Texte intégral
Mes chers amis,
Le 14 janvier dernier, il y a cinq mois, jour pour jour, à cette même porte de Versailles, Nicolas Sarkozy recevait l'investiture de son parti.
La France entrait alors en campagne.
Notre nation que l'on disait découragée et démotivée, renouait d'un coup avec l'espérance.
Il y a un mois, un mois seulement, Nicolas Sarkozy entrait à l'Elysée en vainqueur. Et vous y entriez avec lui.
Il y entrait, parce que vous aviez partagé son élan.
Parce que vous aviez adhéré à sa vision.
Il y entrait pour mener en votre nom son projet pour la France !
Eh bien, ce soir, c'est à mon tour de solliciter la confiance et l'énergie de Paris et de l'Ile de France.
Dans votre région, les candidats qui portent les couleurs de la majorité présidentielle sont décidés et talentueux. Il y a parmi eux des nouveaux visages. Il y a chez eux de la diversité, de l'originalité, de la fougue.
Je vous demande de vous mobiliser pour eux.
Je vous demande de croire qu'en chaque circonscription l'issue de la bataille n'est pas écrite.
Non, elle n'est pas écrite dans ces quartiers de Paris que l'on dit irrémédiablement à gauche.
Non, elle n'est pas écrite dans ces cités que l'on disait « rouges », puis « roses », et qui sont surtout abstentionnistes.
Vous, que Nicolas Sarkozy a si fortement sollicités durant les derniers mois, je vous demande encore et encore de vous engager.
Avec les membres du gouvernent qui m'entourent, j'ai besoin de pouvoir compter sur l'appui de tous les candidats de l'Ile de France.
J'ai besoin d'eux pour agir. Pour gouverner la France.
J'ai besoin d'eux pour faire entendre du côté de l'Hôtel de ville et de la rue de Solférino, le souffle du changement.
Ce souffle tonique, n'est pas celui d'un parti, n'est pas celui d'une minorité agissante, c'est celui de tout un pays ; c'est celui du peuple français qui, ce soir, est à la porte de Versailles.
Ce peuple a droit au respect et non aux procès d'intention. Il a le droit de vouloir sa victoire. Il a le droit de ne pas se satisfaire d'un succès mitigé.
Il en a le droit car ce qui s'est passé durant la campagne présidentielle est fort, très fort.
La France a massivement voté. Et elle n'a pas seulement voté par civisme, par devoir, faute de mieux. Non, elle a voté pour un homme dont la parole ne fut jamais timide. Elle a voté pour un projet dont la clarté n'est pas discutable. Elle a voté pour des valeurs fondatrices autour desquelles nous allons bâtir notre avenir.
En toute lucidité, en leur âme et conscience, les Français ont choisi la rupture.
Rien, ni personne, ne doit dénaturer le message du peuple. Rien, ni personne, ne peut réduire la victoire de Nicolas Sarkozy à un incident de parcours de la gauche. Rien ni personne ne peut contester la force de votre choix.
Tout au long de la campagne présidentielle, la gauche n'a eu de cesse de présenter Nicolas Sarkozy comme un « danger ». Celui « qui veut tous les pouvoirs », disait-elle. Et voici qu'aujourd'hui, elle nous présente comme la vague qui veut tout « écraser ».
Cette vague « bleue horizon » dont nous parle François Hollande pour mobiliser ses troupes, n'est pas moins légitime que la vague rose de 1981.
Ce « tsunami » dont nous parle Ségolène Royal pour dramatiser l'enjeu, ne fera de dégâts qu'au parti socialiste.
Au lieu d'annoncer la catastrophe, au lieu de jouer sur la peur et de miser sur la caricature, le parti socialiste devrait se regarder dans la glace.
Est-ce la faute des citoyens, si le parti de Jaurès et de Blum est devenu l'un des plus rétrogrades d'Europe ?
Est-ce la faute aux citoyens, si ce parti n'a toujours pas officiellement tranché entre la sociale démocratie et le socialisme dirigiste ?
Est-ce la faute aux citoyens si ce parti fut si souvent pris en défaut de vouloir changer la vie le matin et d'y renoncer le soir.
Est-ce la faute aux citoyens si du parti de la rose ne restent plus que les épines, les luttes de clans, les règlements de compte, et les couteaux tirés. Pour prétendre rassembler le pays, encore faut il savoir rassembler son parti !
Est-ce la faute aux citoyens que d'avoir dit « non » à un retour en arrière ? « Non » à un socialisme figé, de résignation, qui habitue le pays à baisser les yeux devant les perspectives de réussite, les motifs de fierté ; qui accoutume les consciences à ne plus voir le monde qu'à travers des grilles dogmatiques et étroites. « Non » à ces pratiques hésitantes dont la gauche fut coutumière, où l'absence de courage renforce les corporatismes et enracine la pratique des petits compromis.
Est-ce la faute aux citoyens que d'avoir courageusement choisi de tourner le dos aux politiques lénifiantes, larmoyantes et faussement charitables dont la gauche s'est constamment fait l'interprète.
Certes, un pays qui redoute l'avenir est facile à gouverner. On lui donne peu, on le rassure à bon compte, on prend quelques demi-mesures qui ralentissent son déclin sans l'arrêter ; et pour finir, en croyant faire la politique du moindre mal, on fait la politique du pire.
Les Français exigeaient mieux que cela. Et c'est pour cela qu'une vague résolument réformatrice s'est levée.
Cette vague qui fait si peur au parti socialiste, ne fait pas peur aux Français.
Ils l'ont réclamée. Ils l'ont accompagnée. Et elle s'est engouffrée dans les urnes.
C'est une vague tricolore. De l'ouvrier au chef d'entreprise, du salarié au fonctionnaire, de l'agriculteur à l'enseignant, du retraité à l'étudiant, une espérance commune est en chemin.
Mes chers amis,
De façon lucide et constructive, les Français ont choisi une nouvelle façon de faire de la politique, et, mieux encore, une nouvelle politique.
Ils ont choisi de sortir de l'immobilisme qui nous a fait passer dans les classements internationaux de la 11ème place à la 17ème place en terme de richesse par habitant.
Ils ont choisi de rompre avec cette logique économique et sociale sans perspective qui a amené les classes populaires à décrocher et les classes moyennes à trembler pour l'avenir de leurs enfants.
Ils ont choisi de tourner le dos à ceux qui, la main sur le coeur, leur parlaient de solidarité en confondant justice sociale et assistanat.
Ils ont choisi de briser les tabous qui nous empêchaient d'aimer la France comme elle le mérite.
Ils ont choisi de ne plus entendre ceux qui leur disaient que pour sortir de l'impasse il fallait repeindre l'impasse en rose.
Ils ont choisi de réformer plutôt que de patienter encore et encore.
Ils ont choisi d'entendre la vérité, plutôt que de céder au vertige des illusions.
La vérité, c'est que la mondialisation, avec ses 6 milliards d'habitants assoiffés de progrès, exige que nous retroussions nos manches et que nous prenions courageusement notre part à l'organisation d'un monde que je veux moins sauvage, mieux équilibré et plus équitable.
La vérité, c'est que l'on peut atteindre le plein emploi mais sous réserve de réformer en profondeur la fiscalité, le droit du travail, l'éducation et la formation tout au long de la vie.
La vérité, c'est que notre pays peut être désendetté s'il modernise sérieusement son Etat, s'il ne remplace qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, bref, s'il arrête de vivre à crédit, sur le dos de ses enfants.
La vérité, c'est que l'on peut sauver notre contrat social si nous responsabilisons les Français et si chacun prend conscience que les droits imposent des devoirs.
Contrairement à ce que prétend la gauche, on ne peut pas avoir l'école gratuite, la santé pour tous, des allocations généreuses, des services publics performants, sans que nous gérions avec responsabilité et civisme ce bien commun qui s'appelle la solidarité.
La vérité c'est que nous pouvons financer l'augmentation des petites retraites si nous allongeons la durée de cotisation et si nous engageons, comme nous vous l'avons dit et comme nous le ferons, la réforme des régimes spéciaux.
La vérité, c'est que l'immigration est utile à la France mais qu'elle doit être sérieusement maîtrisée car notre pays n'a plus les moyens d'être un Eldorado.
Nous avons choisi la franchise, parce qu'on n'engage pas un élan national sur des mensonges.
Vous savez, il y a six mois encore, j'ai croisé beaucoup de personnes qui doutaient qu'on puisse gagner une élection en défendant la valeur du travail.
Nous n'avons pas écouté les conseils de ceux qui croient qu'une élection ne se gagne qu'en caressant les électeurs dans le sens du poil.
