Conseil des ministres du 16 avril 2008. Les réunions de printemps du G7, du FMI et de la Banque mondiale.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

La ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi a présenté une communication relative aux réunions de printemps du G7, du FMI et de la Banque mondiale.
Les débats tenus dans le cadre du G7 et du Comité monétaire et financier international ont mis en évidence un tableau contrasté de la croissance mondiale, dont le rythme a été revu à la baisse par le FMI à 3,7 % pour cette année contre une prévision de 4,1 % en février.
La situation américaine reste dominée par de fortes difficultés sur le marché de l'immobilier et dans le secteur financier. Selon le FMI, les différentes mesures prises par les autorités américaines devraient permettre une reprise économique à partir de la fin 2008 et du début 2009. De leur coté, les pays émergents, notamment ceux d'Asie, continuent à bénéficier d'une très forte croissance.
Les représentants de la zone euro ont souligné la solidité de la croissance européenne dont témoignent notamment les bons résultats dans le domaine de l'emploi. Ils ont contesté les prévisions très pessimistes du FMI avec une perspective de croissance en 2008 de 1,4% pour la zone euro.
Les ministres du G7 ont fait état de leur préoccupation face aux effets pour la croissance économique des fluctuations brutales récentes entre les grandes monnaies. Ils ont réaffirmé leur soutien à un système financier international fort et solide. Enfin, les ministres du G7 ont salué la décision de la Chine d'accroître la flexibilité de sa monnaie et l'ont encouragée à laisser s'apprécier son taux de change réel au vu du niveau de ses excédents courants et de son inflation.
La discussion sur les réponses à apporter aux turbulences de marché a permis de dégager un consensus sur les actions à mettre en oeuvre en urgence pour en limiter les effets et apporter une solution aux déséquilibres qu'elles ont révélés. Ces décisions s'inscrivent dans la droite ligne des propositions faites dès le 15 août 2007 par le Président de la République française à ses collègues du G7, notamment en faveur du renforcement de la transparence et d'une plus grande responsabilité des acteurs.
S'appuyant sur les conclusions des travaux du Forum de Stabilité Financière, les pays du G7 ont demandé aux grandes banques internationales d'être pleinement transparentes, de façon harmonisée, sur leur exposition aux risques dès les comptes semestriels 2008 afin de renforcer la confiance dans le système financier. Les autres demandes portent sur la valorisation de titres aujourd'hui peu liquides, sur le renforcement de la surveillance prudentielle des banques et sur la prise en compte de la liquidité.
Au-delà, les ministres du G7 souhaitent renforcer la solidité et la stabilité des marchés de façon durable grâce à une série de travaux portant sur les agences de notation, le rôle des superviseurs et les modalités de coopération en cas de crise financière. Ils se sont également accordés sur l'opportunité d'une application des règles dites de « Bâle II » dans l'ensemble des institutions financières.
La France a relayé l'appel des pays africains sur les effets des hausses récentes des prix des matières premières notamment agricoles. Elle a souligné la gravité de ce phénomène qui se traduit par une montée de la malnutrition, voire des famines, et qui est de nature à remettre en cause les acquis de la croissance récente et les progrès obtenus ces dernières années dans la réduction de la pauvreté. Elle a souhaité qu'au-delà des actions immédiates qui revenaient aux Nations-Unies, les institutions de Bretton Woods se mobilisent et adaptent leurs instruments d'intervention de façon à répondre rapidement à ce défi.Enfin, les réunions ont été marquées par des progrès significatifs dans la gouvernance du FMI, dont le conseil d'administration reflétera mieux les grands équilibres économiques mondiaux. La France a joué tout son rôle pour parvenir à ce résultat qui garantit également la place des pays pauvres.