Texte intégral
Mesdames, Messieurs les officiers généraux,
Mesdames, Messieurs les auditeurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec plaisir que je vous retrouve aujourd'hui, dans le cadre de la 59ème session nationale de l'IHEDN.
Je profite de cette occasion pour féliciter Olivier Darrason récemment nommé président du conseil d'administration de l'IHEDN et saluer l'action de son directeur, le vice-amiral d'escadre François Dupont.
Vous avez fait le choix judicieux pour vos six comités, du thème de l'énergie au 21ème siècle.
Les ressources énergétiques sont de plus en plus au coeur des tensions internationales (I).
La France et l'Europe doivent en tirer toutes les conséquences (II).
I. L'accès à des ressources énergétiques raréfiées, source de conflits futurs.
a. De nouveaux besoins apparaissent
De nouvelles nations industrielles comme la Chine, l'Inde, le Brésil, émergent sur la scène mondiale.
Ces pays conjuguent une très forte croissance, démographique et économique, à des ressources énergétiques limitées, voire inexistantes.
L'accroissement de leurs besoins énergétiques entraîne une surenchère sur le marché de l'énergie.
L'amélioration de la productivité n'empêchera pas les industries de consommer davantage d'énergie. L'élévation du niveau de vie - dont il faut par ailleurs se féliciter - se traduira immanquablement par une demande accrue des ménages.
De 75 millions de barils par jour en 2000, la consommation pétrolière mondiale devrait atteindre la barre des 100 millions d'ici à 2015.
Au cours de la même période, la consommation de gaz naturel devrait doubler.
Or, les ressources énergétiques sont inégalement réparties.
Trois quarts des réserves mondiales connues de pétrole sont détenus par l'OPEP.
Un tiers des ressources mondiales de gaz naturel se trouvent en Russie. Un autre tiers se concentre au Moyen-Orient.
Les ressources énergétiques, de plus, sont finies. Les combustibles fossiles représentent à ce jour plus de 80% de la demande énergétique mondiale.
La croissance quasi exponentielle de la population mondiale fait de l'énergie un enjeu essentiel pour l'avenir du monde.
b. L'accès à ces ressources est un enjeu de plus en plus conflictuel.
Les tensions liées au pétrole sont anciennes. Elles ont été à l'origine de crises majeures au 20ème siècle.
Nous sommes entrés pour longtemps dans une époque d'énergie chère et rare, d'accès difficile pour des raisons géologique ou géopolitique.
Plus d'un tiers des réserves gazières mondiales se trouvent au Moyen-Orient, dans une zone où les incertitudes géopolitiques pèsent sur la sécurité des approvisionnements.
Le devenir des pays producteurs tels l'Arabie saoudite, l'Irak, l'Iran ou l'Azerbaïdjan est incertain.
Leur déstabilisation par d'autres Etats ou par le terrorisme représente un risque majeur pour la croissance mondiale.
Ce ne sont pas seulement les lieux de production mais aussi les voies d'approvisionnement, celles qui relient le Moyen Orient ou le Caucase aux pays occidentaux ou asiatiques, ou une zone de transit comme la Turquie, qui présentent un caractère stratégique.
Les voies d'approvisionnement sont de fait de potentielles cibles du terrorisme.
L'attentat de 2003 contre le pétrolier français Limburg au Yémen a montré le risque pesant sur les voies maritimes mondiales.
L'approvisionnement des pays développés comme des pays émergents en énergies fossiles venant d'Afrique en dépend.
Ce qui est vrai de l'énergie l'est d'ailleurs aussi des matières premières minérales et minières tel l'uranium, même si elles occupent moins les stratèges que les hydrocarbures.
Elles n'en suscitent pas moins des appétits à l'origine de nombreux conflits frontaliers, de coups d'Etat ou d'incursions militaires.
L'enjeu énergétique représente un défi lourd pour la stabilité de la planète.
II. Il s'agit d'un enjeu politique, militaire et économique majeur pour la France et l'Europe.
a. La complexité et la globalité des menaces ne nous permettent pas un règlement au cas par cas.
La politique de l'énergie est au coeur de la souveraineté et de la sécurité de l'Etat, par sa dimension tant stratégique qu'économique.
La sécurité énergétique est indissociable de la sécurité globale.
La Défense veille physiquement, au travers de ses moyens militaires, à la protection des voies maritimes, des oléoducs, des infrastructures critiques (ports, raffineries, dépôts de carburant) et des entreprises qui, en France ou ailleurs, permettent d'assurer un approvisionnement sûr et régulier de notre pays.
Assurer notre sécurité énergétique exige des moyens sûrs, efficaces et puissants :
- moyens de projection aériens et terrestres adaptés pour sécuriser les Etats concernés,
- présence maritime permanente, ce qui implique la construction d'un deuxième porte-avions,
- développement de renseignements fiables et autonomes, spatiaux, aériens et terrestres.
