Texte intégral
L. FABIUS
RTL - 7h50
Le 1 février 2001
O. Mazerolle - La baisse du chômage a connu une année record en France en 2000. Cependant, cette baisse a été moins forte au mois de décembre que lors des mois précédents. S'agit-il des premières conséquences d'un ralentissement d'une activité économique ?
- "La baisse du chômage va continuer peut-être à un rythme moindre que le record de 2000, mais elle va continuer. D'ailleurs, d'une façon générale, j'ai à l'égard de la situation économique une analyse qui est basée sur la confiance et la vigilance. Confiance car, comme vous l'avez dit, l'année 2000 a été une année record. On a créé en 2000 plus d'emplois en France que depuis un siècle, il n'y aucune année depuis un siècle qui a été plus positive en terme de créations d'emplois. Evidemment, cela se retrouve en matière de chômage. C'est un excellent point de départ pour 2 001. L'inflation est sous contrôle et je pense qu'elle va encore baisser puisque les prix du pétrole ont tout de même diminué. On va continuer à voir les dividendes de la baisse d'impôts. Cela va donc se traduire par une augmentation du pouvoir d'achat. Donc, la croissance est solide. Mais en même temps, il faut être vigilant parce qu'il y a ce qui se passe aux Etats-Unis notamment"
Précisément, est-ce que l'Europe peut-être tenue à l'écart de ce qui se passe aux Etats-Unis alors que M. Greenspan lui-même, dit : "la croissance est proche de zéro" ?
- "L'Europe ne sera pas complètement à l'écart mais elle sera le continent qui souffrira le moins. C'est vrai que ce qui se passe aux Etats-Unis est tout de même impressionnant, parce qu'on avait l'année dernière une croissance de 5 % et aujourd'hui, c'est à peu près 0 %. Heureusement, les autorités américaines ont pris des décisions parfaitement justifiées. Il y a eu déjà une baisse des taux d'intérêt il y a quelques semaines et de nouveau hier, de 50 points de base, comme on dit. Il va y a voir probablement des baisses d'impôts et j'espère - c'est l'analyse que je fais - que cela permettra peut-être au premier semestre d'avoir une tendance qui ne sera pas très bonne, mais au deuxième semestre de repartir. Si c'est le cas, l'effet sur l'Europe ne devrait pas être très grand. Il ne sera pas nul mais il ne devra pas être très grand. Cela touchera l'Allemagne davantage que nous, vraisemblablement parce que l'Allemagne est un petit peu plus fragile et dépend des exportations plus que nous, ainsi que l'Italie. La France, elle, a une demande intérieure qui est soutenue. Il y aura une certaine répercussion sur les exportations mais la demande intérieure, soutenue par le pouvoir d'achat, par les investissements, devrait continuer à être bonne. On aura donc probablement, si l'analyse que je fais est exacte, une petite diminution par rapport à nos prévisions de croissance : on devrait tourner autour de 3% ou 2,9 ou 2,8 %."
2,9 ou 2, 8 % ? J'ai bien entendu ?
- "Je dirais autour de 3 %. Savoir à 0,1 % où on n'en saura, je ne sais pas. Mais en tout cas, nous aurons une continuation de la baisse du chômage, une augmentation du pouvoir d'achat, une continuation de la baisse des impôts et donc une activité économique soutenue qui nous placera, nous Européens, devant le continent américain pour la première fois depuis très longtemps."
Pour soutenir l'activité économique en Europe, faudrait-il que la Banque centrale européenne baisse les taux comme le fait la Réserve fédérale aux Etats-Unis ?
- "Ce n'est pas très facile à dire parce qu'il y a plusieurs choses évidemment qui entrent en relation, et parfois en contradiction. La Banque centrale européenne est d'abord chargée de veiller à ce que l'inflation soit maîtrisée. En France, c'est parfaitement le cas, nous avons 1,6 % de l'inflation pour l'année qui vient de s'écouler. Je pense qu'elle va baisser encore. En Allemagne et en Italie, nous avons quelques tensions inflationnistes un peu plus fortes dont la Banque centrale doit évidemment tenir compte. Mais la Banque centrale européenne est également vigilante sur la croissance et s'il y a un ralentissement général qui se confirme, notamment aux Etats-Unis, elle en tiendra évidemment compte."
