Editorial de M. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, le 10 mai 2007 sur le site de la CFDT, sur le résultat de l'élection présidentielle 2007, la participation électorale et la loi de modernisation sociale.

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L'intérêt suscité par la campagne, l'inscription massive des citoyens sur les listes électorales, le recul très net de l'abstention indiquent que les Français ont voulu être pleinement acteurs des choix qui leur étaient proposés. Ils ont ainsi manifesté une forte attente de rénovation de la vie politique qui donne une grande responsabilité au président de la République élu et à son futur gouvernement.
Les questions économiques et sociales ont occupé une place centrale dans le débat public, en particulier toutes les questions touchant au travail.
L'élan civique qui s'est manifesté tout au long de cette campagne a besoin d'être conforté. Il appelle un renouvellement de la vie démocratique. Cette rénovation est indissociable d'une modernisation de la démocratie sociale. L'écoute, le respect des partenaires sociaux, la qualité du dialogue, la négociation en sont des éléments essentiels. Nous demandons ainsi la mise en place d'un agenda social à partir d'un sommet tripartite - syndicats, employeurs, État - dès le mois de juin. À partir de cette discussion pourront être déterminés les sujets à traiter en commun, ceux relevant de l'État et ceux soumis à la discussion entre partenaires sociaux.
La CFDT, dans son adresse aux candidats, a défini plusieurs priorités, notamment le plein-emploi, le pouvoir d'achat, la cohésion sociale. Avec le patronat, nous avons mis en place des groupes de travail sur la sécurisation des parcours professionnels, les contrats de travail et l'assurance-chômage.
Mais autant que le contenu de ces priorités, la méthode que choisira le chef de l'État pour impulser les réformes sera déterminante. Car la capacité de bien réformer vient autant du contenu que de la façon de procéder pour la mise en oeuvre. On ne peut à la fois prétendre respecter le dialogue social et vouloir prendre des décisions dès le mois de juillet sur des sujets tels que le service minimum, le cumul emploi-retraite ou les dispenses de recherches d'emploi pour les chômeurs.
La loi de modernisation du dialogue social votée en janvier 2007 engage tout gouvernement à passer par la négociation avant de légiférer sur les relations du travail, l'emploi ou la formation professionnelle. C'est pourquoi les réponses attendues par les salariés devront se construire avec la participation active des partenaires sociaux. Indéniablement la démocratie politique s'est renforcée durant cette campagne. C'est désormais la démocratie sociale qui doit progresser.Source http://www.cfdt.fr, le 10 mai 2007