Nos concitoyens veulent des approvisionnements énergétiques sûrs, compétitifs et durables.
C'est un défi qui attend la France et les pays européens. Il implique une politique énergétique commune.
L'Europe, qui importera 75% de sa consommation énergétique en 2020 doit identifier les lacunes de ses capacités de production et d'approvisionnement.
Des pistes technologiques et politiques concrètes ont été proposées pour limiter notre dépendance énergétique.
Le Conseil européen des 7 et 8 mars appelle à un effort de recherche massif dans les énergies nouvelles et à une diplomatie européenne plus forte vis-à-vis de nos fournisseurs.
La Défense joue un rôle essentiel de préparation de l'avenir en étudiant des solutions de substitution aux hydrocarbures.
A ma demande, la DAS, la DGA, le CHEAr ont organisé une sensibilisation des milieux industriels et militaires à ces questions en novembre dernier.
L'établissement de relations de sécurité basées sur la confiance est un enjeu majeur pour l'Europe.
Face à la Russie, qui fait de l'énergie un moyen de pression évident sur les pays européens dont elle est le premier fournisseur d'énergies fossiles, permettre à l'Europe de peser économiquement et stratégiquement implique la constitution de grands pôles européens de l'énergie.
La France s'est engagée dans cette voie.
b. De son indépendance en matière énergétique dépend la capacité de la France à demeurer un acteur majeur, européen et mondial.
Alors que les échéances électorales approchent, je tiens à rappeler que l'indépendance énergétique est un facteur clef de notre sécurité, de notre souveraineté et de notre compétitivité. Elle ne saurait être sacrifiée sur l'autel des idéologies. Les besoins énergétiques recouvrent des activités diverses : l'éclairage, le fonctionnement de certains matériels, le carburant pour les véhicules, le chauffage.
A chacun de ces domaines, correspondent des solutions diversifiées de substitution au pétrole : énergies nouvelles, nucléaire, solaires, éoliennes, biocarburants, charbon propre.
Nous disposons d'atouts incontestables.
Le choix du général De Gaulle de la filière nucléaire pour l'électricité nous confère une quasi-indépendance.
Avec près de 80% de nos besoins électriques, plus de 40% de nos besoins énergétiques sont ainsi satisfaits.
* Le maintien de la filière nucléaire est un impératif non négociable.
Même si les barrages produisent aujourd'hui 10% de notre électricité, le nucléaire est à l'heure actuelle la seule véritable source d'énergie capable de pallier les carences du monde en hydrocarbures à un horizon temporel connu.
Nous devons clairement poursuivre.
Le projet ITER s'inscrit dans cette logique.
En Europe, aux Etats-Unis, au Chili, la prise de conscience de l'intérêt de cette énergie sans production de gaz à effet de serre, se fait jour.
Le choix de la propulsion nucléaire pour nos sous-marins et porte-avions est également une garantie d'indépendance.
* Le marché du gaz est particulièrement sensible aux tensions entre l'offre et la demande. Le coût des infrastructures y est plus élevé que dans d'autres secteurs.
Il est nécessaire d'avoir une entreprise d'une taille permettant de faire face à la concurrence, d'être compétitive, de disposer de puissantes capacités d'investissement et de recherche.
C'est le sens de la loi de privatisation de GDF.
La fusion GDF Suez permet à la France de disposer d'un champion de taille européenne, reposant sur une ambition industrielle solide et non sur des approches purement financières.
C'est dans cette optique qu'il faut préserver également la compétitivité d'entreprises comme EDF, Areva ou Total.
Ces groupes sont parmi les premiers mondiaux de leur secteur. Ils constituent un atout économique et stratégique majeur pour la France.
Garantir son indépendance, participer à la stabilité du monde suppose de prendre les devants en associant systématiquement politique énergétique et développement durable.
Il s'agit là également d'un enjeu technologique important qui doit mobiliser notre recherche, autant que notre diplomatie.
C'est une exigence de compétitivité et de sécurité sur le long terme.
Un ancien directeur de la CIA a récemment qualifié de guerre du XXIe siècle les relations entre l'énergie et la sécurité.
Le lien entre l'énergie et notre sécurité relève des domaines stratégiques et politiques, économiques et écologiques.
Dans ce contexte, quelle place voulons-nous pour la France dans le monde, quelle influence, quelle crédibilité ?
Cette question ne demande pas d'originalité mais de la clarté et de la lucidité.
Il s'agit de connaître les atouts de la France, de les mettre en valeur pour maintenir notre pays au coeur des enjeux de compétitivité mondiale.
C'est ainsi que la France sera crédible, et qu'elle pourra peser davantage en Europe et dans le monde.
