Texte intégral
Je suis très heureux de la manière dont cette conférence s'est déroulée. Nous avons tous parlé avec sincérité et de façon positive, bien que critique, de la situation et de l'attitude de la communauté internationale face à cette crise prolongée.
Des opinions ont été émises, des chiffres ont été publiés et l'avenir s'est éclairci : quelqu'un a pu dire qu'il y avait une petite lueur au fond des ténèbres. Beaucoup de choses ont été faites. Il est très clair, d'abord, que cette conférence n'était pas une conférence de paix. Certains d'entre vous se sont étonnés de l'absence d'un certain nombre de protagonistes, mais ils n'étaient pas invités. Il y a des groupes auxquels ils participent, le Groupe de Tripoli, d'autres à Asmara, en Erythrée et ailleurs. Nous voulions simplement, mais c'était déjà beaucoup, parler de politique.
Il n'y aura pas de solution humanitaire à ce conflit. Il faut qu'elle soit politique. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas aider les gens, non. Mais il s'agissait d'un apport politique, nécessaire à la paix, pour affirmer, réaffirmer notre soutien aux initiatives conjointes de l'Organisation des Nations unies et de l'Union africaine. Union africaine/Nations unies, Nations unies/Union africaine. Tel était le but.
Deuxième point, il s'agissait de convaincre les chefs des factions rebelles de se réunir à nouveau autour d'une table ronde, faire directement pression sur eux pour qu'ils acceptent la solution politique, qu'ils la préparent, même s'ils doivent, éventuellement, ne pas être en accord complet.
Troisièmement, il s'agissait de chiffres, d'un soutien économique qu'il faut préparer et le directeur des Opérations de maintien de la paix des Nations unies nous a fourni des chiffres et un éclaircissement précis ; M. Michel, le commissaire chargé du développement à Bruxelles, nous a fourni d'autres éléments. Beaucoup d'argent a été dépensé et nous devons éclaircir la manière dont il a été dépensé, pas pour regretter le passé, mais pour que l'avenir soit plus sain et que nous puissions avoir confiance dans le prolongement nécessaire de cette aide. C'est-à-dire au cours de la phase 3, dans la force hybride qui a fait l'objet d'un accord à Addis Abeba il y a quelques jours.
Et puis le dernier point, c'était l'aide aux personnes déplacées, l'action régionale, l'action très directe auprès des personnes déplacées qui sont dans une situation catastrophique, c'est évident pour tous ceux qui sont allés là-bas. Et en même temps, la sécurisation, pour permettre la reconstruction des villages, pour permettre aux femmes, aux enfants et aux hommes de revenir vers leur village, peut-être en leur permettant de reconstruire leur village. Nous en avons parlé avec M. Michel également. Et puis enfin la sécurisation pour les humanitaires. Voilà les quatre points : soutien politique, pression pour que les initiatives de paix qui sont prises, en particulier par l'ONU et par l'Union africaine, soient soutenues. Troisième point, le financement, pour demain, comme l'éclairage du financement d'hier et quatrièmement, la situation dans la région.
Q - Pour pouvoir permettre à Khartoum de respecter ses engagements, est-ce que vous comptez mettre à disposition un certain nombre de moyens, par exemple des avions ? Est-ce que l'Europe enverra des militaires dans la force hybride ou pas ? Il me semble que vous-même, vous vouliez quelque chose de très concret. Pouvez-vous nous donner des détails sur tout cela ?
R - Avant de vous donner des détails concrets, je vous signale que j'irai rendre compte à M. Konaré de ce qui s'est passé aujourd'hui et que je lui demanderai s'il veut participer à la prochaine réunion qui se tiendra en septembre avec la même formation, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, car nous devons rester fidèles à nos promesses, et qu'entre temps il y aura des contacts hebdomadaires entre tous les participants ici. Maintenant, sur les détails techniques, mais très importants de l'opération, est-ce que M. le Secrétaire général voulait répondre ou est-ce que nous demandons à M. Guéhenno, qui nous a fait un point là-dessus... je vous propose d'écouter M. Jean-Marie Guéhenno et d'écouter M. Louis Michel, parce que l'Union européenne a participé très largement à tout cela et nous avons des propositions précises.
(...)
