Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Bonjour, P. Devedjian. Il y a toujours beaucoup d'incertitudes autour des régimes spéciaux de retraite. Alors, si on parle de la formulation qu'a employée le Premier ministre F. Fillon sur Canal+, ça donne ceci : "Cette réforme est prête car elle est très simple à faire. Il suffit d'aligner les régimes spéciaux de retraite sur celui de la Fonction publique". Cette formulation vous convient-elle ?
R.- Oui, elle me convient. Elle ne méprise pas la nécessaire concertation, le nécessaire dialogue social mais elle veut dire que le Gouvernement connaît son projet, sait où il veut aller et sait comment il veut aller.
Q.- Et qu'est-ce qui reste à négocier si le but...
R.- J'espère d'ailleurs que les partenaires sociaux eux-mêmes sont prêts.
Q.- Qu'est-ce qui reste à négocier si le but est déjà connu, P. Devedjian ?
R.- Toute la manière de le faire. Le but c'est très simple : c'est la justice, c'est-à-dire c'est l'égalité. Les régimes spéciaux se justifiaient par la pénibilité, par le caractère très dur de certaines professions. C'était vrai, il y a 50 ans ; ça a évolué avec les technologies aujourd'hui. Et donc, s'il doit y avoir des différences dans les régimes de retraite, ils doivent tenir compte de la réalité actuelle de la pénibilité.
Q.- Donc, vous annoncez la fin des régimes spéciaux, P. Devedjian ?
R.- Nous voulons rétablir la justice dans les retraites. Il faut savoir quand même que ces régimes spéciaux sont financés par tous les autres contribuables.
Q.- Donc, c'est la fin des régimes spéciaux ?
R.- Vous savez, il y a 358 régimes de retraite.
Q.- Ah, vous ne pouvez pas le dire... Ah ben tiens ! H. Emmanuelli qui était là avant vous, hier, il disait 128, tiens !
R.- Il y en a 358 régimes différents d'après la Cour des Comptes.
Q.- Vous ne pouvez pas dire : fin des régimes spéciaux. Vous ne pouvez pas le dire, çà ?
R.- Ce serait très prétentieux. Et en plus, je ne le dis pas parce qu'il faudra tenir compte de la pénibilité actuelle.
Q.- A quelle date, on arrête les régimes spéciaux ?
R.- C'est çà la négociation.
Q.- Avant la fin de l'année ?
R.- Je crois que c'est avant la fin de l'année, il faut engager le débat. Mais le président de la République...
Q.- Engager les débats avant la fin de l'année ?
R.- Le débat, il est d'ailleurs déjà engagé.
Q.- Et le conclure ?
R.- Les partenaires sociaux, on les entend déjà. Mais entre le gouvernement... Le calendrier qui a été fixé, c'est l'année 2008.
Q.- Donc, le conclure dans le courant de l'année 2008.
R.- Ah, il faudrait !
Q.- D'accord, ça c'est votre calendrier, P. Devedjian. Où est la différence entre N. Sarkozy et F. Fillon sur ce dossier ?
R.- Il n'y en a pas. Il y a des gens qui cherchent avec un microscope à les opposer mais il n'y en a pas.
Q.- Tout va bien entre eux ?
R.- Mais bien entendu !
Q.- Alors pourquoi y a-t-il toute cette mousse, là, depuis quelques jours ?
R.- Vous savez... Ca, c'est une tradition de la Ve République de scruter au microscope les relations entre le président de la République et le Premier ministre. Alors, le moindre mot, la moindre grimace devient un drame absolu dans le fonctionnement des Institutions.
Q.- Donc, aucun problème ?
R.- Il n'y a pas de problème, non bien sûr. Il y a une vraie convergence. D'ailleurs, l'affaire des régimes spéciaux...
Q.- C'est marrant ! Heureusement que vous êtes venu, ce matin, parce qu'on pensait qu'il y avait un problème entre eux.
R.-... Mais écoutez, il faut bien que la presse vive quand même !
Q.- C'est une bonne explication. 13 septembre, c'est le jour où D. de Villepin sera devant les juges de l'affaire Clearstream...
R.- C'est-à-dire demain.
Q.- C'est-à-dire aujourd'hui.
R.- Oui, aujourd'hui, pardon !
Q.- Et il reproche la privatisation de cette "affaire", de ce dossier Clearstream par N. Sarkozy...