Nous avons parlé d'autorité de l'Etat, d'effort, de courage, mais aussi de récompense.
Certains disaient que c'était des mots de droite... C'était en réalité les mots du peuple !
Ces mots que la gauche n'osait plus prononcer.
Ces mots qui font la fierté des femmes et des hommes qui se battent pour vivre mieux.
Mes chers amis,
J'ai été nommé par le Président de la République pour concrétiser l'élan de l'élection présidentielle.
J'irai au bout du mandat qui m'a été confié, ce mandat dont vous êtes les gardiens.
Nicolas Sarkozy a un cap.
J'ai le devoir d'y conduire le gouvernement et la majorité.
Ce devoir, je suis allé, moi-même, le consolider devant les Français.
Comme tous ceux qui, ici, sollicitent vos suffrages, je me suis porté candidat aux élections législatives de la Sarthe.
Rien ne m'y obligeait, et certains mêmes me le déconseillaient.
J'y suis allé, car j'estime que le premier ministre doit être un élu du peuple. C'est devant lui et c'est par lui que je tire ma légitimité et mon autorité.
Tout comme moi, j'ai voulu que les membres du gouvernement affrontent sans détour le scrutin législatif et j'ai même annoncé que ceux qui seraient battus ne pourraient rester au Gouvernement. C'est ma conception de la politique depuis toujours, et le fait d'être premier ministre n'y change strictement rien. Bien au contraire. Plus les responsabilités sont élevées, plus les relations avec les français doivent être franches et directes.
Je suis entré au parti gaulliste à vingt ans.
J'ai été militant.
Je reste un militant, un homme qui croit à la politique, qui sait que la légitimité démocratique se joue les yeux dans les yeux, un homme qui estime que gouverner c'est rendre des comptes !
Et dois-je vous dire que je ne suis pas seul à penser ainsi. La force secrète du Chef de l'Etat c'est d'avoir, comme vous, été à l'âge de 16 ans au fond d'une salle comme celle-ci. A 18 ans au milieu de cette salle. A vingt cinq ans au premier rang. Et à trente ans sur la tribune.
Eh bien, ce soir, je veux vous dire que Nicolas Sarkozy n'a pas changé.
Il reste l'homme d'action que vous avez aimé.
Il conserve intacte sa volonté de rupture.
Et avec lui, je n'oublie pas notre pacte : dire ce que nous allons faire et faire ce que nous avons dit !
Je ne l'oublie pas, car la parole donnée aux électeurs est au coeur de la confiance démocratique, la confiance démocratique est au coeur de la confiance morale, la confiance morale est au coeur de la confiance nationale, la confiance nationale est au coeur de la relance économique et sociale.
Nous avions dit, mes chers amis, qu'il fallait changer la politique. Dès notre arrivée aux responsabilités, nous avons provoqué l'électrochoc qu'attendaient les français et que redoutait le parti socialiste.
Après sa défaite aux présidentielles, la gauche s'attendait au retour de la « vieille droite », cette droite qu'elle a si fréquemment qualifiée de sectaire, cette droite qu'elle aurait voulu, encore et encore, caricaturer et stigmatiser.
Eh bien non !
Le choc de la parité, cette parité si souvent évoquée, si longtemps attendue, est devenue une réalité. Mon gouvernement compte sept femmes sur quinze ministres, sept femmes dont l'une, Rachida Dati, symbolise la France républicaine, celle qui ne juge pas les êtres sur leurs origines, mais sur leur compétence et sur ce qu'ils ont au fond de leur coeur.
Le choc, nous l'avons aussi provoqué au sommet de l'Etat. Depuis un mois, le Président de la République et moi-même sommes sur tous les fronts. Nous le sommes ensemble, de façon complémentaire. Il n'y a plus, d'un côté, l'Elysée, de l'autre, Matignon. Il n'y a qu'une seule équipe qui débat librement, travaille efficacement, sans protocole inutile, avec un seul souci : agir vite !
Mais le choc le plus percutant, celui qui secoue tout, c'est l'ouverture. Nous avons fait voler en éclat les vieux clivages partisans.
Au grand désespoir du parti socialiste, nous avons fait l'ouverture, la vraie ouverture.
Nous avons fait l'ouverture parce que, pour nous, il n'y a jamais eu un peuple de droite contre un peuple de gauche, mais un seul peuple : le peuple français capable de s'unir lorsque l'enjeu en vaut la peine.
Nous avons fait l'ouverture parce que la défiance et le dogmatisme sont en réalité un aveu de faiblesse. Dès lors que l'on est sûr de son projet et de ses convictions, tendre la main à ses adversaires d'hier, écouter ceux qui ne pensent pas comme vous, ce n'est pas une faiblesse mais au contraire une force, une richesse.
La politique est en crise, nous disait-on. Et bien non !
La politique est morte, nous affirmait-on. Eh bien non, elle ne l'est que pour ceux qui l'abordent avec des idées usées et des méthodes périmées.
La fin des maîtres à penser, l'échec des idéologies et de leurs serviteurs, ouvrent les portes aux initiatives qui enjambent les dogmes et les clivages partisans. Les pyramides idéologiques s'effondrent entraînant dans leur chute la vieille gauche, la vieille droite.
Mes amis, le ciel se dégage.
Comme l'a indiqué le Président de la République, l'ouverture se poursuivra. Les socialistes auront beau crier au débauchage et à la trahison, nous ne changerons pas de cap.
Nous n'en changerons pas car pour réformer en profondeur la France, il faut la rassembler.
Cette ouverture, c'est bien plus qu'une affaire gouvernementale, c'est un état d'esprit !
C'est une nouvelle façon de penser notre démocratie, une nouvelle manière d'associer les énergies, de fédérer les intelligences. Et sa conséquence logique, c'est la rénovation de nos institutions. Il faut mettre un terme à toutes les rumeurs fumeuses selon lesquelles il y aurait un exercice solitaire du pouvoir. Ce fut peut être le cas par le passé, et François Mitterrand ne fut pas le moins solitaire en la matière...
Il faut moderniser et clarifier la démocratie française.
C'est pourquoi nous donnerons un vrai statut à l'opposition, notamment en accordant à l'un de ses membres la présidence de la commission des finances de l'Assemblée nationale. En confiant cette commission - l'une des plus importantes de l'Assemblée - à l'un de nos adversaires, nous ne faisons pas un « cadeau » médiatique à la gauche, nous faisons un pari politique sur la capacité de l'opposition à travailler avec hauteur de vue pour l'intérêt général.
Il faut aussi en finir avec les nominations discrétionnaires aux postes les plus élevés de la République. Nous voulons donner au Parlement son mot à dire sur le choix des personnalités appelées à siéger au sein des autorités indépendantes et à diriger nos grandes entreprises publiques. Là encore ce n'est pas un « cadeau » qui est fait au Parlement, c'est un pari politique fondé sur l'idée que l'équilibre des pouvoirs renforce la légitimité de leurs décisions.
Cette démocratie politique que nous voulons plus efficace et plus transparente, je souhaite qu'elle soit enrichie par une démocratie sociale plus vivante et plus responsable.
Dès les premiers jours, nous avons, avec le Président de la République, reçu les organisations syndicales. Dès les premiers jours, nous avons joué avec elles « cartes sur table », car rien n'est pire, en matière de dialogue social, que les faux-semblants et les astuces tactiques.
Nous leur avons dit ce que nous allions faire tout de suite car le vote des français ne se négocie pas.
Mais nous leur avons également dit que nous serions attentifs à leurs propositions.
La vraie démocratie sociale ne va pas sans responsabilisation. Cette responsabilisation des organisations syndicales et patronales, je veux la pousser le plus loin possible, c'est-à-dire jusqu'à une refonte du dialogue social, qui doit être plus décentralisé et plus démocratique.
Oui, mes chers amis, avec la victoire de Nicolas Sarkozy, nous avons voulu créer les conditions d'un choc politique parce que nous ne construirons pas le XXIe siècle avec les idées, les discours et les méthodes du XXIe siècle.
Ce choc politique a pour ambition de déclencher, en chaque français, une mise en mouvement, une audace, une envie d'avoir envie.
Envie de croire en la République si vous en êtes déçus !
Envie de créer si vous avez des idées !
Envie de réussir si vous avez de l'ambition !
Envie d'acheter votre logement si vous hésitiez encore !
Envie de retrouver votre dignité par le travail si vous avez mis un genou à terre !
Envie de renouer avec le civisme si la vie vous a fait prendre les mauvais chemins !
Envie d'aimer votre pays et de lui donner autant qu'il vous donne !
Envie de croire en l'Europe parce qu'elle aura enfin une ambition politique !
Envie de travailler plus si vous voulez gagner plus !
