Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
A la veille d'échéances électorales importantes pour notre pays, ce rendez-vous est, comme vous l'indiquez, le « temps des bilans et des perspectives ».
En 5 ans, la Défense a profondément évolué, qu'il s'agisse de ses équipements, de son organisation, de son industrie.
En 2002, il fallait restaurer les moyens de nos armées et notamment leurs équipements.
Aujourd'hui, depuis 5 ans et pour la première fois depuis 25 ans, le respect de la LPM a permis de sortir de l'ornière en marquant un retour de la confiance, fondé sur la transparence.
La budgétisation des OPEX, en sincérisant la loi de finance, a mis fin aux encoches de nos crédits d'équipement.
Les programmes d'équipement ont ainsi été redressés dans un cadre le plus souvent européen.
J'entends parfois dire : « Il n'y a qu'à faire des coopérations ». C'est le cadre naturel de notre action depuis 5 ans.
Dois-je rappeler l'entrée de l'Espagne dans le programme Tigre, le lancement des programmes A 400 M et Météor, jusqu'aux Fremm, que j'ai voulues franco-italiennes dès juillet 2002, malgré le scepticisme ambiant ?
Nous avons ainsi posé les jalons d'une véritable politique d'équipement européenne.
Pour rendre plus efficace la gestion des crédits, j'ai profondément réformé le Ministère.
C'était la condition de la soutenabilité de notre modèle d'armée et de la confiance de la Nation.
La réforme de la conduite des programmes, le regroupement de la fonction « achat » sur un site unique, la mutualisation des services de programmes, l'interarmisation des moyens, la diversification des modes de gestion, ont placé la Défense à la pointe de la réforme de l'Etat.
Avec la LOLF et le renforcement des prérogatives du CEMA, le Ministère est aujourd'hui plus efficace, plus responsable dans ses choix.
J'ai souhaité qu'un travail de fond soit également engagé en matière de soutien.
- La clarification des relations entre l'État et les industriels, l'évolution de DCN ont apporté des résultats spectaculaires, dans le domaine naval.
- Les travaux de la Mission de modernisation du MCO aéronautique sont à la hauteur de l'enjeu financier (3 Md euros de coût complet) : création d'un service industriel aéronautique unique, nouveaux partenariats avec l'industrie...
Sous l'impulsion de l'audit que j'ai demandé, l'Armée de Terre engage une réforme en profondeur de son organisation et de ses process, dont la politique d'emploi et de gestion des parcs est la pierre angulaire.
Le Ministère est désormais entré dans une vraie dynamique de progrès continu.
J'ai voulu que l'industrie de défense soit apte à répondre aux besoins de nos armées et prête, dans un contexte de concurrence internationale, à nouer des alliances européennes.
En cinq ans, le secteur public de l'industrie de défense s'est profondément restructuré, GIAT devenu Nexter, DCN rapprochée de Thales.
Le secteur privé retrouve également une certaine sérénité. Je pense en particulier à Safran, à l'accord entre Alcatel et Thales.
Toutes ces opérations que j'ai initiées ou soutenues sont désormais mises en oeuvre.
Dans ce contexte, l'export est non seulement un signe de vitalité mais aussi une priorité politique et collective.
M. Fromion a réalisé un remarquable rapport, qui vise tant l'organisation du soutien que l'adaptation des procédures de contrôle.
La gamme très large d'actions qu'il propose a fait l'objet d'importantes concertations interministérielles, en association avec l'industrie.
S'agissant du soutien, un Plan National Stratégique de soutien aux exportations de défense, destiné à fixer les grandes priorités à l'exportation, ainsi qu'une Commission interministérielle pour les exportations de défense et de sécurité pour coordonner l'action des services impliqués dans les exportations sont ainsi créés.
S'agissant du contrôle, l'extension des licences globales et l'expérimentation de l'agrément préalable unique, notamment, permettront des délais plus courts de traitement et une meilleure transparence à l'égard des industriels.