R.- Ecoutez, c'est un homme aux prises avec la justice. Il se défend. Je le comprends très bien et d'ailleurs, c'est son droit et c'est souhaitable qu'il puisse se défendre. Mais peut-être son système de défense n'est pas le meilleur parce que je fais observer que ses difficultés viennent du général Rondot, des déclarations du général Rondot et des déclarations de Monsieur Gergorin qui ne sont pas réputés être des proches de N. Sarkozy ; et je rappelle qu'il a été poursuivi avant que N. Sarkozy ne soit élu. Mais si D. de Villepin veut dire que la justice est pour tout le monde sauf pour le président de la République, que le président de la République n'a pas le droit d'être partie civile dans un dossier parce que...
Q.- Parce qu'il est président de la République et parce qu'il est président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Q.- Il était victime, avant ; il était partie civile, avant ; et il a le droit de se tenir informé. Et peut-être finalement, D. de Villepin ne fait pas confiance aux juges. C'est curieux pour quelqu'un qui a exercé d'aussi fortes responsabilités de penser que la justice n'était pas indépendante. A-t-il des raisons de penser cela ?
Q.- N. Sarkozy peut rester partie civile dans ce dossier, même s'il est devenu entre temps président de la République ?
R.- C'est un citoyen comme un autre.
Q.- Pas tout à fait quand même !
R.- Et si vous pouvez établir qu'il a donné des instructions dans son affaire...
Q.- Mais ce n'est pas tout à fait un citoyen comme un autre.
R.- Comment ?
Q.- Ce n'est pas tout à fait un citoyen comme un autre, N. Sarkozy !
R.- Au regard de la justice, oui.
Q.- Ce n'est un citoyen singulier, tout de même...
Q.- Nous sommes tous égaux devant la justice, je l'espère.
Q.- Ca fait du bien de rappeler des principes comme çà.
R.- Oui, c'est un principe. Et justement, il ne faut pas qu'il soit atteint dans la personne la plus symbolique de notre pays.
Q.- Si on dit la vérité aux Français, on leur dit que : la croissance sera toujours à peu près à 2,5% ou on convient que l'OCDE, les experts de la Commission européenne ont raison de tirer le signal d'alarme ?
R.- Bien sûr qu'il y a une incertitude... Si on leur dit la vérité, on leur dit qu'il y a une incertitude sur la croissance et qu'il y a une conjoncture internationale qui n'est pas porteuse. Ca, c'est le moins qu'on puisse dire et que la crise boursière américaine qui s'étend à l'Europe, c'est une vraie difficulté pour le Gouvernement. Mais en même temps, si on est honnête, on ne peut pas non plus accuser le Gouvernement de ces difficultés. On peut même dire d'ailleurs que, par exemple sur la gestion de la monnaie, le président de la République a plutôt été prémonitoire parce que : qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ? On voit que quand même l'euro a encore grimpé et que c'est une vraie difficulté dans la crise actuelle pour l'Europe, pour les pays de l'euro, et que la politique qui a consisté quand même pour la Banque Centrale à augmenter constamment les taux d'intérêt, et donc à valoriser l'euro, se trouve aujourd'hui devoir être contredite puisque si on veut juguler la crise, il faut que la Banque fédérale américaine et la Banque centrale européenne agissent de manière coordonnée. La Banque Fédérale américaine baisse les taux d'intérêt. Je pense que donc la politique qui a consisté à augmenter les taux d'intérêt en Europe va être démentie dorénavant.
Q.- S'il y a une incertitude sur la croissance, P. Devedjian, un plan de rigueur n'est pas impossible à imaginer avant la fin de l'année ?
R.- Moi je pense que ce dont nous avons besoin, c'est au contraire de mesures de relance de la croissance.
Q.- On est relancé, là ?
R.- Et par exemple, tout le débat sur la compétitivité...
Q.- Le choc fiscal, c'était la balance.
R.- Oui, la question du pouvoir d'achat demeure devant nous. Par exemple...
Q.- Il faut encore distribuer de l'argent aux consommateurs alors ?
R.- Non mais, par exemple, quand une entreprise distribue 2 euros de salaire, le salarié ne reçoit qu'un seul euro. C'est-à-dire la moitié de ce que coûte le travail. C'est pas normal !
Q.- Ca, c'est la "TVA sociale" !
R.- C'est pas seulement la "TVA sociale". C'est aussi la "TVA sociale".
Q.- Qui doit présider la prochaine commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières bulgares ? Un député UMP ou un député socialiste ?