Cette envie qui est en chaque français, ce désir de dépassement qui les « démangent » et qui ne demande qu'à se libérer, c'est eux qui permettront à la France de trancher les cordes qui la ligotent depuis si longtemps.
Au coeur de la crise nationale que traverse notre nation depuis vingt ans, on trouve le décrochage de son économie. Ce décrochage qui conjugue le plafonnement de la croissance, la résistance du chômage de masse, l'explosion de la dette publique qui a triplé depuis 1980, et enfin le retour de la contrainte extérieure avec un déficit commercial qui tourne autour des 30 milliards d'euros.
Cet essoufflement économique contraste avec les formidables atouts de notre pays : celui d'une main d'oeuvre qualifiée et productrice, des infrastructures de qualité, des pôles d'excellence, une démographie solide, une épargne abondante, un patrimoine sublime...
Au regard de ces atouts, la trop longue torpeur française s'explique par quatre raisons essentielles : la peur politique face aux réformes, la frilosité économique, le conservatisme social, la dévalorisation du travail.
Ces quatre handicaps n'ont rien de définitif. Ils ne sont pas viscéralement français ! Pour sortir de l'impasse, nous proposons un choc fiscal et un choc culturel.
Ce choc culturel a une devise : la valeur travail est de retour !
C'en est fini de la dévalorisation du mérite.
C'en est fini du mépris de la réussite.
C'en est fini d'être le pays qui travaille le moins en Europe, du gel des salaires à cause des 35 heures.
Les socialistes ont financé massivement la réduction du temps de travail. C'était leur droit. C'était même leur idéologie. Ils pensaient que le marché du travail était une sorte de « gâteau » qu'il fallait découper en morceaux, pour que chacun ait sa petite part.
Nous, nous pensons exactement le contraire. C'est le travail des uns qui crée celui de autres. C'est l'énergie des uns qui décuple celle des autres. C'est l'ambition des uns qui aiguise celle des autres !
Lundi, l'épreuve de philosophie du baccalauréat portait sur une question : « Que gagnons-nous à travailler ? ».
Notre réponse, avec Nicolas Sarkozy, est sans équivoque : nous avons tout à gagner à travailler.
C'est par notre travail que nous pourrons relancer la croissance.
C'est par notre travail que nous préserverons la place de l'économie française dans la mondialisation.
C'est par notre travail que nous gagnerons la bataille du pouvoir d'achat.
C'est par notre travail que nous remettrons en marche l'ascenseur social.
C'est par notre travail et notre productivité que nous financerons nos politiques de solidarité, celles qui font nos écoles gratuites, notre santé pour tous, nos retraites par répartition.
Tout sera mis en oeuvre pour favoriser et récompenser le travail, l'effort et le mérite.
Parce que je veux que ceux qui souhaitent travailler plus pour gagner plus puissent enfin le faire, il n'y aura plus de charges fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, et cela sera fait dès l'été. Toutes les heures supplémentaires seront majorées de 25 %.
Parce que je refuse que les étudiants soient pénalisés lorsqu'ils travaillent pour financer leurs études, leurs salaires seront défiscalisés.
Parce que je n'accepte pas que les seniors soient considérés comme des « vieux » qu'on met sur la touche, nous allons mobiliser le service public de l'emploi et convaincre les entreprises qu'il vaut mieux un « senior » au travail qu'un prélèvement supplémentaire pour financer les retraites.
Parce que l'assistanat à vie n'est pas une vie, parce qu'en chaque individu il existe une dignité qui doit être encouragée et non pas étouffée, parce que les revenus de l'assistance ne doivent pas dissuader le retour au travail, nous allons développer le revenu de solidarité active. Il s'agit d'aider et d'inciter chaque Français qui a mis un genou à terre à se relever. Il n'y a rien de plus normal, rien de plus républicain, que celui qui bénéficie de la solidarité nationale, se montre, à son tour, solidaire de la nation par une activité d'intérêt général.
Parce que nous voulons que nos étudiants réussissent, que nos chercheurs les plus brillants aient envie de rester en France, nous permettrons aux universités françaises d'être pleinement autonomes, de nouer des partenariats féconds avec le monde de la recherche et celui de l'entreprise, d'avoir les moyens d'être des pôles d'excellence.
Depuis 25 ans, la peur de réformer l'université, la peur de brusquer les spécialistes du statu quo, la peur de dire la vérité aux jeunes, ont conduit notre enseignement supérieur à devenir injuste sur le plan social et décevant sur le plan culturel et scientifique.
Le temps des hésitations est fini ; dès l'été, nous légiférerons !
Parce que nous voulons que nos créateurs d'entreprises préfèrent fonder leur start up et chercher fortune à Paris ou à Bordeaux plutôt qu'à Pékin, Londres ou New York, nous instaurerons le bouclier fiscal de 50 % que nous avions promis, et favoriserons les réductions d'impôts (jusqu'à 50000 euros) pour les investissements dans le capital des petites et moyennes entreprises, des entreprises d'insertion, des universités et des fondations.
Je le dit sans détour : je préfère que les grandes fortunes restent en France et financent notre pacte social et nos entreprises, plutôt que les économies de nos concurrents !
A cet égard, je veux dire qu'il n'est pas choquant que ceux qui prennent des risques, qui travaillent quinze heures par jour, qui réussissent à la tête de grandes entreprises perçoivent des revenus élevés.
Ce qui est choquant, c'est lorsque la récompense n'est pas justifiée par les résultats.
Ce qui est choquant, c'est lorsque les primes de quelques uns ignorent les difficultés de tous les autres qui travaillent dans la même société.
Ce qui est choquant c'est lorsque les stocks options ne sont réservés qu'à quelques uns. C'est la raison pour laquelle nous ferons en sorte qu'ils soient proposés à tous les salariés. Car lorsqu'une entreprise fait des bénéfices, il est normal que chacun soit récompensé pour son travail.
Il faut une éthique au capitalisme. Une éthique qui repose sur le mérite, l'effort et le résultat.
Dès cet été, nous interdirons les parachutes dorés pour ceux qui n'ont pas réussi à développer leur entreprise.
Vous l'aurez compris : toute notre stratégie est tournée vers la revalorisation du travail, toute notre énergie est tendue vers le plein emploi. Et par là même, tout notre défi consiste à donner aux Français une raison de se battre.
Parce que l'effort doit être récompensé, nous ferons en sorte que celui qui a travaillé toute une vie puisse librement transmettre son patrimoine. Les droits de succession seront supprimés dès l'été pour 95% des Français. Ils le seront car il est légitime et moral de pouvoir transmettre à ceux que l'on aime le fruit de ses efforts sans être lourdement taxé.
Nous permettrons aux millions de Français qui rêvent d'être propriétaires de leur logement d'aller au bout de leur idéal. Vouloir devenir propriétaire, ce n'est pas seulement un investissement économique et social. C'est un acte de foi dans l'avenir. C'est un acte de confiance.
C'est pourquoi, dès l'été, comme nous l'avons promis, les intérêts d'emprunts pour l'achat ou la construction d'une résidence principale seront déductibles de l'impôt sur le revenu.
C'est une mesure forte et inégalée. Et contrairement aux faux procès que nous fait la gauche, cette mesure pourra bénéficier à tous les Français, qu'ils paient l'impôt sur le revenu ou non, puisque les foyers non imposables se verront verser un crédit d'impôt. Pour les plus modestes, cette mesure pourra être cumulée avec le prêt à taux zéro.
Mes chers amis,
Il n'y a plus à hésiter sur la valeur travail et sur sa récompense, et il n'y a plus à hésiter sur la sécurité.
Comme l'a démontré Nicolas Sarkozy, face à la délinquance on peut obtenir des résultats. On peut les obtenir si on arrête avec l'angélisme. Si la République fait respecter ses lois. Si les délinquants sentent que notre indulgence a atteint ses limites.
Face à la culture de la violence, je n'ai qu'un mot d'ordre : ne rien céder !
Il ne faut pas céder devant les délinquants qui commettent encore et toujours les mêmes actes !
Il ne faut pas céder devant des adolescents livrés à eux-mêmes et sans scrupules, qui bénéficient d'une quasi impunité, juste parce qu'il leur manque quelques mois pour atteindre leurs 18 ans ! A force d'être impuni, ces jeunes en on conclu que la société n'avait ni le courage de les recadrer, ni la générosité de les replacer dans le droit chemin.
Nous vous avions promis d'agir contre les multirécidivistes : le projet de loi qui sera présenté au parlement dans quelques semaines respecte notre engagement. Les délinquants auteurs d'actes graves, lorsqu'ils sont en situation de récidive, feront l'objet de peines planchers.