L'euro est en train de remonter par rapport au dollar. On entend d'autres inquiétudes, certains disent : "C'est la compétitivité des entreprises à l'exportation qui va en souffrir."
- "Il ne faut pas passer d'un extrême à l'autre. On nous a dit que l'euro était trop bas. Maintenant, heureusement, il remonte."
Quel serait le bon niveau de l'euro par rapport au dollar selon vous ?
- "Là, on est autour de 0,95 ou un petit moins. Moi, je dis que la parité serait bien dans ces taux là."
Un dollar = un euro ?
- "Je pense qu'on y arrivera. Pourquoi est-ce que l'euro était sous-évalué dans mon opinion et dans l'opinion de beaucoup de gens ? C'est parce que les fondamentaux de l'économie américaine sont bons. Je suis frappé de voir qu'il y a quelques mois, on ne parlait que des Etats-Unis et que l'Europe était considérée comme vraiment à la traîne. Aujourd'hui, dans toutes les réunions internationales auxquelles j'assiste, on dit : "L'Europe, c'est vous le pôle de stabilité. Vous, la France, vous êtes devant." J'espère que cela va durer. En tout cas, cela nous donne des responsabilités. Et l'euro du même coup, spontanément si je puis dire, remonte. Mais j'ai dit "confiance vigilante" parce qu'il y a ce qui se passe aux Etats-Unis ; il y a d'autre part la maîtrise des dépenses publique qu'il faut continuer à assurer - aussi bien la maîtrise budgétaire que la maîtrise des dépenses sociales - et puis comme on arrive en période électorale, en général c'est le moment où il y a beaucoup de propositions et de promesses qui sont faites."
C'est à vos copains que vous vous adressez ? C'est à gauche que l'on souhaite que les vannes soient ouvertes ?
- "Non, je m'adresse à tout le monde. La droite, d'après ce que je sais, va aussi concourir pour les élections et il y a donc une sorte de concours. Alors, je dis confiance et vigilance parce qu'il faut garder le même chemin et ne pas déraper."
Il y a les fonctionnaires qui font grève parce qu'ils veulent une hausse des salaires et puis il y a le problème de retraites, toujours pas financées ?
- "Sur les fonctionnaires, il faut dire d'abord - parce que j'entends des discours qui me hérissent souvent le poil, ou ce qui me reste de poil - que nous avons besoin de services publics qui fonctionnent bien. On a besoin d'éducation nationale, on a besoin de policiers, d'infirmières ; cela s'appelle des fonctionnaires. En même temps, c'est vrai que le personnel de la fonction publique, à la fois en terme de retraites et en terme de salaire d'activité, représente dans le budget de l'Etat une part très importante parce que cela fait 43 % du budget de l'Etat. Chaque année, cela augmente de 2 % en volume. Comme il faut que nos dépenses publiques n'augmentent pas trop, sinon on serait obligé de ré-augmenter des impôts ou d'avoir du déficit qui doit être payé un jour et donc des impôts pour demain, il faut donc trouver un juste compromis. C'est l'arbitrage qui a été rendu par L. Jospin et défendu par M. Sapin qui fait qu'il y a pour tous les fonctionnaires un maintien du pouvoir d'achat, pour une bonne part des fonctionnaires une progression même, car en plus, en tant que citoyens, leur revenu va davantage progresser parce qu'ils vont bénéficier de baisses d'impôts. Mais on est là à un point d'équilibre ; aller au-delà, évidemment cela risque de déséquilibrer nos finances publiques, ce qui veut dire : plus de déficit et du coup des impôts pour demain."
Le Gouvernement ne bougera pas là-dessus ?
- "Il y a des discussions. Il est tout à fait normal d'avoir des concertations mais je crois que la collectivité publique a fait un effort considérable."
Les retraites : à propos des fonctionnaires, j'ai vu que dans le document envoyé par la France à l'Union européenne, sur les finances publiques à hauteur de 2004, c'est-à-dire pour les trois ans à venir, qu'on reprenait ce qu'avait dit L. Jospin l'an dernier : allongement de la durée des cotisations pour les fonctionnaires avec intégration de leurs primes dans le montant des calculs de pensions. Cela va être mis en oeuvre d'ici à 2004 ?
