Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Le Traité de Lisbonne qui vous est soumis, est un Traité de compromis et de réconciliation. C'est un Traité de réconciliation entre les Français qui avaient dit "oui", et ceux qui avaient dit "non". Nous avons, avec le président de la République, écouté tous les points de vue, et nous en avons tenus compte.
Ce Traité n'est pas une Constitution, c'est un instrument qui nous permet de reprendre la marche en avant de l'Europe. Et cette marche en avant, elle est destinée à répondre à des questions concrètes, précises, auxquelles les Français demandent des réponses. J'ai présidé ce matin, le comité interministériel sur l'Europe pour préparer la Présidence française.
Mesdames et Messieurs les Députés, imaginez un instant quelle aurait été la situation de la France si au 1er juillet, nous avions dû assumer la Présidence française sans avoir sorti l'Europe de la crise dans laquelle elle se trouvait !
Pendant cette Présidence française, nous entendons négocier un accord historique sur la lutte contre le réchauffement climatique ; pour la première fois, 27 pays vont prendre des engagements considérables pour réduire leurs émissions de CO2. Nous entendons, pendant la Présidence française, négocier un accord sur une politique d'immigration commune et sur le renforcement des contrôles aux frontières de l'Union européenne. Nous entendons, pendant la Présidence française, proposer aux 27 un accord sur le renforcement de la régulation des marchés financiers. Qui peut prétendre, aujourd'hui, que nous n'avons pas besoin de l'Europe pour assurer une meilleure régulation des marchés financiers ?
Enfin, nous allons proposer aux Etats membres, dans la Présidence française, d'avancer sur la question de la sécurité européenne. Lorsque l'on voit les conflits qui montent, les tensions qui montent dans le monde, on ne peut pas ne pas souhaiter que l'Union européenne se dote progressivement d'une véritable capacité autonome de défense.
Voilà, Mesdames et Messieurs, à quoi va servir le Traité de Lisbonne et les nouvelles institutions que vous avez décidé de donner à l'Europe. Eh bien ma conviction, c'est que l'histoire jugera très sévèrement ceux qui auront choisi de préférer leurs intérêts partisans à l'intérêt national !
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 février 2008