Interview de M. François Baroin, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, à Europe 1 le 28 mars 2007, sur les violences commises à la Gare du Nord le 27, l'expulsion des parents sans-papiers d'enfants scolarisés et le maintien du Plan Vigipirate à la couleur rouge.

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Média : Europe 1

Texte intégral

Q- Ça commence vite, en tout cas très vite ! Quel accueil monsieur le ministre de
l'Intérieur. Bienvenue et bonjour.
R- Bonjour, merci.
Q- Gare du Nord, on est passé de la resquille à l'émeute, ça a duré des heures, pourquoi ça dégénère de cette façon ?
Pourquoi de telles violences ?
R- D'abord les faits : un contrôle normal s'effectue, un homme de 32 ans, contrôlé par les forces de l'ordre et puis ça
dégénère, et ensuite ça se transforme en guérilla urbaine, en violence inacceptable, intolérable, vous avez vu les images.
Rien ne justifie ce qui s'est passé hier soir, Gare du Nord. Des gens ont travaillé toute la journée, ils prennent le métro,
les transports en commun, ils veulent pouvoir rentrer chez eux tranquillement ; que le contrôle existe, c'est normal. Et on
se retrouve dans une situation d'une violence inouïe.
Q- Mais d'où vient cette nervosité, à votre avis, à la fois chez les jeunes et chez les policiers ? Est-ce que la réponse qui
a été apportée est proportionnée à l'évènement ?
R- On ne va pas apporter de réponse intellectuelle à un sujet comme celui-ci : il y a un Etat de droit, la liberté est la
règle, mais il n'y a pas de liberté sans règle. Les forces de l'ordre ont accompli hier soir un travail tout à fait
remarquable. Le milieu était clos, il y a eu très peu de blessés, avec une organisation et une très grande sérénité des
structures de commandant sous l'autorité du préfet de police, qui nous amènent à montrer que le chemin qui a été tracé est le
bon chemin : la fermeté dans l'application des règles, la sérénité dans la maîtrise de l'ordre public.
Q- F. Baroin, le resquilleur, celui qui n'avait pas de ticket, est-ce qu'il était inconnu ? C'est un passager comme un autre
?
R- Au départ, c'est un passager comme un autre. Et ensuite, on apprend que c'est quelqu'un qui est très défavorablement connu
des services de police, puisqu'il a 22 affaires signalées. Il y a eu 13 interpellations et c'est pour ça que je tiens à
rendre un hommage appuyé à toutes les forces de l'ordre, qui ont protégé d'abord les personnes qui voulaient rentrer chez
elles, et qui ensuite ont maîtrisé dans le temps, avec quand même un grand sang-froid - et il faut beaucoup de sang-froid,
tout comme ça s'était passé il y a quelques mois, ça s'est reproduit hier - un grand sang froid des organisations et des
acteurs et des agents sur le terrain, pour bien maîtriser tout cela. Les 13 interpellations qui ont été effectuées au cours
de la nuit donneront lieu à des suites. Le procureur de la République a fait savoir qu'il y aurait des suites et je souhaite
naturellement que la justice, l'autorité judiciaire, puisse au nom de la société, apporter des réponses les plus adaptées.
Parce que nous sommes dans une période sensible, à quelques encablures d'une respiration démocratique où les Français vont
faire leur choix. Nous sommes dans une situation où on ne peut pas ne pas regarder ce qui s'est passé dans d'autres pays, qui
ont également été confrontés à des menaces extérieures pendant justement, ces temps électoraux. Et donc...
Q- Vous êtes en train de dire que la vigilance, vous devez l'accroître à l'égard des risques qui peuvent être des risques
terroristes Est-ce qu'il y en a vraiment ?
R- La vigilance elle est de chaque seconde, l'état d'esprit des forces de l'ordre sous l'autorité du ministère de l'Intérieur
est un état d'esprit extraordinairement concentré pour parer aux violences et puis pour parer aux menaces d'attentat
terroriste. Et nous savons - et c'est aussi ça le message que je veux faire passer, nous savons - que le civisme est l'un des
éléments, la vigilance collective est l'un des éléments, qui nous permettra de mieux maîtriser cette situation sensible.
