Point de presse de M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat, porte-parole du gouvernement, sur les thèmes du Conseil des ministres : accords avec le Gabon et la Tunisie, enseignement des langues étrangères, "Plan réussir en licence", réforme de l'Etat, gestion du patrimoine immobilier de l'Etat et réponse à des questions sur des personnalités, Paris le 20 février 2008.

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Texte intégral

Je vais essayer de vous retranscrire les débats qui ont eu lieu dans le cadre du Conseil des ministres qui s'est tenu ce 20 février, où il y a eu quelques sujets relativement concrets qui ont été évoqués, qui sont des sujets qui touchent les Français, les familles, notamment sur l'enseignement des langues vivantes, et également "le Plan réussite en licence". Et puis, il y a eu également quelques illustrations assez concrètes du travail et de la modernisation du fonctionnement de l'Etat, notamment avec la transposition des directives, la question de la transposition des directives européennes, et la politique immobilière de l'Etat.
Voilà, juste pour donner un petit peu le cadrage général des thèmes qui ont été abordés lors du Conseil des ministres.
Alors, pour entrer plus dans le détail, vous avez eu d'abord,
* un Conseil des ministres qui s'est ouvert sur la présentation de l'accord entre la France et le Gabon, relatif aux accords de codéveloppement et de gestion des flux migratoires. Cet accord a été présenté par J.-P. Jouyet mais évidemment commenté par B. Hortefeux. Il vient dans le prolongement au total maintenant, de quatre accords qui ont été signés, qui ont déjà été signés, et auxquels viendra s'ajouter celui sur le Sénégal.
Et vous avez également deux autres accords qui sont en cours de négociation, dont, notamment, un accord avec la Tunisie. Donc, c'est plus généralement dans le cadre du travail qui a été enclenché par B. Hortefeux pour la gestion des flux migratoires. La signature de ces ensembles d'accords de codéveloppement avec les pays qui sont concernés, et qui se déroule avec un très bon retour. Voilà. Premier point important.
* Deuxième point important, les sujets qui touchent directement les familles, et plus particulièrement les étudiants. Avec une première communication faite sur le développement des langues vivantes étrangères, qui a été faite par X. Darcos lui-même. C'est une communication importante, comme l'a souligné le président de la République au moment du début de la présentation. Vous vous en souvenez, sans doute, lors de sa "lettre aux éducateurs", le président de la République avait souhaité que "chaque élève soit capable de parler deux langues supplémentaire en plus du français.
Trois axes donc pour y arriver et pour aider nos élèves en la matière :
Le premier, c'est davantage de cours.
Le deuxième, c'est faciliter la pratique, pas forcément apprendre une langue, un petit peu théorique, mais que vous n'arriverez jamais à pratiquer quand vous serez dans un pays ou amenés à parler une autre langue.
Et troisièmement, le recrutement et la formation.
Alors, s'agissant d'abord des cours :
- Désormais, 1h30 par semaine sera consacrée à l'apprentissage d'une langue vivante étrangère à l'école primaire.
- Il y aura également, la généralisation des Sixièmes bilingues, dès la rentrée prochaine, qui ont de très bons résultats.
- Et enfin, le recours à toutes les technologies de l'information et de la communication pour avoir un apprentissage des langues modernes qui soit plus efficace, notamment, avec des systèmes de visio-conférences, et du e-twinning, qui est quelque chose de très intéressant - vous savez, vous utilisez Internet pour pouvoir avoir de l'apprentissage des langues à distance. C'est le premier pôle : plus de cours, des moyens plus modernes.
La deuxième chose, c'est la pratique des langues étrangères à l'école, en essayant de les regrouper, non pas en fonction du LV1, LV2, LV3, mais plus par niveau de compétence. Et également, de multiplier les échanges scolaires avec des classes étrangères. Parce que rien de tel que la pratique pour apprendre, effectivement, une langue étrangère.
Et le dernier c'est, ouvrir et surtout internationaliser le recrutement et la formation des enseignants de langues. Il y a notamment, une démarche très intéressante qui a été enclenchée pour permettre, par exemple, à des profs d'histoire ou des profs de littérature, dans le cadre de classes bilingues ou de classes internationales, de valider en même temps leur savoir en matière de langues étrangères. Donc, tout ça va être aussi développé pour que l'apprentissage de la langue ne soit pas cantonné à un seul domaine, et surtout, pour faire également en sorte qu'il y ait de plus en plus de professeurs et d'échanges avec des professeurs qui viennent de pays étrangers.
Voilà, grosso modo, pour tous ceux qui sont encore au collège ou au lycée, attendez-vous un gros développement des langues vivantes étrangères.
