Déclaration de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur la réforme de l'aide au développement, notamment à l'égard de l'Afrique, à Paris le 15 janvier 2008.

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Circonstance : Cérémonie de voeux, à Paris le 15 janvier 2008

Texte intégral

En ce début d'année, je suis heureux de vous retrouver, toutes et tous, à l'occasion d'une traditionnelle cérémonie de voeux. Pas si traditionnelle que ça d'ailleurs, puisque que l'habitude s'en était perdue rue Monsieur. J'ai voulu renouer avec les "voeux de la coopération". D'abord, c'est un moment de convivialité toujours sympathique. C'est aussi l'occasion d'une mise en perspective. J'ai souhaité, six mois après mon arrivée ici, vous dire le regard que je porte sur la mission que m'a confiée le président de la République.
Aux côtés de Bernard Kouchner, j'ai la responsabilité de piloter l'aide française au développement et d'en définir les grandes orientations. C'est un poste passionnant, car l'aide au développement est un enjeu majeur pour bâtir une mondialisation équitable. On ne le mesure pas toujours, car c'est un enjeu de long terme, loin des polémiques médiatiques.
Je veux d'abord vous redire ma passion pour cette mission et ma détermination à faire bouger les lignes sur ces sujets. Car des changements sont nécessaires, je le pressentais en arrivant, j'en ai la conviction aujourd'hui.
Au plan de notre organisation, vous le savez, une vaste réflexion est en cours, à travers la Révision générale des Politiques publiques (RGPP). Je suis évidemment fortement impliqué dans cet exercice. Plusieurs réformes de notre dispositif d'aide au développement ont déjà eu lieu, d'autres sont nécessaires pour lui donner sa pleine cohérence.
Comme toute réforme, surtout quand elle succède à d'autres, celle-ci suscite des attentes et, ne le cachons pas, des inquiétudes chez certains. La semaine prochaine, je rencontre notre réseau : les Conseillers de coopération de nos ambassades, correspondant à l'étranger de la DGCID, et les directeurs d'agence de l'Agence française de Développement (AFD), qui tiennent un séminaire commun. Ce sera pour moi l'occasion de leur exposer ma vision des choses et d'aborder plus largement tous les domaines d'intervention de la coopération française. Mais je veux d'ores et déjà leur dire mon estime, ma confiance et ma reconnaissance.
Nous avons une longue expérience de l'aide au développement. Je veillerai à ce que les hommes et les femmes de notre réseau, dont la compétence est notre atout majeur, soient au coeur de cette réforme, qu'ils en soient les acteurs et certainement pas les victimes, qu'elles se fassent avec eux et non contre eux. Je m'y engage devant vous, et j'y reviendrai la semaine prochaine, quand je les rencontrerai.
Aujourd'hui, je veux vous parler d'autres réformes, d'autres changements, de rupture. Je veux vous parler de notre politique africaine.
L'aide au développement est une dimension centrale de l'action extérieure de la France. Elle est sa composante de solidarité : elle doit porter un message politique fort sur l'action de la France et sur nos valeurs.
La France est généreuse : 9 milliards d'euros ont été consacrés à l'APD en 2007, autant le seront en 2008. Avec 0, 42 % de son PIB, la France est l'un des pays du G8 les plus engagés et elle le restera. Le Président de la République a encore redit mardi dernier au chanteur Bono, ardent militant de l'aide aux pays du Sud comme on le sait, que nous respecterons nos engagements internationaux en matière d'aide et que notre aide à l'Afrique, en particulier, sera augmentée.
Les Français sont solidaires des pays en développement et veulent le rester, car ils ont bien compris qu'aider les pays du Sud à se développer, c'est construire un monde de demain plus juste et plus sûr, c'est à terme nous aider nous-mêmes. Encore faut-il que l'aide au développement soit efficace. Et là, les Français sont dubitatifs. Cela apparaît clairement dans les sondages : une adhésion de nos concitoyens au principe de l'aide, un scepticisme sur ses résultats.