Nous vous avions également promis de traiter la délinquance des mineurs. Cela sera également fait dès cet été. Dorénavant, la minorité ne sera plus un alibi d'office pour les jeunes délinquants.
Mes chers amis,
Nous vous avions aussi promis de gérer la question de l'immigration en étant ferme et juste. Et c'est très précisément ce que nous allons faire.
Je suis profondément attaché à la tradition d'ouverture de la France. Un pays comme le nôtre doit être une terre d'asile, une terre d'accueil. Ceux qui ont besoin de notre protection, ceux qui aiment notre pays, ceux qui veulent y travailler et y fonder une famille, y ont leur place.
Mais cette générosité ne peut pas être sans condition.
La France a du coeur, mais elle n'est pas assez riche pour être la terre promise de tous les peuples en détresse ; cette terre que des réseaux mafieux vendent comme un pays de cocagne aux déshérités.
Notre territoire n'est pas une zone franche, sans âme et sans traditions. Nous ne sommes pas la juxtaposition de communautés étrangères les unes aux autres. Nous sommes une Nation. Une nation d'intégration. Et l'intégration signifie que celui qui vient en France adopte la France, et, en retour la France l'adopte comme l'un des siens.
Il n'y a pas d'intégration sans valeurs communes, il n'y a donc pas d'intégration sans exigences.
Ceux qui veulent venir en France devront avoir les moyens de s'y intégrer.
Ceux qui veulent venir en France devront avoir un travail !
Ceux qui veulent venir en France devront respecter nos valeurs républicaines.
Et ceux qui veulent venir en France devront apprendre et parler notre langue, car c'est la première condition pour pouvoir participer à la vie nationale.
Nous vous avions dit que l'identité de la France méritait d'être respectée. Nous la ferons respecter ! Et ceux qui ne l'entendent pas ainsi n'ont pas vocation à rejoindre un pays qui s'ouvre d'abord et avant tout à ceux qui veulent s'associer à son destin.
Mes chers amis,
Depuis un mois, nous sommes dans l'action et l'innovation.
La gauche est dans l'incantation et l'amertume.
C'est elle, et non les Français, qui est responsable de son sort.
L'onde de choc qu'elle subit de plein fouet ne sanctionne pas seulement Madame Royal. Elle sanctionne d'abord une véritable démission de la réflexion politique.
En lieu et place d'un « désir d'avenir », la campagne de la présidentielle et celle des législatives ont révélé au sommet du Parti Socialiste beaucoup d'attentisme et très peu d'ambition intellectuelle.
Dimanche encore, au soir du premier tour, j'entendais les ténors du parti socialiste réduire la leçon de leur propre défaite à une incantation : mobilisez vous ! Oui, mais pour quoi ? Pour qui ?
Pour un programme dont on cherche encore le contenu exact ?
Pour disposer à l'Assemblée du pouvoir de freiner, d'enrayer, ceux qui savent où ils veulent aller et pourquoi ?
La gauche me reproche d'être sévère à son égard... Je ne le serai jamais autant qu'elle le fut à l'endroit de Nicolas Sarkozy. Et je ne le serai jamais autant que l'ont été les électeurs eux-mêmes.
Je suis rude avec la gauche, parce que je suis exigeant et respectueux vis-à-vis de mes concurrents démocratiques. Je le suis parce que je suis consterné de voir que la gauche préfère détruire une bonne idée, qu'elle a parfois eu elle-même, plutôt que de la voir mise en oeuvre par la droite. Sur la réforme des retraites, la gauche a dit « non », alors qu'elle pensait secrètement « oui ». Sur la TVA sociale, la gauche disait ( il y a quelques mois à peine - Dominique Strauss khan en tête ! ), « pourquoi pas », et elle dit aujourd'hui « non » parce c'est nous qui ouvrons le débat sur ce thème. La gauche préfère sacrifier l'intérêt général, plutôt que de sacrifier sa posture partisane.
Depuis des décennies, notre pays souffre de ce jeu de rôles, cette partie de chasse où les idées nouvelles sont abattues en plein vol par le camp d'en face.
Il souffre d'un déficit de débats de fond.
Il souffre de se diviser artificiellement sur des sujets qui mériteraient des consensus politiques.
Comme dans un miroir, les postures dogmatiques de la gauche ont longtemps suscitées les postures de la droite. De part et d'autre, nous avons perdu beaucoup de temps et d'énergie, et tout cela s'est fait aux dépens d'une démocratie vivante et constructive et au détriment de l'intérêt général.
Il y a en Europe des gauches d'avenir.
Des gauches qui savent reconnaître l'effort et l'esprit d'entreprise.
Des gauches qui défendent efficacement le respect des biens, des personnes et des valeurs nationales.
La permanence du New Labour de Tony Blair, au pouvoir, depuis 10 ans ; le punch de la croissance anglaise et son faible niveau de chômage ; la santé budgétaire du pays ; la domination internationale de ses places financières, méritent mieux que le dénigrement mécanique dans lequel le parti socialiste s'est complu.
« L'agenda 2010 » de l'ex-chancelier socialiste Schröder ; sa détermination à diminuer les impôts, à refondre le système de redistribution ; sa relance de l'emploi par la libération du travail ; le solde positif insolent du commerce extérieur allemand ; méritent mieux qu'un haussement d'épaules de la part de nos élites socialistes.
Je veux ce soir poser la questions aux électeurs sincères de la gauche ; à ceux qu'une direction peu imaginative a déçus. Vos votes, vos convictions, votre espérance ne valent-ils pas mieux que cela ?
Je suis venu leur dire : débattons, réfléchissons. Construisons ensemble une nouvelle donne sociale hors des dogmes anciens où elle étouffe ! Il y a dimanche un choix à faire. Et il mérite mieux qu'une opposition stérile.
Et je suis venu dire aux électeurs du centre qui hésitent encore. Avançons ensemble, dans le respect de chacun, comme nous avançons ensemble au sein du gouvernement en conjuguant nos différences. Ce qui est pratiqué au sommet de l'Etat - qui désormais rassemble des personnalités de droite, du centre et de la gauche - déclinons-le à l'ensemble du pays.
A tous ces électeurs, je suis venu leur dire : élargissons ensemble la signification de la victoire qui se dessine. Elargissons son contenu, sa diversité, sa richesse. Plus cette victoire sera forte, plus la France se modernisera vite. Plus cette victoire sera large, plus l'écoute de chacun sera nécessaire.
Pour les électeurs de gauche, un autre choix est possible que celui du conservatisme : c'est celui du mouvement.
Pour les électeurs du centre, un autre choix est possible que celui de l'effacement : c'est celui d'une contribution au renouveau de la France !
Ce rassemblement, au-delà des clivages, je le crois possible, parce que la rupture que nous proposons est inédite, originale et donc détachée de toute culture partisane.
Le rassemblement est possible, parce qu'il ne se fait pas sur des mots mais sur des faits.
Sur des décisions. Sur l'amorce d'une politique neuve.
Mes chers amis,
Dans une campagne électorale, l'entre-deux-tours est un moment singulier.
Tout se dessine, mais rien n'est décidé.
Tout nous encourage, mais rien ne nous est acquis.
Aucun de vous ne doit attendre le verdict des urnes. Car ce verdict, c'est vous qui allez le prononcer !
Aucun de vous ne doit attendre le second tour. Car ce second tour, vous devrez tout faire pour le construire.
Ne laissez pas filer entre vos doigts, par excès de confiance, cette victoire qui doit être saisie.
Il n'y a de succès que complet, achevé, abouti.
Pour Nicolas Sarkozy, pour mon gouvernement, pour Paris, pour la France qui s'engage et qui gagne, n'attendez pas seulement dimanche pour voter !
Prononcez-vous vendredi, dans les rues, dans les entreprises, dans vos familles !
Prononcez-vous samedi, auprès de vos proches, de vos amis, de ceux qui sont aujourd'hui éloignés de nous et qui partageront demain notre conviction.
Vous qui avez déjà tant donné, je vous demande, jusqu'à dimanche, de tout donner.
Aucun de vos efforts ne sera vain.
Aucune main tendue ne sera inutile.
Avec Nicolas Sarkozy, je vous demande une majorité pour servir la France.
Une majorité pour faire de votre espérance un espoir possible.
Une majorité pour construire l'avenir et non pour le subir.
Une majorité pour replacer la France au coeur de l'Europe.
Une majorité pour parler au monde qui attend de la France plus qu'il n'attend de tout autre pays.
Une majorité pour permettre à notre nation d'entrer dans son siècle et de la seule façon qui soit digne de son histoire : c'est-à-dire debout.
Vive la République.
