Texte intégral
Q- Vous êtes privé d'Ajaccio. Vous tenez la permanence à Paris...
R- Oh, pas tout seul, mais c'est aussi un travail à faire.
Q- Une question simple : combien ça coûte de décentraliser un Conseil des ministres à Ajaccio ?
R- Ah ça, je ne sais pas ! Le prix du kérosène - j'entendais tout à l'heure votre auditeur...
Q- Cela coûte cher, sérieusement ? Il y a 1.500 policiers pour assurer la sécurité, une corvette militaire dans le golfe d'Ajaccio...
R- On nous a déjà dit ça lorsque le Conseil des ministres était à Strasbourg, en Alsace, puisque, je le rappelle, c'est le deuxième Conseil décentralisé. Moi, je veux dire simplement qu'il y a des réalités. Le chef de l'Etat, les ministres doivent aller sur le terrain, doivent rencontrer les gens, doivent être en région. Parce que si on fait le parallèle et si on va à l'extrême, alors il ne faut plus bouger de son bureau. Ça, c'est sûr que si N. Sarkozy ne bouge pas de son bureau, si possible ne bouge même pas de la même aile du palais, si possible même pas du même couloir, il y aura moins de sécurité à mettre en place. Mais la vérité, c'est que le chef de l'Etat veut rencontrer les Français, veut rencontrer les collectivités. L'Assemblée de Corse souhaitait le voir. C'est son deuxième voyage depuis qu'il est Président, en Corse. Il y a des problèmes en Corse, tout le monde le sait. Pour les régler, il vaut mieux être sur place, il vaut mieux voir les gens, il vaut mieux les rencontrer plutôt que avoir seulement des mails ou des fax dans son bureau.
Q- Et combien ça coûte ? C'est une question poujadiste ou une question légitime ?
R- Tout est légitime dans ce pays. Mais sincèrement, combien ça rapporte ? Combien ça rapporte de faire en sorte que les Corses se sentent mieux dans la Nation française, se sentent plus écoutés, se sentent traités par le chef de l'Etat et par l'ensemble du Gouvernement ? Parce que quand on était en Alsace, on nous a déjà posé la question, et après coup, toute l'Alsace a dit "ils ont bien fait de venir, ils ont bien fait de traiter les dossiers, parce que c'est comme ça qu'on veut vivre : avec nos responsables".
Q- Argent toujours : vous avez écouté F.-O. Giesbert.. Y a-t-il un lien entre l'augmentation de salaire que s'octroie N. Sarkozy et son divorce ?
R- Alors je vais vous dire : c'est moi qui ai défendu hier, au Parlement, à la fois le budget de l'Elysée, et donc cette augmentation de salaire. Sur le budget de l'Elysée, où on a dit "il est triplé" ; non, il n'est pas triplé, c'est le même budget sauf qu'on est dans la transparence. Au lieu de dire "un tiers était payé par l'Elysée, deux tiers par tous les ministères,etc." on a dit "transparence", contrôle par la Cour des Comptes, on a tout rassemblé.
Q- Parce que J. Chirac, c'était douze ans dans l'opacité ?
R- Ce n'est pas une question d'opacité...
Q- Ben si !
R- ...Parce que F. Mitterrand était pareil, ils avaient un système qui faisait que les ministères mettaient à disposition...
Q- Un lien avec le divorce ?
R- Non, arrêtez ! On peut toujours faire joujou, mais ce n'est pas ça... La vérité, et d'ailleurs F.-O. Giesbert a cité tout à l'heure le député socialiste Dosière, qui a fait plusieurs ouvrages sur l'argent de l'Elysée, sur les salaires des présidents, et qu'il y avait un amendement, hier, pour augmenter considérablement le salaire du Président à hauteur de ce que nous avons fait. Pourquoi ? Parce que la vérité - alors merci monsieur Giesbert de rappeler que le Président gagnait beaucoup moins que moi, et pourtant je ne suis qu'un modeste secrétaire d'Etat, sympathique, certes, mais modeste...
Q- Sympathique, c'est vous qui le dites...
R- Il vaut mieux le faire, parce que si je comptais sur vous... Mais, toujours est-il que, très naturellement, franchement, dire que le salaire du chef de l'Etat c'est l'équivalent de celui du Premier ministre. Et je précise : jusqu'ici, qu'est-ce qui se passait ? C'est le chef de l'Etat lui-même seul - seul ! -, qui décidait de son salaire. Là, on dit - et c'est la réforme aussi - que c'est le Parlement qui fixe le salaire du chef de l'Etat. Si on décide de le bloquer, on le bloquera. Si on décide de le baisser, on le baissera, si on décide de l'augmenter, on l'augmentera. Ce n'est pas lui qui décide tout seul. Et sincèrement, il gagne moins que la Chancelière d'Allemagne, moins que le Premier ministre britannique et il est le chef de l'Etat français. Est-ce incohérent de dire que le chef de l'Etat français gagne autant que le Premier ministre français ? Franchement, c'est une fausse question.
