Texte intégral
Monsieur le Président,
Je me joins aux félicitations de ma collègue Christine Lagarde pour saluer les premiers mois de travail de M. Robert Zoellick, comme président de la Banque mondiale.
Nous serons à côté pour vous soutenir dans votre action de modernisation et de rénovation des instruments de la Banque mondiale.
Avant de parler du rôle de l'AID, je crois qu'il est important de souligner que le paysage de l'Aide publique au Développement n'a jamais été aussi complexe :
Les acteurs intervenant dans le domaine de l'Aide publique au Développement n'ont jamais été aussi nombreux. A côté des donateurs "classiques" (du Comité d'aide au développement de l'OCDE), il y a désormais des interventions croissantes des fondations, des ONG, du secteur privé... L'aide publique au Développement n'est plus unique : elle est plurielle.
Ce paysage doit aussi prendre en compte les donateurs émergents (Chine, Inde, Brésil ...). Ils sont bien sûr les bienvenus : notre intérêt, leur intérêt pour éviter les erreurs que nous avons faites, est bien qu'ils s'inscrivent dans nos textes de bonne conduite, comme la déclaration de Paris, qui mettent en avant la responsabilité première des pays partenaires. L'aide pour obtenir des résultats, doit être celle conçue, mise en oeuvre, évaluée par les pays partenaires.
Dans l'analyse que nous pouvons faire de l'évolution de l'aide, il ne faut pas oublier non plus que les situations des pays en voie de développement n'ont jamais été aussi inégales, ni les besoins aussi disparates d'un pays à l'autre, parfois à l'intérieur d'un même pays. Il est donc nécessaire de disposer d'instruments d'intervention aussi variés que possible pour faire face aux besoins spécifiques de tous les acteurs : dons bien sûr, mais aussi prêts plus ou moins concessionnels, fonds de garanties, mécanismes d'assurance-risque...
Il est enfin utile de relever aussi l'émergence, dans cette nouvelle architecture de l'aide des financements innovants (comme la taxe sur les billets d'avion qui a été mise en place en France et qui finance UNITAID). Nous croyons dans ces mécanismes parce qu'ils ont une importante vertu pédagogique d'explication de l'aide : ils permettent aussi d'orienter de nouveaux flux financiers vers l'aide. J'appelle tous ceux qui ne l'ont pas encore fait à nous rejoindre sur ce sujet.
A notre sens, dans ce système en pleine évolution, il est important que l'AID joue un rôle catalytique d'assembleur, et aide à trouver des solutions. La Banque doit pouvoir réaliser qu'elle ne peut être au centre de toutes les stratégies de développement de tous les pays : elle doit avoir en revanche la capacité d'offrir une boîte à outils utilisable pour répondre aux besoins des pays partenaires. L'AID doit être le lien d'innovation de l'Aide publique au Développement : là où on permet réellement de trouver les solutions aux problèmes (et non pas de créer de nouveaux problèmes). La Banque doit être au service des pays partenaires et des communautés des bailleurs de fonds pour aider à la mise en oeuvre d'une aide aussi adaptée et aussi efficace que possible dans toutes les situations (pays "fragiles", pays à revenus intermédiaires, pays émergents...).
Pour conclure, Monsieur le Président, je voudrais ici rappeler l'engagement de la France à soutenir la reconstitution dans les meilleures conditions de l'AID. Nous entendons être aux côtés de M. Zoellick pour faire de l'AID l'instrument le plus efficace au service de l'intérêt des pays africains.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 octobre 2007
Je me joins aux félicitations de ma collègue Christine Lagarde pour saluer les premiers mois de travail de M. Robert Zoellick, comme président de la Banque mondiale.
Nous serons à côté pour vous soutenir dans votre action de modernisation et de rénovation des instruments de la Banque mondiale.
Avant de parler du rôle de l'AID, je crois qu'il est important de souligner que le paysage de l'Aide publique au Développement n'a jamais été aussi complexe :
Les acteurs intervenant dans le domaine de l'Aide publique au Développement n'ont jamais été aussi nombreux. A côté des donateurs "classiques" (du Comité d'aide au développement de l'OCDE), il y a désormais des interventions croissantes des fondations, des ONG, du secteur privé... L'aide publique au Développement n'est plus unique : elle est plurielle.
Ce paysage doit aussi prendre en compte les donateurs émergents (Chine, Inde, Brésil ...). Ils sont bien sûr les bienvenus : notre intérêt, leur intérêt pour éviter les erreurs que nous avons faites, est bien qu'ils s'inscrivent dans nos textes de bonne conduite, comme la déclaration de Paris, qui mettent en avant la responsabilité première des pays partenaires. L'aide pour obtenir des résultats, doit être celle conçue, mise en oeuvre, évaluée par les pays partenaires.
Dans l'analyse que nous pouvons faire de l'évolution de l'aide, il ne faut pas oublier non plus que les situations des pays en voie de développement n'ont jamais été aussi inégales, ni les besoins aussi disparates d'un pays à l'autre, parfois à l'intérieur d'un même pays. Il est donc nécessaire de disposer d'instruments d'intervention aussi variés que possible pour faire face aux besoins spécifiques de tous les acteurs : dons bien sûr, mais aussi prêts plus ou moins concessionnels, fonds de garanties, mécanismes d'assurance-risque...
Il est enfin utile de relever aussi l'émergence, dans cette nouvelle architecture de l'aide des financements innovants (comme la taxe sur les billets d'avion qui a été mise en place en France et qui finance UNITAID). Nous croyons dans ces mécanismes parce qu'ils ont une importante vertu pédagogique d'explication de l'aide : ils permettent aussi d'orienter de nouveaux flux financiers vers l'aide. J'appelle tous ceux qui ne l'ont pas encore fait à nous rejoindre sur ce sujet.
A notre sens, dans ce système en pleine évolution, il est important que l'AID joue un rôle catalytique d'assembleur, et aide à trouver des solutions. La Banque doit pouvoir réaliser qu'elle ne peut être au centre de toutes les stratégies de développement de tous les pays : elle doit avoir en revanche la capacité d'offrir une boîte à outils utilisable pour répondre aux besoins des pays partenaires. L'AID doit être le lien d'innovation de l'Aide publique au Développement : là où on permet réellement de trouver les solutions aux problèmes (et non pas de créer de nouveaux problèmes). La Banque doit être au service des pays partenaires et des communautés des bailleurs de fonds pour aider à la mise en oeuvre d'une aide aussi adaptée et aussi efficace que possible dans toutes les situations (pays "fragiles", pays à revenus intermédiaires, pays émergents...).
Pour conclure, Monsieur le Président, je voudrais ici rappeler l'engagement de la France à soutenir la reconstitution dans les meilleures conditions de l'AID. Nous entendons être aux côtés de M. Zoellick pour faire de l'AID l'instrument le plus efficace au service de l'intérêt des pays africains.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 octobre 2007