Déclaration de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur les défis de la francophonie, notamment la protection de l'environnement, le codéveloppement, la coopération décentralisée et les programmes concernant la jeunesse, à Vientiane le 21 novembre 2007.

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Circonstance : Déplacement au Laos à l'occasion de la 23e session de la conférence ministérielle de la francophonie, du 18 au 21 novembre 2007

Texte intégral

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mes Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,

Je tiens à remercier la Présidence roumaine pour ses deux années de Présidence très réussie et à féliciter le Laos d'avoir voulu organiser cette conférence ministérielle qui marque l'ouvrage de la Francophonie en Asie du Sud-Est. Dix ans après Hanoï, se retrouver à Vientiane est significatif de cet ancrage. Au-delà des trois pays déjà membres de l'OIF, nous savons que nous devons répondre au désir de francophonie qui s'exprime dans cette région, notamment en Thaïlande ou en Chine dont je salue ici le représentant.
Chers Amis, la Francophonie n'a cessé de progresser au cours des dernières années, mais je veux vous dire, au nom du président de la République française, M. Sarkozy, que mon pays entend, avec vous tous, donner un nouveau souffle à notre francophonie. L'étape décisive sera le Sommet de Québec. Je sais, et je m'en réjouis, que mes collègues canadien et québécois, hôtes de ce sommet, ont cette même volonté.
Soyons clairs, aujourd'hui notre francophonie souffre d'un déficit de lisibilité par nos concitoyens. Nous avons, vis-à-vis d'eux, une obligation de résultat. Nous devrons, à Québec, aborder les vrais problèmes qui les préoccupent et les concernent.
Quels sont ces problèmes ?
L'enjeu majeur pour notre planète, c'est le changement climatique. Comme pourrions-nous ne pas en parler à Québec ? Ce problème peut se décliner sous des aspects concrets : déforestation, eau, biodiversité, réduction des émissions de gaz à effets de serre.
Comment, aussi, notre Francophonie ne rechercherait-elle pas à être davantage présente sur le plan économique ? La Francophonie économique doit se donner une vraie vision, doublée d'objectifs concrets. Il est nécessaire de créer des instruments francophones de codéveloppement (micro-crédit, appuis logistiques aux PME-PMI) et de promotion de nos industries culturelles.
Dans tous nos pays, une certaine forme de décentralisation se développe. Nous devons faire davantage au niveau de la coopération décentralisée, en y associant nos collectivités locales de tous niveaux. Dans le même esprit, nous devons également nous adresser, et associer davantage à notre action, la société civile et ses organisations non-gouvernementales.
Enfin, et ce point me paraît capital, comment ne pas nous adresser davantage à notre jeunesse ? Au-delà des programmes déjà existants et qu'il faut amplifier, prenons à Québec des initiatives fortes : sur les jeunes volontaires, sur la création d'une agence de l'éducation, pour être le pendant d'une A.U.F. dont nous nous félicitons unanimement du développement, sur un véritable Erasmus francophone.
Mesdames et Messieurs, je conclus d'un mot : "vivement Québec".

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2007