Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Depuis longtemps, dans le débat public, l'échec des processus d'intégration des jeunes des cités est présenté comme une donnée d'évidence... Cette évidence, Mesdames, Messieurs, elle est bien sûr questionnable.
C'est quand tout nous parle d'échec, de résignation, de « territoires perdus de la République », qu'il faut de retrouver les justes raisons d'espérer. Et pour ma part, j'en suis convaincue : des raisons d'espérer, il y en a beaucoup !
Je ne vous ferais pas de long discours sur l'image des banlieues. Chacun de vous connaît les stéréotypes qui lui sont attachés. Dans la dramaturgie médiatique, les quartiers sensibles, ce sont les voitures qui flambent. C'est le lieu de la relégation et des alchimies dangereuses. Bien sûr, ces aspects existent mais, pourquoi ce grand silence sur les innombrables personnes qui s'intègrent « à bas bruit » ?
Aujourd'hui, je voudrais vous faire part de mon optimisme.
Je tiens pour une évidence qu'il y a une percée des enfants des cités dans l'élite de la société française de demain, une élite brillante et une classe moyenne dont notre pays à toutes les raisons de s'enorgueillir. Les lauréats aujourd'hui en sont un vivant exemple.
Je tiens à vous dire à quel point je suis fière de vous.
Vous nous êtes précieux car vous offrez à nos quartiers leurs lettres de noblesse. Et ils les méritent, Ô combien ! Car les Banlieues, ce sont aussi des lieux d'avenir et d'innovation . Il s'y invente chaque jour des idées. Il s'y créé sans cesse de nouvelles entreprises. Rien d'étonnant à cela d'ailleurs car ces territoires ont pour eux leur jeunesse, c'est à dire l'énergie, l'enthousiasme et l'imagination.
Alors certes, à court terme, la situation d'un petit groupe de fauteurs de trouble peut paraître décourageante. Mais, à long terme, je joue toute cette jeunesse « gagnante » à 1000 contre un. Je nous invite à l'espoir, y compris en ce qui concerne la minorité turbulente qui, en dépit des soubresauts de la société française, à fait preuve de capacités d'adaptation étonnantes. Elle s'est mieux qu'aucune autre mise à l'heure des nouvelles technologies. Elle a imposé ses codes vestimentaires mais aussi ses courants musicaux à l'ensemble des ses contemporains ! Nos quartiers fragiles recèlent d'une énergie qui bien employée peut faire demain des merveilles. En tout cas, c'est le moins que l'on puisse dire, elle n'a pas dit son dernier mot.
Aujourd'hui, nous honorons des jeunes pleins d'avenir. Mais il y a encore d'immenses talents, en réserve de la République. Nous n'avons pas le droit de les laisser se gâcher. C'est ce qui va nous conduire dans les prochains mois à mener une politique très volontariste de compensation des inégalités. C'est l'objet du Plan « Respect-Egalité des Chances » qui fait actuellement l'objet de rencontres territoriales un peu partout à travers la France. Il est anormal qu'autant de jeunes qui veulent mettre leur intelligence et leur énergie au service de notre pays, soient privés de le faire parce que nous n'avons pas su les former ou les employer.
Talents des cités est une initiative dont la particularité est d'associer des personnes aussi dissemblables que possibles en vue de conduire à bien des projets locaux, matériellement limités, mais d'une forte charge symbolique. Au bout du compte, le résultat est de faire se rencontrer des jeunes issus des quartiers fragiles, sélectionnés en raison de leurs qualités et la « fine fleur » des entreprises et des institutions françaises. L'objectif, au delà, de la création d'entreprises, au-delà de la récompense d'initiatives remarquables, c'est donc la relation étroite. Talents des cités privilégie l'entraide contre l'aide, l'échange, la caution, le parrainage et le tutorat contre l'assistance. Les Lauréats bénéficient chaque année d'un réseau « hors pair » : celui de nos partenaires.
Je crois aux vertus de la rencontre.
La ville devrait être justement, en toutes circonstances, un lieu de rencontre, de circulation et d'échange. Si elle est constituée d'une addition de quartiers, avec leur identité et leur population propres, notre travail est de faire en sorte qu'aucun d'entre eux ne se transforme en prison du quotidien, en ghetto. Ministre de la ville, je veux instaurer la communication entre tous les quartiers d'une même cité pour que chacun où qu'il demeure puisse aller vers l'autre et que les différences soient vécues comme des richesses et non comme d'infranchissables frontières.
Il est urgent par exemple de permettre aux enfants, où qu'ils habitent de se fréquenter, de grandir ensemble, afin d'apprendre à se connaître plutôt qu'à se faire peur.
Pour relever le défi de la cohésion sociale nous devons réintégrer les quartiers fragiles dans le tissu urbain. C'est une condition indépassable. C'est la tâche à laquelle je m'emploie.
Je veux pour finir encore féliciter nos lauréats. Merci à chacun d'entre vous de faire découvrir à tous les Français les aspects cachés de la réalité de nos quartiers, de ces bouts de ville, de cette France qui en affolent certains et que d'autres ignorent, oublient ou caricaturent. N'en doutez pas, nous sommes beaucoup à avoir compris que nos quartiers « dits » aujourd'hui « fragiles » sont l'un des terreaux de la France de demain et que de leur succès dépend l'avenir du pays tout entier.
