Texte intégral
F. Rivière.- Bonjour H. Morin... Le Nouveau centre, c'est-à-dire les UDF ralliés à la majorité présidentielle dont vous êtes l'initiateur, semble vraiment bien parti pour avoir un groupe, 20 à 25 députés l'issue du second tour. Un groupe parlementaire, c'est important. Quelle sera la ligne de ce groupe ? Est-ce que vous êtes toujours au centre ?
R.- La ligne de conduite elle est simple, c'est la loyauté au contrat présidentiel que nous avons passé en décidant de rejoindre N. Sarkozy et de soutenir N. Sarkozy entre les deux tours de l'élection présidentielle. Mais c'est aussi le fait de défendre un certain nombre de nos idées et de nos propositions dont un certain nombre d'ailleurs ont été reprises dans la plate-forme législative qui a été envoyée à chaque candidat. Dans cette plate-forme, on a un certain nombre de propositions que nous avons présentées à celui qui allait devenir le futur président de la République et qui sont inscrites dans cette plate-forme. Je pense par exemple au « small business act » à la française, c'est-à-dire à une loi en faveur des petites et moyennes entreprises, pour qu'il y ait un environnement juridique et fiscal qui favorise le développement des PME.
Q.- Pour qu'elles accèdent aux marchés publics notamment ?
R.- Qu'elles accèdent aux commandes de marchés publics, qu'il y ait des délais de paiement plus courts, qu'ils aient un environnement juridique simplifié ; je pense à la proportionnelle, qui est inscrite aussi, une dose de proportionnelle pour faire en sorte que toutes les grandes familles soient représentées à l'Assemblée nationale et au Sénat. Je pense, troisième exemple, au fait que les nominations les plus élevées fassent l'objet de ce qu'on appelle d'audition, de « Hearing » pour reprendre l'expression britannique au Parlement.
Q.- Que ce soit discuté au Parlement.
R.- Au Parlement. Donc nous avons entrepris cette démarche-là, pour être dans une démarche de construction et non pas d'opposition. Parce que - alors je finis par répondre à votre question - : est-ce qu'on est au centre ? On est au centre, parce qu'être au centre ce n'est pas seulement être sur son Lamentin et attendre, être dans une position de solitude, d'isolement. Etre libre ce n'est pas seulement refuser ; être libre c'est aussi parce que vous êtes libre, être en mesure de contracter et de passer un accord et une alliance et c'est ça la différence de démarche entre celle de F. Bayrou, qui pense déjà à l'élection présidentielle de 2012, et nous qui pensons que la France elle ne peut pas attendre 2012.
Q.- La grande idée que défendait F. Bayrou pendant la campagne présidentielle, et que vous défendiez avec lui, c'était précisément que le centre devait être une force politique capable de dire oui aux réformes, aux projets qui lui paraissent intéressants, et de dire non, quand il n'est pas d'accord. Est-ce que vous aurez, dans le cadre de ce pôle centriste, cette liberté-là ?
R.- On a passé un accord. La position de F. Bayrou était une position qui se défendait de 2002 à 2007, tant que vous êtes seul. Et F. Bayrou pourra continuer à dire qu'il dit oui, de temps à autre, et non de l'autre côté, parce qu'il sera toujours seul. J'observe que par ailleurs, il a implicitement passé un accord avec le Parti socialiste pour le second tour des législatives. Puisque...
Q.- Vous le comprenez comme ça ?
R.- Ça ne fait absolument aucun doute. Quand d'un côté F. Hollande dit [que] là où les candidats du PS ne sont pas en mesure de se maintenir au second tour, ils appelleront à voter pour le pluralisme, cela veut donc dire qu'ils appellent à voter pour le MoDem. Et quand de l'autre, M. de Sarnez dit : « Dans ma circonscription, j'appelle à voter pour le pluralisme », cela veut dire qu'elle appelle à voter, dans les mêmes mots, pour le Parti socialiste, pour le candidat du PS. Et donc être seul c'est bien, mais faut-il un jour être aussi dans la construction. Et on ne peut pas être constamment dans l'analyse, la critique, l'observation. Faire de la politique c'est aussi de temps à autre vouloir prendre ses responsabilités.
Q.- Donc le groupe du Nouveau centre à l'Assemblée a priori ne pourrait pas voter contre un texte proposé par le Gouvernement ! Ça serait incohérent !?
