Texte intégral
ERIC REVEL - Reconversion des militaires ou ventes d'armes à la Libye. Mohammed KADHAFI est parti il n'y a pas très longtemps, on s'en souvient encore. Hervé MORIN, ministre de la Défense, on va aborder tous ces sujets mais j'aimerais commencer par un sujet. Quand je lis la presse, quand j'écoute parfois, je trouve que la presse est extrêmement dur contre vous, Ministre de la Défense, il y en a même qui se risquent à dire : mais ce n'est pas le Ministre de la Défense, ça se décide ailleurs. Comment est-ce qu'on vit ça quand on est ministre de la Défense et qu'au quotidien on est au contact des armées et du personnel militaire ?
HERVÉ MORIN - Moi ce que je sais, c'est qu'en effet une partie de la presse n'a toujours pas digéré l'entre-deux tours des élections présidentielles - pour faire clair. Moi je n'ai jamais... j'ai toujours dit à François BAYROU que je ne soutiendrais jamais Ségolène ROYAL et que je voterai Nicolas SARKOZY et que j'appellerais à voter pour lui. Il le savait depuis des mois. Mais une partie de la presse...
ERIC REVEL - La cabale vient de là.
HERVÉ MORIN - Oui, ça commence par ça et puis voilà. Moi ce que je sais c'est que nous menons une réorganisation du ministère qui est absolument considérable ; que nous sommes en train d'essayer de bâtir une nouvelle organisation qui va nous amener à aller vers la modernité en préservant les forces opérationnelles et ....
ERIC REVEL - Oui, on va en parler...
HERVÉ MORIN - ... et ainsi en équiper Je sais que par exemple on vient de présenter la semaine dernière un plan stratégique pour les exportations.
ERIC REVEL - On va en parler.
HERVÉ MORIN - Je sais que la semaine d'avant j'ai présenté un plan en faveur des PME, il y avait vingt patrons de PME...
ERIC REVEL - Votre rôle... sur votre rôle...
HERVÉ MORIN - Il y avait vingt patrons de PME... et j'ai...
ERIC REVEL - ... quand on voit comment les ministres ont du mal à exister, on se dit quand le chef de l'Etat est le chef des Armées, c'est encore plus compliquer en ce moment pour le ministre de la Défense.
HERVE MORIN - Je n'ai aucun souci avec le président de la République. Je lui ai présenté mon projet de réforme, il s'est donné dix jours de réflexion et il l'a validé...
ERIC REVEL - ... Pentagone à la Française...
HERVE MORIN - Oui, le Pentagone...
ERIC REVEL - Ca c'est vous qui décidez...
HERVE MORIN - Oui c'est moi qui lui ai proposé. Le plan stratégique...
ERIC REVEL - Pour regrouper tout...
HERVE MORIN - ... stratégique à l'exportation, c'est moi qui lui ai proposé...
ERIC REVEL - Sur un seul site...
HERVE MORIN - Qui l'est proposé au gouvernement. Nous avons signé, vous en avez parlé aujourd'hui, un plan, une espèce de charte d'objectif avec des grands groupes industriels...
ERIC REVEL - Alors parlons-en. AREVA, SUEZ pour la reconversion..
HERVE MORIN - J'ai... j'ai engagé un plan en faveur des petites et moyennes entreprises de Défense parce qu'il y a des joyaux de compétences et qu'il faut les préserver et permettre à ces entreprises de se développer. Donc je fais mon boulot, donc j'ai la sérénité...
ERIC REVEL - Bon alors attendez, on va prendre les sujets un par un, Hervé MORIN. Donc reconversion des militaires. Vous avez signé avec AREVA, Anne LAUVERGEON et Gérard MESTRALLET, le patron de SUEZ. Ca veut dire qu'un certain nombre de militaires après leur carrière militaire vont intégrer ces grands groupes.
