Texte intégral
Hervé Morin, bonjour.
Hervé Morin : Bonjour.
Merci d'être avec nous, un petit mot sur le 14 juillet, il y avait des militaires des 27 Etats de l'Union européenne, à ce 14 juillet. Est-ce que c'était un petit peu d'esbroufe ou est-ce que c'était vraiment la volonté de montrer que la France veut relancer cette idée de Défense européenne ?
La France bien entendu, veut relancer l'Europe de la Défense et on a là toute une fenêtre de tirs pour les prochains mois, qui est absolument exceptionnelle. La France est revenue au coeur de la construction européenne, grâce à l'initiative de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel sur le traité. Le 14 juillet, ensuite, avec cette image symbolique extraordinaire pour la première fois dans l'histoire des 27 pays défilant et moi, je peux vous le dire, j'y suis allé un mercredi matin à 5 heures et demi ou 6 heures où il y avait le premier exercice du défilé commun. Les soldats de tous ces pays étaient fiers, heureux, pleins de bonheurs de défiler un 14 juillet en France, sur les Champs Elysées et tous ensemble. Et puis ensuite, il y aura normalement un traité, en fin d'année. Traité qui prévoira des coopérations structurées, c'est-à-dire la possibilité pour un certain nombre d'Etats membres de pouvoir se lancer dans une avant-garde sur un certain nombre de sujets, dont l'Europe de la défense. Et ensuite, il y aura la présidence française et donc on a toute une série d'évènements qui doit nous permettre de pouvoir faire progresser cette idée. Et moi, j'ai un truc, qui était absolument formidable, que je disais hier, c'est qu'il y avait à peu près la moitié des ministres de la Défense de ces pays-là qui étaient présents. On a eu un déjeuner ensemble, le midi, avant que je ne parte pour le Liban. Et tous disaient, il faut vraiment qu'on avance, parce que vous le voyez, le symbole que représentait ces 27 pays, ça redonne immédiatement de l'enthousiasme, de la volonté etc. et donc...
Enfin la France est quand même peut-être plus favorable à cette idée de défense européenne que les autres pays ?
Oui, oui, eh bien, vous verrez que dans les semaines qui viennent, je pense qu'il y aura toute une série d'initiatives de pays qu'on qualifie souvent de peu européens pour relancer tout cela.
Vous le disiez à l'instant, vous êtes parti juste après le 14 juillet au Liban. Le Liban, la Côte d'Ivoire, l'Afghanistan, sont, on va dire, les trois principaux pays où la France a des forces déployées.
Plus le Kosovo.
Le Kosovo également, est-ce qu'il est envisagé, à l'heure où on se parle, de retirer les forces françaises d'Afghanistan, comme Nicolas Sarkozy l'avait suggéré pendant la campagne ?
Ce qu'a dit le président de la République est un peu différent, il a dit et il dit encore : nous n'avons pas vocation à rester éternellement en Afghanistan.
Alors c'était dans le cadre d'une crise, aussi, des otages, il y avait à ce moment-là des otages français ?
Nous n'avons pas vocation à rester éternellement en Afghanistan, et donc le rôle que nous devons avoir, c'est un rôle d'abord et avant tout de faire en sorte qu'on donne à l'Afghanistan, des institutions lui permettant d'assurer elle-même sa sécurité et sa stabilité. Et donc l'idée que nous avons et l'effort que nous effectuons aujourd'hui, est un effort toujours de maintien de la sécurité pour nous, sur la zone de Kaboul, mais c'est aussi l'idée de favoriser la formation et l'encadrement de l'armée afghane, pour que d'elle-même elle puisse assurer la sécurité et quand ce boulot sera fait, de nous permettre ensuite de nous retirer. Mais nous retirer tout de suite, c'est inconcevable, vous voyez bien que la situation ne s'améliore pas vraiment en Afghanistan à l'heure actuelle. Et donc c'est une longue marque où il faut faire à la fois, ce qu'on appelle du civilo-humanitaire, c'est-à-dire reconstruire des écoles, des hôpitaux etc. ce qu'on fait aussi, et en même temps faire en sorte que la police et l'armée afghane aient les moyens d'assurer elles-mêmes leur sécurité.
... duré quoi deux ans, trois ans, quatre ans ?
Le plus court serait le mieux, mais on voit très bien que ça ne va pas être dans les mois qui viennent.