R.- On n'est pas dans cette démarche-là. Mais je ne sais pas, il peut se passer quelque chose d'absolument majeur qui au bout de trois ans, quatre ans, enfin je ne sais pas, la vie parlementaire elle ne se fige pas du jour au lendemain. On a eu dans l'histoire de la 5ème République des tas de fois où on a vu des majorités refuser au Gouvernement tel ou tel texte, et pas simplement un parti d'ailleurs.
Q.- Est-ce que vous comprenez tout de même, H. Morin, l'inquiétude exprimée aujourd'hui par la gauche, le PS notamment mais aussi par F. Bayrou, d'une majorité trop écrasante ? On parle de plus de 400 députés de la majorité sur 577. C'est vrai que c'est beaucoup, objectivement ?
R.- Bien sûr que c'est beaucoup. Cela correspond, très simplement, quand on a été, quand on a fait campagne, on l'a directement totalement perçu, c'est que les Français : un, à la fois, sont heureux de voir qu'ils ont un président de la République, qui fait ce qu'il a dit et qui est déterminé à le faire. Et donc des Français qui ont dit : on va lui donner une chance de mettre en oeuvre ce que nous avons souhaité en l'élisant. Ca c'est le premier point. Et puis un second aspect, qui est le caractère mécanique et totalement amplificateur du scrutin majoritaire à deux tours, d'où pour nous, l'importance d'introduire une dose de proportionnelle.
Q.- Y compris à l'Assemblée nationale ?
R.- Y compris à l'Assemblée nationale.
Q.- Et vous pensez que sur ce point, N. Sarkozy est favorable aussi ? Il avait plutôt parlé du Sénat, lui ?
R.- Oui, mais vous verrez le texte qui a été envoyé, si vous le lisez - le texte qui avait été adressé à chacun des candidats - qui est un peu la plate-forme législative : il y a bien l'introduction d'une dose de proportionnelle.
Q.- C'est vrai qu'il y a une forme d'injustice aujourd'hui : 18 % à la présidentielle pour F. Bayrou ; 7 % aux législatives et entre 1 et 4 députés. Il est bien seul aujourd'hui, F. Bayrou. Sur le plan humain, vous pensez à lui ?
R.- Oui, bien sûr, je ne veux pas voilà, mais voilà... Mais il faut aussi que de temps à autre, on se pose de l'autre côté la question de savoir pourquoi à chaque élection, on a toujours le même phénomène. Comme si autour de F. Bayrou, il n'y avait que des hommes et des femmes qui sont appelés à le quitter ou à le trahir pour employer les mots, les plus durs qui nous ont été adressés.
Q.- Oui, que vous avez entendus bien sûr.
R.- Il faut peut-être se poser la question inverse : pourquoi en permanence, comme s'il n'y avait que des traîtres ? Il y a peut-être autre chose dans le fonctionnement de cette maison qui mériterait d'être regardé de plus près.
Q.- Je reviens tout de même sur l'une des idées de l'UDF pendant la campagne présidentielle, c'était de rassembler tous les talents au-delà des clivages politiques pour les faire travailler ensemble. Est-ce que l'ouverture telle que la pratique N. Sarkozy, répond pour vous à cette aspiration ?
R.- Ecoutez, moi, quand j'entends un président de la République nous dire, « je vous demande d'être loyal, mais je ne vous demande pas d'abandonner vos idées », c'est exactement ce que nous voulions faire. C'est-à-dire notre idée était celle de faire venir des hommes et des femmes issus de la gauche modérée à la droite moderne ou la droite, la gauche moderne à la droite modérée dans un même et seul Gouvernement. J'observe que le président de la République a fait exactement cela, et il l'a fait pas à dose homéopathique. Dans un gouvernement aussi resserré, il n'y a pas la moitié mais un tiers des membres du Gouvernement qui sont issus d'une autre famille politique que la famille politique du premier tour. Sous la Vème République depuis le Général de Gaulle, on n'a grosso modo pas vu ça.
Q.- Est-ce que vous pensez que vous serez rejoint par un de vos amis du Nouveau centre, à l'occasion des nominations dans les secrétariats d'Etat ?
R.- Ça je l'espère.
Q.- M. Leroy, peut-être ?
R.- Oui, il y a forcément des candidats, je l'espère.