C'est la raison pour laquelle toute exploitation, toute facilité de langage, toute facilité politique de surfer sur
l'évènement et de se transformer en pompier incendiaire pour certains, n'est pas un acte de responsabilité politique.
Q- Est-ce que vous êtes en train de dire qu'il y a peut-être derrière de l'exploitation politique ? Ou qu'il peut y avoir de
l'exploitation politique ?
R- Lorsque je vois la réaction de quelques politiques, cette nuit, je me dis que la tentation est facile, que cette facilité
n'est pas un élément de dignité, n'est surtout pas un élément de responsabilité, parce que la période est sensible, parce que
nous devons protéger les Français et parce que c'est cette responsabilité collective qui nous permettra de bien y parvenir et
aussi, de préserver ce débat démocratique qui permet à chacun d'exprimer ses idées.
Q- F. Baroin, ça naît d'une manière presque spontanée, ensuite il y a des violences qui durent, est-ce que vous avez
l'impression qu'il y a de l'organisation ? Il y a quelqu'un qui conduit ? Il y a une volonté, des groupes derrière ?
R- Non, à ce stade. Qu'il y ait des groupes ça c'est une évidence, qu'il y ait une violence dans la société c'est
malheureusement un constat. Que ce soit un cas isolé en France, certainement pas, la violence est montée partout en Europe,
tous les actes de délinquance, de délit ou de criminalité ont augmenté, c'est un fait. Et nous devons nous organiser en
conséquence.
Q- Et ce matin, comment vous voulez éviter, vous, le nouveau ministre de l'Intérieur, la contagion et l'engrenage ?
R- D'abord de la très grande fermeté dans l'application sur le terrain. La très grande confiance aux forces de l'ordre
justement, sur le terrain, pour assurer et garantir cette sécurité. Et ensuite, la très grande sérénité. Ces évènements se
sont produits par le passé, ils se sont reproduits hier, ils ne doivent pas se reproduire et c'est la raison pour laquelle
lorsque j'évoquais la réponse au nom de la société par l'autorité judiciaire, elle est importante car elle est d'abord de
nature à rassurer et quand vous avez des multirécidivistes, qui se font contrôler, et qui donnent des leçons et qui
expliquent : "oui mais parce qu'on a contrôlé un jeune"... 32 ans ! Pardonnez-moi, au regard de l'état civil, c'est déjà une
certaine avancée au compteur de la vie, avec déjà 22 affaires, eh bien non, on ne peut pas accepter.
Q- Il y a d'autres affaires, par exemple Greenpeace qui a réussi son opération contre la centrale nucléaire de
Belleville-sur-Loire. Greenpeace promet qu'il y aura d'autres opérations de ce genre. Est-ce qu'il y a quelqu'un derrière,
là-aussi ? Et qui a donné l'ordre aux gendarmes spécialisés d'aller les sortir de l'endroit où ils étaient, où ils s'étaient
installés et où ils voulaient passer la
nuit ?
R- Vous savez, Greenpeace et d'une certaine façon toutes ces organisations, sont d'abord passées maîtres dans l'art de
l'exploitation de la lumière médiatique. Le temps électoral, je le rappelle, est un temps où justement parce qu'il y a
beaucoup de lumière, est un temps qui peut être dangereux dans l'exploitation politique. Chacun mène les actions comme il
l'entend, lorsqu'il y a des actes susceptibles d'être condamnés, ils le seront. Rentrer dans une tour de réfrigération au
risque d'ailleurs de sa propre vie... C'est la raison pour laquelle nous avons donné instruction de récupérer ces personnes
qui sont montées sur cette tour - je le précise tout de suite, sans aucune atteinte pour la sûreté nucléaire, c'est une tour
de réfrigération - c'est la raison pour laquelle nous avons souhaité pendant quelques heures instaurer un dialogue si
possible. Mais comme on n'a pas pu les ramener à la raison, il a bien fallu les ramener au sol.
