Déclaration de Mme Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la solidarité, sur l'égalité professionnelle et l'orientation professionnelle des femmes, la lutte contre les violences envers les femmes et les outils pour promouvoir l'égalité professionnelle, Paris le 26 novembre 2007.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Conférence sur l'égalité salariale à Paris le 26 novembre 2007

Texte intégral

Au terme des travaux de cette Conférence, je voudrais tout d'abord vous dire ma satisfaction de voir que nous abordons une nouvelle étape vers l'égalité professionnelle et salariale.
La synthèse générale que vous avez présentée, Madame la Directrice générale, nous trace un plan de charge substantiel pour les toutes prochaines années.
Mais ce qui apparaît, en premier lieu, c'est la vision commune et partagée qui se dégage de vos conclusions et qui sont le fruit de la concertation et du dialogue social. Il s'agit bien de poursuivre notre effort collectif pour changer dans nos entreprises la représentation que l'on a de l'investissement professionnel des femmes, pour elles-mêmes, pour la cohésion et la justice sociale, pour la croissance de notre économie et pour le dynamisme de notre pays.
Les femmes sont désormais présentes partout sur le marché de l'emploi et dans les entreprises. C'est pour elles avant tout un besoin d'autonomie, d'épanouissement personnel, de garantie de revenus et de retraite.
Mais encore faut-il que leur activité leur offre ces perspectives. Force est de constater que ce n'est pas encore le cas, loin s'en faut pour nombre d'entre elles.
Les inégalités salariales sont très largement liées au cantonnement des femmes dans 10 familles professionnelles les moins rémunérées. Travailler sur les facteurs structurels des inégalités représente pour notre collectivité nationale une nécessité pour l'avenir et un enjeu majeur, lorsque l'on sait qu'aujourd'hui l'exercice d'une activité professionnelle conditionne l'évolution même de la natalité.
Créer cette dynamique de l'égalité entre les sexes dans la gestion de l'économie moderne impose un changement culturel. Ce changement est amorcé, il faut le renforcer et changer les pratiques en luttant prioritairement contre toutes formes de stéréotypes, qui fondent les discriminations auxquelles nous avons à faire face. Pour ma part, et avant que Xavier Bertrand intervienne, je veux vous faire part de trois actions à l'application desquelles je veillerai particulièrement : En premier lieu, avec Xavier DARCOS, et l'ensemble des départements ministériels concernés, j'entends impulser la mise en oeuvre de la Convention interministérielle pour l'égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif.
Cette convention concerne plus de 70 000 établissements :
* Son Comité de pilotage sera réuni début 2008.
* Elle devra être déclinée dans toutes les régions afin de mobiliser sur ce thème tous les partenaires du domaine de l'éducation, au plus près des territoires.
* L'application de ses dispositions contribuera, à combattre dès le plus jeune âge les stéréotypes qui guident les élèves dans leurs choix d'orientation scolaire et professionnelle et à modifier les rôles sociaux traditionnellement admis pour un nouveau partage des responsabilités entre les femmes et les hommes.
Nous devons en effet aider les femmes à acquérir leur autonomie. Nous devons leur permettre de déterminer librement leur parcours en éradiquant les idées et les images sexistes :
* qui créent des discriminations à leur encontre,
* qui les empêchent de progresser dans le monde l'entreprise
* et qui parfois entraînent des comportements violents à leur égard.
La deuxième action s'inscrit dans le cadre du Plan triennal de lutte contre les violences envers les femmes (2008- 2010) que j'ai présenté mercredi dernier. Ce plan a pour objet :
* de prévenir ces violences inacceptables ;
* d'aider les femmes victimes à briser le silence dans lequel elles sont maintenues par la crainte de violences répétées.
* de les protéger en tous points du territoire Les femmes sont la cible de violences tant dans leur vie privée, qu'à l'extérieur de leur domicile, et dans leur milieu professionnel. Le harcèlement sexuel, les violences verbales sexistes y sont dénoncés.
Il est nécessaire de prendre la mesure de ce phénomène dans le monde de l'entreprise, comme nous l'avons fait pour les violences conjugales. Une enquête sur les violences envers les femmes en milieu de travail sera menée afin de trouver les meilleures réponses à apporter à ces conduites inadmissibles. Mais je reste persuadée que les violences diminueront dès lors que les femmes seront traitées sur un pied d'égalité avec les hommes quant à leur déroulement de carrière et leur évolution salariale.
Troisième action, dans ses conclusions, Madame Odile QUINTIN soulignent la nécessité de faire le bilan de l'utilisation de trois outils dont nous disposons pour faire la promotion de l'égalité professionnelle :
* le contrat pour l'égalité professionnelle, qui a pour objet l'amélioration de la place des femmes dans l'entreprise ;
* le contrat pour la mixité des emplois qui vise à favoriser l'accès des femmes aux emplois dans lesquels elles sont peu représentées ;
* et le « Label égalité professionnelle » qui récompense les entreprises exemplaires par leurs pratiques en ce domaine. Le recours à ces contrats, bien qu'encore limité, démontre que la démarche de l'égalité en entreprise se traduit par des actions concrètes et positives.
Nous devons en encourager l'utilisation. Le Conseil supérieur de l'égalité professionnelle se verra confier un travail de bilan, d'analyse de ces instruments, en recherchant à en simplifier l'accès et l'utilisation. La Commission de labellisation se verra également confier le soin de rechercher les simplifications qui permettront de faciliter la démarche des entreprises qui sollicitent cette distinction et de faire des propositions pour valoriser le Label. Voilà Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs les pistes de travail que je retiens à l'issue de cette conférence et qui seront suivies sans attendre. Pour conclure, je remercie très sincèrement tous les membres cette Conférence et particulièrement notre Rapporteur, Madame Odile QUINTIN. Madame la Directrice générale, comme l'affirme la Feuille de route de la Commission européenne pour les années 2006- 2010 à propos de l'objectif de l'élimination de l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes qu'elle nous fixe : « aborder cette question exige une approche multiforme et la mobilisation de tous ». Avec votre aide, cette Conférence montre que nous sommes sur la bonne voie pour réussir. Je vous remercie.Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 28 novembre 2007