Texte intégral
Q - On dit que vous avez écourté vos vacances dans le sud de la France en raison de la gravité de la crise financière...
R - C'est faux. Il a toujours été prévu que je rentre à Paris le 16 août au matin. Je dois d'ailleurs repartir ce week-end pour rejoindre une partie de ma famille et revenir ensuite à la fin de la semaine. Je ne suis pas accourue en catastrophe à Bercy pour me mettre au chevet d'une économie malade. Cela dit, pendant mes dix jours de vacances, j'étais, bien sûr, en contact permanent avec mon cabinet.
Q - Selon vous, cette crise est-elle grave ou pas ?
R - Il faut raison garder. Ce n'est pas un krach. Il s'agit d'une correction brutale des marchés qui trouve son épicentre dans un sous-marché immobilier aux Etats-Unis, celui des "subprimes", des prêts hypothécaires agressifs aux ménages à revenus aléatoires. Il y a eu là-bas de gros excès en la matière. Nous assistons aujourd'hui à un ajustement.
Q - Cette crise ne risque-t-elle pas de donner un nouveau coup de frein à notre croissance ?
R - Je ne le crois pas. L'économie française se porte plutôt bien et je ne pense pas qu'elle sera affectée. C'est vrai qu'au deuxième trimestre la croissance n'a pas été au niveau où on l'attendait. Certes j'aurais préféré qu'on fasse 0,6 % plutôt que 0,3 %, mais il n'y a pas de quoi s'alarmer. D'autant plus que notre gouvernement a pris des mesures vigoureuses dès juillet : c'est le "paquet fiscal" dont les effets vont se faire sentir à l'automne. Je veux parler notamment de l'exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires. Ce dispositif qui entrera en vigueur dès le 1er octobre devrait en effet améliorer la productivité des entreprises et le pouvoir d'achat des salariés.
Q - Ce qui se passe aujourd'hui sur les marchés n'aura donc pas d'impact sur l'économie française ?
R - Nous assistons, je le répète, à une correction financière, certes brutale mais prévisible : l'économie réelle a ses fondamentaux bien orientés, en particulier une consommation des ménages dynamique et une croissance mondiale vigoureuse.
Q - Certains petits épargnants sont inquiets ? Que leur conseillez-vous ?
R - De garder la tête froide. "Tant qu'on n'a pas vendu, on n'a pas perdu" ont l'habitude de dire les boursiers. Du point de vue immobilier, je peux, en tout cas, leur assurer que le marché français est bien plus solide et stable que le marché américain.
Q - Estimez-vous que la BCE a tenu son rôle avant et pendant cette crise ?
R - La coordination entre Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, la Banque centrale européenne, et la Fed, son homologue américaine, a été très bonne. Elles ont travaillé de manière extrêmement concertée et en decrescendo, c'est-à-dire en injectant des liquidités très importantes au début de la crise puis en diminuant progressivement leurs interventions. C'est ce qu'il fallait faire. On peut imaginer désormais que ces interventions s'arrêtent : n'oublions pas qu'il y a un an le CAC 40 était à 5 100 points, soit plus bas qu'aujourd'hui.
Q - La BCE va se réunir le 6 septembre. Certains lui reprochent d'avoir participé au déclenchement de la tempête boursière en augmentant le coût du crédit. Ne devrait-elle pas faire maintenant une pause dans la hausse des taux d'intérêts ?
R - Le déclenchement de la crise provient d'une correction sur les marchés américains. Pour le reste, j'observe que nous avons dans la zone euro, et singulièrement en France, une inflation bien maîtrisée. Ce sera donc à la BCE d'apprécier, en temps utile, la situation des taux.
Q - Ne craignez-vous pas que les banques françaises souffrent de la tourmente actuelle ?
R - Elles sont solides. Mais il est en effet nécessaire de savoir quels sont les risques financiers pris par les banques et les établissements financiers. Il faut plus de transparence. C'est le sens de la lettre de Nicolas Sarkozy à Angela Merkel qui invite l'Europe et plus généralement les pays du G7 à une plus grande concertation dans ce domaine. Cela dit, je pense que les autorités de marché et de contrôle du monde bancaire et financier ont bien rempli leur mission.