Q- Gare du Nord, les jeunes manifestants s'en sont pris encore à N. Sarkozy, qui est parti ou qui était parti depuis quelques
heures. Vous, vous lui succédez. Entre vous, F. Baroin, ce sera continuité ou rupture ?
R- C'est la continuité dans la politique, tout cela a été mené sous l'impulsion de J. Chirac. Je rappelle que toute la
politique menée depuis 2002 a été mise en oeuvre sur la base des engagements que J. Chirac avait pris devant les Français.
Q- D'accord, mais quelle sera la singularité ou la différence que vous allez apporter ?
R- Je suis très conscient que je suis là pour 50 jours, jusqu'à la passation de pouvoir. Le président de la République et le
Premier ministre D. de Villepin nous font confiance dans cette mission. Il y aura évidemment une continuité de la politique,
ensuite chacun a son style, chacun a ses mots, chacun a sa propre construction...
Q- Il n'y a pas de droit d'inventaire de votre part, à l'égard de la politique de votre prédécesseur ?
R- Il faudrait quand même un culot d'acier pour avoir un droit d'inventaire. Participant à un même gouvernement, sous
l'autorité de D. de Villepin, qui lui-même a été ministre de l'Intérieur, il y a évidemment une continuité dans la fermeté
et, je le rappelle, comme dans la sérénité et la tranquillité.
Q- Vous avez déjà et vite commencé vos premières rencontres avec les policiers et les forces de sécurité, F. Baroin...
R- Que j'ai été hier après-midi à la Préfecture de police.
Q- Et vous allez continuer sans doute dans la journée, parce que chaque minute, j'allais dire chaque heure compte. Est-ce que
vous leur donnez, vous aussi, comme mission la culture des résultats et des performances ?
R- Mais la culture des résultats c'est une exigence du quotidien. C'est bien la moindre des choses. Les fonctionnaires, les
Français paient des impôts sont des contribuables, attendent des résultats. Nous avons sous l'impulsion de J. Chirac et avec
le talent de N. Sarkozy, obtenu une restauration de l'autorité de l'Etat, redonner confiance aux forces de l'ordre et obtenu
des résultats puisqu'il y a une baisse de la délinquance de près de 10 %, qui sont les meilleurs résultats depuis 20 ans en
France. Il faut poursuivre et c'est un travail de chaque seconde. Chaque seconde compte, jusque et y compris à la fin du
second tour de l'élection présidentielle.
Q- Vous êtes ministre depuis deux nuits, deux jours, même pas.
R- Deux nuits c'est bien, c'est une bonne présentation.
Q- C'est-à-dire que vous êtes dérangé... Vous vous rendez compte ! On est dérangé à tout moment. Enfin on est appelé, on est
sollicité, on doit intervenir ?
R- En permanence.
Q- Oui, alors il y a un autre dossier sur votre bureau, F. Baroin, c'est l'affaire de l'école Rampal à Paris dans le 19ème.
N. Sarkozy avait rappelé au préfet que, je cite : « l'exécution des mesures d'éloignement ne doit en aucun cas donner lieu à
des interpellations dans l'enceinte ou à proximité d'un établissement scolaire. » Est-ce que c'est aussi votre consigne ?
R- La scolarisation ne donne pas droit au séjour, c'est évident. Lorsqu'on entend certains dans le débat présidentiel
proposer comme une forme d'appel d'air « vos enfants sont scolarisés, vous pouvez venir illégalement sur le territoire... »
Q- Ces « certains-là » ont nuancé après, ou corrigé ce qu'ils avaient dit.
R- Enfin la faute originale n'excuse pas la correction plus tard. Je crois que c'est une absence de réflexion sur un sujet
extraordinairement sensible. Il ne peut pas y avoir : un, de régularisation massive, le travail qui a été mené a été fait, je
crois, franchement avec un souci d'humanité, parce que derrière ces situations, ces statistiques ou ces chiffres, ce sont des
hommes, des femmes, des enfants. C'est la raison pour laquelle il faut être attentif aux méthodes. C'est la raison pour
laquelle il faut rappeler que les interpellations ne peuvent avoir lieu dans l'enceinte scolaire ou dans le périmètre
immédiat. Mais c'est aussi la raison pour laquelle nous devons appliquer les textes dans le respect d'humanité et en même
temps, dans le respect de la fermeté, la France a une politique de fermeté, sinon c'est un appel d'air, et il se passera en
France ce qui s'est passé en Espagne, nous devons être, très, très précis...
