Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur le partenariat public-privé dans le domaine du développement, Paris le 13 mars 2007.

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Circonstance : Lancement de "L'Alliance pour le développement" le 13 mars 2007 à Paris

Texte intégral

Monsieur le Député, cher Pierre,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je voudrais tous vous remercier d'être là ; Pierre, merci aussi de ta présence.
Je voudrais saluer les présidents qui sont ici et, tout particulièrement, les responsables de l'Institut Pasteur, de Sanofi-Aventis, de Véolia, mais aussi l'Agence française de Développement (AFD).
En moins d'une année d'existence, cette Alliance pour le Développement a franchi plusieurs étapes. Ce résultat, nous le devons d'abord aux synergies que nous avons mises en place, dans un esprit de complémentarité et d'efficacité. Nous le devons aux services de la DGCID qui se sont investis pleinement dans ce nouveau projet. Je le dis à Philippe Etienne parce que sans vous, Philippe, sans votre volonté, on ne serait pas arrivé à cela. Vous vous êtes investi pleinement dans ce nouveau projet. Nous le devons également aux partenaires du secteur privé qui nous ont fait confiance, et dont la participation aux politiques de développement est un enjeu majeur, essentiel à mes yeux. C'est une idée de Jean-François Dehecq qui m'a dit - au moment où nous étions en train de régler les problèmes de la tuberculose en Afrique du Sud -, que Sanofi-Aventis finançait également des actions de solidarité. C'est, en définitive, également la France qui intervient à travers le groupe industriel français Sanofi-Aventis.
Quand vous intervenez - Henri Proglio, avec vous, M. Vandevelde, et toi, cher Jean-Pierre -, pour régler les problèmes d'eau potable à Muzaffarabad, après le tremblement de terre au Pakistan, certes, c'est VEOLIA qui intervient, mais c'est également la France. Avec Henri Proglio, et ce n'est un hasard, nous avons voyagé ensemble en Indonésie, en 2005, au moment du tsunami. On ne savait pas que l'on allait se retrouver au ministère des Affaires étrangères, un jour, pour monter l'Alliance pour le Développement. Nous nous sommes finalement posés la question : "pourquoi ne pas jouer une équipe de France qui soit à la fois publique et privée ?" C'est cela l'idée.
Pour l'Institut Pasteur, lors de mes déplacements en Amérique du Sud ou ailleurs, j'entends toujours citer le nom de Pasteur : c'est magique. C'est le Français qui aura sauvé le plus de vies au monde.
Aujourd'hui, l'Alliance pour le Développement est devenue un symbole des partenariats public-privé que j'avais appelé de mes vœux en arrivant dans ce ministère. Ses contours sont connus et formalisés : un groupement d'intérêt public a été créé, le président Morange a été nommé, et un personnel compétent a été investi. Le ministère des Affaires étrangères a mis des bureaux à disposition de cette nouvelle équipe et, sur le terrain, trois projets, déjà en chantier, améliorent le quotidien de femmes, d'enfants, de familles touchées par la pauvreté.
Au Niger, c'est l'environnement socio-sanitaire de 250 écoles qui est ciblé : la construction d'équipements indispensables, de points d'eau, de blocs de latrines, est complétée par une formation en éducation sanitaire qui permet d'adopter de nouveaux comportements.
Au Vietnam, notre objectif est l'éradication de la dengue par un vecteur biologique ; deux provinces du nord du pays sont concernées.
Enfin, l'Agence pour le développement agit à Madagascar, en banlieue de Tananarive : le projet mis en œuvre permet de renforcer l'accès à la santé mais aussi à l'éducation et vient en soutien d'un schéma directeur d'assainissement.
Il s'agit là de premières avancées concrètes, importantes certes, mais qu'il convient de consolider. Je compte sur l'Alliance pour rentrer dès à présent dans une phase nouvelle d'activité : je suis convaincu que tous les membres de l'Alliance, tous les partenaires ont à cœur d'approfondir leur coopération. Tous ici, nous le savons bien : c'est seulement ainsi, en réunissant les forces combinées de tous les acteurs, publics et privés, que nous serons en mesure de relever les défis de la pauvreté, de la santé, de l'éducation.
J'ajoute qu'il convient de cibler les causes de la pauvreté pour modifier en profondeur les facteurs qui l'entretiennent. Et pour cela, secteur public et privé doivent avoir une vision, des intérêts et des objectifs communs. Je voudrais remercier la capacité d'innovation des entreprises privées et publiques qui sont autour de nous.
Je vous encourage à présent à entrer dans une nouvelle phase. Nous sommes en période d'élection présidentielle ; je ne sais pas qui sera élu, mais je sais c'est que personne n'affectera l'Alliance pour le Développement. C'est cela qui est important. Je crois qu'il y a des enjeux stratégiques pour notre pays.
Avec des grands groupes privés tels que VEOLIA, qui est aujourd'hui le premier groupe mondial de l'eau, Sanofi-Aventis, qui est le troisième groupe mondial de l'industrie pharmaceutique - bientôt peut-être le second -, l'Institut Pasteur, l'AFD, qui s'implique de manière tout à fait remarquable dans cette action bilatérale et multilatérale avec les pays les plus pauvres et les pays émergents, je pense que nous avons une carte à jouer si on la joue tous ensemble.
Je préfère le dire avant que d'autres ne le fassent, il ne faut pas en faire une énorme "usine à gaz", un "bastringue", un "zinzin". J'en suis conscient, Mais nous avons cependant intérêt à suivre et faire savoir ce que nous faisons.
En définitive, si j'ai une seule leçon à tirer de cette opération, c'est que lorsque l'administration comprend et suit parfaitement une idée, qui peut également venir du privé, on montre que l'on est efficace, nous aussi. Je voudrais vraiment vous remercier les uns et les autres. Continuez comme cela, avec ou sans moi. Je suis sûr que l'Alliance pour le développement, Pierre, est une chose qui va avancer et va servir notre pays.
Je vous remercie.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 mars 2007