Q.- Vous reviendrez nous voir, H. Morin, pour parler des questions de défense. Mais d'un mot tout de même, rapidement, en tant que ministre de la Défense. Vous êtes en charge de ce portefeuille depuis quelques semaines seulement, quels sont les dossiers prioritaires auxquels vous souhaitez vous attaquer ?
R.- Ecoutez, comme vous le savez, le chef des armées c'est le président de la République, donc je lui laisserai le soin d'annoncer quelles sont les grandes orientations en matière de défense. Si je me réfère à ce qu'il a dit durant la campagne électorale et ce qu'il a écrit sur les questions de défense, nous devrions commencer par un exercice, qui serait un exercice où nous aurions une réflexion stratégique sur les risques, les menaces, sur les alliances possibles pour en déterminer ensuite des missions pour nos forces armées. Des capacités en même temps, il faut qu'on s'interroge sur la capacité financière du pays à mener tous les programmes que nous avons lancés ces dernières années et ce qui devrait nous conduire en toute logique à la rédaction d'un Livre blanc. Pour l'instant, le président de la République ne m'a indiqué clairement comment les choses allaient se passer précisément. Mais si j'en crois ce qu'il a déclaré durant la campagne présidentielle, on devrait avoir cet exercice-là avant un nouvel exercice qui est la loi de programmation militaire. Et par ailleurs, moi, j'aimerais - c'est ce que j'ai proposé au président de la République - que les forces armées participent pleinement et totalement aux grandes politiques transversales du Gouvernement. La priorité c'est de faire en sorte que les armées soient opérationnelles, capables de répondre aux défis qui sont les siens. Mais à côté de cela, qui reste la priorité, moi, je souhaite que nous participions complètement à des politiques comme une politique d'égalité des chances. Les armées font beaucoup d'ailleurs, c'est...
Q.- Oui, c'est des opérations comme "Défense deuxième chance".
R.- Pas uniquement. Nous sommes les premiers embaucheurs par an. On embauche plus de 13.000 personnes par an à la Défense. On a des programmes permanents de formation professionnelle, de requalification, de reconversion etc. À mon avis, on peut faire beaucoup plus encore. Et puis il y a d'autres politiques, comme par exemple une politique en faveur du développement durable ; nous avons une place majeure à jouer aussi pour faire en sorte que sur les questions d'environnement, par exemple, on participe aux grands programmes que le Gouvernement va mettre en place.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 12 juin 2007
R.- La ligne de conduite elle est simple, c'est la loyauté au contrat présidentiel que nous avons passé en décidant de rejoindre N. Sarkozy et de soutenir N. Sarkozy entre les deux tours de l'élection présidentielle. Mais c'est aussi le fait de défendre un certain nombre de nos idées et de nos propositions dont un certain nombre d'ailleurs ont été reprises dans la plate-forme législative qui a été envoyée à chaque candidat. Dans cette plate-forme, on a un certain nombre de propositions que nous avons présentées à celui qui allait devenir le futur président de la République et qui sont inscrites dans cette plate-forme. Je pense par exemple au « small business act » à la française, c'est-à-dire à une loi en faveur des petites et moyennes entreprises, pour qu'il y ait un environnement juridique et fiscal qui favorise le développement des PME.
Q.- Pour qu'elles accèdent aux marchés publics notamment ?
R.- Qu'elles accèdent aux commandes de marchés publics, qu'il y ait des délais de paiement plus courts, qu'ils aient un environnement juridique simplifié ; je pense à la proportionnelle, qui est inscrite aussi, une dose de proportionnelle pour faire en sorte que toutes les grandes familles soient représentées à l'Assemblée nationale et au Sénat. Je pense, troisième exemple, au fait que les nominations les plus élevées fassent l'objet de ce qu'on appelle d'audition, de « Hearing » pour reprendre l'expression britannique au Parlement.
Q.- Que ce soit discuté au Parlement.
R.- Au Parlement. Donc nous avons entrepris cette démarche-là, pour être dans une démarche de construction et non pas d'opposition. Parce que - alors je finis par répondre à votre question - : est-ce qu'on est au centre ? On est au centre, parce qu'être au centre ce n'est pas seulement être sur son Lamentin et attendre, être dans une position de solitude, d'isolement. Etre libre ce n'est pas seulement refuser ; être libre c'est aussi parce que vous êtes libre, être en mesure de contracter et de passer un accord et une alliance et c'est ça la différence de démarche entre celle de F. Bayrou, qui pense déjà à l'élection présidentielle de 2012, et nous qui pensons que la France elle ne peut pas attendre 2012.