Ces évolutions s'inscrivent dans le cadre plus global d'une politique industrielle rénovée, s'appuyant sur un effort substantiel de R&T dont j'ai fait une priorité.
La Défense est au coeur de la politique de compétitivité et de croissance de la France : pôles de compétitivité, Agence de l'Innovation Industrielle, implication des écoles d'ingénieur dans notre enseignement supérieur, notamment dans Paris Tech.
A chaque fois j'ai voulu que la Défense soit au 1er rang.
Forts de ces acquis, nous pouvons avec confiance et ambition, nous tourner vers l'avenir.
La communauté de Défense saura relever les défis.
Au risque de me répéter, il ne saurait être question de choisir entre effort budgétaire et effort de réforme.
Concernant les budgets, je me félicite que le plancher de 2% du PIB devienne une référence. C'est une nécessité pour répondre aux enjeux actuels ou futurs, notamment l'espace.
Pour soutenir cet effort d'équipement, il faut simultanément poursuivre la politique de progrès continu que j'ai initiée.
Après la réforme du secteur public de l'industrie d'armement, enjeu de ce quinquennat, c'est bien la maîtrise des coûts de soutien et de fonctionnement qui sera un des défis de la prochaine LPM.
Soyons lucides. Notre organisation porte encore le poids de l'histoire. Cela vaut particulièrement pour le soutien, encore trop complexe et trop cloisonné, avec des implantations trop dispersées, parfois en deçà de la taille critique.
Il nous faudra à terme des unités plus grandes et des dispositifs de soutien plus resserrés et plus efficaces. Le partage des tâches entre l'Etat et une industrie plus performante et mieux orientée vers les services devra continuer à évoluer.
Il nous faudra également des organisations plus légères, moins bureaucratiques, dont l'essentiel des moyens humains soit tourné vers le terrain, pour mobiliser le maximum de capacités opérationnelles.
Forts de notre expérience, nous pouvons aborder sereinement et avec confiance ces réformes.
Ces 5 années, et les débats qui les ont accompagnées, y compris récemment, montrent qu'il nous faut repenser également le rôle de l'Etat et ses rapports avec l'entreprise.
Ma vision est celle d'un Etat qui soutient le long terme, qui encourage la modernisation industrielle, qui assume ses responsabilités sans prétendre à tous les droits.
Il faut savoir rompre avec des pratiques dépassées voire néfastes !
Si DCN et NEXTER ont progressé, c'est aussi parce que l'Etat a su clarifier son rôle et ses objectifs avec deux maîtres-mots: cohérence dans son action, comme client et actionnaire, mais aussi responsabilisation des dirigeants dans la gestion des entreprises.
L'Etat actionnaire doit ainsi savoir ne pas céder aux pressions de tous ordres, nationales ou locales qui le conduiraient à se substituer aux dirigeants de l'entreprise.
La question est bien de savoir comment l'Etat concourt le mieux à la compétitivité des entreprises nationales, à la protection de ses intérêts stratégiques!
Ainsi, plutôt que de chercher des adossements hasardeux et de faire d'actionnaires privés les mandataires informels d'un intérêt national mal défini, l'Etat ferait mieux de formaliser ses intérêts stratégiques et de les défendre par des outils appropriés, comme un « golden share ».
En revanche, la gestion des affaires doit rester sous le contrôle des actionnaires, à proportion de leur implication dans le capital et dans le projet industriel des entreprises.
Il nous faudra avoir cela bien à l'esprit dans les nécessaires évolutions des prochains mois, notamment sur les dossiers les plus européens.
Il faut que l'Europe industrielle progresse également, à l'image de l'Europe de la défense depuis 5 ans.
L'Europe de la Défense n'est plus un projet mais une réalité.
Je ne laisserai pas dénaturer notre bilan européen : au plan politique, institutionnel, opérationnel, l'Europe de la Défense a progressé depuis 2002.