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 24 octobre 2007
Depuis longtemps, dans le débat public, l'échec des processus d'intégration des jeunes des cités est présenté comme une donnée d'évidence... Cette évidence, Mesdames, Messieurs, elle est bien sûr questionnable.
C'est quand tout nous parle d'échec, de résignation, de « territoires perdus de la République », qu'il faut de retrouver les justes raisons d'espérer. Et pour ma part, j'en suis convaincue : des raisons d'espérer, il y en a beaucoup !
Je ne vous ferais pas de long discours sur l'image des banlieues. Chacun de vous connaît les stéréotypes qui lui sont attachés. Dans la dramaturgie médiatique, les quartiers sensibles, ce sont les voitures qui flambent. C'est le lieu de la relégation et des alchimies dangereuses. Bien sûr, ces aspects existent mais, pourquoi ce grand silence sur les innombrables personnes qui s'intègrent « à bas bruit » ?
Aujourd'hui, je voudrais vous faire part de mon optimisme.
Je tiens pour une évidence qu'il y a une percée des enfants des cités dans l'élite de la société française de demain, une élite brillante et une classe moyenne dont notre pays à toutes les raisons de s'enorgueillir. Les lauréats aujourd'hui en sont un vivant exemple.
Je tiens à vous dire à quel point je suis fière de vous.
Vous nous êtes précieux car vous offrez à nos quartiers leurs lettres de noblesse. Et ils les méritent, Ô combien ! Car les Banlieues, ce sont aussi des lieux d'avenir et d'innovation . Il s'y invente chaque jour des idées. Il s'y créé sans cesse de nouvelles entreprises. Rien d'étonnant à cela d'ailleurs car ces territoires ont pour eux leur jeunesse, c'est à dire l'énergie, l'enthousiasme et l'imagination.
Alors certes, à court terme, la situation d'un petit groupe de fauteurs de trouble peut paraître décourageante. Mais, à long terme, je joue toute cette jeunesse « gagnante » à 1000 contre un. Je nous invite à l'espoir, y compris en ce qui concerne la minorité turbulente qui, en dépit des soubresauts de la société française, à fait preuve de capacités d'adaptation étonnantes. Elle s'est mieux qu'aucune autre mise à l'heure des nouvelles technologies. Elle a imposé ses codes vestimentaires mais aussi ses courants musicaux à l'ensemble des ses contemporains ! Nos quartiers fragiles recèlent d'une énergie qui bien employée peut faire demain des merveilles. En tout cas, c'est le moins que l'on puisse dire, elle n'a pas dit son dernier mot.
Aujourd'hui, nous honorons des jeunes pleins d'avenir. Mais il y a encore d'immenses talents, en réserve de la République. Nous n'avons pas le droit de les laisser se gâcher. C'est ce qui va nous conduire dans les prochains mois à mener une politique très volontariste de compensation des inégalités. C'est l'objet du Plan « Respect-Egalité des Chances » qui fait actuellement l'objet de rencontres territoriales un peu partout à travers la France. Il est anormal qu'autant de jeunes qui veulent mettre leur intelligence et leur énergie au service de notre pays, soient privés de le faire parce que nous n'avons pas su les former ou les employer.
Talents des cités est une initiative dont la particularité est d'associer des personnes aussi dissemblables que possibles en vue de conduire à bien des projets locaux, matériellement limités, mais d'une forte charge symbolique. Au bout du compte, le résultat est de faire se rencontrer des jeunes issus des quartiers fragiles, sélectionnés en raison de leurs qualités et la « fine fleur » des entreprises et des institutions françaises. L'objectif, au delà, de la création d'entreprises, au-delà de la récompense d'initiatives remarquables, c'est donc la relation étroite. Talents des cités privilégie l'entraide contre l'aide, l'échange, la caution, le parrainage et le tutorat contre l'assistance. Les Lauréats bénéficient chaque année d'un réseau « hors pair » : celui de nos partenaires.
Je crois aux vertus de la rencontre.
La ville devrait être justement, en toutes circonstances, un lieu de rencontre, de circulation et d'échange. Si elle est constituée d'une addition de quartiers, avec leur identité et leur population propres, notre travail est de faire en sorte qu'aucun d'entre eux ne se transforme en prison du quotidien, en ghetto. Ministre de la ville, je veux instaurer la communication entre tous les quartiers d'une même cité pour que chacun où qu'il demeure puisse aller vers l'autre et que les différences soient vécues comme des richesses et non comme d'infranchissables frontières.
Il est urgent par exemple de permettre aux enfants, où qu'ils habitent de se fréquenter, de grandir ensemble, afin d'apprendre à se connaître plutôt qu'à se faire peur.
Pour relever le défi de la cohésion sociale nous devons réintégrer les quartiers fragiles dans le tissu urbain. C'est une condition indépassable. C'est la tâche à laquelle je m'emploie.
Je veux pour finir encore féliciter nos lauréats. Merci à chacun d'entre vous de faire découvrir à tous les Français les aspects cachés de la réalité de nos quartiers, de ces bouts de ville, de cette France qui en affolent certains et que d'autres ignorent, oublient ou caricaturent. N'en doutez pas, nous sommes beaucoup à avoir compris que nos quartiers « dits » aujourd'hui « fragiles » sont l'un des terreaux de la France de demain et que de leur succès dépend l'avenir du pays tout entier.
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 24 octobre 2007