Je vous remercie.Source http://www.ihedn.fr, le 5 avril 2007
Mesdames, Messieurs les auditeurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec plaisir que je vous retrouve aujourd'hui, dans le cadre de la 59ème session nationale de l'IHEDN.
Je profite de cette occasion pour féliciter Olivier Darrason récemment nommé président du conseil d'administration de l'IHEDN et saluer l'action de son directeur, le vice-amiral d'escadre François Dupont.
Vous avez fait le choix judicieux pour vos six comités, du thème de l'énergie au 21ème siècle.
Les ressources énergétiques sont de plus en plus au coeur des tensions internationales (I).
La France et l'Europe doivent en tirer toutes les conséquences (II).
I. L'accès à des ressources énergétiques raréfiées, source de conflits futurs.
a. De nouveaux besoins apparaissent
De nouvelles nations industrielles comme la Chine, l'Inde, le Brésil, émergent sur la scène mondiale.
Ces pays conjuguent une très forte croissance, démographique et économique, à des ressources énergétiques limitées, voire inexistantes.
L'accroissement de leurs besoins énergétiques entraîne une surenchère sur le marché de l'énergie.
L'amélioration de la productivité n'empêchera pas les industries de consommer davantage d'énergie. L'élévation du niveau de vie - dont il faut par ailleurs se féliciter - se traduira immanquablement par une demande accrue des ménages.
De 75 millions de barils par jour en 2000, la consommation pétrolière mondiale devrait atteindre la barre des 100 millions d'ici à 2015.
Au cours de la même période, la consommation de gaz naturel devrait doubler.
Or, les ressources énergétiques sont inégalement réparties.
Trois quarts des réserves mondiales connues de pétrole sont détenus par l'OPEP.
Un tiers des ressources mondiales de gaz naturel se trouvent en Russie. Un autre tiers se concentre au Moyen-Orient.
Les ressources énergétiques, de plus, sont finies. Les combustibles fossiles représentent à ce jour plus de 80% de la demande énergétique mondiale.
La croissance quasi exponentielle de la population mondiale fait de l'énergie un enjeu essentiel pour l'avenir du monde.
b. L'accès à ces ressources est un enjeu de plus en plus conflictuel.
Les tensions liées au pétrole sont anciennes. Elles ont été à l'origine de crises majeures au 20ème siècle.
Nous sommes entrés pour longtemps dans une époque d'énergie chère et rare, d'accès difficile pour des raisons géologique ou géopolitique.
Plus d'un tiers des réserves gazières mondiales se trouvent au Moyen-Orient, dans une zone où les incertitudes géopolitiques pèsent sur la sécurité des approvisionnements.
Le devenir des pays producteurs tels l'Arabie saoudite, l'Irak, l'Iran ou l'Azerbaïdjan est incertain.
Leur déstabilisation par d'autres Etats ou par le terrorisme représente un risque majeur pour la croissance mondiale.
Ce ne sont pas seulement les lieux de production mais aussi les voies d'approvisionnement, celles qui relient le Moyen Orient ou le Caucase aux pays occidentaux ou asiatiques, ou une zone de transit comme la Turquie, qui présentent un caractère stratégique.
Les voies d'approvisionnement sont de fait de potentielles cibles du terrorisme.
L'attentat de 2003 contre le pétrolier français Limburg au Yémen a montré le risque pesant sur les voies maritimes mondiales.
L'approvisionnement des pays développés comme des pays émergents en énergies fossiles venant d'Afrique en dépend.
Ce qui est vrai de l'énergie l'est d'ailleurs aussi des matières premières minérales et minières tel l'uranium, même si elles occupent moins les stratèges que les hydrocarbures.
Elles n'en suscitent pas moins des appétits à l'origine de nombreux conflits frontaliers, de coups d'Etat ou d'incursions militaires.
L'enjeu énergétique représente un défi lourd pour la stabilité de la planète.
II. Il s'agit d'un enjeu politique, militaire et économique majeur pour la France et l'Europe.
a. La complexité et la globalité des menaces ne nous permettent pas un règlement au cas par cas.
La politique de l'énergie est au coeur de la souveraineté et de la sécurité de l'Etat, par sa dimension tant stratégique qu'économique.
La sécurité énergétique est indissociable de la sécurité globale.
La Défense veille physiquement, au travers de ses moyens militaires, à la protection des voies maritimes, des oléoducs, des infrastructures critiques (ports, raffineries, dépôts de carburant) et des entreprises qui, en France ou ailleurs, permettent d'assurer un approvisionnement sûr et régulier de notre pays.
Assurer notre sécurité énergétique exige des moyens sûrs, efficaces et puissants :
- moyens de projection aériens et terrestres adaptés pour sécuriser les Etats concernés,
- présence maritime permanente, ce qui implique la construction d'un deuxième porte-avions,
- développement de renseignements fiables et autonomes, spatiaux, aériens et terrestres.