Je comprends ce scepticisme : l'efficacité de l'aide au développement, la notre comme celle des autres donateurs, est loin d'être optimale. Inutile de le nier : les résultats de plusieurs décennies d'aide au développement de l'Afrique sont décevants. Je refuse le double langage, je refuse l'optimisme de principe, le volontarisme de façade, qui est un fatalisme déguisé.
On ne peut pas continuer à tenir des discours angéliques : ils sont toujours en contradiction avec ce qui se passe sur le terrain. Je l'ai vu lors de mes voyages, chacun de nous l'a vu en Afrique. Il ne s'agit pas de réécrire l'histoire : la coopération française a réalisé de belles choses en Afrique. Nous pouvons être fiers des milliers d'écoles que nous avons soutenues, des centres de santé et des hôpitaux que nous avons construits. Mais il nous faut reconnaître que l'investissement consenti n'a pas suffit.
Il faut s'interroger sur ce qui n'a pas marché, pour comprendre comment redonner à l'aide au développement sa raison d'être, pour que notre générosité soit efficace. On connaît une partie de la réponse. L'un des premiers freins au développement, c'est la mauvaise gouvernance, le gaspillage des fonds publics, l'incurie de structures administratives défaillantes, la prédation de certains dirigeants. Tout le monde le sait, bien peu le disent.
Avec 100 milliards de dollars par an à l'échelle mondiale, l'aide au développement doit être efficace. Ce n'est possible que si le pays qui la reçoit sait en faire bon usage, comme il doit faire bon usage de ses autres ressources. L'aide au développement est une ressource parmi d'autres : si l'on gaspille ses propres ressources, on gaspillera aussi l'aide au développement. Les exemples, hélas, ne manquent pas.
Quand le baril est à plus de 100 dollars, et que d'importants pays producteurs de pétrole ne parviennent pas à se développer, la gouvernance est en question. Quand les indicateurs sociaux de ces pays stagnent ou régressent tandis qu'une minorité mène un train de vie luxueux, la gouvernance est en question. Que deviennent ces revenus pétroliers ? Pourquoi la population n'en bénéficie-t-elle pas ? Est-il légitime que notre aide au développement soit attribuée à des pays qui gaspillent leurs propres ressources ?
En tant que responsable politique, je suis comptable de la bonne utilisation des deniers du contribuable. J'ai le droit, j'ai même le devoir de poser ces questions. Ce n'est pas de l'ingérence : c'est être fidèle au principe de solidarité qui guide notre action.
Qu'on ne s'y méprenne pas : je ne me pose pas en donneur de leçon afin de juger l'action de tel ou tel dirigeant africain. C'est aux Africains eux-mêmes de juger l'action de leurs dirigeants. Mon propos n'est pas d'adopter une posture moralisatrice, c'est une exigence d'efficience. D'abord parce qu'il s'agit des deniers de l'Etat, que je veux dépenser à bon escient. Mais aussi, parce que c'est de notre intérêt à nous, Français, Européens, de voir l'Afrique se développer.
La culture des résultats et de l'évaluation souhaitée par le président Sarkozy, je la pratique depuis longtemps. Je veux l'appliquer à l'aide au développement. Trop souvent, l'évaluation de l'aide est un long justificatif pour expliquer pourquoi les résultats n'ont été que "partiellement" atteints. Et parfois, vraiment très partiellement... Je veux une vraie évaluation, et quand cela ne marche pas, on arrête.
Attention, je ne suis pas en train de chercher de faux prétextes pour justifier par avance une prochaine baisse de notre aide. Au contraire, je vous l'ai dit en commençant, notre aide sera augmentée. Ce que je veux, c'est aider davantage les pays qui mettent en oeuvre des politiques efficaces, c'est conditionner notre aide à la gouvernance.