- "J'ai repris dans ce document - et c'est bien normal - exactement ce qu'avait dit L. Jospin l'année dernière .."
Mais comme on en n'entend plus parlé depuis un an, on pensait que c'était oublié ?
- ."..c'est à dire la proposition - mais tout cela reste à discuter - d'une harmonisation pour la durée des cotisations et, en revanche, d'une intégration des primes. Tout cela est sur la table, il y a des discussions au sein d'un comité que l'on appelle le comité d'orientation des retraites. Je pense que petit à petit, les choses vont avancer mais dans le cadre de la concertation. Parce qu'en matière de retraites, c'est un problème très sensible."
Vous dites que cela va avancer ; il faut que cela avance ?
- "Il faut que cela avance car on sait bien qu'à terme il peut y avoir des déséquilibres. Il faut éviter qu'il y ait ces déséquilibres. Je crois personnellement qu'on ira - mais c'est un sujet très sensible - vers des retraites, disons davantage au choix. Je vois dans ma circonscription, qui est très ouvrière, qu'il y a des gens qui ont commencé à travailler à 12, 13 ou 14 ans. Ils sont bien souvent avant 60 ans très fatigués, voire usés. En revanche, vous avez des personnes qui ont des types de fonction où à 60 ans, on est encore en pleine forme."
Mais c'est ce que dit la CFDT : la retraite à la carte après un certain nombre d'années de cotisations ?
- "Il y a beaucoup de points sur lesquels je suis d'accord avec Mme Notat. On en discute souvent. Tout cela est très compliqué, tout cela doit s'étaler sur pas mal d'année. Il ne faut pas en tout cas imiter la technique ou la doctrine du Medef ."
M. Seillière a dit qu'il faut secouer les autruches qui se mettent la tête dans le sable ?
- "En écoutant un certain nombre de choses que disait M. Seillière, je pensais à cette formule d'un ministre des Affaires étrangères anglais qui disait : "En diplomatie, l'ultimatum est la dernière exigence avant les concessions." Je me disais que cela avait un certain sens."
(source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 2 février 2001)
RTL - 7h50
Le 1 février 2001
O. Mazerolle - La baisse du chômage a connu une année record en France en 2000. Cependant, cette baisse a été moins forte au mois de décembre que lors des mois précédents. S'agit-il des premières conséquences d'un ralentissement d'une activité économique ?
- "La baisse du chômage va continuer peut-être à un rythme moindre que le record de 2000, mais elle va continuer. D'ailleurs, d'une façon générale, j'ai à l'égard de la situation économique une analyse qui est basée sur la confiance et la vigilance. Confiance car, comme vous l'avez dit, l'année 2000 a été une année record. On a créé en 2000 plus d'emplois en France que depuis un siècle, il n'y aucune année depuis un siècle qui a été plus positive en terme de créations d'emplois. Evidemment, cela se retrouve en matière de chômage. C'est un excellent point de départ pour 2 001. L'inflation est sous contrôle et je pense qu'elle va encore baisser puisque les prix du pétrole ont tout de même diminué. On va continuer à voir les dividendes de la baisse d'impôts. Cela va donc se traduire par une augmentation du pouvoir d'achat. Donc, la croissance est solide. Mais en même temps, il faut être vigilant parce qu'il y a ce qui se passe aux Etats-Unis notamment"
Précisément, est-ce que l'Europe peut-être tenue à l'écart de ce qui se passe aux Etats-Unis alors que M. Greenspan lui-même, dit : "la croissance est proche de zéro" ?