HERVE MORIN - Nous sommes dans un ministère où nous recrutons trente mille personnes par an. Où vingt-quatre mille personnes partent. 52% du personnel est un personnel contractuel. 75% dans l'armée, contrairement à l'idée qu'ont les Français, la plupart des militaires sont des contractuels.
ERIC REVEL - Sur la reconversion SUEZ, AREVA...
HERVE MORIN - Et donc bien entendu on a des flux de départs considérables et le ministère de la Défense met en oeuvre toute une série de politiques pour essayer de favoriser la reconversion des militaires. Et ça marche plutôt bien parce que l'image du militaire est bonne, parce que nous avons des compétences, nous savons faire des choses et que tout ça est su et connu par les entreprises. Et donc j'ai décidé avec une dizaine de grands groupes, les deux premiers signataires étaient aujourd'hui Gérard MESTRALLET pour SUEZ et Anne LAUVERGEON pour AREVA, de signer des contrats d'objectif pour la reconversion des militaires et la réintégration dans ces entreprises, parce que ces entreprises-là sont des entreprises qui vont avoir de très grands besoins de recrutement.
ERIC REVEL - Hervé MORIN...
HERVÉ MORIN - Donc, l'idée c'est de faire en sorte qu'on fluidifie le passage des armées dans les entreprises, parce que les entreprises aiment nos militaires...
ERIC REVEL - Vous étiez à ce dîner à l'Elysée avec KADHAFI et le président de la République. Alors on se souvient qu'à l'époque vous aviez dit : le RAFALE c'est un très bon avion, on a du mal à l'exporter. Est-ce que KADHAFI vous a interrogé sur de sujet ? Est-ce que vous êtes capable de nous dire : eh bien les quatorze RAFALE pour la Libye c'est très bien parti.
HERVÉ MORIN - Ce qui a été signé c'est une négociation en exclusivité, en effet, juste pendant l'année 2008. Le gouvernement Libyen nous a donné toute une liste de programmes sur lesquels il souhaite qu'on rentre en négociations exclusives. En quelque sorte, il y a l'intention qui a été signée. Et désormais il appartient à chaque industriel de voir précisément dans quelle condition la vente peut s'effectuer.
ERIC REVEL - Ca parait bien parti, ou pas, d'après-vous ?
HERVÉ MORIN - Oui. Mais vous savez la vente d'armement ça ne se fait pas en trios mois. C'est un long processus. On passe étape par étape et où maintenant il appartient à chaque entreprise de se retourner vers le gouvernement libyen, vers le client pour voir exactement quelle arme il souhaite ; quelle maintenance en condition opérationnelle il souhaite. Quel service après-vente il...
ERIC REVEL - Sur les quatorze RAFALE qu'on n'a pas vendus au Maroc, on essaie de les vendre à la Libye, quoi !
HERVE MORIN - Non, ce n'est pas comme ça que ça se passe. Chaque... quel système d'arme il souhaite. Bref, il y a toute une série d'éléments qui sont propres à chaque contrat, à chaque client et c'est cela que désormais DASSAULT doit discuter avec les Libyens, dans la perspective de la signature. Donc c'est tout à fait normal qu'on ait ce processus.
ERIC REVEL - Sur le nouveau centre, on a vu beaucoup de choses ce week-end, est-ce que pour Hervé MORIN c'est de dire : eh bien je reste dans ce créneau politique qui est le nouveau centre, c'est la meilleure assurance pour moi de rester ministre ?
HERVE MORIN - Non, ce n'est pas le sujet. Le sujet c'est que lorsque nous avons rejoint le président de la République entre les deux tours, nous avons décidé de faire en sorte qu'il y ait à côté de l'UMP, un Parti de Centre et de Centre droit qui incarne ce que représentait l'UDF. C'est-à-dire un Parti qui fait de l'idéal démocratique quelque chose de majeur, qui est un Parti humaniste, qui croit que l'économie de marché est le meilleur système pour profiter, pour que l'homme puisse progresser et enfin c'est un Parti qui profondément est européen. Et donc l'UDF a été abandonnée en rase campagne, eh bien nous reprenons le flambeau et nous voulons faire en sorte d'être ceux qui vont porter l'héritage de cette grande famille de pensée politique que représentait l'UDF.