Q- Donc il n'y aura pas de régularisation automatique, ce sera selon les cas. Mais en 2005, N. Sarkozy avait également
demandé au préfet de ne pas appliquer avant la fin de l'année scolaire, vous, vous en souvenez, l'éloignement des familles
dont un enfant va à l'école depuis plusieurs mois ? Est-ce que ça reste valable ? Ou est-ce qu'il peut y avoir des expulsions
en cours d'année scolaire et disons avant juillet ?
R- Bien sûr, qu'il peut y avoir des expulsions avant juillet. Parce que si on fait une dérogation année scolaire après année
scolaire, la dérogation devient permanente et ce n'est plus une dérogation. En revanche, sur la méthode, nous devons rester
très attentifs au cas par cas, aux situations humaines. Je vous donne un exemple, il y a 15 jours, le préfet de la Marne a
régularisé une famille de Russes qui était en situation irrégulière parce que leurs deux enfants avaient reçu des Prix de
Francophonie. Il faut aussi un élément de méritocratie et ça c'est les représentants de l'Etat dans leurs responsabilités,
dans chaque département qui peut prendre cette décision.
Q- C'est-à-dire que si on n'a pas de papier, on n'a pas de raison de rester en France ?
R- Il n'y aura pas d'expulsions massives et brutales, il y aura un traitement au cas par cas, individualisé, mais
l'application ferme et juste de la loi républicaine, la fermeté dans le discernement, en l'occurrence.
Q- Mais ça concerne aujourd'hui combien de familles ou combien de personnes ?
R- Il y a eu 24.000 départs qui étaient effectués en 2006 et on est à 25.000 départs programmés pour cette année.
Q- Vous avez dit un jour, j'ai retrouvé la phrase, « en politique, soit on met de l'huile dans les rouages, soit on met de
l'huile sur le feu. » et vous ajoutiez, votre nature « c'est préférer l'huile dans les rouages. » Quand on est au ministère
de l'Intérieur, on met de l'huile dans les rouages ou on met autre chose ?
R- On n'en met certainement pas sur le feu, et comme il y a beaucoup plus rouages, on met beaucoup plus d'huile.
Q- Oui, mais par exemple, est-ce que montrer les CRS ou les forces de sécurité, dans des zones difficiles, pour vous est-ce
que c'est provoquer ou dissuader ?
R- C'est un élément de dissuasion, c'est un élément exigé par nos compatriotes et quand on parle par exemple de police de
proximité, la police elle est à proximité, elle est au coin de la rue, elle est au pied de chaque immeuble ou de chaque
maison.
Q- Est-ce que vous irez dans les banlieues, vous, et les quartiers difficiles ?
Partout, partout ?
R- Je vais beaucoup me déplacer car il y a 50 jours d'actions au service des Français.
Et j'irai partout, partout comme vous dites.
Q- Et est-ce qu'on peut imaginer que vous accompagniez un jour l'ancien ministre de l'Intérieur, votre prédécesseur, dans les
banlieues où il n'y était pas allé, par exemple depuis quelques mois ? A Argenteuil ou je ne sais pas.
R- Je vais vous dire, vous avez vu ce qui s'est passé, vous voyez, toutes vos questions, on vient de passer dix minutes sur
l'actualité et sur la sécurité dans le pays. Je suis concentré exclusivement, chaque seconde, sur ma mission de ministre de
l'Intérieur et en même temps, vous le savez, garantir la sécurité des candidats et vous savez celui que je soutiens.
Q- Oui, mais est-ce qu'il est vrai quand même, ça vous pouvez le dire, que vos relations sont fraîches avec votre
prédécesseur ?
R- Je crois que les images que vous avez pu observer lundi lors de la passation de pouvoir, ont montré au contraire une
extrême chaleur et des encouragements mutuels et des soutiens mutuels.