Et vive la France.Source http://www.u-m-p.org, le 15 juin 2007
Le 14 janvier dernier, il y a cinq mois, jour pour jour, à cette même porte de Versailles, Nicolas Sarkozy recevait l'investiture de son parti.
La France entrait alors en campagne.
Notre nation que l'on disait découragée et démotivée, renouait d'un coup avec l'espérance.
Il y a un mois, un mois seulement, Nicolas Sarkozy entrait à l'Elysée en vainqueur. Et vous y entriez avec lui.
Il y entrait, parce que vous aviez partagé son élan.
Parce que vous aviez adhéré à sa vision.
Il y entrait pour mener en votre nom son projet pour la France !
Eh bien, ce soir, c'est à mon tour de solliciter la confiance et l'énergie de Paris et de l'Ile de France.
Dans votre région, les candidats qui portent les couleurs de la majorité présidentielle sont décidés et talentueux. Il y a parmi eux des nouveaux visages. Il y a chez eux de la diversité, de l'originalité, de la fougue.
Je vous demande de vous mobiliser pour eux.
Je vous demande de croire qu'en chaque circonscription l'issue de la bataille n'est pas écrite.
Non, elle n'est pas écrite dans ces quartiers de Paris que l'on dit irrémédiablement à gauche.
Non, elle n'est pas écrite dans ces cités que l'on disait « rouges », puis « roses », et qui sont surtout abstentionnistes.
Vous, que Nicolas Sarkozy a si fortement sollicités durant les derniers mois, je vous demande encore et encore de vous engager.
Avec les membres du gouvernent qui m'entourent, j'ai besoin de pouvoir compter sur l'appui de tous les candidats de l'Ile de France.
J'ai besoin d'eux pour agir. Pour gouverner la France.
J'ai besoin d'eux pour faire entendre du côté de l'Hôtel de ville et de la rue de Solférino, le souffle du changement.
Ce souffle tonique, n'est pas celui d'un parti, n'est pas celui d'une minorité agissante, c'est celui de tout un pays ; c'est celui du peuple français qui, ce soir, est à la porte de Versailles.
Ce peuple a droit au respect et non aux procès d'intention. Il a le droit de vouloir sa victoire. Il a le droit de ne pas se satisfaire d'un succès mitigé.
Il en a le droit car ce qui s'est passé durant la campagne présidentielle est fort, très fort.
La France a massivement voté. Et elle n'a pas seulement voté par civisme, par devoir, faute de mieux. Non, elle a voté pour un homme dont la parole ne fut jamais timide. Elle a voté pour un projet dont la clarté n'est pas discutable. Elle a voté pour des valeurs fondatrices autour desquelles nous allons bâtir notre avenir.
En toute lucidité, en leur âme et conscience, les Français ont choisi la rupture.
Rien, ni personne, ne doit dénaturer le message du peuple. Rien, ni personne, ne peut réduire la victoire de Nicolas Sarkozy à un incident de parcours de la gauche. Rien ni personne ne peut contester la force de votre choix.
Tout au long de la campagne présidentielle, la gauche n'a eu de cesse de présenter Nicolas Sarkozy comme un « danger ». Celui « qui veut tous les pouvoirs », disait-elle. Et voici qu'aujourd'hui, elle nous présente comme la vague qui veut tout « écraser ».
Cette vague « bleue horizon » dont nous parle François Hollande pour mobiliser ses troupes, n'est pas moins légitime que la vague rose de 1981.
Ce « tsunami » dont nous parle Ségolène Royal pour dramatiser l'enjeu, ne fera de dégâts qu'au parti socialiste.
Au lieu d'annoncer la catastrophe, au lieu de jouer sur la peur et de miser sur la caricature, le parti socialiste devrait se regarder dans la glace.
Est-ce la faute des citoyens, si le parti de Jaurès et de Blum est devenu l'un des plus rétrogrades d'Europe ?
Est-ce la faute aux citoyens, si ce parti n'a toujours pas officiellement tranché entre la sociale démocratie et le socialisme dirigiste ?
Est-ce la faute aux citoyens si ce parti fut si souvent pris en défaut de vouloir changer la vie le matin et d'y renoncer le soir.
Est-ce la faute aux citoyens si du parti de la rose ne restent plus que les épines, les luttes de clans, les règlements de compte, et les couteaux tirés. Pour prétendre rassembler le pays, encore faut il savoir rassembler son parti !
Est-ce la faute aux citoyens que d'avoir dit « non » à un retour en arrière ? « Non » à un socialisme figé, de résignation, qui habitue le pays à baisser les yeux devant les perspectives de réussite, les motifs de fierté ; qui accoutume les consciences à ne plus voir le monde qu'à travers des grilles dogmatiques et étroites. « Non » à ces pratiques hésitantes dont la gauche fut coutumière, où l'absence de courage renforce les corporatismes et enracine la pratique des petits compromis.
Est-ce la faute aux citoyens que d'avoir courageusement choisi de tourner le dos aux politiques lénifiantes, larmoyantes et faussement charitables dont la gauche s'est constamment fait l'interprète.
Certes, un pays qui redoute l'avenir est facile à gouverner. On lui donne peu, on le rassure à bon compte, on prend quelques demi-mesures qui ralentissent son déclin sans l'arrêter ; et pour finir, en croyant faire la politique du moindre mal, on fait la politique du pire.
Les Français exigeaient mieux que cela. Et c'est pour cela qu'une vague résolument réformatrice s'est levée.
Cette vague qui fait si peur au parti socialiste, ne fait pas peur aux Français.
Ils l'ont réclamée. Ils l'ont accompagnée. Et elle s'est engouffrée dans les urnes.
C'est une vague tricolore. De l'ouvrier au chef d'entreprise, du salarié au fonctionnaire, de l'agriculteur à l'enseignant, du retraité à l'étudiant, une espérance commune est en chemin.
Mes chers amis,
De façon lucide et constructive, les Français ont choisi une nouvelle façon de faire de la politique, et, mieux encore, une nouvelle politique.
Ils ont choisi de sortir de l'immobilisme qui nous a fait passer dans les classements internationaux de la 11ème place à la 17ème place en terme de richesse par habitant.
Ils ont choisi de rompre avec cette logique économique et sociale sans perspective qui a amené les classes populaires à décrocher et les classes moyennes à trembler pour l'avenir de leurs enfants.
Ils ont choisi de tourner le dos à ceux qui, la main sur le coeur, leur parlaient de solidarité en confondant justice sociale et assistanat.
Ils ont choisi de briser les tabous qui nous empêchaient d'aimer la France comme elle le mérite.
Ils ont choisi de ne plus entendre ceux qui leur disaient que pour sortir de l'impasse il fallait repeindre l'impasse en rose.
Ils ont choisi de réformer plutôt que de patienter encore et encore.
Ils ont choisi d'entendre la vérité, plutôt que de céder au vertige des illusions.
La vérité, c'est que la mondialisation, avec ses 6 milliards d'habitants assoiffés de progrès, exige que nous retroussions nos manches et que nous prenions courageusement notre part à l'organisation d'un monde que je veux moins sauvage, mieux équilibré et plus équitable.
La vérité, c'est que l'on peut atteindre le plein emploi mais sous réserve de réformer en profondeur la fiscalité, le droit du travail, l'éducation et la formation tout au long de la vie.
La vérité, c'est que notre pays peut être désendetté s'il modernise sérieusement son Etat, s'il ne remplace qu'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, bref, s'il arrête de vivre à crédit, sur le dos de ses enfants.
La vérité, c'est que l'on peut sauver notre contrat social si nous responsabilisons les Français et si chacun prend conscience que les droits imposent des devoirs.
Contrairement à ce que prétend la gauche, on ne peut pas avoir l'école gratuite, la santé pour tous, des allocations généreuses, des services publics performants, sans que nous gérions avec responsabilité et civisme ce bien commun qui s'appelle la solidarité.
La vérité c'est que nous pouvons financer l'augmentation des petites retraites si nous allongeons la durée de cotisation et si nous engageons, comme nous vous l'avons dit et comme nous le ferons, la réforme des régimes spéciaux.
La vérité, c'est que l'immigration est utile à la France mais qu'elle doit être sérieusement maîtrisée car notre pays n'a plus les moyens d'être un Eldorado.
Nous avons choisi la franchise, parce qu'on n'engage pas un élan national sur des mensonges.
Vous savez, il y a six mois encore, j'ai croisé beaucoup de personnes qui doutaient qu'on puisse gagner une élection en défendant la valeur du travail.
Nous n'avons pas écouté les conseils de ceux qui croient qu'une élection ne se gagne qu'en caressant les électeurs dans le sens du poil.
Nous avons parlé d'autorité de l'Etat, d'effort, de courage, mais aussi de récompense.
