Texte intégral
F. Laborde.- Bonjour. Avec P. Devedjian, ce matin, nous allons nous livrer à un exercice qui sera, disons les mots, franchement cruel pour l'UMP, puisqu'on va analyser...
R.- N'exagérons rien.
Q.-...les défaites, les leçons des municipales. Non, vous dites que ce n'est pas cruel pour l'UMP ?
R.- C'est la vie politique, c'est l'expression démocratique de notre population, il faut l'accepter.
Q.- Mais il y a quand même des villes comme Toulouse, Amiens, Asnières...
R.- Oui oui, c'est désagréable, vous avez raison !
Q.- Vous voulez que je sois désagréable, je vais continuer : Strasbourg, Périgueux...
R.- Oui oui, bien sûr, ça fait...
Q.- Ce n'est pas...
R.- Et c'est souvent injuste, d'ailleurs, parce que parfois c'est à quelques centaines de voix...
Q.- Vous pensez à Périgueux ?
R.- A Périgueux, par exemple, c'est une centaine de voix, c'est injuste par rapport au travail, mais c'est comme ça.
Q.- Asnières, c'était aussi inattendu ? Attendu ?
R.- M. Aeschlimann s'est bien battu et il a bien remonté. Le premier tour était annoncé très difficile pour le deuxième, il a fait un beau combat, mais...
Q.- A Amiens, cela veut dire que G. de Robien n'a plus d'avenir ?
R.- C'est lui qui a annoncé son retrait de la vie politique, ce matin.
Q.- Aux cantonales, vous avez sept départements qui ont été perdus - je continue dans les nouvelles, enfin, vous les connaissez, ce n'est pas la peine de les rappeler - : Municipales, pas brillantes, cantonales perdues, alors...
R.- Oui, enfin, quand même, n'exagérons rien. En 2001...
Q.- Vous dites : "ça se rééquilibre", mais enfin, ça se rééquilibre de façon un peu...
R.- Un peu dure pour nous, mais c'est de manière...
Q.- C'est ce que l'on appelle "le coup du lapin", en voiture ?
R.- Non, quand même, assez classique. Ecoutez, en 2001 nous avions gagné 39 villes de plus de 30.000 habitants. Donc c'était une grande victoire, eh bien cette fois-ci nous en perdons une quarantaine. Vous voyez quand même que les choses sont proportionnées. Alors, c'était désagréable pour la gauche en 2001, c'est désagréable pour nous en 2008, mais ce n'est pas non plus la révolution.
Q.- La leçon à tirer, est-ce que ce n'est pas aussi que, au fond, c'est la prime à la gestion locale ? Quand on voit le score d'A. Juppé à Bordeaux, quand on voit le pari de C. Estrosi à Nice qui a dit...
R.- Vous avez raison.
Q.- ... "Je choisis Nice plutôt que Paris".
R.- Oui, il y a une vraie demande. Il y a plusieurs leçons à tirer. D'abord, il y a des problèmes de gestion locale qui sont lourds. La première demande, c'est d'avoir des maires à plein temps, on le ressent très fortement. La deuxième, c'est d'avoir des maires qui sont en proximité avec la population et en particulier avec les quartiers populaires. Partout où on n'a pas été assez présents dans les quartiers populaires qui sont très demandeurs de proximité, nous avons des mécomptes.
Q.- Est-ce que la troisième leçon ce n'est pas aussi que, il y a eu un moment où certains soutiens pesaient trop lourd ? Je m'explique : Périgueux, on a vu que X. Darcos a eu le soutien, et du président de la République et du Premier ministre, il a perdu. Marseille, on voit que J.-C. Gaudin a préféré mener son affaire, si je puis dire, tout seul et sans soutiens nationaux, il a gagné. Est-ce que c'est un mauvais esprit journalistique ?
R.- Non, d'abord, ça, c'était le thème de la gauche, de dire que l'on avait peur de montrer son étiquette. Vous savez, pour J.-C. Gaudin, pour X. Darcos, pour A. Juppé, tout le monde sait quelle est leur appartenance politique. Donc, vraiment, cette histoire, suivant laquelle ils auraient caché leurs étiquettes, c'est rigolo, parce que ça n'abuse absolument personne, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est simplement d'être local dans sa gestion, dans le projet de ville, dans la crédibilité que l'on peut avoir auprès de la population.
Q.- Est-ce que ça rebat les cartes que ce soit à l'UMP, au gouvernement ? Par exemple, A. Juppé, très bien réélu à Bordeaux, ça lui redonne un peu de poids, est-ce que ça pourrait lui donner un rôle supplémentaire à l'UMP ou ailleurs ?