Q.- La grande idée que défendait F. Bayrou pendant la campagne présidentielle, et que vous défendiez avec lui, c'était précisément que le centre devait être une force politique capable de dire oui aux réformes, aux projets qui lui paraissent intéressants, et de dire non, quand il n'est pas d'accord. Est-ce que vous aurez, dans le cadre de ce pôle centriste, cette liberté-là ?
R.- On a passé un accord. La position de F. Bayrou était une position qui se défendait de 2002 à 2007, tant que vous êtes seul. Et F. Bayrou pourra continuer à dire qu'il dit oui, de temps à autre, et non de l'autre côté, parce qu'il sera toujours seul. J'observe que par ailleurs, il a implicitement passé un accord avec le Parti socialiste pour le second tour des législatives. Puisque...
Q.- Vous le comprenez comme ça ?
R.- Ça ne fait absolument aucun doute. Quand d'un côté F. Hollande dit [que] là où les candidats du PS ne sont pas en mesure de se maintenir au second tour, ils appelleront à voter pour le pluralisme, cela veut donc dire qu'ils appellent à voter pour le MoDem. Et quand de l'autre, M. de Sarnez dit : « Dans ma circonscription, j'appelle à voter pour le pluralisme », cela veut dire qu'elle appelle à voter, dans les mêmes mots, pour le Parti socialiste, pour le candidat du PS. Et donc être seul c'est bien, mais faut-il un jour être aussi dans la construction. Et on ne peut pas être constamment dans l'analyse, la critique, l'observation. Faire de la politique c'est aussi de temps à autre vouloir prendre ses responsabilités.
Q.- Donc le groupe du Nouveau centre à l'Assemblée a priori ne pourrait pas voter contre un texte proposé par le Gouvernement ! Ça serait incohérent !?
R.- On n'est pas dans cette démarche-là. Mais je ne sais pas, il peut se passer quelque chose d'absolument majeur qui au bout de trois ans, quatre ans, enfin je ne sais pas, la vie parlementaire elle ne se fige pas du jour au lendemain. On a eu dans l'histoire de la 5ème République des tas de fois où on a vu des majorités refuser au Gouvernement tel ou tel texte, et pas simplement un parti d'ailleurs.
Q.- Est-ce que vous comprenez tout de même, H. Morin, l'inquiétude exprimée aujourd'hui par la gauche, le PS notamment mais aussi par F. Bayrou, d'une majorité trop écrasante ? On parle de plus de 400 députés de la majorité sur 577. C'est vrai que c'est beaucoup, objectivement ?
R.- Bien sûr que c'est beaucoup. Cela correspond, très simplement, quand on a été, quand on a fait campagne, on l'a directement totalement perçu, c'est que les Français : un, à la fois, sont heureux de voir qu'ils ont un président de la République, qui fait ce qu'il a dit et qui est déterminé à le faire. Et donc des Français qui ont dit : on va lui donner une chance de mettre en oeuvre ce que nous avons souhaité en l'élisant. Ca c'est le premier point. Et puis un second aspect, qui est le caractère mécanique et totalement amplificateur du scrutin majoritaire à deux tours, d'où pour nous, l'importance d'introduire une dose de proportionnelle.
Q.- Y compris à l'Assemblée nationale ?
R.- Y compris à l'Assemblée nationale.
Q.- Et vous pensez que sur ce point, N. Sarkozy est favorable aussi ? Il avait plutôt parlé du Sénat, lui ?
R.- Oui, mais vous verrez le texte qui a été envoyé, si vous le lisez - le texte qui avait été adressé à chacun des candidats - qui est un peu la plate-forme législative : il y a bien l'introduction d'une dose de proportionnelle.
Q.- C'est vrai qu'il y a une forme d'injustice aujourd'hui : 18 % à la présidentielle pour F. Bayrou ; 7 % aux législatives et entre 1 et 4 députés. Il est bien seul aujourd'hui, F. Bayrou. Sur le plan humain, vous pensez à lui ?