Certains disaient que c'était des mots de droite... C'était en réalité les mots du peuple !
Ces mots que la gauche n'osait plus prononcer.
Ces mots qui font la fierté des femmes et des hommes qui se battent pour vivre mieux.
Mes chers amis,
J'ai été nommé par le Président de la République pour concrétiser l'élan de l'élection présidentielle.
J'irai au bout du mandat qui m'a été confié, ce mandat dont vous êtes les gardiens.
Nicolas Sarkozy a un cap.
J'ai le devoir d'y conduire le gouvernement et la majorité.
Ce devoir, je suis allé, moi-même, le consolider devant les Français.
Comme tous ceux qui, ici, sollicitent vos suffrages, je me suis porté candidat aux élections législatives de la Sarthe.
Rien ne m'y obligeait, et certains mêmes me le déconseillaient.
J'y suis allé, car j'estime que le premier ministre doit être un élu du peuple. C'est devant lui et c'est par lui que je tire ma légitimité et mon autorité.
Tout comme moi, j'ai voulu que les membres du gouvernement affrontent sans détour le scrutin législatif et j'ai même annoncé que ceux qui seraient battus ne pourraient rester au Gouvernement. C'est ma conception de la politique depuis toujours, et le fait d'être premier ministre n'y change strictement rien. Bien au contraire. Plus les responsabilités sont élevées, plus les relations avec les français doivent être franches et directes.
Je suis entré au parti gaulliste à vingt ans.
J'ai été militant.
Je reste un militant, un homme qui croit à la politique, qui sait que la légitimité démocratique se joue les yeux dans les yeux, un homme qui estime que gouverner c'est rendre des comptes !
Et dois-je vous dire que je ne suis pas seul à penser ainsi. La force secrète du Chef de l'Etat c'est d'avoir, comme vous, été à l'âge de 16 ans au fond d'une salle comme celle-ci. A 18 ans au milieu de cette salle. A vingt cinq ans au premier rang. Et à trente ans sur la tribune.
Eh bien, ce soir, je veux vous dire que Nicolas Sarkozy n'a pas changé.
Il reste l'homme d'action que vous avez aimé.
Il conserve intacte sa volonté de rupture.
Et avec lui, je n'oublie pas notre pacte : dire ce que nous allons faire et faire ce que nous avons dit !
Je ne l'oublie pas, car la parole donnée aux électeurs est au coeur de la confiance démocratique, la confiance démocratique est au coeur de la confiance morale, la confiance morale est au coeur de la confiance nationale, la confiance nationale est au coeur de la relance économique et sociale.
Nous avions dit, mes chers amis, qu'il fallait changer la politique. Dès notre arrivée aux responsabilités, nous avons provoqué l'électrochoc qu'attendaient les français et que redoutait le parti socialiste.
Après sa défaite aux présidentielles, la gauche s'attendait au retour de la « vieille droite », cette droite qu'elle a si fréquemment qualifiée de sectaire, cette droite qu'elle aurait voulu, encore et encore, caricaturer et stigmatiser.
Eh bien non !
Le choc de la parité, cette parité si souvent évoquée, si longtemps attendue, est devenue une réalité. Mon gouvernement compte sept femmes sur quinze ministres, sept femmes dont l'une, Rachida Dati, symbolise la France républicaine, celle qui ne juge pas les êtres sur leurs origines, mais sur leur compétence et sur ce qu'ils ont au fond de leur coeur.
Le choc, nous l'avons aussi provoqué au sommet de l'Etat. Depuis un mois, le Président de la République et moi-même sommes sur tous les fronts. Nous le sommes ensemble, de façon complémentaire. Il n'y a plus, d'un côté, l'Elysée, de l'autre, Matignon. Il n'y a qu'une seule équipe qui débat librement, travaille efficacement, sans protocole inutile, avec un seul souci : agir vite !
Mais le choc le plus percutant, celui qui secoue tout, c'est l'ouverture. Nous avons fait voler en éclat les vieux clivages partisans.
Au grand désespoir du parti socialiste, nous avons fait l'ouverture, la vraie ouverture.
Nous avons fait l'ouverture parce que, pour nous, il n'y a jamais eu un peuple de droite contre un peuple de gauche, mais un seul peuple : le peuple français capable de s'unir lorsque l'enjeu en vaut la peine.
Nous avons fait l'ouverture parce que la défiance et le dogmatisme sont en réalité un aveu de faiblesse. Dès lors que l'on est sûr de son projet et de ses convictions, tendre la main à ses adversaires d'hier, écouter ceux qui ne pensent pas comme vous, ce n'est pas une faiblesse mais au contraire une force, une richesse.
La politique est en crise, nous disait-on. Et bien non !
La politique est morte, nous affirmait-on. Eh bien non, elle ne l'est que pour ceux qui l'abordent avec des idées usées et des méthodes périmées.
La fin des maîtres à penser, l'échec des idéologies et de leurs serviteurs, ouvrent les portes aux initiatives qui enjambent les dogmes et les clivages partisans. Les pyramides idéologiques s'effondrent entraînant dans leur chute la vieille gauche, la vieille droite.
Mes amis, le ciel se dégage.
Comme l'a indiqué le Président de la République, l'ouverture se poursuivra. Les socialistes auront beau crier au débauchage et à la trahison, nous ne changerons pas de cap.
Nous n'en changerons pas car pour réformer en profondeur la France, il faut la rassembler.
Cette ouverture, c'est bien plus qu'une affaire gouvernementale, c'est un état d'esprit !
C'est une nouvelle façon de penser notre démocratie, une nouvelle manière d'associer les énergies, de fédérer les intelligences. Et sa conséquence logique, c'est la rénovation de nos institutions. Il faut mettre un terme à toutes les rumeurs fumeuses selon lesquelles il y aurait un exercice solitaire du pouvoir. Ce fut peut être le cas par le passé, et François Mitterrand ne fut pas le moins solitaire en la matière...
Il faut moderniser et clarifier la démocratie française.
C'est pourquoi nous donnerons un vrai statut à l'opposition, notamment en accordant à l'un de ses membres la présidence de la commission des finances de l'Assemblée nationale. En confiant cette commission - l'une des plus importantes de l'Assemblée - à l'un de nos adversaires, nous ne faisons pas un « cadeau » médiatique à la gauche, nous faisons un pari politique sur la capacité de l'opposition à travailler avec hauteur de vue pour l'intérêt général.
Il faut aussi en finir avec les nominations discrétionnaires aux postes les plus élevés de la République. Nous voulons donner au Parlement son mot à dire sur le choix des personnalités appelées à siéger au sein des autorités indépendantes et à diriger nos grandes entreprises publiques. Là encore ce n'est pas un « cadeau » qui est fait au Parlement, c'est un pari politique fondé sur l'idée que l'équilibre des pouvoirs renforce la légitimité de leurs décisions.
Cette démocratie politique que nous voulons plus efficace et plus transparente, je souhaite qu'elle soit enrichie par une démocratie sociale plus vivante et plus responsable.
Dès les premiers jours, nous avons, avec le Président de la République, reçu les organisations syndicales. Dès les premiers jours, nous avons joué avec elles « cartes sur table », car rien n'est pire, en matière de dialogue social, que les faux-semblants et les astuces tactiques.
Nous leur avons dit ce que nous allions faire tout de suite car le vote des français ne se négocie pas.
Mais nous leur avons également dit que nous serions attentifs à leurs propositions.
La vraie démocratie sociale ne va pas sans responsabilisation. Cette responsabilisation des organisations syndicales et patronales, je veux la pousser le plus loin possible, c'est-à-dire jusqu'à une refonte du dialogue social, qui doit être plus décentralisé et plus démocratique.
Oui, mes chers amis, avec la victoire de Nicolas Sarkozy, nous avons voulu créer les conditions d'un choc politique parce que nous ne construirons pas le XXIe siècle avec les idées, les discours et les méthodes du XXIe siècle.
Ce choc politique a pour ambition de déclencher, en chaque français, une mise en mouvement, une audace, une envie d'avoir envie.
Envie de croire en la République si vous en êtes déçus !
Envie de créer si vous avez des idées !
Envie de réussir si vous avez de l'ambition !
Envie d'acheter votre logement si vous hésitiez encore !
Envie de retrouver votre dignité par le travail si vous avez mis un genou à terre !
Envie de renouer avec le civisme si la vie vous a fait prendre les mauvais chemins !
Envie d'aimer votre pays et de lui donner autant qu'il vous donne !
Envie de croire en l'Europe parce qu'elle aura enfin une ambition politique !
Envie de travailler plus si vous voulez gagner plus !
