Déclaration de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur le rôle de la Francophonie en faveur de la diversité culturelle et linguistique, à Vientiane le 21 novembre 2007.

Nous sommes tous d'accord pour dire que la Francophonie est, parmi d'autres, un instrument indispensable à la maîtrise de la mondialisation.

Nous sommes tous d'accord pour dire que le "français" est un "outil de solidarité et de promotion de la diversité culturelle et linguistique" : traduisons par conséquent ces constats mitigés dans nos comportements. Quelques exemples :

• La diversité linguistique signifie qu'en plus de la langue nationale, nos jeunes doivent apprendre deux langues étrangères, dont le français et l'anglais. Dans les pays où le français est la langue officielle, et d'abord dans mon propre pays, cela doit être une priorité. Dans les autres pays ayant choisi de rejoindre l'OIF, le français doit avoir parallèlement, dans le système éducatif, un statut privilégié.
• Dans les organisations internationales, montrons davantage l'exemple en utilisant le français que nous avons en partage.

Je salue les efforts en ce sens du président Abdou Diouf mais, reconnaissons-le, la situation reste préoccupante. Il ne s'agit pas de faire preuve d'arrogance : mais comment prétendre défendre la diversité linguistique si, comme j'ai pu le constater il y a quelques semaines à peine aux Nations unies, nous ne la pratiquons pas nous-mêmes !
- L'ONU a fait de 2008 l'année des Langues. Nous avons pris collectivement l'engagement de ratifier la convention sur la diversité culturelle avant le Sommet de Québec. Parfait : mais il ne saurait y avoir de diversité culturelle sans diversité linguistique !
- La diversité linguistique et culturelle n'a pas de sens quand, malheureusement, une partie de la jeunesse, dans trop de pays, n'a pas encore accès à un niveau suffisant d'éducation. Mobilisons nous toujours davantage : c'est pourquoi, et je reviens sur cette idée, je vous proposais la création hier d'une Agence francophone de l'Education.
Comme je l'ai dit également hier, la jeunesse constitue notre force de frappe. C'est sur elle que repose l'avenir de la Francophonie. Prenons nos responsabilités : offrons lui les atouts pour réussir !

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2007