On va parler un petit peu du budget, il y a un rapport qui avait été révélé par La Tribune, il n'y a pas longtemps et qui révèle qu'il manquerait 40 à 70 milliards d'euros d'ici à 2015 au ministère de la Défense, pour équiper les armées, au regard en tout cas, du modèle actuel de ressources. Alors est-ce qu'il y a vraiment un problème de financement de l'armée aujourd'hui ?
Oui, le document dont vous parlez, c'est un document qui j'imagine, fait partie, on m'a demandé un état des lieux, et dans le cadre de cet état des lieux que j'ai fourni au président de la République, on a donné un certain nombre d'indications. Et ce qui est vrai, c'est que tout en maintenant, l'effort de défense autour de 2 % de la richesse nationale, 2 % du PIB, on aura sur...
Ce à quoi s'engageait Nicolas Sarkozy.
Oui, de 2009 à 2015, prochaine loi de programmation, nous avons une bosse budgétaire, considérable pour une raison très simple, c'est de 97 à 2002, on a sous-doté massivement l'armée française. De 2002 à 2007...
Donc sous la gauche ?
Oui, pour vous donner une idée, on a supprimé l'équivalent d'une année de budget d'équipement de la Défense. De 2002 à 2007, 2008 précisément, puisque c'est la dernière année de la loi de programmation, on a relancé toute une série de programmes, on a remis de l'argent, pour équiper nos armées, pour renouveler à la fois notre avion de combat, l'ensemble du secteur aéroporté, etc. etc. et ce qui fait qu'on passe désormais à la période des livraisons. Et de l'étude au développement, aux livraisons, il est vrai que sur le même programme, c'est la dernière période est la période où ça coûte le plus cher. Et donc nous avons cette bosse qui méritera de trouver un certain nombre de solutions pour...
Ce n'est pas Michèle Alliot-Marie qui a été trop dépensière ?
Non ! On était obligé...
Elle n'a pas mal géré ?
On était obligé de le faire, maintenant, il nous reste à savoir comment on fait en sorte que le pays puisse supporter ces choses. Ca veut qu'il faut qu'on fasse des économies, ça veut dire qu'il faut qu'on ait un vrai plan stratégique à l'exportation si on décide de...
Economie, c'est l'une des raisons pour lesquelles, le deuxième porte-avions, on ne sait toujours pas s'il va se faire, c'est notamment à cause de ce problème financier ?
Non, mais on a toute une série de mesures, qui doit nous permettre de pouvoir...
Vous confirmez que le deuxième porte-avions, est en suspend ?
Le deuxième porte-avions : l'idée du président de la République, est de travailler sur la réalisation de ce second porte-avions, mais on a deux éléments qui fait que nous prendrons quelques mois pour le faire. Le premier, c'est que nous devons parler avec nos amis britanniques, puisque nous le faisons à deux. Et le second point, c'est que nous, nous sommes engagés dans un livre blanc, et dans une revue des programmes et que c'est à l'issue de tout cela, que les grandes décisions sur les grands équipements seront prises.
Il nous reste deux petites minutes à peine, même moins, pour deux questions. On va essayer de faire vite, vous, vous rendez cet après-midi au CIRAT, Centre d'Information et de Recrutement de l'Armée de Terre et Seine-Saint-Denis à Saint-Denis. Vous y allez en compagnie de Fadela Amara d'ailleurs. L'idée c'est quoi ? C'est d'essayer de faire du recrutement dans des zones qu'on dit "défavorisées" ? Des recrutements pour l'armée ?
L'armée de Terre, le fait déjà beaucoup. Le ministère de la D??fense est le premier employeur de France, ce que personne ne sait. On recrute chaque année 30 000 personnes, souvent des personnes qui passent entre 8 et 15 ans dans les armées et qui retournent ensuite dans la vie civile. Et donc pour nous, il y a d'abord l'exigence d'avoir un recrutement suffisant pour nos armées et le deuxième élément...
Il n'y en a pas assez aujourd'hui ?
