Déclaration de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, de la jeunesse et des sports, sur le bénévolat dans la santé, la Croix Rouge, l'accès aux soins des plus démunis et la politique de la santé, Paris le 5 décembre 2007.

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Texte intégral


Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président,
Cher Jean-François,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous remercier, cher Président, de nous accueillir, pour cette cérémonie, au siège de la Croix Rouge française, emblème par excellence du monde associatif. Nous nous trouvons ici réunis au meilleur endroit, je crois, pour rendre aux bénévoles de notre pays l'hommage qu'ils méritent.
Notre pays comprend près de 15 millions de bénévoles, engagés dans plus d'un million d'associations. Cette extraordinaire vitalité du bénévolat renvoie l'image d'une France solidaire et généreuse, soucieuse de l'intérêt général, d'une France au service des autres.
Chaque année, dans notre pays, l'emploi associatif augmente deux fois plus vite que celui du secteur marchand. Chaque année, plus de 70 000 associations nouvelles enrichissent notre tissu associatif. Chaque jour, 190 associations se créent.
C'est ainsi que l'esprit de fraternité s'incarne au quotidien, par des actions concrètes. Porté par le seul souci de faire oeuvre utile, tous ceux qui participent au grand mouvement associatif, en vertu de leur désintéressement, n'éprouvent pas le besoin d'en proclamer la gratuité. Il nous revient, à nous, pouvoirs publics, de soutenir cet élan, discret par principe mais profitable à tous.
C'est pourquoi, une série de dispositifs, permettant de faciliter la vie quotidienne des associations, a d'ores et déjà été mis en oeuvre : simplifications administratives, instauration du chèque-emploi associatif, soutien renforcé apporté au développement du bénévolat au niveau local.
Soutenir le bénévolat, c'est bien entendu soutenir l'engagement de ceux qui, contribuant à créer du lien social, vont parfois jusqu'à prendre personnellement des risques.
C'est pour cette raison que l'Etat a apporté sa contribution financière à la couverture multirisque des cadres et animateurs bénévoles. Il a ainsi permis de faire bénéficier de cette protection près de 500 000 dirigeants et animateurs bénévoles en 2006 et 2007. Aujourd'hui, les associations ont repris directement à leur compte le financement de ce dispositif. La Fondation française du bénévolat a apporté sa pierre à cet édifice et je tiens à saluer le président Bernard MARIE, pour son action dans ce domaine.
Parce que les associations ont besoin de compétences, le Gouvernement maintient et renforce sa contribution à la formation des bénévoles à travers la dotation du conseil du développement de la vie associative, le CDVA. Le projet de loi de finances 2008, malgré de fortes contraintes budgétaires, marque sa volonté de maintenir le cap puisque 9,5 Meuros sont consacrés à cette action dont la majeure partie sera réservée à la formation des bénévoles. Pour gagner encore en efficacité et en proximité, mon ministère poursuivra le processus de déconcentration des crédits du CDVA, en étroite concertation avec les représentants du monde associatif et les conseils régionaux. La mutualisation des crédits de l'Etat et de ceux d'autres partenaires publics sera profitable à tous.
Monsieur le Président, cher Jean-François, les structures associatives comme la vôtre font preuve d'une belle vitalité.
Cependant, un grand nombre de bénévoles, aujourd'hui, s'engagent sur un coup de coeur, pour de courtes périodes, en fonction de l'actualité. Les associations elles-mêmes ont parfois du mal à accueillir ou à retenir ceux qui viennent vers elles. Le nombre de jeunes bénévoles reste insuffisant pour prendre la relève des plus anciens. Par comparaison avec d'autres pays européens, la Grande-Bretagne ou l'Allemagne par exemple, le rapport entre la population de notre pays et le nombre de nos bénévoles est un peu en deçà de ce que les élans de générosité de nos concitoyens nous laissent espérer.
Le Président de la République a donc souhaité promouvoir le bénévolat et le voir mieux reconnu.
Ainsi, il a annoncé la création d'un livret d'épargne civique qui accompagnera le bénévole pendant toute la durée de son engagement. Celui-ci sera ainsi reconnu par la société sous une forme adaptée à chacun : possibilité accrue de formation, valorisation des cursus scolaires et universitaires pour les lycéens et les étudiants, voire majoration de droits à retraite insuffisants, et nouvelles exonérations fiscales.
J'ai demandé à mes équipes de travailler sur ces sujets, en lien avec les autres ministères concernés. Le moment venu, je demanderai au Premier ministre de rendre les arbitrages nécessaires. Je souhaite, bien entendu, traiter ces dossiers en concertation avec les représentants du monde associatif. Mon objectif est d'être en mesure de défendre devant le Parlement dès que possible, au cours de l'année 2008, une loi en faveur de l'engagement associatif.
Compte tenu de l'importance de l'enjeu, il est en effet indispensable que la représentation nationale se saisisse du débat. Dans la même optique, la création du service civique devra faire l'objet d'une réflexion approfondie. Aussi, j'ai demandé au Premier ministre de confier une mission à un ou plusieurs parlementaires afin de réfléchir aux modalités effectives de sa mise en oeuvre.
Sur un tel sujet, qui concerne directement la jeunesse de notre pays, tout le monde comprendra que la représentation nationale doive se prononcer le moment venu.
C'est dans cet esprit résolument prospectif, que j'ai tenu, ce soir, à rendre un hommage solennel aux bénévoles de notre pays. A travers vous, mesdames et messieurs, ce sont tous les bénévoles de France qui vont être ainsi récompensés. Nous évoquerons dans un instant, grâce au film qui vous est consacré, votre remarquable parcours.
Dans tous les départements, un foisonnement d'initiatives marque cette journée mondiale. Certaines de ces initiatives dépassent nos frontières par leur dimension européenne. Il convient ainsi de citer la grande marche du bénévolat organisée par l'association « Les Marcheurs du Sucre » qui réunira 8000 marcheurs de tous âges ainsi que des personnes à mobilité réduite.
J'ai demandé à Bernard LAPORTE d'être présent aujourd'hui à Strasbourg et de témoigner de notre attachement à l'engagement bénévole à l'occasion du 1er Forum européen du bénévolat et de la vie associative, organisé au Parlement Européen par la Fédération française du bénévolat associatif.
Cette mobilisation, aujourd'hui, permet de placer sous les feux de l'actualité tous ceux qui, sans bruit, s'engagent toute l'année au quotidien. Ce n'est que justice.
Merci à tous pour la générosité de votre engagement. Merci encore à vous cher Président MATTEI.
Merci à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris pour son implication ainsi qu'à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire qui a aussi beaucoup oeuvré pour que cette journée soit celle de tous les bénévoles.
Je ne voudrais pas non plus oublier de remercier les associations partenaires qui ont permis que les trophées soient à présents remis aux 7 lauréats de cette journée : la Conférence Permanente des Coordinations Associatives, Espace Bénévolat, la Fondation du Bénévolat, France Bénévolat et la Fédération Française du Bénévolat Associatif et, bien sûr, la Croix Rouge.
Vous pouvez tous compter sur mon soutien actif pour promouvoir l'action associative et soutenir le bénévolat car c'est, pour moi, une de ces causes qui valent d'être défendue avec la plus grande détermination.
Je vous remerciesource http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 14 décembre 2007