Interview de M. Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Le Figaro" du 18 décembre 2007 sur l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat, le projet de réforme des institutions et la préparation des élections municipales.

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LE FIGARO. - L'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat débute en fin de journée à l'Assemblée. Quelles sont les marges de manoeuvre du gouvernement alors que, de l'aveu même du premier ministre, il n'y a plus d'argent dans les caisses ?
Jean-François COPÉ. - Ce n'est pas une affaire de finances publiques et d'argent dans les caisses. La question, c'est comment on fait redémarrer la machine. Tout simplement parce que plus on travaille, plus on crée de richesses, et plus il y a de l'argent à distribuer. La priorité absolue, c'est donc de permettre aux Français de travailler plus, et pour cela il faut les libérer du boulet des 35 heures. C'est ce que nous faisons en leur offrant toute une palette de mesures pour travailler plus : les heures supplémentaires, la sortie négociée des 35 heures dans les entreprises, le rachat des RTT jusqu'au 30 juin 2008, comme le propose un amendement de Frédéric Lefebvre. Rendons-nous compte, pour un salarié au smic, le rachat de 10 jours de RTT représentera 740 euros supplémentaires ! Ce n'est pas rien.
L'autre priorité, c'est de lutter contre les petites arnaques du quotidien (frais bancaires, coût des abonnements au téléphone mobile) qui minent le pouvoir d'achat. C'est dans cet esprit que l'on a réduit le dépôt de garantie à un mois pour les locataires. L'idée est de payer moins pour acheter plus.

LE FIGARO. - Le projet de réforme des institutions prévoit que le chef de l'État puisse s'exprimer directement devant le Parlement. Est-ce une révolution ?
Jean-François COPÉ. - C'est l'une des propositions sur lesquelles nous avons fait campagne. Elle porte un caractère symbolique très fort et très innovant. Mais je pense que la rupture la plus forte reste la revalorisation du Parlement. Le fait que les députés puissent maîtriser la moitié de l'ordre du jour et contrôler l'action des ministres, ça, c'est une sacrée rupture.

LE FIGARO. - L'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives est-elle envisageable ?
Jean-François COPÉ. - Tous partis confondus, nous avons choisi de traiter à part ce débat. Personnellement, je suis contre la proportionnelle, qui porte atteinte à la logique d'une majorité claire face à une opposition claire. C'est un élément qui trouble le jeu. C'est de cela qu'est morte la IV République.

LE FIGARO. - Les élections municipales s'annoncent difficiles pour la majorité. Les listes d'ouverture peuvent-elles limiter la casse ?
Jean-François COPÉ. - Ce n'est pas la question. L'enjeu, c'est de réunir les meilleures équipes possibles pour appliquer un projet. Et de ce point de vue, je suis très favorable à ce que les listes municipales dépassent les clivages partisans. À Meaux, dont je suis maire, des personnalités de la gauche locale ont accepté de me rejoindre.

LE FIGARO. - Les députés UMP ont parfois du mal à se faire entendre du gouvernement...
Jean-François COPÉ. - Mon rôle, c'est parfois de déminer les difficultés, comme pour la carte judiciaire, mais c'est surtout de veiller à ce que les députés UMP soient partie prenante des réformes, et non pas la dernière roue du carrosse. Ils ont regretté d'être les oubliés du « Grenelle de l'environnement », mais ils ont pris toute leur part aux propositions sur le pouvoir d'achat.

Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 21 décembre 2007