R.- Lui-même a exprimé qu'il avait entendu le message de ses électeurs, c'était local-local et les mécomptes qu'il avait eus aux élections législatives, qui étaient interprétés comme un désaveu, sont totalement démentis par les élections municipales, où il fait un triomphe. Vraiment, c'est un très très beau score, parce qu'il répond à la demande de présence de la population. C'est une grande leçon, C. Estrosi, d'ailleurs, l'a bien entendu et je crois que ça lui a vraiment facilité le second tour. Pour nous aussi, évidemment, cela doit être une réflexion dans l'organisation de notre formation politique.
Q.- X. Darcos qui a perdu Périgueux, risque-t-il de perdre son marocain ?
R.- Je ne le crois pas, parce qu'à ce moment-là, si cette règle était posée, ce serait une prime à la fuite, parce qu'il était maire sortant. Eh bien il a affronté, naturellement, le corps électoral, c'était son devoir de faire ça, il était courageux, et franchement il n'a pas perdu de beaucoup, ce n'est pas un désaveu, c'est un échec, mais relatif, très relatif.
Q.- Alors, on sait que le président a annoncé qu'il y aurait des ajustements, peut-être dès ce matin, dès aujourd'hui. Va-t-il le dire ? Il y au forcément un effet de remaniement ministériel, ne serait-ce que parce qu'il faut remplacer C. Estrosi. Est-ce que ce sera un remaniement de grande importance, de petite, de moyenne ?
R.- Le Premier ministre a dit que non, il a dit que c'était de petite importance et que ce serait surtout plutôt technique, mais, je ne suis pas le porte-parole du gouvernement et je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus.
Q.- Certains de vos bons amis disaient : pourquoi pas P. Devedjian au gouvernement ?
R.- Je n'en vois...
Q.- Certains de vos amis qui vous voyaient partir de l'UMP, pour dire les choses franchement.
R.- Oui, pour dire les choses et qui voulaient la place. Je trouve cela d'ailleurs plutôt agréable que cette place soit convoitée, parce qu'il y a du travail à faire, et franchement les bonnes volontés ne manquent pas. Mais, non, je suis attelé justement au succès de l'UMP, cette fois-ci c'est aussi l'occasion d'un travail, parce que nous allons pouvoir renouveler complètement nos équipes, là où nous avons perdu et on a besoin aussi d'une nouvelle génération, la politique de l'ouverture a été plutôt positive, et je crois qu'il faut la développer, donc il y a un vrai travail de fond à faire pour l'UMP.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 mars 2008
R.- N'exagérons rien.
Q.-...les défaites, les leçons des municipales. Non, vous dites que ce n'est pas cruel pour l'UMP ?
R.- C'est la vie politique, c'est l'expression démocratique de notre population, il faut l'accepter.
Q.- Mais il y a quand même des villes comme Toulouse, Amiens, Asnières...
R.- Oui oui, c'est désagréable, vous avez raison !
Q.- Vous voulez que je sois désagréable, je vais continuer : Strasbourg, Périgueux...
R.- Oui oui, bien sûr, ça fait...
Q.- Ce n'est pas...
R.- Et c'est souvent injuste, d'ailleurs, parce que parfois c'est à quelques centaines de voix...
Q.- Vous pensez à Périgueux ?
R.- A Périgueux, par exemple, c'est une centaine de voix, c'est injuste par rapport au travail, mais c'est comme ça.
Q.- Asnières, c'était aussi inattendu ? Attendu ?
R.- M. Aeschlimann s'est bien battu et il a bien remonté. Le premier tour était annoncé très difficile pour le deuxième, il a fait un beau combat, mais...
Q.- A Amiens, cela veut dire que G. de Robien n'a plus d'avenir ?
R.- C'est lui qui a annoncé son retrait de la vie politique, ce matin.
Q.- Aux cantonales, vous avez sept départements qui ont été perdus - je continue dans les nouvelles, enfin, vous les connaissez, ce n'est pas la peine de les rappeler - : Municipales, pas brillantes, cantonales perdues, alors...
R.- Oui, enfin, quand même, n'exagérons rien. En 2001...
Q.- Vous dites : "ça se rééquilibre", mais enfin, ça se rééquilibre de façon un peu...
R.- Un peu dure pour nous, mais c'est de manière...
Q.- C'est ce que l'on appelle "le coup du lapin", en voiture ?
R.- Non, quand même, assez classique. Ecoutez, en 2001 nous avions gagné 39 villes de plus de 30.000 habitants. Donc c'était une grande victoire, eh bien cette fois-ci nous en perdons une quarantaine. Vous voyez quand même que les choses sont proportionnées. Alors, c'était désagréable pour la gauche en 2001, c'est désagréable pour nous en 2008, mais ce n'est pas non plus la révolution.