ERIC REVEL - Merci beaucoup Hervé MORIN.Source http://www.le-nouveaucentre.org, le 19 décembre 2007
HERVÉ MORIN - Moi ce que je sais, c'est qu'en effet une partie de la presse n'a toujours pas digéré l'entre-deux tours des élections présidentielles - pour faire clair. Moi je n'ai jamais... j'ai toujours dit à François BAYROU que je ne soutiendrais jamais Ségolène ROYAL et que je voterai Nicolas SARKOZY et que j'appellerais à voter pour lui. Il le savait depuis des mois. Mais une partie de la presse...
ERIC REVEL - La cabale vient de là.
HERVÉ MORIN - Oui, ça commence par ça et puis voilà. Moi ce que je sais c'est que nous menons une réorganisation du ministère qui est absolument considérable ; que nous sommes en train d'essayer de bâtir une nouvelle organisation qui va nous amener à aller vers la modernité en préservant les forces opérationnelles et ....
ERIC REVEL - Oui, on va en parler...
HERVÉ MORIN - ... et ainsi en équiper Je sais que par exemple on vient de présenter la semaine dernière un plan stratégique pour les exportations.
ERIC REVEL - On va en parler.
HERVÉ MORIN - Je sais que la semaine d'avant j'ai présenté un plan en faveur des PME, il y avait vingt patrons de PME...
ERIC REVEL - Votre rôle... sur votre rôle...
HERVÉ MORIN - Il y avait vingt patrons de PME... et j'ai...
ERIC REVEL - ... quand on voit comment les ministres ont du mal à exister, on se dit quand le chef de l'Etat est le chef des Armées, c'est encore plus compliquer en ce moment pour le ministre de la Défense.
HERVE MORIN - Je n'ai aucun souci avec le président de la République. Je lui ai présenté mon projet de réforme, il s'est donné dix jours de réflexion et il l'a validé...
ERIC REVEL - ... Pentagone à la Française...
HERVE MORIN - Oui, le Pentagone...
ERIC REVEL - Ca c'est vous qui décidez...
HERVE MORIN - Oui c'est moi qui lui ai proposé. Le plan stratégique...
ERIC REVEL - Pour regrouper tout...
HERVE MORIN - ... stratégique à l'exportation, c'est moi qui lui ai proposé...
ERIC REVEL - Sur un seul site...
HERVE MORIN - Qui l'est proposé au gouvernement. Nous avons signé, vous en avez parlé aujourd'hui, un plan, une espèce de charte d'objectif avec des grands groupes industriels...
ERIC REVEL - Alors parlons-en. AREVA, SUEZ pour la reconversion..
HERVE MORIN - J'ai... j'ai engagé un plan en faveur des petites et moyennes entreprises de Défense parce qu'il y a des joyaux de compétences et qu'il faut les préserver et permettre à ces entreprises de se développer. Donc je fais mon boulot, donc j'ai la sérénité...
ERIC REVEL - Bon alors attendez, on va prendre les sujets un par un, Hervé MORIN. Donc reconversion des militaires. Vous avez signé avec AREVA, Anne LAUVERGEON et Gérard MESTRALLET, le patron de SUEZ. Ca veut dire qu'un certain nombre de militaires après leur carrière militaire vont intégrer ces grands groupes.
HERVE MORIN - Nous sommes dans un ministère où nous recrutons trente mille personnes par an. Où vingt-quatre mille personnes partent. 52% du personnel est un personnel contractuel. 75% dans l'armée, contrairement à l'idée qu'ont les Français, la plupart des militaires sont des contractuels.
ERIC REVEL - Sur la reconversion SUEZ, AREVA...
