Texte intégral
Q - La politique d'ouverture menée par Nicolas Sarkozy est-elle bien perçue par les militants de l'UMP ?
R - Cette politique est fortement approuvée par les Français. Elle témoigne de la fin d'une époque. Un des grands handicaps de la société française à se réformer et à se moderniser est dû à l'antagonisme systématique entre la droite et la gauche. La politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy n'est pas une opération de déstabilisation de la gauche, c'est un changement profond de la gouvernance en adéquation avec les aspirations de la société.
Q - Elle va donc se poursuivre ?
R - Elle ne doit pas se borner à la participation au gouvernement. Il faut la prolonger à l'occasion des municipales. Les listes UMP doivent essayer d'accueillir, non seulement des candidats représentatifs de la diversité du pays, mais aussi des personnes issues d'autres tendances politiques dès lors qu'elles se retrouvent sur le même projet municipal.
Q - Ce doit être une politique nationale ?
R - La direction de l'UMP prendra position pour favoriser cette ouverture au niveau local. Nous constituons un groupe de travail sur les municipales afin d'élaborer dix commandements emblématiques qui seraient portés par tous nos candidats. Parmi ceux-ci pourrait figurer le principe de l'ouverture. Nous souhaitons élargir sans arrêt la majorité présidentielle. La politique d'ouverture, c'est une politique de réconciliation des Français, elle n'a pas de limites.
Q - La session parlementaire extraordinaire aura été marquée par l'adoption d'un "paquet fiscal" qui pèsera pour plus de 10 milliards d'euros en 2008. Vu l'état des finances publiques, n'hypothéquez-vous pas vos marges de manoeuvre ?
R - Il y a trois moyens de réduire les déficits publics : diminuer la dépense de l'Etat, améliorer la croissance et, donc, les recettes fiscales, augmenter les impôts. Nous avons choisi les deux premiers et pas le troisième. La priorité de l'UMP, et nous allons lancer une campagne sur ce thème dès la rentrée, c'est le pouvoir d'achat. La politique fiscale que nous avons conduite en est un élément.
Q - Vous allez inciter les Français à faire plus d'heures supplémentaires ?
R - Bien sûr, il faut qu'ils le veuillent, mais il faut en même temps que cela soit possible. C'est pour cela qu'une politique de croissance est indispensable à une politique d'amélioration du pouvoir d'achat. La France a un point de croissance de moins que ses partenaires, parce que nous ne sommes pas à égalité de concurrence avec eux, du fait du niveau de nos prélèvements. L'objectif numéro un est de rattraper ce point de croissance.
Q - Jean-François Copé, le président du groupe UMP de l'Assemblée, a eu tort de rappeler à l'ordre vos alliés centristes du Nouveau Centre à propos du bouclier fiscal ?
R - Si le Nouveau Centre s'est constitué, c'est qu'il est différent de l'UMP. Il est dans la majorité présidentielle et, en même temps, il est différent. Il est tout à fait normal qu'il fasse entendre cette différence, parfois même face à l'UMP. Il faut que l'UMP l'accepte et le respecte.
Dans cette affaire, ce qui est regrettable, c'est qu'il ait manqué des voix à la commission des finances du côté de l'UMP. Je ne peux pas reprocher au Nouveau Centre d'avoir sa propre approche. Mais, pour nous, et sur ce point Jean-François Copé avait raison, c'était un engagement de la campagne électorale. Il était impératif de le tenir.
Q - A quoi attribuez-vous les difficultés que rencontre le président du groupe UMP à y installer une nouvelle culture ?
R - Il y a une période de rodage, inévitablement. Les députés aspirent à une vraie évolution du rôle du Parlement. Or si on veut que celui-ci exerce réellement son action de contrôle sur l'exécutif, il faut organiser le travail parlementaire différemment. Par exemple, si on veut l'associer, comme c'est prévu, au pouvoir de nomination.
Q - C'est une des principales pistes de réforme du Parlement ?
R - Il peut être envisagé que les commissions compétentes du Sénat et de l'Assemblée nationale se réunissent en audience publique afin d'entendre les personnalités pressenties pour être nommées à une responsabilité de l'Etat. Elles auraient la possibilité d'exprimer un veto à la majorité qualifiée. Aujourd'hui, il y a sept mille postes qui sont pourvus par nomination du président de la République. Evidemment, cela ne les concernera pas tous, mais quand même beaucoup d'entre eux.
Q - Et en ce qui concerne l'instauration de la proportionnelle ?
R - C'est un sujet compliqué. Pour ce qui est du Sénat, peut-être vaut-il mieux avoir une réflexion sur le corps électoral. A l'Assemblée, l'instillation de la proportionnelle ne saurait justifier l'augmentation du nombre de députés. Cela serait mal vécu par la population. Donc, si on instille la proportionnelle, il faudra procéder à un redécoupage. On a pratiquement l'obligation de supprimer entre soixante-dix et quatre-vingts circonscriptions. En métropole, parce qu'on ne peut pas supprimer des représentants de l'outre-mer. Et dans un nombre de départements restreint si on veut conserver au moins deux députés par département.
Q - Quand l'UMP arrêtera-t-elle sa position sur la réforme des institutions ?