Pas pour des raisons idéologiques ou morales, je suis un pragmatique, converti depuis longtemps au principe de réalité. Mais parce que j'ai la conviction que la bonne gouvernance est une condition indispensable à l'efficacité de l'aide.
Depuis six mois, j'ai effectué une vingtaine de déplacements dont plus de la moitié sur le continent africain. J'y ai vu des situations très diverses. De vrais réussites, mais aussi des disfonctionnements, des abus, des situations de misère.
C'est cela qui pousse les jeunes sur le chemin de l'exil et de l'immigration. La jeunesse ne croit plus en un avenir possible dans son propre pays. Je veux lutter contre la désespérance de la jeunesse africaine. Je veux redonner à l'Afrique l'envie de rêver d'elle-même, plutôt que d'un illusoire eldorado occidental.
Le président Sarkozy a tenu des propos forts, à Cotonou pendant sa campagne électorale, puis à Dakar lors de son premier déplacement sur le continent. Il a appelé l'Afrique à prendre son avenir en main. Il a aussi appelé à une refondation de la relation entre l'Afrique et la France.
Je veux le redire clairement : ces changements sont nécessaires et ils auront lieu. Des engagements ont été pris et ils seront tenus. La feuille de route tracée par le Président de la République sera mise en oeuvre, et je serai l'un des artisans de sa réalisation. La politique africaine de la France doit changer, et elle changera.
Le poids des habitudes est un obstacle à ce changement, la rupture annoncée à Cotonou tarde à venir. Le poids des habitudes et aussi, il faut le dire, le poids des mauvaises habitudes. La préservation d'intérêts particuliers, la défense de quelques rentes de situation héritées d'un passé révolu perdurent. La "Françafrique", pourtant obsolète, pourtant moribonde, freine encore la refondation voulue par le président de la République.
Pour pouvoir demander à l'Afrique une meilleure gouvernance, nous devons être nous-mêmes irréprochables. Ce n'est pas le cas. Je veux balayer devant notre porte, assainir la relation entre la France et l'Afrique. Je veux que cessent les interférences de ceux que le président Sarkozy a qualifié, à Cotonou, "d'émissaires officieux qui n'ont d'autre mandat que celui qu'ils s'inventent". C'est une nécessité pour pouvoir tenir un discours exigeant aux Africains.
Aujourd'hui, devant vous, je veux signer l'acte de décès de la "Françafrique". Je veux tourner la page de pratiques d'un autre temps, d'un mode de relations ambigu et complaisant, dont certains, ici comme là-bas, tirent avantage, au détriment de l'intérêt général et du développement.
Je compte sur le soutien du président de la République pour tenir les engagements qu'il a lui-même pris, malgré les sollicitations contraires de ceux qui s'inquiètent de la fin de ces pratiques lucratives. Et je sais que Bernard Kouchner, qui connaît l'Afrique, qui la connaît bien, depuis longtemps, souhaite lui aussi que les choses changent.
Nous devons, Africains et Français, construire ensemble un mode de relation rajeuni, assaini, décomplexé de part et d'autre, un véritable partenariat dans lequel on traite d'égal à égal, dans lequel chacun prend pleinement les responsabilités qui sont les siennes.
Depuis six mois, ce changement se prépare. Des jalons ont été posés, un travail d'explication et de dialogue est en cours. Pour être acceptée, pour être utile, cette rupture doit être comprise de nos partenaires africains, elle doit être conçue avec eux, dans le respect mutuel et le dialogue.
C'était aussi le sens du discours de Dakar : refuser de fixer unilatéralement les modalités de la relation entre l'Afrique et la France, exprimer la volonté de la construire ensemble, dans le dialogue. La vivacité des réactions à ce discours montre combien il était nécessaire d'ouvrir le débat, d'engager le dialogue, de confronter les points de vues.