J'en viens maintenant au "Plan réussir en licence", qui a été présenté par V. Pécresse, et qui est un plan extrêmement important.
Vous le savez, c'était un des thèmes qui ont fait l'objet de forts débats pendant la campagne présidentielle : comment faire en sorte que la licence ne conduise pas à un taux d'échec aussi important que celui que connaît aujourd'hui notre système d'enseignement supérieur ?
La première chose, d'abord, c'est permettre d'avoir une orientation et un accompagnement des étudiants dans le choix des différentes filières qu'ils font. Le but sera vraiment de demander à chaque université de prendre la responsabilité de mettre en place un parcours de formation en lien avec l'étudiant. Et que ce parcours de formation ne soit pas seulement un parcours de formation théorique, mais que ce parcours de formation aille jusqu'au moment, jusqu'à la passerelle vers l'emploi. Cela fera l'objet un peu d'un engagement réciproque, comme ça se pratique dans un certain nombre d'établissements, d'ores et déjà de l'enseignement supérieur, où il y a un engagement, à la fois de la part de l'université, et en même temps de la part de l'étudiant.
Deuxième chose, c'est d'essayer, le plus en amont possible, par un site national d'orientation qui sera beaucoup plus transparent, d'informer sur les places disponibles, sur le taux de réussite au sein de la filière, et surtout, sur le taux d'insertion professionnelle. Donc, d'abord, une meilleure orientation pour que chacun puisse faire ses choix en connaissance de cause. Le deuxième point, c'est de revoir un peu le déroulement de la licence : une première année qui sera consacrée à l'acquisition des savoirs fondamentaux. Une deuxième année qui sera l'étape de spécialisation disciplinaire. Et une troisième année qui sera une spécialisation beaucoup plus en lien avec le projet d'étude et avec un stage validé à l'intérieur du cursus. Donc redonner un peu son sens à l'année de licence et au déroulé en trois ans, avec chaque année qui est beaucoup plus complémentaire et qui permet d'avoir une progression pour l'étudiant.
Le dernier point, c'est que les filières professionnelles courtes seront remobilisées pour assurer la réussite de certains étudiants. Vous le savez notamment, il y a souvent un peu de massacre qui est fait. "Le massacre", il faut vraiment accepter d'utiliser ce terme pour des bacheliers technologiques et professionnels qui sont envoyés, après avoir fait un bon parcours, une bonne réussite au niveau de leur filière technologique et professionnel et qui sont renvoyés sur des filières générales au niveau de l'université, dans lesquelles ils ne sentent pas bien, qui aboutissent à des taux d'échecs extrêmement importants, alors que les filières des IUT peuvent être des filières extrêmement performantes avec des très bon taux d'insertion professionnelle. Donc, le but est de faire en sorte qu'on ait un meilleur brassage, et de faire en sorte notamment que les postes en IUT soient plus facilement accessibles. Mais je vous renvoie sur ce point à la communication détaillée de V. Pécresse, notamment pour les questions de mention des différents bacheliers technologiques et professionnels. Ce n'est pas seulement des mots, c'est aussi du budget, puisque l'Etat consacrera 730 millions d'euros sur cinq ans à la revalorisation des licences. C'est une hausse du budget consacrée à la licence de 43 %. Donc, autant vous dire que l'engagement de mettre le paquet sur l'enseignement supérieur est tenu. Et on commence par l'essentiel, à savoir la licence.
J'en viens maintenant à deux sujets pour finir de réforme de l'Etat. Le premier, la transposition des directives européennes ; le deuxième, la politique immobilière de l'Etat.
S'agissant des directives européennes, la France s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne, comme vous le savez. C'est une présidence qui a un très fort enjeu. Et il faut que notre administration améliore ses performances en terme de transposition des directives communautaires. Cela va mieux, mais cela va juste un peu mieux. On a le meilleur chiffre en termes de transposition des directives européennes depuis 1997, avec 98,9 % des directives qui ont été transposées. Mais cela dit, cela ne nous place pas pour autant dans le peloton de tête, puisque nous sommes qu'au 16ème rang sur les 27 pays de l'Union européenne en terme de transposition des directives européennes. Donc, le président de la République a vraiment mis la pression sur l'ensemble des administrations et des ministres Et notamment, trois administrations qui ont beaucoup de directives à transposer : le ministère le MEDAD Développement durable, Bercy et le ministère de la Santé. Dans cette perspective le but à atteindre est que nous ayons au moins 99 % des directives qui soit transposées avant l'échéance du 30 avril. Donc, gros travail à mener. C'est aussi un travail de plus en plus pour essayer de faire en sorte que nous déminions en amont les problèmes de transposition des directives.