- "L'Europe ne sera pas complètement à l'écart mais elle sera le continent qui souffrira le moins. C'est vrai que ce qui se passe aux Etats-Unis est tout de même impressionnant, parce qu'on avait l'année dernière une croissance de 5 % et aujourd'hui, c'est à peu près 0 %. Heureusement, les autorités américaines ont pris des décisions parfaitement justifiées. Il y a eu déjà une baisse des taux d'intérêt il y a quelques semaines et de nouveau hier, de 50 points de base, comme on dit. Il va y a voir probablement des baisses d'impôts et j'espère - c'est l'analyse que je fais - que cela permettra peut-être au premier semestre d'avoir une tendance qui ne sera pas très bonne, mais au deuxième semestre de repartir. Si c'est le cas, l'effet sur l'Europe ne devrait pas être très grand. Il ne sera pas nul mais il ne devra pas être très grand. Cela touchera l'Allemagne davantage que nous, vraisemblablement parce que l'Allemagne est un petit peu plus fragile et dépend des exportations plus que nous, ainsi que l'Italie. La France, elle, a une demande intérieure qui est soutenue. Il y aura une certaine répercussion sur les exportations mais la demande intérieure, soutenue par le pouvoir d'achat, par les investissements, devrait continuer à être bonne. On aura donc probablement, si l'analyse que je fais est exacte, une petite diminution par rapport à nos prévisions de croissance : on devrait tourner autour de 3% ou 2,9 ou 2,8 %."
2,9 ou 2, 8 % ? J'ai bien entendu ?
- "Je dirais autour de 3 %. Savoir à 0,1 % où on n'en saura, je ne sais pas. Mais en tout cas, nous aurons une continuation de la baisse du chômage, une augmentation du pouvoir d'achat, une continuation de la baisse des impôts et donc une activité économique soutenue qui nous placera, nous Européens, devant le continent américain pour la première fois depuis très longtemps."
Pour soutenir l'activité économique en Europe, faudrait-il que la Banque centrale européenne baisse les taux comme le fait la Réserve fédérale aux Etats-Unis ?
- "Ce n'est pas très facile à dire parce qu'il y a plusieurs choses évidemment qui entrent en relation, et parfois en contradiction. La Banque centrale européenne est d'abord chargée de veiller à ce que l'inflation soit maîtrisée. En France, c'est parfaitement le cas, nous avons 1,6 % de l'inflation pour l'année qui vient de s'écouler. Je pense qu'elle va baisser encore. En Allemagne et en Italie, nous avons quelques tensions inflationnistes un peu plus fortes dont la Banque centrale doit évidemment tenir compte. Mais la Banque centrale européenne est également vigilante sur la croissance et s'il y a un ralentissement général qui se confirme, notamment aux Etats-Unis, elle en tiendra évidemment compte."
L'euro est en train de remonter par rapport au dollar. On entend d'autres inquiétudes, certains disent : "C'est la compétitivité des entreprises à l'exportation qui va en souffrir."
- "Il ne faut pas passer d'un extrême à l'autre. On nous a dit que l'euro était trop bas. Maintenant, heureusement, il remonte."
Quel serait le bon niveau de l'euro par rapport au dollar selon vous ?
- "Là, on est autour de 0,95 ou un petit moins. Moi, je dis que la parité serait bien dans ces taux là."
Un dollar = un euro ?
- "Je pense qu'on y arrivera. Pourquoi est-ce que l'euro était sous-évalué dans mon opinion et dans l'opinion de beaucoup de gens ? C'est parce que les fondamentaux de l'économie américaine sont bons. Je suis frappé de voir qu'il y a quelques mois, on ne parlait que des Etats-Unis et que l'Europe était considérée comme vraiment à la traîne. Aujourd'hui, dans toutes les réunions internationales auxquelles j'assiste, on dit : "L'Europe, c'est vous le pôle de stabilité. Vous, la France, vous êtes devant." J'espère que cela va durer. En tout cas, cela nous donne des responsabilités. Et l'euro du même coup, spontanément si je puis dire, remonte. Mais j'ai dit "confiance vigilante" parce qu'il y a ce qui se passe aux Etats-Unis ; il y a d'autre part la maîtrise des dépenses publique qu'il faut continuer à assurer - aussi bien la maîtrise budgétaire que la maîtrise des dépenses sociales - et puis comme on arrive en période électorale, en général c'est le moment où il y a beaucoup de propositions et de promesses qui sont faites."
C'est à vos copains que vous vous adressez ? C'est à gauche que l'on souhaite que les vannes soient ouvertes ?
- "Non, je m'adresse à tout le monde. La droite, d'après ce que je sais, va aussi concourir pour les élections et il y a donc une sorte de concours. Alors, je dis confiance et vigilance parce qu'il faut garder le même chemin et ne pas déraper."
