Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, sur les enjeux de la conférence tripartite consacrée à l'emploi et au pouvoir d'achat, notamment les méthodes préconisées pour réduire le chômage et répartir les gains de la croissance, Paris le 23 octobre 2007.

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Circonstance : Conférence sur l'emploi et le pouvoir d'achat au Centre de conférences-Bercy à Paris le 23 octobre 2007

Texte intégral

Messieurs les Ministres,
Monsieur le Haut-Commissaire,
Mesdames et Messieurs les Présidents, Secrétaires généraux, nationaux et confédéraux
Mesdames et Messieurs,

Je suis heureuse de vous accueillir pour cette conférence tripartite consacrée à l'emploi et au pouvoir d'achat. Des trois conférences sociales annoncées par le Président de la République dès sa prise de fonction, c'est la seule qui se tienne dans les murs austères du Ministère de l'économie, des finances et de l'emploi, et non dans la salle des accords de l'hôtel du Châtelet dont vous êtes plus familiers.
C'est aussi la seule qui réunisse autant de membres du Gouvernement, pas moins de 4 ministres !
Quoi qu'il en soit, par delà la symbolique des lieux ou de la composition du tour de table demeure un même impératif : déterminer ensemble, dans les champs de responsabilité partagés qui sont les nôtres, les voies et moyens des réformes structurelles dont notre pays a besoin s'il veut renouer avec une croissance dynamique et le plein emploi.
Cette conférence, j'ai tenu à ce que nous puissions la préparer minutieusement pour en définir ensemble les thèmes et la méthode de travail conformément à l'esprit de la loi du 31 janvier 2007 sur la modernisation du dialogue social.
A l'issue de ces travaux préliminaires, il a été décidé, d'un commun accord, de privilégier la problématique des liens entre emploi, situation du marché du travail et revenus - ce sera l'objet de cette première séance plénière.
Plusieurs organisations ont souhaité par ailleurs qu'un traitement spécifique puisse être réservé à la problématique du pouvoir d'achat des ménages des ménages et des pratiques de consommation. Ce sera l'objet de la séance que présidera Luc Chatel cet après-midi.

Quels sont les enjeux de cette conférence ? J'en vois deux principaux.
D'abord dresser un constat d'ensemble, le plus précis et objectif possible, sur la situation qui est celle de notre pays en matière d'emploi, de salaires et de revenus. Pour cela, les différents travaux et études rassemblées par les services de nos ministères en vue de cette conférence et qui vont vous être présentés dans quelques minutes, seront d'une aide précieuse et je souhaite d'ailleurs en remercier les auteurs, pour certains présents dans cette salle.
Ensuite définir une feuille de route, un agenda de réformes qui nous permette, Etat et partenaires sociaux, chacun dans son domaine de compétence et dans ses responsabilités, de progresser dans les mois à venir.
Faut-il le rappeler, en matière d'emploi et de marché du travail, ce Gouvernement s'est donné un double objectif d'ici la fin du quinquennat. Le premier, c'est de revenir à un taux de chômage proche de 5 %. Le deuxième objectif, plus fondamental encore à mes yeux, c'est de faire partager à tous les gains d'une croissance dynamique, et cela n'est possible que si nous trouvons les moyens d'élever notre taux d'emploi de 63 % à 70 %, ce qui passe par un effort prioritaire en direction des personnes qui restent aujourd'hui aux marges du marché du travail, en situation de précarité ou d'exclusion.
Ma conviction, en ouvrant cette journée, est que nous ne pourrons pas atteindre ces objectifs en dissociant l'évolution des gains du travail des conditions économiques d'ensemble, de la même manière que nous n'y parviendrons pas en dissociant le retour à l'emploi ou l'augmentation du temps de travail de la question des gains du travail.

Les objectifs étant rappelés, comment se dérouleront nos travaux tout au long de la journée ?
Tout d'abord, deux interventions sont destinées à donner un cadrage d'ensemble :

  • celle de Philippe Bouyoux, Directeur des politiques économiques, tout d'abord, sur l'évolution des revenus salariés et les grands équilibres du marché du travail dans notre pays ;
  • celle de Gilles Briatta ensuite, Secrétaire général des affaires économiques, à qui incombe la tâche d'apporter un éclairage européen à nos réflexions, à partir de la grille d'analyse de la stratégie de Lisbonne qui entre dans sa dernière étape. Pour concevoir une politique d'ensemble en matière de croissance et de promotion de l'emploi, mieux vaut chercher à les mettre en cohérence eu plan européen, regarder ce qui a bien fonctionné chez nos voisin, et bâtir sur cette expérience partagée une stratégie qu'il est possible de s'approprier.

Xavier Bertrand entrera ensuite dans le vif du sujet en évoquant les politiques salariales et leur dynamique, avant que Martin Hirsch ne revienne, à travers l'expérimentation du revenu de solidarité active permise par la loi du 21 oaût 2007, sur la précarité en emploi et les moyens de la réduire.
Ces interventions seront suivies d'un tour de table permettant à chaque organisation d'exprimer son point de vue J'espère que ces échanges permettront de dégager des orientations précises et de construire un calendrier d'action pour les mois qui viennent.
Après le déjeuner, j'ai souhaité, à l'écoute de vos préoccupations, qu'on laisse un espace important à la présentation et aux discussions sur la question du pouvoir d'achat des ménages.
Robert Rochefort, Directeur Général du CREDOC, présentera les travaux qu'il vient d'achever pour le CAE sur la mesure du pouvoir d'achat. Ses constats - qui portent notamment sur l'évolution des pratiques de consommation et les contraintes nouvelles des ménages, permettront ensuite à Luc Chatel d'exposer quels sont aujourd'hui les projets que porte ce ministère pour améliorer les conditions de concurrence et mieux protéger les consommateurs.
Je vais à présent céder la parole à Philippe Bouyoux.
Je vous remercie.

Source http://www.minefe.gouv.fr, le 24 octobre 2007