R.- L'Assemblée en décidera.
Q.- On dit qu'il y a un débat au sein de l'UMP ?
R.- Ce n'est pas un sujet...
Q.-... pour ne pas donner la préférence aux socialistes.
R.- D'ailleurs, moi je trouve très bien que des commissions d'enquête soient présidées par l'opposition.
Q.- Donc, dans cette affaire, ça ne vous choquerait pas et ça ne vous gênerait pas ?
R.- Ah, ça ne me gênerait pas que ce soit un parlementaire de l'opposition. C'est d'ailleurs l'opposition - et on peut le comprendre - qui a réclamé les pouvoirs d'enquête, eh bien pourquoi pas !
Q.- Et on ne peut pas entendre, vous le confirmez, un émissaire personnel du président de la République devant une commission d'enquête de cette nature ?
R.- Il faudra se mettre au clair, un jour, sur les institutions. On ne peut pas entendre le président de la République. C'est la Constitution. Donc, il ne faut pas essayer de contourner cette disposition en entendant sa famille.
Q.- B. Laporte a fait lire aux joueurs de rugby, vendredi, juste avant le match d'ouverture de la Coupe du monde la Lettre de G. Môquet. C'est devenu un document officiel de la République, la Lettre de G. Môquet ?
R.- B. Laporte n'agit pas sur les instructions de la République. Il a trouvé çà pour motiver ses troupes. Je ne sais pas si ça donne beaucoup le moral avant le match...
Q.- Le résultat !
R.- Mais enfin, je ne pense pas que ce soit ça qui nous ait fait perdre !
Q.- Vous l'avez fait lire, vous, aux conseillers généraux des Hauts-de- Seine la Lettre de G. Môquet ?
R.- Ils l'ont tous lue, ils la connaissent.
Q.- Par coeur, ils la récitent le matin ?
R.- D'abord, c'est une très belle lettre. Il ne faut pas en rire quand même ! C'est une belle lettre...
Q.- C'est le statut du document qui est intéressant, parce qu'on le lit maintenant dans toutes les instances officielles. C'était ça ma question ?
R.- C'est une lettre, quand même, qu'on ne peut pas lire sans émotion et qui est plutôt démonstrative de la grandeur de la jeunesse française dans des circonstances tragiques.
Q.- P. Devedjian, invité de RTL, secrétaire général - délégué - de l'UMP.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 13 septembre 2007
R.- Oui, elle me convient. Elle ne méprise pas la nécessaire concertation, le nécessaire dialogue social mais elle veut dire que le Gouvernement connaît son projet, sait où il veut aller et sait comment il veut aller.
Q.- Et qu'est-ce qui reste à négocier si le but...
R.- J'espère d'ailleurs que les partenaires sociaux eux-mêmes sont prêts.
Q.- Qu'est-ce qui reste à négocier si le but est déjà connu, P. Devedjian ?
R.- Toute la manière de le faire. Le but c'est très simple : c'est la justice, c'est-à-dire c'est l'égalité. Les régimes spéciaux se justifiaient par la pénibilité, par le caractère très dur de certaines professions. C'était vrai, il y a 50 ans ; ça a évolué avec les technologies aujourd'hui. Et donc, s'il doit y avoir des différences dans les régimes de retraite, ils doivent tenir compte de la réalité actuelle de la pénibilité.
Q.- Donc, vous annoncez la fin des régimes spéciaux, P. Devedjian ?
R.- Nous voulons rétablir la justice dans les retraites. Il faut savoir quand même que ces régimes spéciaux sont financés par tous les autres contribuables.
Q.- Donc, c'est la fin des régimes spéciaux ?
R.- Vous savez, il y a 358 régimes de retraite.
Q.- Ah, vous ne pouvez pas le dire... Ah ben tiens ! H. Emmanuelli qui était là avant vous, hier, il disait 128, tiens !
R.- Il y en a 358 régimes différents d'après la Cour des Comptes.
Q.- Vous ne pouvez pas dire : fin des régimes spéciaux. Vous ne pouvez pas le dire, çà ?
R.- Ce serait très prétentieux. Et en plus, je ne le dis pas parce qu'il faudra tenir compte de la pénibilité actuelle.
Q.- A quelle date, on arrête les régimes spéciaux ?
R.- C'est çà la négociation.
Q.- Avant la fin de l'année ?