Il y a les fonctionnaires qui font grève parce qu'ils veulent une hausse des salaires et puis il y a le problème de retraites, toujours pas financées ?
- "Sur les fonctionnaires, il faut dire d'abord - parce que j'entends des discours qui me hérissent souvent le poil, ou ce qui me reste de poil - que nous avons besoin de services publics qui fonctionnent bien. On a besoin d'éducation nationale, on a besoin de policiers, d'infirmières ; cela s'appelle des fonctionnaires. En même temps, c'est vrai que le personnel de la fonction publique, à la fois en terme de retraites et en terme de salaire d'activité, représente dans le budget de l'Etat une part très importante parce que cela fait 43 % du budget de l'Etat. Chaque année, cela augmente de 2 % en volume. Comme il faut que nos dépenses publiques n'augmentent pas trop, sinon on serait obligé de ré-augmenter des impôts ou d'avoir du déficit qui doit être payé un jour et donc des impôts pour demain, il faut donc trouver un juste compromis. C'est l'arbitrage qui a été rendu par L. Jospin et défendu par M. Sapin qui fait qu'il y a pour tous les fonctionnaires un maintien du pouvoir d'achat, pour une bonne part des fonctionnaires une progression même, car en plus, en tant que citoyens, leur revenu va davantage progresser parce qu'ils vont bénéficier de baisses d'impôts. Mais on est là à un point d'équilibre ; aller au-delà, évidemment cela risque de déséquilibrer nos finances publiques, ce qui veut dire : plus de déficit et du coup des impôts pour demain."
Le Gouvernement ne bougera pas là-dessus ?
- "Il y a des discussions. Il est tout à fait normal d'avoir des concertations mais je crois que la collectivité publique a fait un effort considérable."
Les retraites : à propos des fonctionnaires, j'ai vu que dans le document envoyé par la France à l'Union européenne, sur les finances publiques à hauteur de 2004, c'est-à-dire pour les trois ans à venir, qu'on reprenait ce qu'avait dit L. Jospin l'an dernier : allongement de la durée des cotisations pour les fonctionnaires avec intégration de leurs primes dans le montant des calculs de pensions. Cela va être mis en oeuvre d'ici à 2004 ?
- "J'ai repris dans ce document - et c'est bien normal - exactement ce qu'avait dit L. Jospin l'année dernière .."
Mais comme on en n'entend plus parlé depuis un an, on pensait que c'était oublié ?
- ."..c'est à dire la proposition - mais tout cela reste à discuter - d'une harmonisation pour la durée des cotisations et, en revanche, d'une intégration des primes. Tout cela est sur la table, il y a des discussions au sein d'un comité que l'on appelle le comité d'orientation des retraites. Je pense que petit à petit, les choses vont avancer mais dans le cadre de la concertation. Parce qu'en matière de retraites, c'est un problème très sensible."
Vous dites que cela va avancer ; il faut que cela avance ?
- "Il faut que cela avance car on sait bien qu'à terme il peut y avoir des déséquilibres. Il faut éviter qu'il y ait ces déséquilibres. Je crois personnellement qu'on ira - mais c'est un sujet très sensible - vers des retraites, disons davantage au choix. Je vois dans ma circonscription, qui est très ouvrière, qu'il y a des gens qui ont commencé à travailler à 12, 13 ou 14 ans. Ils sont bien souvent avant 60 ans très fatigués, voire usés. En revanche, vous avez des personnes qui ont des types de fonction où à 60 ans, on est encore en pleine forme."
Mais c'est ce que dit la CFDT : la retraite à la carte après un certain nombre d'années de cotisations ?
- "Il y a beaucoup de points sur lesquels je suis d'accord avec Mme Notat. On en discute souvent. Tout cela est très compliqué, tout cela doit s'étaler sur pas mal d'année. Il ne faut pas en tout cas imiter la technique ou la doctrine du Medef ."
M. Seillière a dit qu'il faut secouer les autruches qui se mettent la tête dans le sable ?
- "En écoutant un certain nombre de choses que disait M. Seillière, je pensais à cette formule d'un ministre des Affaires étrangères anglais qui disait : "En diplomatie, l'ultimatum est la dernière exigence avant les concessions." Je me disais que cela avait un certain sens."
(source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 2 février 2001)