L'Union Européenne s'affirme aujourd'hui comme un acteur à part entière sur la scène internationale. L'AED est aujourd'hui pleinement opérationnelle avec d'ambitieux programmes de recherche.
Je ne peux donc me satisfaire des replis nationaux et du retour au protectionnisme actuels, particulièrement sensibles dans le domaine industriel.
Bien sûr , les torts sont partagés, et nous, Français, avons pu commettre des erreurs et des maladresses.
Pour autant, la consolidation de nos industries européennes est une évidence et une nécessité.
Il faut rompre avec la tentation du repli sur soi et de la diabolisation des partenaires.
J'appelle donc de mes voeux une initiative institutionnelle et politique symboliquement forte, après les élections, pour en sortir par le haut.
Pour cela, il faut une France ouverte sur l'Europe et sur le monde, non pas une France enfermée dans un retranchement défensif.
Nos partenaires européens attendent beaucoup de nous pour relancer l'Europe institutionnelle.
C'est en faisant preuve de pugnacité, d'ambition, de constance, mais aussi de réalisme, et surtout d'esprit d'ouverture et d'initiative vers nos partenaires et alliés, que nous pourrons donner un véritable projet à l'Europe.
La Défense, c'est d'abord certes la sécurité pour notre pays, nos concitoyens, nos intérêts.
Mais la Défense c'est aussi un acteur économique majeur de notre pays. Notre politique doit donc également être ambitieuse en ce sens.
Il s'agit de la croissance et de l'emploi, de la préparation de l'avenir et de la place, économique et stratégique, que nous voulons pour la France, dans un monde toujours plus ouvert et compétitif.
Appuyons-nous donc sur nos atouts, avec confiance, lucidité et volonté, pour doter la France et l'Europe des moyens de réaliser l'ambition qu'elles méritent pleinement.
source http://www.defense.gouv.fr, le 6 avril 2007
A la veille d'échéances électorales importantes pour notre pays, ce rendez-vous est, comme vous l'indiquez, le « temps des bilans et des perspectives ».
En 5 ans, la Défense a profondément évolué, qu'il s'agisse de ses équipements, de son organisation, de son industrie.
En 2002, il fallait restaurer les moyens de nos armées et notamment leurs équipements.
Aujourd'hui, depuis 5 ans et pour la première fois depuis 25 ans, le respect de la LPM a permis de sortir de l'ornière en marquant un retour de la confiance, fondé sur la transparence.
La budgétisation des OPEX, en sincérisant la loi de finance, a mis fin aux encoches de nos crédits d'équipement.
Les programmes d'équipement ont ainsi été redressés dans un cadre le plus souvent européen.
J'entends parfois dire : « Il n'y a qu'à faire des coopérations ». C'est le cadre naturel de notre action depuis 5 ans.
Dois-je rappeler l'entrée de l'Espagne dans le programme Tigre, le lancement des programmes A 400 M et Météor, jusqu'aux Fremm, que j'ai voulues franco-italiennes dès juillet 2002, malgré le scepticisme ambiant ?
Nous avons ainsi posé les jalons d'une véritable politique d'équipement européenne.
Pour rendre plus efficace la gestion des crédits, j'ai profondément réformé le Ministère.
C'était la condition de la soutenabilité de notre modèle d'armée et de la confiance de la Nation.
La réforme de la conduite des programmes, le regroupement de la fonction « achat » sur un site unique, la mutualisation des services de programmes, l'interarmisation des moyens, la diversification des modes de gestion, ont placé la Défense à la pointe de la réforme de l'Etat.
Avec la LOLF et le renforcement des prérogatives du CEMA, le Ministère est aujourd'hui plus efficace, plus responsable dans ses choix.
J'ai souhaité qu'un travail de fond soit également engagé en matière de soutien.