Q- C'est dans la presse, ce matin : M. Kadhafi aurait proposé sa médiation dans le dossier des responsables humanitaires détenus au Tchad. Vous avez une information là-dessus ?
R- Non, je l'ai vu dans la presse, aussi. Je ne vois pas bien... Mais effectivement, nous savons que le président libyen a de bonnes relations avec le président tchadien, alors c'est peut-être pour ça qu'il souhaite...
Q- M. Kadhafi, qui viendra en décembre, ça a été confirmé, en visite d'Etat. C'est notre nouvel ami, M. Kadhafi, qui a fait torturer et laisser huit ans, les infirmières bulgares dans ces prisons et qui les a laissées torturer ?
R- J'entends bien. Mais permettez moi de vous dire : C'est N. Sarkozy, ce sont ses émissaires...
Q- C'est notre nouvel ami ?
R- Ce sont ses émissaires qui ont fait libérer les infirmière bulgares dont vous parlez. Parce que avant, tout le monde parlait des tortures, mais personne ne faisait rien. Lui, au moins, il a obtenu la libération des infirmières et c'est quand même le plus beau succès.
Q- Tout le monde lui en donne acte. C'est notre nouvel ami M. Kadhafi ?
R- Non, je crois que dans les relations internationales, dont je ne suis pas un spécialiste, il est normal et légitime de parler avec tous ceux qui comptent, avec tous ceux qui peuvent peser sur les dossiers et chacun le voit bien. La Libye, sur l'ensemble du bassin méditérranée, puisque nous voulons créer l'Union méditerranéenne, et sur l'ensemble du secteur africain, pèse et compte. Il est normal de parler.
Q- Cela va déranger beaucoup de conscience de voir que le tapis rouge sera déroulé, début décembre, pour le recevoir, vous le savez ?
R- Personnellement, je ne sais pas si ça va déranger beaucoup de consciences...
Q- Ça va déranger la vôtre ?
R- Attendez ! Le problème n'est pas de savoir si j'ai, en la matière, une conscience par rapport à un tapis rouge. Le problème c'est de savoir, est-ce que ça a un intérêt pour la France que M. Kadhafi vienne en France, discute des grands dossiers africains, discute des grands dossiers méditérranéens. Personne n'a oublié tout ce qui s'est passé, personne n'oublie l'histoire. L'histoire n'est pas une page blanche. On ne refait pas l'histoire de ce pays, ni l'histoire de la Méditérranée, jour à jour. Mais pour autant, est-ce que on peut fermer les yeux sur un vrai pouvoir, sur une vraie influence, sur une vraie détermination ?
Q- On dit que C. Sarkozy, dont vous êtes réputé être proche, souhaite aller témoigner devant la commission d'enquête qui, à partir de la semaine prochaine, va vérifier les conditions dans lesquelles les infirmières bulgares ont été libérées. Vous le confirmez ?
R- Non, je n'ai rien à confirmer ; d'abord parce que je n'en sais rien.
Q- Ce serait bien qu'elle vienne témoigner ?
R- Ce n'était pas mon option première, puisque je rappelle que j'ai également porté la création de cette commission d'enquête devant l'Assemblée, mais je crois qu'il y a une séparation logique, normale, entre le législatif et l'exécutif, et notamment l'Elysée. Et il faut respecter ces séparations. Pour autant, je crois qu'il y avait un geste volontaire fort de la part de l'Elysée en demandant à ce que C. Guéant aille témoigner. Maintenant, on verra de quoi est fait l'avenir. J'entends bien ce que dit monsieur Moscovici ; je ne suis pas convaincu que ça ait un sens, je suis même convaincu du contraire. Je crois qu'il faut aller à l'essentiel et que C. Guéant apportera l'essentiel.
Q- Vous n'excluez pas que C. Sarkozy puisse aller témoigner ?
R- Je n'exclus rien, parce que je n'en sais rien...
Q- C'est une bonne réponse.
R- C'est la seule.
Q- D'un mot : vous pouvez nous dire quand est-ce que le Gouvernement va présenter au Parlement le projet de révision constitutionnelle ? Juste la date...
R- Nous allons essayer d'avoir une première lecture à l'Assemblée nationale avant l'interruption qui est le 9 février. Donc à la fin du mois de janvier, une première lecture.
Q- R. Karoutchi, un sympathique secrétaire d'Etat, mal payé...
R- Pas assez payé, mais ça va quand même !