R.- Je crois que c'est avant la fin de l'année, il faut engager le débat. Mais le président de la République...
Q.- Engager les débats avant la fin de l'année ?
R.- Le débat, il est d'ailleurs déjà engagé.
Q.- Et le conclure ?
R.- Les partenaires sociaux, on les entend déjà. Mais entre le gouvernement... Le calendrier qui a été fixé, c'est l'année 2008.
Q.- Donc, le conclure dans le courant de l'année 2008.
R.- Ah, il faudrait !
Q.- D'accord, ça c'est votre calendrier, P. Devedjian. Où est la différence entre N. Sarkozy et F. Fillon sur ce dossier ?
R.- Il n'y en a pas. Il y a des gens qui cherchent avec un microscope à les opposer mais il n'y en a pas.
Q.- Tout va bien entre eux ?
R.- Mais bien entendu !
Q.- Alors pourquoi y a-t-il toute cette mousse, là, depuis quelques jours ?
R.- Vous savez... Ca, c'est une tradition de la Ve République de scruter au microscope les relations entre le président de la République et le Premier ministre. Alors, le moindre mot, la moindre grimace devient un drame absolu dans le fonctionnement des Institutions.
Q.- Donc, aucun problème ?
R.- Il n'y a pas de problème, non bien sûr. Il y a une vraie convergence. D'ailleurs, l'affaire des régimes spéciaux...
Q.- C'est marrant ! Heureusement que vous êtes venu, ce matin, parce qu'on pensait qu'il y avait un problème entre eux.
R.-... Mais écoutez, il faut bien que la presse vive quand même !
Q.- C'est une bonne explication. 13 septembre, c'est le jour où D. de Villepin sera devant les juges de l'affaire Clearstream...
R.- C'est-à-dire demain.
Q.- C'est-à-dire aujourd'hui.
R.- Oui, aujourd'hui, pardon !
Q.- Et il reproche la privatisation de cette "affaire", de ce dossier Clearstream par N. Sarkozy...
R.- Ecoutez, c'est un homme aux prises avec la justice. Il se défend. Je le comprends très bien et d'ailleurs, c'est son droit et c'est souhaitable qu'il puisse se défendre. Mais peut-être son système de défense n'est pas le meilleur parce que je fais observer que ses difficultés viennent du général Rondot, des déclarations du général Rondot et des déclarations de Monsieur Gergorin qui ne sont pas réputés être des proches de N. Sarkozy ; et je rappelle qu'il a été poursuivi avant que N. Sarkozy ne soit élu. Mais si D. de Villepin veut dire que la justice est pour tout le monde sauf pour le président de la République, que le président de la République n'a pas le droit d'être partie civile dans un dossier parce que...
Q.- Parce qu'il est président de la République et parce qu'il est président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Q.- Il était victime, avant ; il était partie civile, avant ; et il a le droit de se tenir informé. Et peut-être finalement, D. de Villepin ne fait pas confiance aux juges. C'est curieux pour quelqu'un qui a exercé d'aussi fortes responsabilités de penser que la justice n'était pas indépendante. A-t-il des raisons de penser cela ?
Q.- N. Sarkozy peut rester partie civile dans ce dossier, même s'il est devenu entre temps président de la République ?
R.- C'est un citoyen comme un autre.
Q.- Pas tout à fait quand même !
R.- Et si vous pouvez établir qu'il a donné des instructions dans son affaire...
Q.- Mais ce n'est pas tout à fait un citoyen comme un autre.
R.- Comment ?
Q.- Ce n'est pas tout à fait un citoyen comme un autre, N. Sarkozy !
R.- Au regard de la justice, oui.
Q.- Ce n'est un citoyen singulier, tout de même...
Q.- Nous sommes tous égaux devant la justice, je l'espère.
Q.- Ca fait du bien de rappeler des principes comme çà.
R.- Oui, c'est un principe. Et justement, il ne faut pas qu'il soit atteint dans la personne la plus symbolique de notre pays.
Q.- Si on dit la vérité aux Français, on leur dit que : la croissance sera toujours à peu près à 2,5% ou on convient que l'OCDE, les experts de la Commission européenne ont raison de tirer le signal d'alarme ?
