment, le président Poncelet l'a partagée avec l'ensemble de ses invités parmi lesquels les sénateurs membres du Bureau du Sénat. Monsieur le Président du Sénat, bonjour.
CHRISTIAN PONCELET
Bonjour
FERNAND TAVARÈS
Alors ça y est, nous sommes en 2001, les perspectives de travaux dans l'hémicycle s'annoncent particulièrement importantes, l'une sera discuté avec âpreté, c'est toujours ce problème de l'inversion du calendrier électoral ; vous-même, on sait que vous n'y êtes pas favorable, mais est-ce que le Sénat va mettre des bâtons dans les roues du gouvernement ?
CHRISTIAN PONCELET
La discussion sur ce sujet va s'ouvrir au Sénat le 16 janvier prochain, il est vrai qu'au Sénat il y a une forte majorité qui est opposée à cette inversion. D'ailleurs, je suis surpris qu'on éprouve le besoin de changer les règles du jeu à la veille d'un scrutin. Si l'on considérait que le système actuel était mauvais, il fallait le faire dès le lendemain, en 97, dès le lendemain des élections qui résultaient de la dissolution, en disant : on va changer la règle du jeu, on va la modifier dès maintenant. Mais on attend, on attend l'échéance pour pouvoir changer les règles, ceci s'apparente manifestement à une magouille. Est-ce que le gouvernement craint d'avoir à présenter un bilan qui ne serait pas suffisamment attractif, suffisamment positif auprès de la population et qu'on voudrait bien sûr renverser les rôles ? Il n'y a pas de raison de modifier des règles qui avaient été préétablies, si ce n'est qu'avoir des intentions malveillantes en ce qui concerne, bien sûr, la démarche électorale.
FERNAND TAVARÈS
Alors on va dire ça y est, la majorité sénatoriale fait de la résistance une fois de plus ?
CHRISTIAN PONCELET
Pas du tout, pas du tout. Nous souhaitons que soit maintenu ce qui a été initialement prévu, donc aujourd'hui on nous change les règles du jeu. Si nous en avions pris l'initiative, ceux qui veulent changer la règle du jeu seraient les premiers à déclarer que nous voulons magouiller, par conséquent nous disons non, laissez les choses telles qu'elles sont.
FERNAND TAVARÈS
Alors, autre sujet de préoccupation totalement différent, c'est la sécurité alimentaire des français. Là, le Sénat, dans son intégralité, a pris des initiatives importantes.
CHRISTIAN PONCELET
Oui, le Sénat a pris l'initiative il y a quelques temps déjà de créer ce qu'on appelle l'Agence pour la sécurité alimentaire, et je vous rappelle qu'il y a eu de grands débats au Sénat qui avait, à l'époque, déjà souhaité qu'il y ait une traçabilité renforcée des produits, et nous venons de constituer une commission d'enquête sur les farines animales afin d'y voir clair et afin, surtout -après être informés, après avoir enquêté-, rassurer les populations qui ont une grande inquiétude, c'est ça le but recherché, donc le Sénat, là, a pris une heureuse initiative.
FERNAND TAVARÈS
Dernière question, je vous l'ai déjà posée au mois d'octobre, parce qu'il y a des tas de bruits qui courent : vous serez vraiment candidat une deuxième fois à votre succession à la présidence du Sénat ?
CHRISTIAN PONCELET
Je l'ai indiqué, je ne vois pas de raison de modifier ma position.
FERNAND TAVARÈS
Monsieur le Président, merci.
(Source http://www.senat.fr, le 5 février 2001)