R - Le débat dans l'UMP sur cette réforme a été lancé le 25 juillet. Le 4 octobre, jour anniversaire de la Constitution de la Ve République, nous tiendrons une convention nationale et, dans les jours suivants, nous adresserons l'état de notre réflexion à la commission Balladur. Nous aurons une nouvelle convention nationale en décembre pour nous déterminer, au vu du projet du gouvernement.Source http://www.u-m-p.org, le 1er août 2007
R - Cette politique est fortement approuvée par les Français. Elle témoigne de la fin d'une époque. Un des grands handicaps de la société française à se réformer et à se moderniser est dû à l'antagonisme systématique entre la droite et la gauche. La politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy n'est pas une opération de déstabilisation de la gauche, c'est un changement profond de la gouvernance en adéquation avec les aspirations de la société.
Q - Elle va donc se poursuivre ?
R - Elle ne doit pas se borner à la participation au gouvernement. Il faut la prolonger à l'occasion des municipales. Les listes UMP doivent essayer d'accueillir, non seulement des candidats représentatifs de la diversité du pays, mais aussi des personnes issues d'autres tendances politiques dès lors qu'elles se retrouvent sur le même projet municipal.
Q - Ce doit être une politique nationale ?
R - La direction de l'UMP prendra position pour favoriser cette ouverture au niveau local. Nous constituons un groupe de travail sur les municipales afin d'élaborer dix commandements emblématiques qui seraient portés par tous nos candidats. Parmi ceux-ci pourrait figurer le principe de l'ouverture. Nous souhaitons élargir sans arrêt la majorité présidentielle. La politique d'ouverture, c'est une politique de réconciliation des Français, elle n'a pas de limites.
Q - La session parlementaire extraordinaire aura été marquée par l'adoption d'un "paquet fiscal" qui pèsera pour plus de 10 milliards d'euros en 2008. Vu l'état des finances publiques, n'hypothéquez-vous pas vos marges de manoeuvre ?
R - Il y a trois moyens de réduire les déficits publics : diminuer la dépense de l'Etat, améliorer la croissance et, donc, les recettes fiscales, augmenter les impôts. Nous avons choisi les deux premiers et pas le troisième. La priorité de l'UMP, et nous allons lancer une campagne sur ce thème dès la rentrée, c'est le pouvoir d'achat. La politique fiscale que nous avons conduite en est un élément.
Q - Vous allez inciter les Français à faire plus d'heures supplémentaires ?
R - Bien sûr, il faut qu'ils le veuillent, mais il faut en même temps que cela soit possible. C'est pour cela qu'une politique de croissance est indispensable à une politique d'amélioration du pouvoir d'achat. La France a un point de croissance de moins que ses partenaires, parce que nous ne sommes pas à égalité de concurrence avec eux, du fait du niveau de nos prélèvements. L'objectif numéro un est de rattraper ce point de croissance.
Q - Jean-François Copé, le président du groupe UMP de l'Assemblée, a eu tort de rappeler à l'ordre vos alliés centristes du Nouveau Centre à propos du bouclier fiscal ?
R - Si le Nouveau Centre s'est constitué, c'est qu'il est différent de l'UMP. Il est dans la majorité présidentielle et, en même temps, il est différent. Il est tout à fait normal qu'il fasse entendre cette différence, parfois même face à l'UMP. Il faut que l'UMP l'accepte et le respecte.
Dans cette affaire, ce qui est regrettable, c'est qu'il ait manqué des voix à la commission des finances du côté de l'UMP. Je ne peux pas reprocher au Nouveau Centre d'avoir sa propre approche. Mais, pour nous, et sur ce point Jean-François Copé avait raison, c'était un engagement de la campagne électorale. Il était impératif de le tenir.
Q - A quoi attribuez-vous les difficultés que rencontre le président du groupe UMP à y installer une nouvelle culture ?
R - Il y a une période de rodage, inévitablement. Les députés aspirent à une vraie évolution du rôle du Parlement. Or si on veut que celui-ci exerce réellement son action de contrôle sur l'exécutif, il faut organiser le travail parlementaire différemment. Par exemple, si on veut l'associer, comme c'est prévu, au pouvoir de nomination.
Q - C'est une des principales pistes de réforme du Parlement ?
R - Il peut être envisagé que les commissions compétentes du Sénat et de l'Assemblée nationale se réunissent en audience publique afin d'entendre les personnalités pressenties pour être nommées à une responsabilité de l'Etat. Elles auraient la possibilité d'exprimer un veto à la majorité qualifiée. Aujourd'hui, il y a sept mille postes qui sont pourvus par nomination du président de la République. Evidemment, cela ne les concernera pas tous, mais quand même beaucoup d'entre eux.
Q - Et en ce qui concerne l'instauration de la proportionnelle ?
R - C'est un sujet compliqué. Pour ce qui est du Sénat, peut-être vaut-il mieux avoir une réflexion sur le corps électoral. A l'Assemblée, l'instillation de la proportionnelle ne saurait justifier l'augmentation du nombre de députés. Cela serait mal vécu par la population. Donc, si on instille la proportionnelle, il faudra procéder à un redécoupage. On a pratiquement l'obligation de supprimer entre soixante-dix et quatre-vingts circonscriptions. En métropole, parce qu'on ne peut pas supprimer des représentants de l'outre-mer. Et dans un nombre de départements restreint si on veut conserver au moins deux députés par département.
Q - Quand l'UMP arrêtera-t-elle sa position sur la réforme des institutions ?
R - Le débat dans l'UMP sur cette réforme a été lancé le 25 juillet. Le 4 octobre, jour anniversaire de la Constitution de la Ve République, nous tiendrons une convention nationale et, dans les jours suivants, nous adresserons l'état de notre réflexion à la commission Balladur. Nous aurons une nouvelle convention nationale en décembre pour nous déterminer, au vu du projet du gouvernement.Source http://www.u-m-p.org, le 1er août 2007