J'en viens maintenant au dernier point, qui est un point qui intéresse les Français, contrairement, parfois, à certaine idées reçues : c'est la présentation de la politique immobilière de l'Etat. Comment l'Etat gère-t-il ses immobilisations ? Le budget qui est afférant à tout cela est conséquent. J'ai moi-même découvert le chiffre à cette occasion. C'est quand même 44 milliards d'euros qui sont en jeu sur la gestion du patrimoine immobilier de l'Etat. Si on devait le résumer simplement : la gestion immobilière de l'Etat n'appartient à personne ; il n'y a pas de propriétaire ; il n'y a pas de contrat de location et finalement il y a une mauvaise gestion par l'Etat de sa politique immobilière. Trop de mètres carrés, des surfaces qui sont souvent chères et inadaptées et un grave retard d'entretien au niveau d'un certain nombre d'immeubles. Le but est donc tout simplement d'essayer d'y répondre : moins de surfaces, moins chères, plus fonctionnelles et mieux entretenues. Pour y arriver, le but d'E. Woerth est de poursuivre en tout cas les acquis qui ont été faits au cours des années précédentes, l'inventaire du patrimoine, notamment J.-F. Copé qui avait beaucoup travaillé sur ces sujets, revoir le régime juridique des bureaux domaniaux, les schémas immobiliers, les loyers budgétaires. Mais l'action immobilière doit aussi prendre en compte une politique de section quand c'est nécessaire, comme l'opération, qui a été réalisée sur l'immeuble des douanes, qui était sauf erreur de ma part rue de Varenne, je crois, qui a fait l'objet d'une cession très récente, qui a quand même permis d'économiser de l'argent tout en ayant un immeuble plus fonctionnel. Voilà les quelques orientations qui ont été faites. Ce sujet a fait l'objet de débats à l'intérieur entre les différents ministres, notamment une intervention d'H. Morin, une intervention de C. Boutin, une intervention de M. Alliot-Marie, chacun essayant un peu de voir comment la gestion immobilière de l'Etat pourra être améliorée. (...) . Un point important aussi, qui est à relier dans le cadre du "Grenelle de l'environnement" : la gestion immobilière de l'Etat et le bon entretien de notre immobilier, c'est aussi un enjeu écologique et financier puisque, et J.-L. Borloo l'a rappelé, à condition de consentir des investissements qui seraient à peu près rentabilisés sur sept ans, on pourrait considérablement améliorer la performance énergétique des ministères, les rendre moins gourmands en énergie et améliorer la facture d'un quart - sur quatre, on reviendrait à trois quarts. Est-ce que c'est clair ? Grosso modo, réduire de 25 % la facture énergétique. Là, je pense que c'est beaucoup plus clair. Voilà. A vous.
QUESTIONS - Pour les langues étrangères, est-ce que les langues étrangères, vivantes bien entendu, c'est défini ?
R - Comme vous l'avez précisé, ce n'est pas le grec ancien, mais par contre c'est le grec moderne. Donc, c'est bien l'apprentissage de l'ensemble des langues vivantes étrangères qui est balayé par le programme d'action gouvernementale et ce n'est pas un programme qui est ciblé sur plus particulièrement une langue. Le choix qui est fait de dire que chaque élève doit être capable de maîtriser deux langues en plus du français, permet précisément d'ouvrir à une diversité de choix de langues.
QUESTIONS - Lesquelles ?
R - Le programme gouvernemental ne cible pas une langue plus qu'une autre. Le but est de relancer globalement la pratique et l'acquisition des langues vivantes.
QUESTIONS - On attend deux nominations, l'une à la tête de la SNCF et l'autre à la tête de l'audiovisuel extérieur. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
R- Alors, les décisions n'ont pas été prises. Elles devraient être prises soit dans l'après-midi, soit d'ici demain. Donc, je ne les annoncerai pas à l'avance. Peut-être juste un petit mot sur ... Pouvez-vous préciser votre question, notamment sur l'audiovisuel extérieur ?
QUESTIONS - Sur l'audiovisuel extérieur, est-ce que vous pouvez nous confirmer qu'il s'agira de C. Ockrent ?
R - Là aussi, la décision n'a pas encore été prise mais, si vous me permettez, s'agissant de C. Ockrent, je pense qu'il serait étonnant que l'on réduise l'ampleur du rôle et de la compétence professionnelle de C. Ockrent à la question de savoir de qui est-elle la femme...
QUESTIONS - De qui est-elle la femme : que voulez-vous dire par là ?