J'ai pour ma part rencontré de très nombreux interlocuteurs, sur le continent ou à Paris, des officiels, des entrepreneurs, des intellectuels, des artistes, des étudiants, des jeunes, souvent sans emplois. Je les ai écouté afin de comprendre leurs attentes, j'ai écouté leurs idées, leurs critiques aussi, y compris à notre égard. Toutes n'étaient pas justes, mais toutes m'ont touché. Je veux répondre à leurs critiques, je veux répondre à leurs attentes.
Et en Afrique aussi, sans doute plus qu'en France, l'attente d'une rupture dans la relation franco-africaine est forte. Le continent a changé. Notre politique aussi, mais sans doute pas assez vite. La vraie rupture avec la "Françafrique" est là. Dans notre capacité à tenir sur les principes, à écouter les peuples, leur jeunesse, à entendre leurs aspirations profondes.
La rupture ne signifie pas renier des amitiés anciennes. Mais cela veut dire accompagner l'évolution des pays amis. Notre amitié doit être une amitié exigeante et sans complaisance, justement parce que c'est une amitié sincère, une amitié à l'égard d'un peuple et non de ses seuls dirigeants.
Le défi du développement est un défi de long terme, mais l'Afrique est aussi dans une situation d'urgence : l'Afrique ne peut plus se permettre de perdre du temps. Sa vitalité démographie, l'accroissement de sa population ne lui permettent pas d'attendre un développement qui tarde. L'Afrique subsaharienne, c'était 300 millions d'habitants au moment des indépendances, 800 millions aujourd'hui, le double en 2050.
Portée par la hausse du prix de ses matières premières, c'est aujourd'hui que l'Afrique doit bâtir un développement économique durable, créer de la valeur ajoutée, des emplois qualifiés pour sa jeunesse. Et c'est cela que les partenaires au développement, au premier rang desquels la France, doivent aider.
L'échec nous est interdit. L'Afrique est capable de toutes les réussites, mais je sais aussi les dangers et l'instabilité dont le continent peut être porteur. Les événements tragiques au Kenya nous l'ont brutalement rappelé en ce début d'année. La situation en Somalie, au Darfour ou dans les Kivus illustrent tragiquement les fragilités du continent. Les populations sont toujours les premières victimes des exactions des miliciens et des seigneurs de guerre. L'annulation du rallye Paris Dakar montre que l'Afrique aussi est confrontée à la menace terroriste. Lorsque le développement est en panne, que la population s'enfonce dans la misère, le désespoir peut mener à tous les extrémismes.
Notre coopération en matière de sécurité, militaire et de défense vise précisément à aider les pays partenaires à assurer leur stabilité. Ce type de coopération est parfois controversé. Je le regrette, car la paix et la sécurité sont des préalables indispensables au développement. Notre coopération militaire, en amont du développement, participe directement au même objectif.
Le destin de l'Europe et celui de l'Afrique, continents voisins, sont fortement liés. La géographie, l'histoire, la langue aussi nous rapprochent. L'avenir de la Francophonie se jouera en grande partie en Afrique. Notre avenir est nécessairement commun, qu'on le veuille ou non. Pour ma part, je m'en réjoui, car je crois en l'Afrique. Je sais le dynamisme du continent, sa vitalité, son potentiel de croissance. Je veux dire ma conviction que l'Afrique est le continent de demain.
Il faudrait que les élites africaines elles-mêmes partagent davantage cette conviction et montrent l'exemple. Quand je vois que 40 milliards d'euros quittent chaque année le continent pour aller s'investir ailleurs, je me dis que certains Africains ont bien peu confiance dans leurs propres capacités à développer leur pays. Ils ont tort, l'Afrique offre de grandes opportunités. Je le sais, nos chefs d'entreprises me le confirment.