M. Michel a dressé le tableau presque exhaustif de tous les efforts qui ont été accomplis et qui sont considérables. Maintenant, il ne faut pas se leurrer. Ce sera difficile, cela a déjà été très difficile. Et si nous continuons à ne pas payer les soldats qui sont déjà sur place, nous n'allons pas réussir à payer ceux qui n'y sont pas encore. Donc, il faut se parler franchement, il faut qu'il y ait plus de transparence et il faut qu'il y ait aussi un effort avec des résultats, avec une information permanente, pas seulement des bruits qui courent. Sur la situation humanitaire, sur la situation individuelle, si j'ose dire. Il faudrait savoir comment ils vont, nos amis Darfouris, et cela, ce n'est pas toujours vraiment clair.
Un dernier mot, si vous le voulez bien. Nous avons parlé, depuis quelques semaines déjà, de la situation des personnes déplacées. Vous savez que les réfugiés, qui sont dans une situation très dure et qui ont beaucoup perdu, parfois tout, sont aidés par l'Organisation des Nations unies, c'est-à-dire par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations unies. Les personnes déplacées, qui ont tout perdu aussi mais chez elle et qui restent chez elles, sur le territoire d'un Etat, ces personnes-là ne sont pas suffisamment aidées et parfois pas du tout. Nous avons décidé, avec nos amis, de porter secours aux Tchadiens, au Tchad, à l'appel du président Déby et d'ailleurs avec l'accord du président Béchir. Des accords ont été signés et à cet égard, les choses se passent mieux qu'avant.
Cela veut dire que la France, avec pour le moment, certains pays européens et j'espère l'assentiment de l'Union européenne, y travaille et va proposer une force, qui pourra à la fois reconstruire ou permettre la reconstruction, ce qui suppose qu'elle soit financée, et là l'Union européenne joue un rôle mais la Commission est déjà très généreuse, et j'espère qu'elle le sera encore ; et qui sera aussi une force de sécurisation. Il n'est pas possible qu'on abandonne 200.000 personnes qui ne peuvent pas rentrer chez elles, d'abord parce que leur maison a été brûlée et détruite, ensuite parce que l'insécurité continue de régner. Il y aura, avec l'accord des Nations unies, des gendarmes et des policiers qui seront sous casque bleu et nous essaierons de monter petit à petit, mais malheureusement, maintenant c'est la saison des pluies et nous ne pourrons pas beaucoup intervenir, cela veut dire que les personnes déplacées vont souffrir encore plus en ce moment. Nous essaierons de porter secours dans la région parce que les premières conséquences, évidemment, ont été ressenties au Darfour, mais qu'ensuite la même situation est apparue de l'autre côté de la frontière.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2007
Des opinions ont été émises, des chiffres ont été publiés et l'avenir s'est éclairci : quelqu'un a pu dire qu'il y avait une petite lueur au fond des ténèbres. Beaucoup de choses ont été faites. Il est très clair, d'abord, que cette conférence n'était pas une conférence de paix. Certains d'entre vous se sont étonnés de l'absence d'un certain nombre de protagonistes, mais ils n'étaient pas invités. Il y a des groupes auxquels ils participent, le Groupe de Tripoli, d'autres à Asmara, en Erythrée et ailleurs. Nous voulions simplement, mais c'était déjà beaucoup, parler de politique.
Il n'y aura pas de solution humanitaire à ce conflit. Il faut qu'elle soit politique. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas aider les gens, non. Mais il s'agissait d'un apport politique, nécessaire à la paix, pour affirmer, réaffirmer notre soutien aux initiatives conjointes de l'Organisation des Nations unies et de l'Union africaine. Union africaine/Nations unies, Nations unies/Union africaine. Tel était le but.
Deuxième point, il s'agissait de convaincre les chefs des factions rebelles de se réunir à nouveau autour d'une table ronde, faire directement pression sur eux pour qu'ils acceptent la solution politique, qu'ils la préparent, même s'ils doivent, éventuellement, ne pas être en accord complet.
Troisièmement, il s'agissait de chiffres, d'un soutien économique qu'il faut préparer et le directeur des Opérations de maintien de la paix des Nations unies nous a fourni des chiffres et un éclaircissement précis ; M. Michel, le commissaire chargé du développement à Bruxelles, nous a fourni d'autres éléments. Beaucoup d'argent a été dépensé et nous devons éclaircir la manière dont il a été dépensé, pas pour regretter le passé, mais pour que l'avenir soit plus sain et que nous puissions avoir confiance dans le prolongement nécessaire de cette aide. C'est-à-dire au cours de la phase 3, dans la force hybride qui a fait l'objet d'un accord à Addis Abeba il y a quelques jours.