HERVE MORIN - Et donc bien entendu on a des flux de départs considérables et le ministère de la Défense met en oeuvre toute une série de politiques pour essayer de favoriser la reconversion des militaires. Et ça marche plutôt bien parce que l'image du militaire est bonne, parce que nous avons des compétences, nous savons faire des choses et que tout ça est su et connu par les entreprises. Et donc j'ai décidé avec une dizaine de grands groupes, les deux premiers signataires étaient aujourd'hui Gérard MESTRALLET pour SUEZ et Anne LAUVERGEON pour AREVA, de signer des contrats d'objectif pour la reconversion des militaires et la réintégration dans ces entreprises, parce que ces entreprises-là sont des entreprises qui vont avoir de très grands besoins de recrutement.
ERIC REVEL - Hervé MORIN...
HERVÉ MORIN - Donc, l'idée c'est de faire en sorte qu'on fluidifie le passage des armées dans les entreprises, parce que les entreprises aiment nos militaires...
ERIC REVEL - Vous étiez à ce dîner à l'Elysée avec KADHAFI et le président de la République. Alors on se souvient qu'à l'époque vous aviez dit : le RAFALE c'est un très bon avion, on a du mal à l'exporter. Est-ce que KADHAFI vous a interrogé sur de sujet ? Est-ce que vous êtes capable de nous dire : eh bien les quatorze RAFALE pour la Libye c'est très bien parti.
HERVÉ MORIN - Ce qui a été signé c'est une négociation en exclusivité, en effet, juste pendant l'année 2008. Le gouvernement Libyen nous a donné toute une liste de programmes sur lesquels il souhaite qu'on rentre en négociations exclusives. En quelque sorte, il y a l'intention qui a été signée. Et désormais il appartient à chaque industriel de voir précisément dans quelle condition la vente peut s'effectuer.
ERIC REVEL - Ca parait bien parti, ou pas, d'après-vous ?
HERVÉ MORIN - Oui. Mais vous savez la vente d'armement ça ne se fait pas en trios mois. C'est un long processus. On passe étape par étape et où maintenant il appartient à chaque entreprise de se retourner vers le gouvernement libyen, vers le client pour voir exactement quelle arme il souhaite ; quelle maintenance en condition opérationnelle il souhaite. Quel service après-vente il...
ERIC REVEL - Sur les quatorze RAFALE qu'on n'a pas vendus au Maroc, on essaie de les vendre à la Libye, quoi !
HERVE MORIN - Non, ce n'est pas comme ça que ça se passe. Chaque... quel système d'arme il souhaite. Bref, il y a toute une série d'éléments qui sont propres à chaque contrat, à chaque client et c'est cela que désormais DASSAULT doit discuter avec les Libyens, dans la perspective de la signature. Donc c'est tout à fait normal qu'on ait ce processus.
ERIC REVEL - Sur le nouveau centre, on a vu beaucoup de choses ce week-end, est-ce que pour Hervé MORIN c'est de dire : eh bien je reste dans ce créneau politique qui est le nouveau centre, c'est la meilleure assurance pour moi de rester ministre ?
HERVE MORIN - Non, ce n'est pas le sujet. Le sujet c'est que lorsque nous avons rejoint le président de la République entre les deux tours, nous avons décidé de faire en sorte qu'il y ait à côté de l'UMP, un Parti de Centre et de Centre droit qui incarne ce que représentait l'UDF. C'est-à-dire un Parti qui fait de l'idéal démocratique quelque chose de majeur, qui est un Parti humaniste, qui croit que l'économie de marché est le meilleur système pour profiter, pour que l'homme puisse progresser et enfin c'est un Parti qui profondément est européen. Et donc l'UDF a été abandonnée en rase campagne, eh bien nous reprenons le flambeau et nous voulons faire en sorte d'être ceux qui vont porter l'héritage de cette grande famille de pensée politique que représentait l'UDF.
ERIC REVEL - Merci beaucoup Hervé MORIN.Source http://www.le-nouveaucentre.org, le 19 décembre 2007