R.- Bien sûr qu'il y a une incertitude... Si on leur dit la vérité, on leur dit qu'il y a une incertitude sur la croissance et qu'il y a une conjoncture internationale qui n'est pas porteuse. Ca, c'est le moins qu'on puisse dire et que la crise boursière américaine qui s'étend à l'Europe, c'est une vraie difficulté pour le Gouvernement. Mais en même temps, si on est honnête, on ne peut pas non plus accuser le Gouvernement de ces difficultés. On peut même dire d'ailleurs que, par exemple sur la gestion de la monnaie, le président de la République a plutôt été prémonitoire parce que : qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ? On voit que quand même l'euro a encore grimpé et que c'est une vraie difficulté dans la crise actuelle pour l'Europe, pour les pays de l'euro, et que la politique qui a consisté quand même pour la Banque Centrale à augmenter constamment les taux d'intérêt, et donc à valoriser l'euro, se trouve aujourd'hui devoir être contredite puisque si on veut juguler la crise, il faut que la Banque fédérale américaine et la Banque centrale européenne agissent de manière coordonnée. La Banque Fédérale américaine baisse les taux d'intérêt. Je pense que donc la politique qui a consisté à augmenter les taux d'intérêt en Europe va être démentie dorénavant.
Q.- S'il y a une incertitude sur la croissance, P. Devedjian, un plan de rigueur n'est pas impossible à imaginer avant la fin de l'année ?
R.- Moi je pense que ce dont nous avons besoin, c'est au contraire de mesures de relance de la croissance.
Q.- On est relancé, là ?
R.- Et par exemple, tout le débat sur la compétitivité...
Q.- Le choc fiscal, c'était la balance.
R.- Oui, la question du pouvoir d'achat demeure devant nous. Par exemple...
Q.- Il faut encore distribuer de l'argent aux consommateurs alors ?
R.- Non mais, par exemple, quand une entreprise distribue 2 euros de salaire, le salarié ne reçoit qu'un seul euro. C'est-à-dire la moitié de ce que coûte le travail. C'est pas normal !
Q.- Ca, c'est la "TVA sociale" !
R.- C'est pas seulement la "TVA sociale". C'est aussi la "TVA sociale".
Q.- Qui doit présider la prochaine commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières bulgares ? Un député UMP ou un député socialiste ?
R.- L'Assemblée en décidera.
Q.- On dit qu'il y a un débat au sein de l'UMP ?
R.- Ce n'est pas un sujet...
Q.-... pour ne pas donner la préférence aux socialistes.
R.- D'ailleurs, moi je trouve très bien que des commissions d'enquête soient présidées par l'opposition.
Q.- Donc, dans cette affaire, ça ne vous choquerait pas et ça ne vous gênerait pas ?
R.- Ah, ça ne me gênerait pas que ce soit un parlementaire de l'opposition. C'est d'ailleurs l'opposition - et on peut le comprendre - qui a réclamé les pouvoirs d'enquête, eh bien pourquoi pas !
Q.- Et on ne peut pas entendre, vous le confirmez, un émissaire personnel du président de la République devant une commission d'enquête de cette nature ?
R.- Il faudra se mettre au clair, un jour, sur les institutions. On ne peut pas entendre le président de la République. C'est la Constitution. Donc, il ne faut pas essayer de contourner cette disposition en entendant sa famille.
Q.- B. Laporte a fait lire aux joueurs de rugby, vendredi, juste avant le match d'ouverture de la Coupe du monde la Lettre de G. Môquet. C'est devenu un document officiel de la République, la Lettre de G. Môquet ?
R.- B. Laporte n'agit pas sur les instructions de la République. Il a trouvé çà pour motiver ses troupes. Je ne sais pas si ça donne beaucoup le moral avant le match...
Q.- Le résultat !
R.- Mais enfin, je ne pense pas que ce soit ça qui nous ait fait perdre !
Q.- Vous l'avez fait lire, vous, aux conseillers généraux des Hauts-de- Seine la Lettre de G. Môquet ?
R.- Ils l'ont tous lue, ils la connaissent.
Q.- Par coeur, ils la récitent le matin ?
R.- D'abord, c'est une très belle lettre. Il ne faut pas en rire quand même ! C'est une belle lettre...
Q.- C'est le statut du document qui est intéressant, parce qu'on le lit maintenant dans toutes les instances officielles. C'était ça ma question ?
R.- C'est une lettre, quand même, qu'on ne peut pas lire sans émotion et qui est plutôt démonstrative de la grandeur de la jeunesse française dans des circonstances tragiques.
Q.- P. Devedjian, invité de RTL, secrétaire général - délégué - de l'UMP.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 13 septembre 2007