Cette envie qui est en chaque français, ce désir de dépassement qui les « démangent » et qui ne demande qu'à se libérer, c'est eux qui permettront à la France de trancher les cordes qui la ligotent depuis si longtemps.
Au coeur de la crise nationale que traverse notre nation depuis vingt ans, on trouve le décrochage de son économie. Ce décrochage qui conjugue le plafonnement de la croissance, la résistance du chômage de masse, l'explosion de la dette publique qui a triplé depuis 1980, et enfin le retour de la contrainte extérieure avec un déficit commercial qui tourne autour des 30 milliards d'euros.
Cet essoufflement économique contraste avec les formidables atouts de notre pays : celui d'une main d'oeuvre qualifiée et productrice, des infrastructures de qualité, des pôles d'excellence, une démographie solide, une épargne abondante, un patrimoine sublime...
Au regard de ces atouts, la trop longue torpeur française s'explique par quatre raisons essentielles : la peur politique face aux réformes, la frilosité économique, le conservatisme social, la dévalorisation du travail.
Ces quatre handicaps n'ont rien de définitif. Ils ne sont pas viscéralement français ! Pour sortir de l'impasse, nous proposons un choc fiscal et un choc culturel.
Ce choc culturel a une devise : la valeur travail est de retour !
C'en est fini de la dévalorisation du mérite.
C'en est fini du mépris de la réussite.
C'en est fini d'être le pays qui travaille le moins en Europe, du gel des salaires à cause des 35 heures.
Les socialistes ont financé massivement la réduction du temps de travail. C'était leur droit. C'était même leur idéologie. Ils pensaient que le marché du travail était une sorte de « gâteau » qu'il fallait découper en morceaux, pour que chacun ait sa petite part.
Nous, nous pensons exactement le contraire. C'est le travail des uns qui crée celui de autres. C'est l'énergie des uns qui décuple celle des autres. C'est l'ambition des uns qui aiguise celle des autres !
Lundi, l'épreuve de philosophie du baccalauréat portait sur une question : « Que gagnons-nous à travailler ? ».
Notre réponse, avec Nicolas Sarkozy, est sans équivoque : nous avons tout à gagner à travailler.
C'est par notre travail que nous pourrons relancer la croissance.
C'est par notre travail que nous préserverons la place de l'économie française dans la mondialisation.
C'est par notre travail que nous gagnerons la bataille du pouvoir d'achat.
C'est par notre travail que nous remettrons en marche l'ascenseur social.
C'est par notre travail et notre productivité que nous financerons nos politiques de solidarité, celles qui font nos écoles gratuites, notre santé pour tous, nos retraites par répartition.
Tout sera mis en oeuvre pour favoriser et récompenser le travail, l'effort et le mérite.
Parce que je veux que ceux qui souhaitent travailler plus pour gagner plus puissent enfin le faire, il n'y aura plus de charges fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, et cela sera fait dès l'été. Toutes les heures supplémentaires seront majorées de 25 %.
Parce que je refuse que les étudiants soient pénalisés lorsqu'ils travaillent pour financer leurs études, leurs salaires seront défiscalisés.
Parce que je n'accepte pas que les seniors soient considérés comme des « vieux » qu'on met sur la touche, nous allons mobiliser le service public de l'emploi et convaincre les entreprises qu'il vaut mieux un « senior » au travail qu'un prélèvement supplémentaire pour financer les retraites.
Parce que l'assistanat à vie n'est pas une vie, parce qu'en chaque individu il existe une dignité qui doit être encouragée et non pas étouffée, parce que les revenus de l'assistance ne doivent pas dissuader le retour au travail, nous allons développer le revenu de solidarité active. Il s'agit d'aider et d'inciter chaque Français qui a mis un genou à terre à se relever. Il n'y a rien de plus normal, rien de plus républicain, que celui qui bénéficie de la solidarité nationale, se montre, à son tour, solidaire de la nation par une activité d'intérêt général.
Parce que nous voulons que nos étudiants réussissent, que nos chercheurs les plus brillants aient envie de rester en France, nous permettrons aux universités françaises d'être pleinement autonomes, de nouer des partenariats féconds avec le monde de la recherche et celui de l'entreprise, d'avoir les moyens d'être des pôles d'excellence.
Depuis 25 ans, la peur de réformer l'université, la peur de brusquer les spécialistes du statu quo, la peur de dire la vérité aux jeunes, ont conduit notre enseignement supérieur à devenir injuste sur le plan social et décevant sur le plan culturel et scientifique.
Le temps des hésitations est fini ; dès l'été, nous légiférerons !
Parce que nous voulons que nos créateurs d'entreprises préfèrent fonder leur start up et chercher fortune à Paris ou à Bordeaux plutôt qu'à Pékin, Londres ou New York, nous instaurerons le bouclier fiscal de 50 % que nous avions promis, et favoriserons les réductions d'impôts (jusqu'à 50000 euros) pour les investissements dans le capital des petites et moyennes entreprises, des entreprises d'insertion, des universités et des fondations.
Je le dit sans détour : je préfère que les grandes fortunes restent en France et financent notre pacte social et nos entreprises, plutôt que les économies de nos concurrents !
A cet égard, je veux dire qu'il n'est pas choquant que ceux qui prennent des risques, qui travaillent quinze heures par jour, qui réussissent à la tête de grandes entreprises perçoivent des revenus élevés.
Ce qui est choquant, c'est lorsque la récompense n'est pas justifiée par les résultats.
Ce qui est choquant, c'est lorsque les primes de quelques uns ignorent les difficultés de tous les autres qui travaillent dans la même société.
Ce qui est choquant c'est lorsque les stocks options ne sont réservés qu'à quelques uns. C'est la raison pour laquelle nous ferons en sorte qu'ils soient proposés à tous les salariés. Car lorsqu'une entreprise fait des bénéfices, il est normal que chacun soit récompensé pour son travail.
Il faut une éthique au capitalisme. Une éthique qui repose sur le mérite, l'effort et le résultat.
Dès cet été, nous interdirons les parachutes dorés pour ceux qui n'ont pas réussi à développer leur entreprise.
Vous l'aurez compris : toute notre stratégie est tournée vers la revalorisation du travail, toute notre énergie est tendue vers le plein emploi. Et par là même, tout notre défi consiste à donner aux Français une raison de se battre.
Parce que l'effort doit être récompensé, nous ferons en sorte que celui qui a travaillé toute une vie puisse librement transmettre son patrimoine. Les droits de succession seront supprimés dès l'été pour 95% des Français. Ils le seront car il est légitime et moral de pouvoir transmettre à ceux que l'on aime le fruit de ses efforts sans être lourdement taxé.
Nous permettrons aux millions de Français qui rêvent d'être propriétaires de leur logement d'aller au bout de leur idéal. Vouloir devenir propriétaire, ce n'est pas seulement un investissement économique et social. C'est un acte de foi dans l'avenir. C'est un acte de confiance.
C'est pourquoi, dès l'été, comme nous l'avons promis, les intérêts d'emprunts pour l'achat ou la construction d'une résidence principale seront déductibles de l'impôt sur le revenu.
C'est une mesure forte et inégalée. Et contrairement aux faux procès que nous fait la gauche, cette mesure pourra bénéficier à tous les Français, qu'ils paient l'impôt sur le revenu ou non, puisque les foyers non imposables se verront verser un crédit d'impôt. Pour les plus modestes, cette mesure pourra être cumulée avec le prêt à taux zéro.
Mes chers amis,
Il n'y a plus à hésiter sur la valeur travail et sur sa récompense, et il n'y a plus à hésiter sur la sécurité.
Comme l'a démontré Nicolas Sarkozy, face à la délinquance on peut obtenir des résultats. On peut les obtenir si on arrête avec l'angélisme. Si la République fait respecter ses lois. Si les délinquants sentent que notre indulgence a atteint ses limites.
Face à la culture de la violence, je n'ai qu'un mot d'ordre : ne rien céder !
Il ne faut pas céder devant les délinquants qui commettent encore et toujours les mêmes actes !
Il ne faut pas céder devant des adolescents livrés à eux-mêmes et sans scrupules, qui bénéficient d'une quasi impunité, juste parce qu'il leur manque quelques mois pour atteindre leurs 18 ans ! A force d'être impuni, ces jeunes en on conclu que la société n'avait ni le courage de les recadrer, ni la générosité de les replacer dans le droit chemin.
Nous vous avions promis d'agir contre les multirécidivistes : le projet de loi qui sera présenté au parlement dans quelques semaines respecte notre engagement. Les délinquants auteurs d'actes graves, lorsqu'ils sont en situation de récidive, feront l'objet de peines planchers.