Non, ça va, ça va, mais il faut en permanence participer à l'information et à la communication. Et deuxième point, surtout, c'est que je souhaite à travers ce déplacement, indiquer qu'on va prendre un certain nombre de mesures pour faire en sorte qu'on permette aux jeunes de la société française, de pouvoir quelle que soit leur condition sociale, intégrer aussi les plus belles écoles de l'armée française. On a un problème général dans la société française, c'est que tant à l'université, que dans les grandes écoles, ce sont plutôt les jeunes issus des milieux favorisés, qui y rentrent. Et donc ce que je souhaite, c'est qu'à travers des procédures de tutorat, des jeunes issus de familles, de conditions modestes et quelle que soit leur origine, quelle que soit la couleur de leur peau, puissent par des mesures de tutorat, par des mesures d'accompagnement, intégrer à l'issue du Bac, les classes préparatoires, leur permettant ensuite de pouvoir passer les mêmes concours et d'intégrer nos plus belles écoles militaires.
Il nous reste vraiment 10 secondes, Hervé Morin, un mot, juste un mot sur la réforme des institutions. Un sujet qui vous tenait à coeur, qui vous tient toujours à coeur j'imagine.
Toujours...
Vous avez été reçu par Nicolas Sarkozy à ce sujet, en tant que Président du Nouveau centre, est-ce qu'il va oui ou non mettre en place l'idée d'instiller de la proportionnelle ? C'est ce que vous réclamiez en tous cas.
Oui. Nous souhaitons qu'il y ait la proportionnelle. Dans le cadre du programme qui avait été arrêté lorsque nous avons rejoint Nicolas Sarkozy, la proportionnelle était indiquée. Nous pensons qu'il faut que tous les grands courants politiques du pays soient représentés à l'Assemblée nationale.
Et est-ce qu'il vous a écouté là dessus ?
J'ai le sentiment que oui.
Mais est-ce que ce sera symbolique, ou par exemple la moitié des députés élus à la proportionnelle comme vous le réclamiez ?
Nous avons toujours prôné un système à l'allemande, moitié majoritaire, et moitié proportionnel.
Mais il n'y aura pas...
... Peu importe le système, dès lors que les grands courants politiques du pays sont représentés, c'est cela qui compte, et dès lors que cela ne remet pas en cause la stabilité dont on a besoin pour faire fonctionner les institutions.
Merci beaucoup Hervé Morin, d'avoir été notre invité ce matin.
Source http://www.le-nouveaucentre.org, le 23 juillet 2007
Hervé Morin : Bonjour.
Merci d'être avec nous, un petit mot sur le 14 juillet, il y avait des militaires des 27 Etats de l'Union européenne, à ce 14 juillet. Est-ce que c'était un petit peu d'esbroufe ou est-ce que c'était vraiment la volonté de montrer que la France veut relancer cette idée de Défense européenne ?
La France bien entendu, veut relancer l'Europe de la Défense et on a là toute une fenêtre de tirs pour les prochains mois, qui est absolument exceptionnelle. La France est revenue au coeur de la construction européenne, grâce à l'initiative de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel sur le traité. Le 14 juillet, ensuite, avec cette image symbolique extraordinaire pour la première fois dans l'histoire des 27 pays défilant et moi, je peux vous le dire, j'y suis allé un mercredi matin à 5 heures et demi ou 6 heures où il y avait le premier exercice du défilé commun. Les soldats de tous ces pays étaient fiers, heureux, pleins de bonheurs de défiler un 14 juillet en France, sur les Champs Elysées et tous ensemble. Et puis ensuite, il y aura normalement un traité, en fin d'année. Traité qui prévoira des coopérations structurées, c'est-à-dire la possibilité pour un certain nombre d'Etats membres de pouvoir se lancer dans une avant-garde sur un certain nombre de sujets, dont l'Europe de la défense. Et ensuite, il y aura la présidence française et donc on a toute une série d'évènements qui doit nous permettre de pouvoir faire progresser cette idée. Et moi, j'ai un truc, qui était absolument formidable, que je disais hier, c'est qu'il y avait à peu près la moitié des ministres de la Défense de ces pays-là qui étaient présents. On a eu un déjeuner ensemble, le midi, avant que je ne parte pour le Liban. Et tous disaient, il faut vraiment qu'on avance, parce que vous le voyez, le symbole que représentait ces 27 pays, ça redonne immédiatement de l'enthousiasme, de la volonté etc. et donc...
Enfin la France est quand même peut-être plus favorable à cette idée de défense européenne que les autres pays ?
