Déclaration de M. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur le développement, l'adéquation et la qualité des services publics, notamment la SNCF, Paris le 14 mars 2007.

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Circonstance : Congrès de la Fédération des cheminôts CGT le 14 mars 2007

Texte intégral


Extraits de l'intervention :
« Le développement, l'adéquation et la qualité des services publics sont au centre de nos objectifs revendicatifs. C'est à chaque niveau territorial qu'il faut construire les convergences entre les usagers et les salariés pour défendre, promouvoir et gérer le service public, dans un dialogue et une confrontation démocratique avec les élus et les pouvoirs publics. C'est dans ce cadre que se situe la lutte pour le maintien et le développement d'une conception moderne, à la fois proche et solidaire, de la régionalisation ferroviaire. La « défense du service public » ne se réduit pas à une formule toute faite, à un slogan passe-partout.
En l'invoquant nous sommes attentifs à la réalité du service rendu, telle qu'elle est effectivement perçue par les usagers. C'est parce qu'elles se mettent au service d'une telle vision politique, que la revendication du maintien et du renforcement d'une entreprise ferroviaire intégrée, comme celle du maintien et du renforcement de la coopération entre EDF et GDF ne peuvent en aucun cas être interprétées comme une attitude corporatiste étroite. Pas de défense du service public efficace si elle n'est pas ouverte à des transformations en phase avec l'évolution des besoins et les potentialités offertes par les technologies d'aujourd'hui. »
« Le développement, l'adéquation et la qualité des services publics sont au centre de nos objectifs revendicatifs. C'est à chaque niveau territorial qu'il faut construire les convergences entre les usagers et les salariés pour défendre, promouvoir et gérer le service public, dans un dialogue et une confrontation démocratique avec les élus et les pouvoirs publics. C'est dans ce cadre que se situe la lutte pour le maintien et le développement d'une conception moderne, à la fois proche et solidaire, de la régionalisation ferroviaire. La « défense du service public » ne se réduit pas à une formule toute faite, à un slogan passe-partout. En l'invoquant nous sommes attentifs à la réalité du service rendu, telle qu'elle est effectivement perçue par les usagers. C'est parce qu'elles se mettent au service d'une telle vision politique, que la revendication du maintien et du renforcement d'une entreprise ferroviaire intégrée, comme celle du maintien et du renforcement de la coopération entre EDF et GDF ne peuvent en aucun cas être interprétées comme une attitude corporatiste étroite. Pas de défense du service public efficace si elle n'est pas ouverte à des transformations en phase avec l'évolution des besoins et les potentialités offertes par les technologies d'aujourd'hui. »
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« Il n'a échappé à personne que les prochaines élections, présidentielles puis législatives, seront des moments importants de l'expression démocratique des citoyens. [...] Pour nous, une démocratie moderne doit s'appuyer sur une articulation nouvelle entre démocratie représentative, démocratie sociale et démocratie participative. Elle est incompatible avec des oukases sociaux, des attitudes autoritaires, la mise en cause des droits et libertés des salariés et des syndiqués. Plusieurs candidats à la présidentielle, vous le savez, ont affirmé leurs intentions de s'attaquer au droit de grève dans les entreprises, les administrations, les universités. L'instauration du service minimum dans les transports revient comme un leitmotiv, naturellement au nom de la continuité du service public. »
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« Tout récemment, à l'occasion de l'une de ses nombreuses interventions télévisées, le candidat de l'UMP était interrogé sur les désaccords exprimés par les syndicats à propos du droit de grève. Sa réponse s'articulait autour de l'idée suivante : « Moi, j'annonce la couleur, j'annonce mes intentions. Si je suis élu, fort de la démocratie je serai en droit de mettre en oeuvre ces mesures ». Certes, une élection est un moment important et c'est bien pour cela que la CGT s'exprime à partir de ses prérogatives de syndicat. Mais aucune élection, quelle qu'elle soit, n'a jamais mis un terme aux revendications. Pour l'avoir ignoré, plusieurs des gouvernements, auxquels vous avez d'ailleurs appartenu Monsieur le candidat, en ont fait le douloureux constat.
Alors, il peut être utile de profiter de cette tribune du congrès pour affirmer à Monsieur SARKOZY, et à d'autres, que, quel que soit l'élu le 6 mai prochain, la CGT continuera le combat pour le progrès social et la défense des libertés. Quel que soit l'élu, le droit constitutionnel de grève n'est pas négociable. »
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« Nous ne répéterons jamais assez que les thèses de l'extrême droite sont contraires aux intérêts des salariés, contraires aux valeurs du syndicalisme.
Depuis l'élection présidentielle de 2002, les thèses véhiculées par l'extrême droite sont banalisées dans certains discours politiques.
Presque chaque jour nous en avons de nouvelles illustrations. Comment interpréter le projet « d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale » si ce n'est comme une opération de ratissage électoral aux odeurs nauséabondes ? »
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« En ce moment même, de nombreuses mobilisations syndicales, souvent unitaires, visent à obtenir des augmentations de salaires, à empêcher des restructurations, des licenciements qui frappent des dizaines de milliers de salariés dans les grandes ou petites entreprises. Ces mobilisations doivent se poursuivre et s'amplifier. Elles contribuent à ce que les revendications sociales soient au coeur du débat politique. Nous venons de prendre la décision de populariser davantage la liste des succès obtenus par la lutte pour des augmentations de salaires. La CGT y est pour beaucoup et nous ne devons pas hésiter à le faire savoir. La CGT veut aussi prendre sa place et mettre tout son poids dans le débat sur les choix qui conditionnent l'avenir des organisations productives et des politiques industrielles dans notre pays et dans le contexte européen. AIRBUS est aujourd'hui au centre de cette actualité. [...] Hier la Présidente du MEDEF a critiqué l'interventionnisme des politiques sur la situation d'AIRBUS. La solution, dit-elle, « ce n'est pas l'Etat. L'Etat c'est le problème. ». Si on veut faire une hiérarchie des problèmes, je pense que la philosophie patronale portée par le MEDEF est un problème autrement plus important pour notre pays. »
[...]
« Aujourd'hui, dans le secteur public comme dans la grande entreprise privée, il n'y a pas de défense des « droits acquis » et de développement de droits nouveaux sans une prise en compte active de la précarité qui prive des millions de salariés d'un niveau de garanties collectives élevé, brise les solidarités et paralyse l'unité d'action.
Les campagnes de culpabilisation à l'égard de salariés à statut, présentés comme les privilégiés de la période sont destinées, nous le savons, à ancrer l'idée que la précarité au travail est inéluctable dans toutes les branches professionnelles et à remettre en cause les droits sociaux gagnés par des décennies de luttes. »
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« La fédération sait ce que veut dire l'action conjuguée au niveau de la branche et du territoire. Je compte sur elle, la CGT compte sur vous pour que la fédération, qui sera bientôt centenaire, continue de faire la preuve qu'elle peut mener de front son renforcement en quantité et en qualité au sein de la SNCF, de son groupe, de la branche transports et sa participation encore plus active au déploiement de la CGT au service de tous les salariés. Nous avons débuté l'année par une campagne réussie de syndicalisation à la CGT. Nous avons presque doublé le rythme d'adhésion comparé à la cadence normale. Nous allons rééditer l'exercice dans la première semaine d'avril en élargissant le nombre de syndicat sur le pont. Je vous invite à prendre votre part dans ce dispositif. »
[...]
source http://www.cgt.fr, le 29 mars 2007