Interview de M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat, porte-parole du gouvernement, dans "Matin Plus" du 13 décembre 2007, sur les mesures prises en faveur du pouvoir d'achat.

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Le gouvernement a donné un coup d'accélérateur à son calendrier de réformes en faveur du pouvoir d'achat. Le projet de loi doit inciter les salariés à puiser jusqu'à 10 000 euros dans leur épargne salariale, et les chefs d'entreprise sont encouragés à racheter des jours de RTT non dépensés, et à octroyer une prime de 1 000 euros dans les PME. Enfin, le projet doit permettre aussi une indexation des loyers sur l'inflation, plus favorable aux locataires.
Q - Pourquoi ce projet de loi ?
R - Le travail est trop faiblement valorisé. Quand les Français travaillent plus, ils doivent être mieux payés. Si on veut que la France soit collectivement plus riche, là ou il faut mettre les moyens, c'est sur l'incitation au travail.
Q - Certaines mesures n'ont-elles pas déjà été adoptées ?
R - En effet, comme les heures supplémentaires sans charges fiscales et sociales, et le crédit d'impôt pour l'achat d'un logement. La nouvelle loi consiste à pouvoir convertir les jours de RTT non pris en argent sonnant et trébuchant. Un autre volet concerne la participation des salariés aux résultats de l'entreprise, qui est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. Cet argent investi, qui est normalement bloqué pendant cinq ans, sera disponible pendant les six prochains mois, là encore sans impôt ni charges sociales. Enfin, dans les PME de moins de 50 personnes, les patrons pourront verser en 2008 à leurs salariés une prime de 1 000 euros maximum sans charges sociales.
Q - Quelles autres pistes le gouvernement envisage-t-il pour l'avenir ?
R - Bien sûr, il y aura toute une série de mesures complémentaires sur lesquelles on travaille déjà, notamment pour faire baisser les prix dans les grandes surfaces, assouplir les 35 heures dans les entreprises dans un cadre négocié, ou encore supprimer la caution quand on loue un appartement. On en est donc au début d'un travail de fond.
Q - Comment cela se traduira-t-il pour les faibles revenus ?
R - Pour les heures supplémentaires, on attend un bénéfice net immédiat pour les salariés. Par exemple, une personne au Smic qui travaillera quatre heures de plus par semaine gagnera près de 200 euros supplémentaires à la fin du mois.
Q - La réforme se cantonne-t-elle au marché du travail ?
R - Non, on peut aussi réduire les coûts sur de nombreux services. Le permis de conduire, par exemple, outil nécessaire à la vie professionnelle, est indispensable à la liberté de chacun. En France, c'est très long, plutôt cher et peu homogène. L'une des décisions prises hier, c'est de raccourcir les délais d'attente en créant un opérateur spécifique, et par conséquent faire économiser de l'argent à tout le monde. Un autre exemple concret est la fusion ANPE/Unedic, qui permet de réduire les coûts tout en améliorant le service aux demandeurs d'emploi, qui n'auront plus à se demander à qui ils doivent s'adresser.Source http://www.porte-parole.gouv.fr, le 17 décembre 2007