...Mais sympatique, était l'invité de RTL !Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 31 octobre 2007
R- Oh, pas tout seul, mais c'est aussi un travail à faire.
Q- Une question simple : combien ça coûte de décentraliser un Conseil des ministres à Ajaccio ?
R- Ah ça, je ne sais pas ! Le prix du kérosène - j'entendais tout à l'heure votre auditeur...
Q- Cela coûte cher, sérieusement ? Il y a 1.500 policiers pour assurer la sécurité, une corvette militaire dans le golfe d'Ajaccio...
R- On nous a déjà dit ça lorsque le Conseil des ministres était à Strasbourg, en Alsace, puisque, je le rappelle, c'est le deuxième Conseil décentralisé. Moi, je veux dire simplement qu'il y a des réalités. Le chef de l'Etat, les ministres doivent aller sur le terrain, doivent rencontrer les gens, doivent être en région. Parce que si on fait le parallèle et si on va à l'extrême, alors il ne faut plus bouger de son bureau. Ça, c'est sûr que si N. Sarkozy ne bouge pas de son bureau, si possible ne bouge même pas de la même aile du palais, si possible même pas du même couloir, il y aura moins de sécurité à mettre en place. Mais la vérité, c'est que le chef de l'Etat veut rencontrer les Français, veut rencontrer les collectivités. L'Assemblée de Corse souhaitait le voir. C'est son deuxième voyage depuis qu'il est Président, en Corse. Il y a des problèmes en Corse, tout le monde le sait. Pour les régler, il vaut mieux être sur place, il vaut mieux voir les gens, il vaut mieux les rencontrer plutôt que avoir seulement des mails ou des fax dans son bureau.
Q- Et combien ça coûte ? C'est une question poujadiste ou une question légitime ?
R- Tout est légitime dans ce pays. Mais sincèrement, combien ça rapporte ? Combien ça rapporte de faire en sorte que les Corses se sentent mieux dans la Nation française, se sentent plus écoutés, se sentent traités par le chef de l'Etat et par l'ensemble du Gouvernement ? Parce que quand on était en Alsace, on nous a déjà posé la question, et après coup, toute l'Alsace a dit "ils ont bien fait de venir, ils ont bien fait de traiter les dossiers, parce que c'est comme ça qu'on veut vivre : avec nos responsables".
Q- Argent toujours : vous avez écouté F.-O. Giesbert.. Y a-t-il un lien entre l'augmentation de salaire que s'octroie N. Sarkozy et son divorce ?
R- Alors je vais vous dire : c'est moi qui ai défendu hier, au Parlement, à la fois le budget de l'Elysée, et donc cette augmentation de salaire. Sur le budget de l'Elysée, où on a dit "il est triplé" ; non, il n'est pas triplé, c'est le même budget sauf qu'on est dans la transparence. Au lieu de dire "un tiers était payé par l'Elysée, deux tiers par tous les ministères,etc." on a dit "transparence", contrôle par la Cour des Comptes, on a tout rassemblé.
Q- Parce que J. Chirac, c'était douze ans dans l'opacité ?
R- Ce n'est pas une question d'opacité...
Q- Ben si !
R- ...Parce que F. Mitterrand était pareil, ils avaient un système qui faisait que les ministères mettaient à disposition...
Q- Un lien avec le divorce ?
R- Non, arrêtez ! On peut toujours faire joujou, mais ce n'est pas ça... La vérité, et d'ailleurs F.-O. Giesbert a cité tout à l'heure le député socialiste Dosière, qui a fait plusieurs ouvrages sur l'argent de l'Elysée, sur les salaires des présidents, et qu'il y avait un amendement, hier, pour augmenter considérablement le salaire du Président à hauteur de ce que nous avons fait. Pourquoi ? Parce que la vérité - alors merci monsieur Giesbert de rappeler que le Président gagnait beaucoup moins que moi, et pourtant je ne suis qu'un modeste secrétaire d'Etat, sympathique, certes, mais modeste...
Q- Sympathique, c'est vous qui le dites...
R- Il vaut mieux le faire, parce que si je comptais sur vous... Mais, toujours est-il que, très naturellement, franchement, dire que le salaire du chef de l'Etat c'est l'équivalent de celui du Premier ministre. Et je précise : jusqu'ici, qu'est-ce qui se passait ? C'est le chef de l'Etat lui-même seul - seul ! -, qui décidait de son salaire. Là, on dit - et c'est la réforme aussi - que c'est le Parlement qui fixe le salaire du chef de l'Etat. Si on décide de le bloquer, on le bloquera. Si on décide de le baisser, on le baissera, si on décide de l'augmenter, on l'augmentera. Ce n'est pas lui qui décide tout seul. Et sincèrement, il gagne moins que la Chancelière d'Allemagne, moins que le Premier ministre britannique et il est le chef de l'Etat français. Est-ce incohérent de dire que le chef de l'Etat français gagne autant que le Premier ministre français ? Franchement, c'est une fausse question.