Oui, oui, eh bien, vous verrez que dans les semaines qui viennent, je pense qu'il y aura toute une série d'initiatives de pays qu'on qualifie souvent de peu européens pour relancer tout cela.
Vous le disiez à l'instant, vous êtes parti juste après le 14 juillet au Liban. Le Liban, la Côte d'Ivoire, l'Afghanistan, sont, on va dire, les trois principaux pays où la France a des forces déployées.
Plus le Kosovo.
Le Kosovo également, est-ce qu'il est envisagé, à l'heure où on se parle, de retirer les forces françaises d'Afghanistan, comme Nicolas Sarkozy l'avait suggéré pendant la campagne ?
Ce qu'a dit le président de la République est un peu différent, il a dit et il dit encore : nous n'avons pas vocation à rester éternellement en Afghanistan.
Alors c'était dans le cadre d'une crise, aussi, des otages, il y avait à ce moment-là des otages français ?
Nous n'avons pas vocation à rester éternellement en Afghanistan, et donc le rôle que nous devons avoir, c'est un rôle d'abord et avant tout de faire en sorte qu'on donne à l'Afghanistan, des institutions lui permettant d'assurer elle-même sa sécurité et sa stabilité. Et donc l'idée que nous avons et l'effort que nous effectuons aujourd'hui, est un effort toujours de maintien de la sécurité pour nous, sur la zone de Kaboul, mais c'est aussi l'idée de favoriser la formation et l'encadrement de l'armée afghane, pour que d'elle-même elle puisse assurer la sécurité et quand ce boulot sera fait, de nous permettre ensuite de nous retirer. Mais nous retirer tout de suite, c'est inconcevable, vous voyez bien que la situation ne s'améliore pas vraiment en Afghanistan à l'heure actuelle. Et donc c'est une longue marque où il faut faire à la fois, ce qu'on appelle du civilo-humanitaire, c'est-à-dire reconstruire des écoles, des hôpitaux etc. ce qu'on fait aussi, et en même temps faire en sorte que la police et l'armée afghane aient les moyens d'assurer elles-mêmes leur sécurité.
... duré quoi deux ans, trois ans, quatre ans ?
Le plus court serait le mieux, mais on voit très bien que ça ne va pas être dans les mois qui viennent.
On va parler un petit peu du budget, il y a un rapport qui avait été révélé par La Tribune, il n'y a pas longtemps et qui révèle qu'il manquerait 40 à 70 milliards d'euros d'ici à 2015 au ministère de la Défense, pour équiper les armées, au regard en tout cas, du modèle actuel de ressources. Alors est-ce qu'il y a vraiment un problème de financement de l'armée aujourd'hui ?
Oui, le document dont vous parlez, c'est un document qui j'imagine, fait partie, on m'a demandé un état des lieux, et dans le cadre de cet état des lieux que j'ai fourni au président de la République, on a donné un certain nombre d'indications. Et ce qui est vrai, c'est que tout en maintenant, l'effort de défense autour de 2 % de la richesse nationale, 2 % du PIB, on aura sur...
Ce à quoi s'engageait Nicolas Sarkozy.
Oui, de 2009 à 2015, prochaine loi de programmation, nous avons une bosse budgétaire, considérable pour une raison très simple, c'est de 97 à 2002, on a sous-doté massivement l'armée française. De 2002 à 2007...
Donc sous la gauche ?
Oui, pour vous donner une idée, on a supprimé l'équivalent d'une année de budget d'équipement de la Défense. De 2002 à 2007, 2008 précisément, puisque c'est la dernière année de la loi de programmation, on a relancé toute une série de programmes, on a remis de l'argent, pour équiper nos armées, pour renouveler à la fois notre avion de combat, l'ensemble du secteur aéroporté, etc. etc. et ce qui fait qu'on passe désormais à la période des livraisons. Et de l'étude au développement, aux livraisons, il est vrai que sur le même programme, c'est la dernière période est la période où ça coûte le plus cher. Et donc nous avons cette bosse qui méritera de trouver un certain nombre de solutions pour...
Ce n'est pas Michèle Alliot-Marie qui a été trop dépensière ?
Non ! On était obligé...
Elle n'a pas mal géré ?
On était obligé de le faire, maintenant, il nous reste à savoir comment on fait en sorte que le pays puisse supporter ces choses. Ca veut qu'il faut qu'on fasse des économies, ça veut dire qu'il faut qu'on ait un vrai plan stratégique à l'exportation si on décide de...