R.- Oui, bien sûr, je ne veux pas voilà, mais voilà... Mais il faut aussi que de temps à autre, on se pose de l'autre côté la question de savoir pourquoi à chaque élection, on a toujours le même phénomène. Comme si autour de F. Bayrou, il n'y avait que des hommes et des femmes qui sont appelés à le quitter ou à le trahir pour employer les mots, les plus durs qui nous ont été adressés.
Q.- Oui, que vous avez entendus bien sûr.
R.- Il faut peut-être se poser la question inverse : pourquoi en permanence, comme s'il n'y avait que des traîtres ? Il y a peut-être autre chose dans le fonctionnement de cette maison qui mériterait d'être regardé de plus près.
Q.- Je reviens tout de même sur l'une des idées de l'UDF pendant la campagne présidentielle, c'était de rassembler tous les talents au-delà des clivages politiques pour les faire travailler ensemble. Est-ce que l'ouverture telle que la pratique N. Sarkozy, répond pour vous à cette aspiration ?
R.- Ecoutez, moi, quand j'entends un président de la République nous dire, « je vous demande d'être loyal, mais je ne vous demande pas d'abandonner vos idées », c'est exactement ce que nous voulions faire. C'est-à-dire notre idée était celle de faire venir des hommes et des femmes issus de la gauche modérée à la droite moderne ou la droite, la gauche moderne à la droite modérée dans un même et seul Gouvernement. J'observe que le président de la République a fait exactement cela, et il l'a fait pas à dose homéopathique. Dans un gouvernement aussi resserré, il n'y a pas la moitié mais un tiers des membres du Gouvernement qui sont issus d'une autre famille politique que la famille politique du premier tour. Sous la Vème République depuis le Général de Gaulle, on n'a grosso modo pas vu ça.
Q.- Est-ce que vous pensez que vous serez rejoint par un de vos amis du Nouveau centre, à l'occasion des nominations dans les secrétariats d'Etat ?
R.- Ça je l'espère.
Q.- M. Leroy, peut-être ?
R.- Oui, il y a forcément des candidats, je l'espère.
Q.- Vous reviendrez nous voir, H. Morin, pour parler des questions de défense. Mais d'un mot tout de même, rapidement, en tant que ministre de la Défense. Vous êtes en charge de ce portefeuille depuis quelques semaines seulement, quels sont les dossiers prioritaires auxquels vous souhaitez vous attaquer ?
R.- Ecoutez, comme vous le savez, le chef des armées c'est le président de la République, donc je lui laisserai le soin d'annoncer quelles sont les grandes orientations en matière de défense. Si je me réfère à ce qu'il a dit durant la campagne électorale et ce qu'il a écrit sur les questions de défense, nous devrions commencer par un exercice, qui serait un exercice où nous aurions une réflexion stratégique sur les risques, les menaces, sur les alliances possibles pour en déterminer ensuite des missions pour nos forces armées. Des capacités en même temps, il faut qu'on s'interroge sur la capacité financière du pays à mener tous les programmes que nous avons lancés ces dernières années et ce qui devrait nous conduire en toute logique à la rédaction d'un Livre blanc. Pour l'instant, le président de la République ne m'a indiqué clairement comment les choses allaient se passer précisément. Mais si j'en crois ce qu'il a déclaré durant la campagne présidentielle, on devrait avoir cet exercice-là avant un nouvel exercice qui est la loi de programmation militaire. Et par ailleurs, moi, j'aimerais - c'est ce que j'ai proposé au président de la République - que les forces armées participent pleinement et totalement aux grandes politiques transversales du Gouvernement. La priorité c'est de faire en sorte que les armées soient opérationnelles, capables de répondre aux défis qui sont les siens. Mais à côté de cela, qui reste la priorité, moi, je souhaite que nous participions complètement à des politiques comme une politique d'égalité des chances. Les armées font beaucoup d'ailleurs, c'est...
Q.- Oui, c'est des opérations comme "Défense deuxième chance".
R.- Pas uniquement. Nous sommes les premiers embaucheurs par an. On embauche plus de 13.000 personnes par an à la Défense. On a des programmes permanents de formation professionnelle, de requalification, de reconversion etc. À mon avis, on peut faire beaucoup plus encore. Et puis il y a d'autres politiques, comme par exemple une politique en faveur du développement durable ; nous avons une place majeure à jouer aussi pour faire en sorte que sur les questions d'environnement, par exemple, on participe aux grands programmes que le Gouvernement va mettre en place.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 12 juin 2007