Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- P. Devedjian, il y a une forte attente sur le pouvoir d'achat, ces mesures, vous avez entendu F. Hollande, n'enthousiasment pas et elles illustrent bien la contradiction, je le répète entre les besoins immédiats et les effets lents et différés.
R.- Mais les mesures qui ont été annoncées par le président de la République sont beaucoup plus fortes que monsieur Hollande n'a l'air de l'imaginer. D'abord, elles sont nombreuses. Alors chacune prises isolément, n'apparaît pas spectaculaire, mais toutes additionnées, c'est un véritable plan de relance du pouvoir d'achat qui est considérable. Moi, j'ai évalué ça de l'ordre de 30 milliards. C'est-à-dire 1,5 point de croissance. Ce n'est pas rien, parce que si vous prenez les 12 milliards par exemple de la participation qui sont développés, les 5 milliards qui sont mis dans l'université, les 6 milliards qui sont la défiscalisation des heures supplémentaires, plus toutes les autres mesures, vous arrivez très facilement à...
Q.- Oui, mais il faut être patient ? Il faut beaucoup de patience ?
R.- Mais non, les heures supplémentaires c'est déjà en route, c'est-à-dire que depuis le 1er octobre et à la fin du mois de novembre, on va déjà commencer à bénéficier de la défiscalisation des heures supplémentaires. Il y a 6 millions de Français qui en bénéficient.
Q.- Vous avez entendu F. Hollande : Sarkozy n'est toujours pas le Président du pouvoir d'achat, comme il le promettait ?
R.- Ce n'est pas tout à fait juste, d'abord parce que la France a du retard sur le pouvoir d'achat, par rapport à la moyenne européenne. En moyenne, le salaire brut en France, c'est 350 euros de moins que dans les 15 pays les plus prospères de l'Union européenne, l'Europe des 15. Donc c'est une vraie difficulté. Et en même temps, les mesures qui ont été prises au mois de juillet - F. Hollande caricature - ce sont des mesures de véritable relance du pouvoir d'achat. Les heures supplémentaires, j'en ai parlé ; l'immobilier, par exemple, 3 milliards et demi, 3,7 milliards exactement sur la déduction des intérêts des emprunts. C'est-à-dire gagner du pouvoir d'achat pour pouvoir acquérir son logement...
Q.- Mais il a bien confirmé que l'Etat n'est pas en faillite, mais qu'il est sans argent. Mais il semble aussi que le secret de la réussite, pour lui, personnelle et collective, que ce soit le travail. Mais encore faut-il qu'on en trouve ?
R.- Le travail crée le travail, c'est ce que les socialistes ont du mal à comprendre. C'est à partir de l'instant où quelqu'un a un peu de travail en plus - on va travailler le dimanche, ceux qui le veulent pour les volontaires - ça crée du travail pour les autres.
Q.- J. Chirac est présumé innocent, comme n'importe quel justiciable, a dit N. Sarkozy. Puis une phrase qui a été brutale, même cruelle : "il est dommage que la justice vienne si tard". Ce qui est dommage aussi, c'est qu'on ne l'ait pas poussé sur cette question, pour qu'on la comprenne mieux. "Il est dommage que la justice vienne si tard" : c'est féroce ? Tardif ?
R.- Non pas du tout, pour moi au contraire, c'est une phrase qui veut dire que quand la justice vient si tard, elle perd toute signification. Et par conséquent, c'est une souffrance inutile infligée à l'ancien président de la République. Vous savez l'ancien président de la Cour de cassation, P. Dray disait que la justice apporte des réponses mortes à des questions mortes. C'est typiquement le cas.
Q.- Oui, oui, mais c'est l'UMP qui avait proposé et voté l'immunité du président de la République pendant son mandat à l'Elysée. Si ça a été tard, c'est un peu de votre faute, alors. Mais vous auriez voulu qu'on juge le président de la République J. Chirac quand il était l'Elysée ?