- La clarification des relations entre l'État et les industriels, l'évolution de DCN ont apporté des résultats spectaculaires, dans le domaine naval.
- Les travaux de la Mission de modernisation du MCO aéronautique sont à la hauteur de l'enjeu financier (3 Md euros de coût complet) : création d'un service industriel aéronautique unique, nouveaux partenariats avec l'industrie...
Sous l'impulsion de l'audit que j'ai demandé, l'Armée de Terre engage une réforme en profondeur de son organisation et de ses process, dont la politique d'emploi et de gestion des parcs est la pierre angulaire.
Le Ministère est désormais entré dans une vraie dynamique de progrès continu.
J'ai voulu que l'industrie de défense soit apte à répondre aux besoins de nos armées et prête, dans un contexte de concurrence internationale, à nouer des alliances européennes.
En cinq ans, le secteur public de l'industrie de défense s'est profondément restructuré, GIAT devenu Nexter, DCN rapprochée de Thales.
Le secteur privé retrouve également une certaine sérénité. Je pense en particulier à Safran, à l'accord entre Alcatel et Thales.
Toutes ces opérations que j'ai initiées ou soutenues sont désormais mises en oeuvre.
Dans ce contexte, l'export est non seulement un signe de vitalité mais aussi une priorité politique et collective.
M. Fromion a réalisé un remarquable rapport, qui vise tant l'organisation du soutien que l'adaptation des procédures de contrôle.
La gamme très large d'actions qu'il propose a fait l'objet d'importantes concertations interministérielles, en association avec l'industrie.
S'agissant du soutien, un Plan National Stratégique de soutien aux exportations de défense, destiné à fixer les grandes priorités à l'exportation, ainsi qu'une Commission interministérielle pour les exportations de défense et de sécurité pour coordonner l'action des services impliqués dans les exportations sont ainsi créés.
S'agissant du contrôle, l'extension des licences globales et l'expérimentation de l'agrément préalable unique, notamment, permettront des délais plus courts de traitement et une meilleure transparence à l'égard des industriels.
Ces évolutions s'inscrivent dans le cadre plus global d'une politique industrielle rénovée, s'appuyant sur un effort substantiel de R&T dont j'ai fait une priorité.
La Défense est au coeur de la politique de compétitivité et de croissance de la France : pôles de compétitivité, Agence de l'Innovation Industrielle, implication des écoles d'ingénieur dans notre enseignement supérieur, notamment dans Paris Tech.
A chaque fois j'ai voulu que la Défense soit au 1er rang.
Forts de ces acquis, nous pouvons avec confiance et ambition, nous tourner vers l'avenir.
La communauté de Défense saura relever les défis.
Au risque de me répéter, il ne saurait être question de choisir entre effort budgétaire et effort de réforme.
Concernant les budgets, je me félicite que le plancher de 2% du PIB devienne une référence. C'est une nécessité pour répondre aux enjeux actuels ou futurs, notamment l'espace.
Pour soutenir cet effort d'équipement, il faut simultanément poursuivre la politique de progrès continu que j'ai initiée.
Après la réforme du secteur public de l'industrie d'armement, enjeu de ce quinquennat, c'est bien la maîtrise des coûts de soutien et de fonctionnement qui sera un des défis de la prochaine LPM.
Soyons lucides. Notre organisation porte encore le poids de l'histoire. Cela vaut particulièrement pour le soutien, encore trop complexe et trop cloisonné, avec des implantations trop dispersées, parfois en deçà de la taille critique.
Il nous faudra à terme des unités plus grandes et des dispositifs de soutien plus resserrés et plus efficaces. Le partage des tâches entre l'Etat et une industrie plus performante et mieux orientée vers les services devra continuer à évoluer.
Il nous faudra également des organisations plus légères, moins bureaucratiques, dont l'essentiel des moyens humains soit tourné vers le terrain, pour mobiliser le maximum de capacités opérationnelles.