Nous vous avions également promis de traiter la délinquance des mineurs. Cela sera également fait dès cet été. Dorénavant, la minorité ne sera plus un alibi d'office pour les jeunes délinquants.
Mes chers amis,
Nous vous avions aussi promis de gérer la question de l'immigration en étant ferme et juste. Et c'est très précisément ce que nous allons faire.
Je suis profondément attaché à la tradition d'ouverture de la France. Un pays comme le nôtre doit être une terre d'asile, une terre d'accueil. Ceux qui ont besoin de notre protection, ceux qui aiment notre pays, ceux qui veulent y travailler et y fonder une famille, y ont leur place.
Mais cette générosité ne peut pas être sans condition.
La France a du coeur, mais elle n'est pas assez riche pour être la terre promise de tous les peuples en détresse ; cette terre que des réseaux mafieux vendent comme un pays de cocagne aux déshérités.
Notre territoire n'est pas une zone franche, sans âme et sans traditions. Nous ne sommes pas la juxtaposition de communautés étrangères les unes aux autres. Nous sommes une Nation. Une nation d'intégration. Et l'intégration signifie que celui qui vient en France adopte la France, et, en retour la France l'adopte comme l'un des siens.
Il n'y a pas d'intégration sans valeurs communes, il n'y a donc pas d'intégration sans exigences.
Ceux qui veulent venir en France devront avoir les moyens de s'y intégrer.
Ceux qui veulent venir en France devront avoir un travail !
Ceux qui veulent venir en France devront respecter nos valeurs républicaines.
Et ceux qui veulent venir en France devront apprendre et parler notre langue, car c'est la première condition pour pouvoir participer à la vie nationale.
Nous vous avions dit que l'identité de la France méritait d'être respectée. Nous la ferons respecter ! Et ceux qui ne l'entendent pas ainsi n'ont pas vocation à rejoindre un pays qui s'ouvre d'abord et avant tout à ceux qui veulent s'associer à son destin.
Mes chers amis,
Depuis un mois, nous sommes dans l'action et l'innovation.
La gauche est dans l'incantation et l'amertume.
C'est elle, et non les Français, qui est responsable de son sort.
L'onde de choc qu'elle subit de plein fouet ne sanctionne pas seulement Madame Royal. Elle sanctionne d'abord une véritable démission de la réflexion politique.
En lieu et place d'un « désir d'avenir », la campagne de la présidentielle et celle des législatives ont révélé au sommet du Parti Socialiste beaucoup d'attentisme et très peu d'ambition intellectuelle.
Dimanche encore, au soir du premier tour, j'entendais les ténors du parti socialiste réduire la leçon de leur propre défaite à une incantation : mobilisez vous ! Oui, mais pour quoi ? Pour qui ?
Pour un programme dont on cherche encore le contenu exact ?
Pour disposer à l'Assemblée du pouvoir de freiner, d'enrayer, ceux qui savent où ils veulent aller et pourquoi ?
La gauche me reproche d'être sévère à son égard... Je ne le serai jamais autant qu'elle le fut à l'endroit de Nicolas Sarkozy. Et je ne le serai jamais autant que l'ont été les électeurs eux-mêmes.
Je suis rude avec la gauche, parce que je suis exigeant et respectueux vis-à-vis de mes concurrents démocratiques. Je le suis parce que je suis consterné de voir que la gauche préfère détruire une bonne idée, qu'elle a parfois eu elle-même, plutôt que de la voir mise en oeuvre par la droite. Sur la réforme des retraites, la gauche a dit « non », alors qu'elle pensait secrètement « oui ». Sur la TVA sociale, la gauche disait ( il y a quelques mois à peine - Dominique Strauss khan en tête ! ), « pourquoi pas », et elle dit aujourd'hui « non » parce c'est nous qui ouvrons le débat sur ce thème. La gauche préfère sacrifier l'intérêt général, plutôt que de sacrifier sa posture partisane.
Depuis des décennies, notre pays souffre de ce jeu de rôles, cette partie de chasse où les idées nouvelles sont abattues en plein vol par le camp d'en face.
Il souffre d'un déficit de débats de fond.
Il souffre de se diviser artificiellement sur des sujets qui mériteraient des consensus politiques.
Comme dans un miroir, les postures dogmatiques de la gauche ont longtemps suscitées les postures de la droite. De part et d'autre, nous avons perdu beaucoup de temps et d'énergie, et tout cela s'est fait aux dépens d'une démocratie vivante et constructive et au détriment de l'intérêt général.
Il y a en Europe des gauches d'avenir.
Des gauches qui savent reconnaître l'effort et l'esprit d'entreprise.
Des gauches qui défendent efficacement le respect des biens, des personnes et des valeurs nationales.
La permanence du New Labour de Tony Blair, au pouvoir, depuis 10 ans ; le punch de la croissance anglaise et son faible niveau de chômage ; la santé budgétaire du pays ; la domination internationale de ses places financières, méritent mieux que le dénigrement mécanique dans lequel le parti socialiste s'est complu.
« L'agenda 2010 » de l'ex-chancelier socialiste Schröder ; sa détermination à diminuer les impôts, à refondre le système de redistribution ; sa relance de l'emploi par la libération du travail ; le solde positif insolent du commerce extérieur allemand ; méritent mieux qu'un haussement d'épaules de la part de nos élites socialistes.
Je veux ce soir poser la questions aux électeurs sincères de la gauche ; à ceux qu'une direction peu imaginative a déçus. Vos votes, vos convictions, votre espérance ne valent-ils pas mieux que cela ?
Je suis venu leur dire : débattons, réfléchissons. Construisons ensemble une nouvelle donne sociale hors des dogmes anciens où elle étouffe ! Il y a dimanche un choix à faire. Et il mérite mieux qu'une opposition stérile.
Et je suis venu dire aux électeurs du centre qui hésitent encore. Avançons ensemble, dans le respect de chacun, comme nous avançons ensemble au sein du gouvernement en conjuguant nos différences. Ce qui est pratiqué au sommet de l'Etat - qui désormais rassemble des personnalités de droite, du centre et de la gauche - déclinons-le à l'ensemble du pays.
A tous ces électeurs, je suis venu leur dire : élargissons ensemble la signification de la victoire qui se dessine. Elargissons son contenu, sa diversité, sa richesse. Plus cette victoire sera forte, plus la France se modernisera vite. Plus cette victoire sera large, plus l'écoute de chacun sera nécessaire.
Pour les électeurs de gauche, un autre choix est possible que celui du conservatisme : c'est celui du mouvement.
Pour les électeurs du centre, un autre choix est possible que celui de l'effacement : c'est celui d'une contribution au renouveau de la France !
Ce rassemblement, au-delà des clivages, je le crois possible, parce que la rupture que nous proposons est inédite, originale et donc détachée de toute culture partisane.
Le rassemblement est possible, parce qu'il ne se fait pas sur des mots mais sur des faits.
Sur des décisions. Sur l'amorce d'une politique neuve.
Mes chers amis,
Dans une campagne électorale, l'entre-deux-tours est un moment singulier.
Tout se dessine, mais rien n'est décidé.
Tout nous encourage, mais rien ne nous est acquis.
Aucun de vous ne doit attendre le verdict des urnes. Car ce verdict, c'est vous qui allez le prononcer !
Aucun de vous ne doit attendre le second tour. Car ce second tour, vous devrez tout faire pour le construire.
Ne laissez pas filer entre vos doigts, par excès de confiance, cette victoire qui doit être saisie.
Il n'y a de succès que complet, achevé, abouti.
Pour Nicolas Sarkozy, pour mon gouvernement, pour Paris, pour la France qui s'engage et qui gagne, n'attendez pas seulement dimanche pour voter !
Prononcez-vous vendredi, dans les rues, dans les entreprises, dans vos familles !
Prononcez-vous samedi, auprès de vos proches, de vos amis, de ceux qui sont aujourd'hui éloignés de nous et qui partageront demain notre conviction.
Vous qui avez déjà tant donné, je vous demande, jusqu'à dimanche, de tout donner.
Aucun de vos efforts ne sera vain.
Aucune main tendue ne sera inutile.
Avec Nicolas Sarkozy, je vous demande une majorité pour servir la France.
Une majorité pour faire de votre espérance un espoir possible.
Une majorité pour construire l'avenir et non pour le subir.
Une majorité pour replacer la France au coeur de l'Europe.
Une majorité pour parler au monde qui attend de la France plus qu'il n'attend de tout autre pays.
Une majorité pour permettre à notre nation d'entrer dans son siècle et de la seule façon qui soit digne de son histoire : c'est-à-dire debout.
Vive la République.
Et vive la France.Source http://www.u-m-p.org, le 15 juin 2007