R.- Non, mais je pense... mais vous savez on vit en France sous le régime de l'opportunité des poursuites. Malgré tout, les faits qui sont reprochés au président de la République et qui lui valent aujourd'hui cette situation un peu délicate, ils sont très anciens et ils sont très mineurs.
Q.- Est-ce que c'est n'importe quel justiciable, J. Chirac ?
R.- Non, un ancien président de la République n'est pas n'importe quel justiciable et en même temps, il doit donner le symbole de l'égalité.
Q.- De la part de l'UMP actuelle, ce n'est pas un règlement de comptes, peut-être ingrat et tardif ?
R.- Mais c'est ce que je vous dis, c'est-à-dire le contraire. En fait, une justice qui vient si longtemps après, même en valeur symbolique - et d'ailleurs même du côté de la gauche, j'ai entendu le même constat - même si longtemps après pour des faits si petits, je crois que ça témoigne plutôt d'un acharnement. Et puis ce n'est pas très bon non plus pour notre pays de juger ses anciens présidents de la République pour des choses mineures.
Q.- On va voir si l'Elysée nuance ou confirme ce que vous venez de dire, P. Devedjian. Dernière remarque, I. Betancourt, vous avez vu ces photos ?
R.- Oui, c'est ce qu'il y a de plus affligeant, je veux dire...
Q.- D'abord qu'elle soit vivante, ce n'est pas affligeant ça ? C'est important ?
R.- Non, ça c'est un espoir.
Q.- La manière dont elle est traitée.
R.- Mais la malheureuse, on voit la souffrance sur son visage et c'est une incitation évidemment à se battre pour qu'elle soit libérée.
Q.- Oui et le Quai d'Orsay me dit A.-M. Moreau, est en train d'examiner attentivement les photos, la vidéo, ce qui veut dire qu'il y a peut-être encore de l'ambiguïté. Mais on espère que cette preuve de vie soit réelle.
R.- On voit combien cette détention a été sauvage et pénible sur son visage.
Q.- Merci d'être venu.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 novembre 2007
R.- Mais les mesures qui ont été annoncées par le président de la République sont beaucoup plus fortes que monsieur Hollande n'a l'air de l'imaginer. D'abord, elles sont nombreuses. Alors chacune prises isolément, n'apparaît pas spectaculaire, mais toutes additionnées, c'est un véritable plan de relance du pouvoir d'achat qui est considérable. Moi, j'ai évalué ça de l'ordre de 30 milliards. C'est-à-dire 1,5 point de croissance. Ce n'est pas rien, parce que si vous prenez les 12 milliards par exemple de la participation qui sont développés, les 5 milliards qui sont mis dans l'université, les 6 milliards qui sont la défiscalisation des heures supplémentaires, plus toutes les autres mesures, vous arrivez très facilement à...
Q.- Oui, mais il faut être patient ? Il faut beaucoup de patience ?
R.- Mais non, les heures supplémentaires c'est déjà en route, c'est-à-dire que depuis le 1er octobre et à la fin du mois de novembre, on va déjà commencer à bénéficier de la défiscalisation des heures supplémentaires. Il y a 6 millions de Français qui en bénéficient.
Q.- Vous avez entendu F. Hollande : Sarkozy n'est toujours pas le Président du pouvoir d'achat, comme il le promettait ?
R.- Ce n'est pas tout à fait juste, d'abord parce que la France a du retard sur le pouvoir d'achat, par rapport à la moyenne européenne. En moyenne, le salaire brut en France, c'est 350 euros de moins que dans les 15 pays les plus prospères de l'Union européenne, l'Europe des 15. Donc c'est une vraie difficulté. Et en même temps, les mesures qui ont été prises au mois de juillet - F. Hollande caricature - ce sont des mesures de véritable relance du pouvoir d'achat. Les heures supplémentaires, j'en ai parlé ; l'immobilier, par exemple, 3 milliards et demi, 3,7 milliards exactement sur la déduction des intérêts des emprunts. C'est-à-dire gagner du pouvoir d'achat pour pouvoir acquérir son logement...