Q- C'est dans la presse, ce matin : M. Kadhafi aurait proposé sa médiation dans le dossier des responsables humanitaires détenus au Tchad. Vous avez une information là-dessus ?
R- Non, je l'ai vu dans la presse, aussi. Je ne vois pas bien... Mais effectivement, nous savons que le président libyen a de bonnes relations avec le président tchadien, alors c'est peut-être pour ça qu'il souhaite...
Q- M. Kadhafi, qui viendra en décembre, ça a été confirmé, en visite d'Etat. C'est notre nouvel ami, M. Kadhafi, qui a fait torturer et laisser huit ans, les infirmières bulgares dans ces prisons et qui les a laissées torturer ?
R- J'entends bien. Mais permettez moi de vous dire : C'est N. Sarkozy, ce sont ses émissaires...
Q- C'est notre nouvel ami ?
R- Ce sont ses émissaires qui ont fait libérer les infirmière bulgares dont vous parlez. Parce que avant, tout le monde parlait des tortures, mais personne ne faisait rien. Lui, au moins, il a obtenu la libération des infirmières et c'est quand même le plus beau succès.
Q- Tout le monde lui en donne acte. C'est notre nouvel ami M. Kadhafi ?
R- Non, je crois que dans les relations internationales, dont je ne suis pas un spécialiste, il est normal et légitime de parler avec tous ceux qui comptent, avec tous ceux qui peuvent peser sur les dossiers et chacun le voit bien. La Libye, sur l'ensemble du bassin méditérranée, puisque nous voulons créer l'Union méditerranéenne, et sur l'ensemble du secteur africain, pèse et compte. Il est normal de parler.
Q- Cela va déranger beaucoup de conscience de voir que le tapis rouge sera déroulé, début décembre, pour le recevoir, vous le savez ?
R- Personnellement, je ne sais pas si ça va déranger beaucoup de consciences...
Q- Ça va déranger la vôtre ?
R- Attendez ! Le problème n'est pas de savoir si j'ai, en la matière, une conscience par rapport à un tapis rouge. Le problème c'est de savoir, est-ce que ça a un intérêt pour la France que M. Kadhafi vienne en France, discute des grands dossiers africains, discute des grands dossiers méditérranéens. Personne n'a oublié tout ce qui s'est passé, personne n'oublie l'histoire. L'histoire n'est pas une page blanche. On ne refait pas l'histoire de ce pays, ni l'histoire de la Méditérranée, jour à jour. Mais pour autant, est-ce que on peut fermer les yeux sur un vrai pouvoir, sur une vraie influence, sur une vraie détermination ?
Q- On dit que C. Sarkozy, dont vous êtes réputé être proche, souhaite aller témoigner devant la commission d'enquête qui, à partir de la semaine prochaine, va vérifier les conditions dans lesquelles les infirmières bulgares ont été libérées. Vous le confirmez ?
R- Non, je n'ai rien à confirmer ; d'abord parce que je n'en sais rien.
Q- Ce serait bien qu'elle vienne témoigner ?
R- Ce n'était pas mon option première, puisque je rappelle que j'ai également porté la création de cette commission d'enquête devant l'Assemblée, mais je crois qu'il y a une séparation logique, normale, entre le législatif et l'exécutif, et notamment l'Elysée. Et il faut respecter ces séparations. Pour autant, je crois qu'il y avait un geste volontaire fort de la part de l'Elysée en demandant à ce que C. Guéant aille témoigner. Maintenant, on verra de quoi est fait l'avenir. J'entends bien ce que dit monsieur Moscovici ; je ne suis pas convaincu que ça ait un sens, je suis même convaincu du contraire. Je crois qu'il faut aller à l'essentiel et que C. Guéant apportera l'essentiel.
Q- Vous n'excluez pas que C. Sarkozy puisse aller témoigner ?
R- Je n'exclus rien, parce que je n'en sais rien...
Q- C'est une bonne réponse.
R- C'est la seule.
Q- D'un mot : vous pouvez nous dire quand est-ce que le Gouvernement va présenter au Parlement le projet de révision constitutionnelle ? Juste la date...
R- Nous allons essayer d'avoir une première lecture à l'Assemblée nationale avant l'interruption qui est le 9 février. Donc à la fin du mois de janvier, une première lecture.
Q- R. Karoutchi, un sympathique secrétaire d'Etat, mal payé...
R- Pas assez payé, mais ça va quand même !
...Mais sympatique, était l'invité de RTL !Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 31 octobre 2007