Q- Et Place Beauvau, est-ce que vous vous estimez un technicien ou est-ce que vous estimez que c'est neutre ou vous allez
aider et que vous êtes libre d'aider votre candidat ?
R- C'est une exigence. Quelle est la responsabilité du ministère de l'Intérieur dans les 50 jours qui viennent ? Lutter
contre toutes les violences, on l'a vu c'est d'actualité. Parer aux attentats, c'est une vigilance de chaque seconde,
organiser dans la plus grande sincérité le scrutin présidentiel. C'est donc une exigence d'un Etat impartial.
Q- Quelle est la couleur de Vigipirate aujourd'hui ?
R- Elle est rouge.
Q- Elle reste rouge ?
R- Elle reste rouge.
Q- Donc il y a des menaces potentielles dans l'air, liées à des actions éventuelles de terroristes ?
R- Absolument.
Q- Et ça c'est le ministre de l'Intérieur qui le dit ?
R- Oui.
Q- Depuis la commission Stasi, et je vais conclure, vous avez défendu la loi de la laïcité. Vous êtes ministre de l'Intérieur
et des Cultes, à 41 ans, est-ce que vous restez comme avant, un défenseur de la laïcité même si dans quelques heures,
peut-être, vous allez recevoir les représentants des catholiques, des protestants, le CRIF, l'UOIF, etc.
R- C'est ma construction personnelle. J'ai baigné dans cet environnement familial, et je suis profondément attaché à ce qui
est l'un des éléments essentiels pour moi de notre pacte républicain, de notre cohésion sociale, qui est d'ailleurs un
élément du modèle français, qui aujourd'hui commence à être regardé par des pays qui nous crachaient un peu au visage, il y a
quelques années - je ne les citerai pas, mais qui considéraient que nous n'étions pas dans la bonne direction - je me suis
beaucoup battu notamment à travers un rapport que j'ai rendu au Premier ministre et qui a pu ensuite aboutir à une loi pour
interdire tout ce qui pouvait apparaître comme un bouclier politique ou une arme politique pour déstabiliser une société, le
tout dans l'esprit de la profonde liberté. La sphère publique a ses règles, elles doivent être encore clarifiées et
poursuivies, notamment à travers une charte de la laïcité, pour que chacun puisse dire précisément ce que l'on peut faire
dans la sphère publique - les hôpitaux, les communes etc. - et dans la sphère privée, et c'est ça aussi l'honneur de notre
démocratie, chacun a la liberté de vivre, comme il le souhaite, son espérance, sa foi, son doute, son pragmatisme, et
peut-être ses rêves.
Q- Est-ce que vous pouvez répondre, F. Baroin, à la curiosité de vos anciens collègues d'Europe 1, à Canteloup à L. Ruquier :
qu'est-ce que vous avez fait de vos lunettes ?
R- D'abord comme Ruquier n'arrête pas de m'allumer depuis deux jours, je ne voulais plus lui ressembler. Et puis, non, j'ai
découvert un peu la lune, puisque c'est quelque chose qui doit exister depuis 25 ans, je mets des lentilles, alors ça me
permet d'avoir un horizon un peu plus dégagé et de voir plus clair.
Q- Ah ! Oui ! Pendant quelques temps vous viviez dans le brouillard derrière les petites lunettes ?
R- Non, j'avais essayé les lentilles. Bon, pour parler franchement, ça m'a filé un peu la myxomatose. Donc j'y suis parvenu,
grâce aux progrès de la technique, à voir un peu mieux.
Q- Si on avait une question politique à vous poser : vous avez deux prédécesseurs, D. de Villepin, il est à Matignon, N.
Sarkozy, il rêve d'entrer à l'Elysée. Le matin, en mettant vos verres de contact, vous pensez à quoi, vous ?
R- Je goûte chaque instant et j'essaie d'être à la hauteur de la confiance que le président de la République et le Premier
ministre m'ont témoignée dans cette période sensible et à ce poste-là.
Bonne journée, merci d'être venu.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 28 mars 2007