Nos concitoyens veulent des approvisionnements énergétiques sûrs, compétitifs et durables.
C'est un défi qui attend la France et les pays européens. Il implique une politique énergétique commune.
L'Europe, qui importera 75% de sa consommation énergétique en 2020 doit identifier les lacunes de ses capacités de production et d'approvisionnement.
Des pistes technologiques et politiques concrètes ont été proposées pour limiter notre dépendance énergétique.
Le Conseil européen des 7 et 8 mars appelle à un effort de recherche massif dans les énergies nouvelles et à une diplomatie européenne plus forte vis-à-vis de nos fournisseurs.
La Défense joue un rôle essentiel de préparation de l'avenir en étudiant des solutions de substitution aux hydrocarbures.
A ma demande, la DAS, la DGA, le CHEAr ont organisé une sensibilisation des milieux industriels et militaires à ces questions en novembre dernier.
L'établissement de relations de sécurité basées sur la confiance est un enjeu majeur pour l'Europe.
Face à la Russie, qui fait de l'énergie un moyen de pression évident sur les pays européens dont elle est le premier fournisseur d'énergies fossiles, permettre à l'Europe de peser économiquement et stratégiquement implique la constitution de grands pôles européens de l'énergie.
La France s'est engagée dans cette voie.
b. De son indépendance en matière énergétique dépend la capacité de la France à demeurer un acteur majeur, européen et mondial.
Alors que les échéances électorales approchent, je tiens à rappeler que l'indépendance énergétique est un facteur clef de notre sécurité, de notre souveraineté et de notre compétitivité. Elle ne saurait être sacrifiée sur l'autel des idéologies. Les besoins énergétiques recouvrent des activités diverses : l'éclairage, le fonctionnement de certains matériels, le carburant pour les véhicules, le chauffage.
A chacun de ces domaines, correspondent des solutions diversifiées de substitution au pétrole : énergies nouvelles, nucléaire, solaires, éoliennes, biocarburants, charbon propre.
Nous disposons d'atouts incontestables.
Le choix du général De Gaulle de la filière nucléaire pour l'électricité nous confère une quasi-indépendance.
Avec près de 80% de nos besoins électriques, plus de 40% de nos besoins énergétiques sont ainsi satisfaits.
* Le maintien de la filière nucléaire est un impératif non négociable.
Même si les barrages produisent aujourd'hui 10% de notre électricité, le nucléaire est à l'heure actuelle la seule véritable source d'énergie capable de pallier les carences du monde en hydrocarbures à un horizon temporel connu.
Nous devons clairement poursuivre.
Le projet ITER s'inscrit dans cette logique.
En Europe, aux Etats-Unis, au Chili, la prise de conscience de l'intérêt de cette énergie sans production de gaz à effet de serre, se fait jour.
Le choix de la propulsion nucléaire pour nos sous-marins et porte-avions est également une garantie d'indépendance.
* Le marché du gaz est particulièrement sensible aux tensions entre l'offre et la demande. Le coût des infrastructures y est plus élevé que dans d'autres secteurs.
Il est nécessaire d'avoir une entreprise d'une taille permettant de faire face à la concurrence, d'être compétitive, de disposer de puissantes capacités d'investissement et de recherche.
C'est le sens de la loi de privatisation de GDF.
La fusion GDF Suez permet à la France de disposer d'un champion de taille européenne, reposant sur une ambition industrielle solide et non sur des approches purement financières.
C'est dans cette optique qu'il faut préserver également la compétitivité d'entreprises comme EDF, Areva ou Total.
Ces groupes sont parmi les premiers mondiaux de leur secteur. Ils constituent un atout économique et stratégique majeur pour la France.
Garantir son indépendance, participer à la stabilité du monde suppose de prendre les devants en associant systématiquement politique énergétique et développement durable.
Il s'agit là également d'un enjeu technologique important qui doit mobiliser notre recherche, autant que notre diplomatie.
C'est une exigence de compétitivité et de sécurité sur le long terme.
Un ancien directeur de la CIA a récemment qualifié de guerre du XXIe siècle les relations entre l'énergie et la sécurité.
Le lien entre l'énergie et notre sécurité relève des domaines stratégiques et politiques, économiques et écologiques.
Dans ce contexte, quelle place voulons-nous pour la France dans le monde, quelle influence, quelle crédibilité ?
Cette question ne demande pas d'originalité mais de la clarté et de la lucidité.
Il s'agit de connaître les atouts de la France, de les mettre en valeur pour maintenir notre pays au coeur des enjeux de compétitivité mondiale.
C'est ainsi que la France sera crédible, et qu'elle pourra peser davantage en Europe et dans le monde.
Je vous remercie.Source http://www.ihedn.fr, le 5 avril 2007