R - Ce que je veux dire par là, c'est que C. Ockrent est une journaliste extrêmement compétente, reconnue au niveau international, mais que, à ce stade, je ne vais pas commenter une décision qui n'a pas été prise. Voilà.
QUESTIONS - En ce qui concerne la SNCF, est-ce que le fait d'avoir été ..., de venir de la gauche par exemple, en ce qui concerne le numéro deux actuel de la SNCF, est un obstacle ou un atout pour devenir le numéro un de la SNCF ?
R - Je pense que ce qui est un obstacle ou un atout pour devenir numéro un de la SNCF, c'est juste de pouvoir exercer le poste concrètement et en étant compétent. Et je pense que la couleur politique à un poste comme celui-là n'est pas forcément le critère déterminant de choix. Mais je n'ai, là-dessus, aucun commentaire à faire sur la décision qui sera prise sur le poste de la SNCF.
QUESTIONS - Ce n'est pas un commentaire qu'on vous demande, c'est une information.
R - Et je ne vous donne pas d'information avant que l'information ait été prise et certifiée, puisque ce serait un mauvais service à vous rendre.
QUESTIONS - Tout autre chose : la directrice de cabinet de N. Sarkozy dit dans VSD qui vient de paraître que "les sectes sont un non-problème en France". Est-ce que le gouvernement envisage de supprimer la mission interministérielle de lutte contre les sectes ?
R - Pas à ma connaissance, mais je vous avoue que je n'ai pas lu cette interview d'E. Mignon. Donc, je suis désolé, je ne peux pas vous la commenter tout de suite. Mais je le regarderai et puis, si vous voulez, on peut en parler cet après-midi.
QUESTIONS - Ce n'est pas une réflexion en tout cas dont vous avez eu écho ces dernières semaines ?
R - Non, absolument pas. Et je serais très surpris qu'on supprime en tout cas cette politique sur ce plan là. D'autres questions ?
QUESTIONS - Parmi les politiques de cession de l'Etat, il y avait la possibilité de vendre le bâtiment de Bercy - c'est une rumeur qui avait couru il y a quelques mois. Est-ce que ce serait une possibilité ? Et est-ce qu'il y aura plus de cessions d'ambassades par le ministre des Affaires étrangères, à l'étranger ?
R - Non. Je pense qu'à ce stade - et c'est tout le sens de la politique, enfin de la communication qui a été faite par E. Woerth -, il ne faut pas qu'on réduise la question de la gestion de la politique immobilière par l'Etat à la question des cessions. Bien entendu, c'est une question mais la question, derrière, c'est d'avoir des locaux qui soient opérationnels, que des mètres carrés ne soient pas gaspillés, que la facture énergétique soit gérée correctement. Ce sont ces trois questions qui me semblent les questions les plus importantes. Donc, toute la communication d'E. Woerth consistait à dire : ne réduisez pas et ne réduisons pas au niveau de l'Etat la simple question de la gestion immobilière. La question est de savoir ce qu'on vend ou ce qu'on acquiert. Donc, la question aussi c'est de bien entretenir correctement nos locaux, qu'ils soient bien aménagés, que les questions d'isolation énergétique soient correctement faites. Donc, en tout cas, le point précis auquel vous faites allusion, pour répondre clairement, n'a pas été évoqué. Par contre, ce qui a été évoqué, c'est cette opération de cession de la Douane, qui a permis d'avoir une opération de cession et d'économiser quasiment 90 millions d'euros. Ce n'est pas rien.
QUESTIONS - Est-ce que vous avez évoqué aujourd'hui - ou est-ce que le président de la République a évoqué- le problème de confiance que les Français ont vis-à-vis de lui, qui apparaît clairement à chaque étude, chaque semaine, et est-ce que ça ne rend pas plus compliqué le travail du Gouvernement pour le projet présidentiel, d'une manière générale ?