Q.- Mais il a bien confirmé que l'Etat n'est pas en faillite, mais qu'il est sans argent. Mais il semble aussi que le secret de la réussite, pour lui, personnelle et collective, que ce soit le travail. Mais encore faut-il qu'on en trouve ?
R.- Le travail crée le travail, c'est ce que les socialistes ont du mal à comprendre. C'est à partir de l'instant où quelqu'un a un peu de travail en plus - on va travailler le dimanche, ceux qui le veulent pour les volontaires - ça crée du travail pour les autres.
Q.- J. Chirac est présumé innocent, comme n'importe quel justiciable, a dit N. Sarkozy. Puis une phrase qui a été brutale, même cruelle : "il est dommage que la justice vienne si tard". Ce qui est dommage aussi, c'est qu'on ne l'ait pas poussé sur cette question, pour qu'on la comprenne mieux. "Il est dommage que la justice vienne si tard" : c'est féroce ? Tardif ?
R.- Non pas du tout, pour moi au contraire, c'est une phrase qui veut dire que quand la justice vient si tard, elle perd toute signification. Et par conséquent, c'est une souffrance inutile infligée à l'ancien président de la République. Vous savez l'ancien président de la Cour de cassation, P. Dray disait que la justice apporte des réponses mortes à des questions mortes. C'est typiquement le cas.
Q.- Oui, oui, mais c'est l'UMP qui avait proposé et voté l'immunité du président de la République pendant son mandat à l'Elysée. Si ça a été tard, c'est un peu de votre faute, alors. Mais vous auriez voulu qu'on juge le président de la République J. Chirac quand il était l'Elysée ?
R.- Non, mais je pense... mais vous savez on vit en France sous le régime de l'opportunité des poursuites. Malgré tout, les faits qui sont reprochés au président de la République et qui lui valent aujourd'hui cette situation un peu délicate, ils sont très anciens et ils sont très mineurs.
Q.- Est-ce que c'est n'importe quel justiciable, J. Chirac ?
R.- Non, un ancien président de la République n'est pas n'importe quel justiciable et en même temps, il doit donner le symbole de l'égalité.
Q.- De la part de l'UMP actuelle, ce n'est pas un règlement de comptes, peut-être ingrat et tardif ?
R.- Mais c'est ce que je vous dis, c'est-à-dire le contraire. En fait, une justice qui vient si longtemps après, même en valeur symbolique - et d'ailleurs même du côté de la gauche, j'ai entendu le même constat - même si longtemps après pour des faits si petits, je crois que ça témoigne plutôt d'un acharnement. Et puis ce n'est pas très bon non plus pour notre pays de juger ses anciens présidents de la République pour des choses mineures.
Q.- On va voir si l'Elysée nuance ou confirme ce que vous venez de dire, P. Devedjian. Dernière remarque, I. Betancourt, vous avez vu ces photos ?
R.- Oui, c'est ce qu'il y a de plus affligeant, je veux dire...
Q.- D'abord qu'elle soit vivante, ce n'est pas affligeant ça ? C'est important ?
R.- Non, ça c'est un espoir.
Q.- La manière dont elle est traitée.
R.- Mais la malheureuse, on voit la souffrance sur son visage et c'est une incitation évidemment à se battre pour qu'elle soit libérée.
Q.- Oui et le Quai d'Orsay me dit A.-M. Moreau, est en train d'examiner attentivement les photos, la vidéo, ce qui veut dire qu'il y a peut-être encore de l'ambiguïté. Mais on espère que cette preuve de vie soit réelle.
R.- On voit combien cette détention a été sauvage et pénible sur son visage.
Q.- Merci d'être venu.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 novembre 2007