Forts de notre expérience, nous pouvons aborder sereinement et avec confiance ces réformes.
Ces 5 années, et les débats qui les ont accompagnées, y compris récemment, montrent qu'il nous faut repenser également le rôle de l'Etat et ses rapports avec l'entreprise.
Ma vision est celle d'un Etat qui soutient le long terme, qui encourage la modernisation industrielle, qui assume ses responsabilités sans prétendre à tous les droits.
Il faut savoir rompre avec des pratiques dépassées voire néfastes !
Si DCN et NEXTER ont progressé, c'est aussi parce que l'Etat a su clarifier son rôle et ses objectifs avec deux maîtres-mots: cohérence dans son action, comme client et actionnaire, mais aussi responsabilisation des dirigeants dans la gestion des entreprises.
L'Etat actionnaire doit ainsi savoir ne pas céder aux pressions de tous ordres, nationales ou locales qui le conduiraient à se substituer aux dirigeants de l'entreprise.
La question est bien de savoir comment l'Etat concourt le mieux à la compétitivité des entreprises nationales, à la protection de ses intérêts stratégiques!
Ainsi, plutôt que de chercher des adossements hasardeux et de faire d'actionnaires privés les mandataires informels d'un intérêt national mal défini, l'Etat ferait mieux de formaliser ses intérêts stratégiques et de les défendre par des outils appropriés, comme un « golden share ».
En revanche, la gestion des affaires doit rester sous le contrôle des actionnaires, à proportion de leur implication dans le capital et dans le projet industriel des entreprises.
Il nous faudra avoir cela bien à l'esprit dans les nécessaires évolutions des prochains mois, notamment sur les dossiers les plus européens.
Il faut que l'Europe industrielle progresse également, à l'image de l'Europe de la défense depuis 5 ans.
L'Europe de la Défense n'est plus un projet mais une réalité.
Je ne laisserai pas dénaturer notre bilan européen : au plan politique, institutionnel, opérationnel, l'Europe de la Défense a progressé depuis 2002.
L'Union Européenne s'affirme aujourd'hui comme un acteur à part entière sur la scène internationale. L'AED est aujourd'hui pleinement opérationnelle avec d'ambitieux programmes de recherche.
Je ne peux donc me satisfaire des replis nationaux et du retour au protectionnisme actuels, particulièrement sensibles dans le domaine industriel.
Bien sûr , les torts sont partagés, et nous, Français, avons pu commettre des erreurs et des maladresses.
Pour autant, la consolidation de nos industries européennes est une évidence et une nécessité.
Il faut rompre avec la tentation du repli sur soi et de la diabolisation des partenaires.
J'appelle donc de mes voeux une initiative institutionnelle et politique symboliquement forte, après les élections, pour en sortir par le haut.
Pour cela, il faut une France ouverte sur l'Europe et sur le monde, non pas une France enfermée dans un retranchement défensif.
Nos partenaires européens attendent beaucoup de nous pour relancer l'Europe institutionnelle.
C'est en faisant preuve de pugnacité, d'ambition, de constance, mais aussi de réalisme, et surtout d'esprit d'ouverture et d'initiative vers nos partenaires et alliés, que nous pourrons donner un véritable projet à l'Europe.
La Défense, c'est d'abord certes la sécurité pour notre pays, nos concitoyens, nos intérêts.
Mais la Défense c'est aussi un acteur économique majeur de notre pays. Notre politique doit donc également être ambitieuse en ce sens.
Il s'agit de la croissance et de l'emploi, de la préparation de l'avenir et de la place, économique et stratégique, que nous voulons pour la France, dans un monde toujours plus ouvert et compétitif.
Appuyons-nous donc sur nos atouts, avec confiance, lucidité et volonté, pour doter la France et l'Europe des moyens de réaliser l'ambition qu'elles méritent pleinement.
source http://www.defense.gouv.fr, le 6 avril 2007