Economie, c'est l'une des raisons pour lesquelles, le deuxième porte-avions, on ne sait toujours pas s'il va se faire, c'est notamment à cause de ce problème financier ?
Non, mais on a toute une série de mesures, qui doit nous permettre de pouvoir...
Vous confirmez que le deuxième porte-avions, est en suspend ?
Le deuxième porte-avions : l'idée du président de la République, est de travailler sur la réalisation de ce second porte-avions, mais on a deux éléments qui fait que nous prendrons quelques mois pour le faire. Le premier, c'est que nous devons parler avec nos amis britanniques, puisque nous le faisons à deux. Et le second point, c'est que nous, nous sommes engagés dans un livre blanc, et dans une revue des programmes et que c'est à l'issue de tout cela, que les grandes décisions sur les grands équipements seront prises.
Il nous reste deux petites minutes à peine, même moins, pour deux questions. On va essayer de faire vite, vous, vous rendez cet après-midi au CIRAT, Centre d'Information et de Recrutement de l'Armée de Terre et Seine-Saint-Denis à Saint-Denis. Vous y allez en compagnie de Fadela Amara d'ailleurs. L'idée c'est quoi ? C'est d'essayer de faire du recrutement dans des zones qu'on dit "défavorisées" ? Des recrutements pour l'armée ?
L'armée de Terre, le fait déjà beaucoup. Le ministère de la D??fense est le premier employeur de France, ce que personne ne sait. On recrute chaque année 30 000 personnes, souvent des personnes qui passent entre 8 et 15 ans dans les armées et qui retournent ensuite dans la vie civile. Et donc pour nous, il y a d'abord l'exigence d'avoir un recrutement suffisant pour nos armées et le deuxième élément...
Il n'y en a pas assez aujourd'hui ?
Non, ça va, ça va, mais il faut en permanence participer à l'information et à la communication. Et deuxième point, surtout, c'est que je souhaite à travers ce déplacement, indiquer qu'on va prendre un certain nombre de mesures pour faire en sorte qu'on permette aux jeunes de la société française, de pouvoir quelle que soit leur condition sociale, intégrer aussi les plus belles écoles de l'armée française. On a un problème général dans la société française, c'est que tant à l'université, que dans les grandes écoles, ce sont plutôt les jeunes issus des milieux favorisés, qui y rentrent. Et donc ce que je souhaite, c'est qu'à travers des procédures de tutorat, des jeunes issus de familles, de conditions modestes et quelle que soit leur origine, quelle que soit la couleur de leur peau, puissent par des mesures de tutorat, par des mesures d'accompagnement, intégrer à l'issue du Bac, les classes préparatoires, leur permettant ensuite de pouvoir passer les mêmes concours et d'intégrer nos plus belles écoles militaires.
Il nous reste vraiment 10 secondes, Hervé Morin, un mot, juste un mot sur la réforme des institutions. Un sujet qui vous tenait à coeur, qui vous tient toujours à coeur j'imagine.
Toujours...
Vous avez été reçu par Nicolas Sarkozy à ce sujet, en tant que Président du Nouveau centre, est-ce qu'il va oui ou non mettre en place l'idée d'instiller de la proportionnelle ? C'est ce que vous réclamiez en tous cas.
Oui. Nous souhaitons qu'il y ait la proportionnelle. Dans le cadre du programme qui avait été arrêté lorsque nous avons rejoint Nicolas Sarkozy, la proportionnelle était indiquée. Nous pensons qu'il faut que tous les grands courants politiques du pays soient représentés à l'Assemblée nationale.
Et est-ce qu'il vous a écouté là dessus ?
J'ai le sentiment que oui.
Mais est-ce que ce sera symbolique, ou par exemple la moitié des députés élus à la proportionnelle comme vous le réclamiez ?
Nous avons toujours prôné un système à l'allemande, moitié majoritaire, et moitié proportionnel.
Mais il n'y aura pas...
... Peu importe le système, dès lors que les grands courants politiques du pays sont représentés, c'est cela qui compte, et dès lors que cela ne remet pas en cause la stabilité dont on a besoin pour faire fonctionner les institutions.
Merci beaucoup Hervé Morin, d'avoir été notre invité ce matin.
Source http://www.le-nouveaucentre.org, le 23 juillet 2007