Texte intégral
Monsieur le président,
Pour débattre, M. le président Ayrault, il faut être deux. Et il est difficile de débattre avec un groupe socialiste qui continue, jour après jour, à proférer un mensonge sur les cadeaux qu'aurait fait le Gouvernement aux plus favorisés. Qui peut croire un instant que la défiscalisation des heures supplémentaires profite aux plus favorisés ! Qui peut croire un instant que les aides que nous avons mises en place pour permettre aux Français d'accéder au logement sont destinées aux plus favorisés ! Alors, si vous voulez un vrai débat démocratique, commencez par reconnaître la vérité !
Le pouvoir d'achat des Français, s'il est en berne, c'est parce que le volume de travail des Français est le plus bas de tous les pays développés. Nous avons donc entrepris dès le mois de juillet de remonter le niveau de travail des Français pour augmenter la production dans notre pays. Les mesures qui ont été annoncées par le président de la République et dont j'ai dit qu'elles allaient être mises en oeuvre dans les tout prochains jours et dans les toutes prochaines semaines, et pas de manière lointaine comme vous l'avez indiqué, sont des mesures qui vont dans le sens du renforcement de la production et de l'augmentation de la croissance.
Parmi ces mesures, il y en a plusieurs qui rejoignent celles que vous avez proposées. Disons-le : l'indexation des loyers ; la suppression des cautions, qui était un engagement pris par le président de la République dans sa campagne, je suis heureux que vous le rejoigniez ; ou encore, la conditionnalité des allégements de charges qui était aussi un engagement du président de la République dans sa campagne.
Mais pour le reste, vous proposez une conférence sur les salaires, et en particulier sur le Smic. Mais il faudrait savoir quelle est la position du Parti socialiste sur le Smic. Vous vouliez dans la campagne électorale l'augmenter à 1500 euros ! Ensuite, on a vu des membres éminents du Parti socialiste dire que c'était "une bêtise". La vérité, c'est que nous, nous l'avons augmenté de 20 % pendant les cinq dernières années, c'est-à-dire beaucoup plus que vous ne l'avez jamais fait.
Vous proposez de baisser la TIPP, mais c'est étrange, toutes les régions que vous dirigez sont en train de l'augmenter. Expliquez-nous comment cela fonctionne ! Vous nous proposez d'augmenter les petites retraites, mais vous refusez toutes les réformes qui permettent de sécuriser le régime de retraites par répartition des Français.
Enfin, vous voulez augmenter la prime pour l'emploi de 50 %. Mais pourquoi 50 % ? Ne vous arrêtez pas à ce chiffre ! Allez-y, pendant que vous distribuez de l'argent qui n'existe pas et que les Français seront obligés de rembourser un jour. Ne vous privez pas de faire des propositions, qui sont des propositions démagogiques !
La vérité, Mesdames et Messieurs les députés, c'est que le Parti Socialiste est cohérent avec ses orientations politiques. Mais la vérité, c'est aussi que ces orientations politiques ont été refusées à trois reprises, à trois élections présidentielles par les Français
!
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 5 décembre 2007