Interview de M. Philippe de Villiers, Président du Mouvement pour la France, dans "La Nouvelle République" du 12 avril 2007, sur ses propositions en matière d'emploi et de culture.

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Q - Quelle idée avez-vous de l'Europe pour demain ?
R - « Le 29 mai 2005, les Français ont voté massivement non. Or, les trois candidats, Bayrou, Royal et Sarkozy proposent à nouveau un projet que nous avons rejeté. Il faut une autre Europe : une Europe vraiment européenne, c'est-à-dire sans la Turquie ; vraiment démocratique pour que nous puissions, par exemple, baisser la TVA pour les restaurateurs, malgré les diktats de la Commission ; une Europe de la protection contre les délocalisations, avec un protectionnisme européen souple et moderne pour lutter contre la concurrence déloyale des pays à bas coûts. »
Q - Quelles mesures pour une politique de l'emploi ?
R - « Je préconise trois mesures prioritaires fondées sur le patriotisme économique : une protection européenne en rétablissant des droits de douane efficaces ; la baisse de 50 % des charges qui pèsent sur les PME, les artisans et les commerçants pour créer 800.000 emplois en un an ; la suppression des 35 heures obligatoires, qui ont affaibli le pouvoir d'achat des travailleurs français. »
Q - Quelle politique culturelle préconisez-vous ?
R - « Depuis Jack Lang, les ministres de la Culture successifs, jusqu'à Renaud Donnedieu de Vabres, n'ont jamais vraiment rompu avec la culture de gauche. A une exception près : secrétaire d'État en 1986, j'ai tâché de mettre en place une politique inspirée de mon expérience de créateur du Puy-du-Fou. En matière culturelle, l'État doit laisser la première place aux initiatives privées, et en contrepartie, il pourra se concentrer sur ses missions essentielles, aujourd'hui délaissées. »
Q - Philippe de Villiers - Jean-Marie Le Pen, même combat ?
R - « Je ne suis pas candidat pour me comparer à tel ou tel autre. Je suis le candidat du patriotisme, et j'incarne la droite patriotique de gouvernement. La droite, parce que je ne veux pas d'une droite qui cède à la gauche et à la rue ; patriotique, parce que le patriotisme offre une réponse concrète aux préoccupations des Français, comme l'affirmation des valeurs civiques ou la lutte contre le communautarisme ; de gouvernement, parce que la protestation stérile ne suffit pas. »
Q - Quelles réussites vendéennes transposeriez-vous pour la France ?
R - « Aujourd'hui, beaucoup de Vendéens ont réalisé les rêves que font de nombreux Français. Au cours de la dernière décennie, la Vendée a créé deux fois plus d'entreprises et deux fois plus d'emplois qu'en moyenne nationale. 73 % des Vendéens sont propriétaires de leur logement, contre 55 % des Français. Nous avons mis en place une politique de solidarité vis-à-vis des personnes âgées autour du principe " la retraite à la maison plutôt que la maison de retraite ". »
Q - Vous êtes élu, qui est votre Premier ministre ?
R - « Un homme de confiance, mon principal conseiller depuis sept ans, le Tourangeau Guillaume Peltier. Il incarne le renouveau, la jeunesse, la force des convictions et l'intelligence des problèmes de la France. Je lui demanderai de former un gouvernement d'inconnus qui ont réussi, car les gens connus, on les connaît trop. » source http://www.pourlafrance.fr, le 20 avril 2007