Q.- La leçon à tirer, est-ce que ce n'est pas aussi que, au fond, c'est la prime à la gestion locale ? Quand on voit le score d'A. Juppé à Bordeaux, quand on voit le pari de C. Estrosi à Nice qui a dit...
R.- Vous avez raison.
Q.- ... "Je choisis Nice plutôt que Paris".
R.- Oui, il y a une vraie demande. Il y a plusieurs leçons à tirer. D'abord, il y a des problèmes de gestion locale qui sont lourds. La première demande, c'est d'avoir des maires à plein temps, on le ressent très fortement. La deuxième, c'est d'avoir des maires qui sont en proximité avec la population et en particulier avec les quartiers populaires. Partout où on n'a pas été assez présents dans les quartiers populaires qui sont très demandeurs de proximité, nous avons des mécomptes.
Q.- Est-ce que la troisième leçon ce n'est pas aussi que, il y a eu un moment où certains soutiens pesaient trop lourd ? Je m'explique : Périgueux, on a vu que X. Darcos a eu le soutien, et du président de la République et du Premier ministre, il a perdu. Marseille, on voit que J.-C. Gaudin a préféré mener son affaire, si je puis dire, tout seul et sans soutiens nationaux, il a gagné. Est-ce que c'est un mauvais esprit journalistique ?
R.- Non, d'abord, ça, c'était le thème de la gauche, de dire que l'on avait peur de montrer son étiquette. Vous savez, pour J.-C. Gaudin, pour X. Darcos, pour A. Juppé, tout le monde sait quelle est leur appartenance politique. Donc, vraiment, cette histoire, suivant laquelle ils auraient caché leurs étiquettes, c'est rigolo, parce que ça n'abuse absolument personne, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est simplement d'être local dans sa gestion, dans le projet de ville, dans la crédibilité que l'on peut avoir auprès de la population.
Q.- Est-ce que ça rebat les cartes que ce soit à l'UMP, au gouvernement ? Par exemple, A. Juppé, très bien réélu à Bordeaux, ça lui redonne un peu de poids, est-ce que ça pourrait lui donner un rôle supplémentaire à l'UMP ou ailleurs ?
R.- Lui-même a exprimé qu'il avait entendu le message de ses électeurs, c'était local-local et les mécomptes qu'il avait eus aux élections législatives, qui étaient interprétés comme un désaveu, sont totalement démentis par les élections municipales, où il fait un triomphe. Vraiment, c'est un très très beau score, parce qu'il répond à la demande de présence de la population. C'est une grande leçon, C. Estrosi, d'ailleurs, l'a bien entendu et je crois que ça lui a vraiment facilité le second tour. Pour nous aussi, évidemment, cela doit être une réflexion dans l'organisation de notre formation politique.
Q.- X. Darcos qui a perdu Périgueux, risque-t-il de perdre son marocain ?
R.- Je ne le crois pas, parce qu'à ce moment-là, si cette règle était posée, ce serait une prime à la fuite, parce qu'il était maire sortant. Eh bien il a affronté, naturellement, le corps électoral, c'était son devoir de faire ça, il était courageux, et franchement il n'a pas perdu de beaucoup, ce n'est pas un désaveu, c'est un échec, mais relatif, très relatif.
Q.- Alors, on sait que le président a annoncé qu'il y aurait des ajustements, peut-être dès ce matin, dès aujourd'hui. Va-t-il le dire ? Il y au forcément un effet de remaniement ministériel, ne serait-ce que parce qu'il faut remplacer C. Estrosi. Est-ce que ce sera un remaniement de grande importance, de petite, de moyenne ?
R.- Le Premier ministre a dit que non, il a dit que c'était de petite importance et que ce serait surtout plutôt technique, mais, je ne suis pas le porte-parole du gouvernement et je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus.
Q.- Certains de vos bons amis disaient : pourquoi pas P. Devedjian au gouvernement ?
R.- Je n'en vois...
Q.- Certains de vos amis qui vous voyaient partir de l'UMP, pour dire les choses franchement.
R.- Oui, pour dire les choses et qui voulaient la place. Je trouve cela d'ailleurs plutôt agréable que cette place soit convoitée, parce qu'il y a du travail à faire, et franchement les bonnes volontés ne manquent pas. Mais, non, je suis attelé justement au succès de l'UMP, cette fois-ci c'est aussi l'occasion d'un travail, parce que nous allons pouvoir renouveler complètement nos équipes, là où nous avons perdu et on a besoin aussi d'une nouvelle génération, la politique de l'ouverture a été plutôt positive, et je crois qu'il faut la développer, donc il y a un vrai travail de fond à faire pour l'UMP.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 mars 2008