Q - On dit que vous avez écourté vos vacances dans le sud de la France en raison de la gravité de la crise financière...
R - C'est faux. Il a toujours été prévu que je rentre à Paris le 16 août au matin. Je dois d'ailleurs repartir ce week-end pour rejoindre une partie de ma famille et revenir ensuite à la fin de la semaine. Je ne suis pas accourue en catastrophe à Bercy pour me mettre au chevet d'une économie malade. Cela dit, pendant mes dix jours de vacances, j'étais, bien sûr, en contact permanent avec mon cabinet.
Q - Selon vous, cette crise est-elle grave ou pas ?
R - Il faut raison garder. Ce n'est pas un krach. Il s'agit d'une correction brutale des marchés qui trouve son épicentre dans un sous-marché immobilier aux Etats-Unis, celui des "subprimes", des prêts hypothécaires agressifs aux ménages à revenus aléatoires. Il y a eu là-bas de gros excès en la matière. Nous assistons aujourd'hui à un ajustement.
Q - Cette crise ne risque-t-elle pas de donner un nouveau coup de frein à notre croissance ?
R - Je ne le crois pas. L'économie française se porte plutôt bien et je ne pense pas qu'elle sera affectée. C'est vrai qu'au deuxième trimestre la croissance n'a pas été au niveau où on l'attendait. Certes j'aurais préféré qu'on fasse 0,6 % plutôt que 0,3 %, mais il n'y a pas de quoi s'alarmer. D'autant plus que notre gouvernement a pris des mesures vigoureuses dès juillet : c'est le "paquet fiscal" dont les effets vont se faire sentir à l'automne. Je veux parler notamment de l'exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires. Ce dispositif qui entrera en vigueur dès le 1er octobre devrait en effet améliorer la productivité des entreprises et le pouvoir d'achat des salariés.
Q - Ce qui se passe aujourd'hui sur les marchés n'aura donc pas d'impact sur l'économie française ?
R - Nous assistons, je le répète, à une correction financière, certes brutale mais prévisible : l'économie réelle a ses fondamentaux bien orientés, en particulier une consommation des ménages dynamique et une croissance mondiale vigoureuse.
Q - Certains petits épargnants sont inquiets ? Que leur conseillez-vous ?
R - De garder la tête froide. "Tant qu'on n'a pas vendu, on n'a pas perdu" ont l'habitude de dire les boursiers. Du point de vue immobilier, je peux, en tout cas, leur assurer que le marché français est bien plus solide et stable que le marché américain.
Q - Estimez-vous que la BCE a tenu son rôle avant et pendant cette crise ?
R - La coordination entre Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, la Banque centrale européenne, et la Fed, son homologue américaine, a été très bonne. Elles ont travaillé de manière extrêmement concertée et en decrescendo, c'est-à-dire en injectant des liquidités très importantes au début de la crise puis en diminuant progressivement leurs interventions. C'est ce qu'il fallait faire. On peut imaginer désormais que ces interventions s'arrêtent : n'oublions pas qu'il y a un an le CAC 40 était à 5 100 points, soit plus bas qu'aujourd'hui.
Q - La BCE va se réunir le 6 septembre. Certains lui reprochent d'avoir participé au déclenchement de la tempête boursière en augmentant le coût du crédit. Ne devrait-elle pas faire maintenant une pause dans la hausse des taux d'intérêts ?
R - Le déclenchement de la crise provient d'une correction sur les marchés américains. Pour le reste, j'observe que nous avons dans la zone euro, et singulièrement en France, une inflation bien maîtrisée. Ce sera donc à la BCE d'apprécier, en temps utile, la situation des taux.
Q - Ne craignez-vous pas que les banques françaises souffrent de la tourmente actuelle ?
R - Elles sont solides. Mais il est en effet nécessaire de savoir quels sont les risques financiers pris par les banques et les établissements financiers. Il faut plus de transparence. C'est le sens de la lettre de Nicolas Sarkozy à Angela Merkel qui invite l'Europe et plus généralement les pays du G7 à une plus grande concertation dans ce domaine. Cela dit, je pense que les autorités de marché et de contrôle du monde bancaire et financier ont bien rempli leur mission.