L'Afrique doit être un partenaire de qualité pour l'Europe, elle en a le potentiel. Et pour que l'Afrique soit, pour nous Européens, le partenaire fiable et dynamique qu'elle a vocation à être, il faut une Afrique forte. Le renforcement de l'Afrique, de chacun de ses 52 pays, de leur gouvernance, de leurs institutions, de leur démocratie, c'est le voeu que je forme, en ce début d'année, à l'égard du continent. C'est aussi l'objectif que je fixe à notre coopération et, dans le secteur qui est le mien, à notre présidence de l'Union Européenne, au second semestre. Je sais que je peux compter sur Jean-Pierre Jouyet pour faire de l'Afrique l'une des priorités de notre présidence européenne.
Afin de progresser sur la voie des réformes, je vais soumettre au président de la République plusieurs propositions concrètes. Je souhaite en partager quelques-unes avec vous.
Nous devons tout d'abord "sanctuariser" notre effort d'aide publique au développement. Il en va de la parole donnée par la France au plus haut niveau. Il a en va de notre crédibilité sur la scène internationale. Mais nous ne pourrons le faire qu'à la condition de prendre des engagements budgétaires à caractère pluriannuel. C'est là une décision qu'il appartient au président de prendre.
Je souhaite également que la coopération française puisse être évaluée par les pays bénéficiaires eux-mêmes. Les autorités du pays, bien sûr, mais pas seulement. Le regard que portent la société civile de ces pays, les élites, la jeunesse, nous aidera, comme l'a souhaité le président de la République, à rapprocher notre aide des bénéficiaires. Un site dédié à ce dialogue pourrait être ouvert très prochainement.
Nous devons également associer plus étroitement le Parlement à la définition des choix, des priorités, des secteurs de concentration de notre aide. Je vais proposer au Président, en annexe du projet de Loi de finances, un état précis des progrès réalisés par les dix pays les plus aidés par la France en matière de gouvernance au sens large (démocratie, Droits de l'Homme, lutte contre la corruption, environnement des affaires).
L'aide française, ça n'est pas que l'Etat. Les Français individuellement y contribuent fortement, ainsi que les ONG, les collectivités territoriales, les fondations d'entreprise. C'est l'idée de coalition au service du développement que j'avais formulée lors des journées du réseau en juillet dernier. Pour faire vivre cette coalition, je propose la création d'une structure légère, succédant au Haut Conseil à la Coopération internationale, et qui permettra d'entendre, en amont de la programmation de nos moyens, le point de vues d'acteurs de terrain.
Enfin, il est essentiel que la France puisse faire exister ses idées et partager ses convictions avec ses plus proches partenaires. Je pense, bien sûr, à l'Union européenne, je pense également à la Francophonie. Ces deux communautés de destin et de valeurs doivent être exemplaires.
L'Union doit remettre au coeur de sa politique d'aide au développement un dialogue "critique", sans complaisance. La nécessité de "décaisser" ne doit pas conduire l'Europe à fermer collectivement les yeux sur ce qui ne va pas ou n'est pas acceptable. Je suggère d'aller au-delà des seules incitations "positives" et d'envisager, lorsque cela se justifie, de vraies conditionnalités à l'octroi de notre aide.
La Francophonie aussi doit être exemplaire. Elle doit faire de l'espace francophone un espace de libre parole, d'examen par les pairs sans complaisance. Nous pouvons là encore aller plus loin. La situation des Droits de l'Homme, et je salue l'action courageuse et déterminée de Rama Yade, doit faire l'objet de plus d'attention. Chaque réunion ministérielle consacrée au développement devrait comporter un "segment" consacré à cette question majeure. Nous savons trop bien que les violations d'aujourd'hui feront les conflits de demain.
La France, au sein de l'Union européenne, avec la famille francophone, veut et doit rester un partenaire majeur de l'Afrique. Elle en a les moyens et elle y a intérêt. Les Africains le veulent aussi, ils me le disent, mais ils veulent une nouvelle relation. A nous de la bâtir ensemble !

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 janvier 2008