Et puis le dernier point, c'était l'aide aux personnes déplacées, l'action régionale, l'action très directe auprès des personnes déplacées qui sont dans une situation catastrophique, c'est évident pour tous ceux qui sont allés là-bas. Et en même temps, la sécurisation, pour permettre la reconstruction des villages, pour permettre aux femmes, aux enfants et aux hommes de revenir vers leur village, peut-être en leur permettant de reconstruire leur village. Nous en avons parlé avec M. Michel également. Et puis enfin la sécurisation pour les humanitaires. Voilà les quatre points : soutien politique, pression pour que les initiatives de paix qui sont prises, en particulier par l'ONU et par l'Union africaine, soient soutenues. Troisième point, le financement, pour demain, comme l'éclairage du financement d'hier et quatrièmement, la situation dans la région.
Q - Pour pouvoir permettre à Khartoum de respecter ses engagements, est-ce que vous comptez mettre à disposition un certain nombre de moyens, par exemple des avions ? Est-ce que l'Europe enverra des militaires dans la force hybride ou pas ? Il me semble que vous-même, vous vouliez quelque chose de très concret. Pouvez-vous nous donner des détails sur tout cela ?
R - Avant de vous donner des détails concrets, je vous signale que j'irai rendre compte à M. Konaré de ce qui s'est passé aujourd'hui et que je lui demanderai s'il veut participer à la prochaine réunion qui se tiendra en septembre avec la même formation, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, car nous devons rester fidèles à nos promesses, et qu'entre temps il y aura des contacts hebdomadaires entre tous les participants ici. Maintenant, sur les détails techniques, mais très importants de l'opération, est-ce que M. le Secrétaire général voulait répondre ou est-ce que nous demandons à M. Guéhenno, qui nous a fait un point là-dessus... je vous propose d'écouter M. Jean-Marie Guéhenno et d'écouter M. Louis Michel, parce que l'Union européenne a participé très largement à tout cela et nous avons des propositions précises.
(...)
M. Michel a dressé le tableau presque exhaustif de tous les efforts qui ont été accomplis et qui sont considérables. Maintenant, il ne faut pas se leurrer. Ce sera difficile, cela a déjà été très difficile. Et si nous continuons à ne pas payer les soldats qui sont déjà sur place, nous n'allons pas réussir à payer ceux qui n'y sont pas encore. Donc, il faut se parler franchement, il faut qu'il y ait plus de transparence et il faut qu'il y ait aussi un effort avec des résultats, avec une information permanente, pas seulement des bruits qui courent. Sur la situation humanitaire, sur la situation individuelle, si j'ose dire. Il faudrait savoir comment ils vont, nos amis Darfouris, et cela, ce n'est pas toujours vraiment clair.
Un dernier mot, si vous le voulez bien. Nous avons parlé, depuis quelques semaines déjà, de la situation des personnes déplacées. Vous savez que les réfugiés, qui sont dans une situation très dure et qui ont beaucoup perdu, parfois tout, sont aidés par l'Organisation des Nations unies, c'est-à-dire par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations unies. Les personnes déplacées, qui ont tout perdu aussi mais chez elle et qui restent chez elles, sur le territoire d'un Etat, ces personnes-là ne sont pas suffisamment aidées et parfois pas du tout. Nous avons décidé, avec nos amis, de porter secours aux Tchadiens, au Tchad, à l'appel du président Déby et d'ailleurs avec l'accord du président Béchir. Des accords ont été signés et à cet égard, les choses se passent mieux qu'avant.
Cela veut dire que la France, avec pour le moment, certains pays européens et j'espère l'assentiment de l'Union européenne, y travaille et va proposer une force, qui pourra à la fois reconstruire ou permettre la reconstruction, ce qui suppose qu'elle soit financée, et là l'Union européenne joue un rôle mais la Commission est déjà très généreuse, et j'espère qu'elle le sera encore ; et qui sera aussi une force de sécurisation. Il n'est pas possible qu'on abandonne 200.000 personnes qui ne peuvent pas rentrer chez elles, d'abord parce que leur maison a été brûlée et détruite, ensuite parce que l'insécurité continue de régner. Il y aura, avec l'accord des Nations unies, des gendarmes et des policiers qui seront sous casque bleu et nous essaierons de monter petit à petit, mais malheureusement, maintenant c'est la saison des pluies et nous ne pourrons pas beaucoup intervenir, cela veut dire que les personnes déplacées vont souffrir encore plus en ce moment. Nous essaierons de porter secours dans la région parce que les premières conséquences, évidemment, ont été ressenties au Darfour, mais qu'ensuite la même situation est apparue de l'autre côté de la frontière.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2007