R - Non, je ne pense pas. Enfin, vous me posez la question, et je le comprends très bien, chaque semaine. La réponse que j'apporte est la même : on est dans un choix qui est un choix qui a été assumé par le président de la République, qui consiste à assumer d'être en première ligne, et à porter lui-même tout un certain nombre de chantiers, c'est-à-dire de ne pas être dans la figure du commandeur calfeutré au sein de l'Elysée. Après, on est dans une phase, qui est une phase où les premiers résultats commencent à arriver, que ce soit en matière d'heures supplémentaires, que ce soit sur le Grenelle de l'Environnement, que ce soit sur la réforme de l'enseignement supérieur, que ce soit sur la refonte de l'école, que ce soit sur toutes les relations de travail au sein de l'entreprise, que ce soit sur la meilleure répartition de la valeur ajoutée, notamment par le biais du déblocage de la participation. Et les Français attendent de voir concrètement ce que ça va donner pour eux. Or vous le savez très bien, la chaîne de transmission entre le moment où on le décide en Conseil des ministres et le moment où les Français le voient concrètement dans leur vie quotidienne, est dans notre pays parfois un peu longue, même si on essaye de faire le maximum. Donc, on est dans cette période qui est une période intermédiaire. Par contre, je tiens à redire et j'ai notamment été très choqué par les propos qui ont été tenus ce matin par P. Moscovici. Et je crois que c'est une erreur de la part de l'opposition d'être dans cette posture de ce qu'on peut appeler, je trouve, d'une forme de terrorisme intellectuel, c'est-à-dire qu'on utilise des mots comme des bombes, et c'est uniquement destiné à nuire et à faire des attaques personnelles. Je ne suis pas sûr que ce soit ce que les Français attendent de l'opposition. Quelles sont les propositions concrètes qui sont sur la table ? 100 % d'accord pour discuter. Est-ce que, par exemple, sur le Grenelle de l'Environnement, il y a une position différente qui est portée par l'opposition ? Est-ce que, par exemple, sur l'enseignement supérieur, ils trouvent que ce qui a été fait par le président de la République est mauvais ? Mais parlons du fond. Et je trouve qu'il y a une posture un peu hypocrite à n'être que dans une critique personnelle et, ensuite, à dénoncer l'excès de personnalisation du fonctionnement actuel. Voilà. Si jamais ils trouvent qu'il y a un excès de personnalisation, qu'on ne discute pas assez du fond, eh bien parlons du fond. Et moi, j'y suis tout à fait prêt.
QUESTIONS - Pensez-vous que R. Yade a été victime d'attaques racistes, comme elle le dit, à Colombes ?
R - Je n'en ai aucune idée, parce que je ne connais pas du tout la réalité de Colombes. Je pense qu'en tout cas, et pour en avoir discuté avec Rama, qui est une amie, il n'est pas si facile d'être engagé en politique en portant aussi son histoire, qui est l'histoire d'un parcours de la diversité. Et donc, voilà. J'imagine très bien que sur le terrain, au jour le jour, ça ne doit pas être si facile que cela. Mais je trouve qu'elle l'assume avec beaucoup de courage, et puis avec cette forme d'énergie et de franchise qui la caractérise.
QUESTIONS - Monsieur le porte-parole, concernant justement une autre réalité, celle d'Aulnay-sous-Bois, est-ce que le fait d'être député, maire et d'être "chômeur", entre guillemets, pose un problème de moralité et est-ce que ça a, non pas été évoqué au Conseil des ministres, mais est-ce que vous avez une position là-dessus ?
R - Je me suis exprimé ce matin sur ce sujet. C'est évidemment choquant. Cela a été reconnu par l'intéressé lui-même qui a dit qu'il avait demandé à ce que le remboursement soit pratiqué. Il n'y a personne qui puisse comprendre que vous touchez à la fois une rémunération en tant que député, et qu'en même temps, vous ayez une allocation chômage. Je crois que, plus largement, c'est une réflexion de fond sur la transparence de la vie démocratique. Vous connaissez mes convictions en la matière. Et je trouve que, parfois, regarder un peu ce qui se passe en Suède ou au Danemark nous ferait aussi un peu de bien. Voilà.
QUESTIONS - Est-ce qu'il y aura un recours des Assedic ?
R - Il faut demander à l'Assedic.
QUESTIONS - Dans une interview, X. Bertrand indique qu'il est franc-maçon. C'est assez peu usuel comme déclaration. Est-ce que cela vous inspire un commentaire ?
R - Cela m'a à la fois surpris et pas surpris. Cela m'a surpris parce que je ne le savais pas, et cela ne m'a pas surpris parce que X. Bertrand a toujours eu ce discours sur la transparence, consistant à dire : quand on me pose une question, je réponds, et je suis clair par rapport à mon itinéraire, mes convictions. Donc, je trouve que c'est en ligne avec ce qu'a toujours été l'itinéraire politique de X. Bertrand. Après, c'est vrai que c'est très inhabituel.
QUESTIONS - Le ministre des Affaires étrangères, B. Kouchner, est à ma connaissance parti pour le Venezuela et la Colombie. Est-ce que cela veut dire qu'il y a du nouveau en ce qui concerne le dossier I. Betancourt ?
R - Pas à ma connaissance.
Voilà, merci à tous et bon courage.Source http://www.porte-parole.gouv.fr, le 21 février 2008