Déclaration de Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, sur l'aide publique au développement, Paris le 18 avril 2008.

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Circonstance : Déclaration de Nicolas Sarkozy annonçant le doublement de l'aide publique au développement, à Paris le 18 avril 2008

Texte intégral

N.Sarkozy vient dans l'urgence de promettre le doublement de l'Aide Publique au Développement comme il l'avait promis déjà lors de sa campagne électorale, comme son prédécesseur J. Chirac l'avait déjà promis... en réalité avec 7,2 milliards d'euros alloués en 2007, l'APD française a diminué de 16 % en termes réels, alors que, la même année, l'Espagne a accru son aide de près de 34 %.
Alors que la France assurera la présidence de l'UE au second semestre 2008, l'aide française est l'une de celle qui a le plus fortement chuté en 2007 au sein de l'UE, en passant de 0,47 % de son RNB 2006 à 0,39 % en 2007.
Sans les réels efforts des Régions française (sous l' impulsion des élues Verts), cette baisse serait encore plus forte. Au delà de cette aide nécessaire c'est tout notre mode de développement qu'íl faut changer radicalement.
Au moment ou se réunissent a Paris les 16 pays responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde qui une fois de plus ne prendront aucun engagement crédible, il est urgent que les gouvernements changent de logiciels de pensée.
Le tiers monde paye le prix de la libéralisation des marchés agricoles qui a détruit les agricultures paysannes en les exposant à la concurrence de produits agricoles bradés sur le marché mondial.
L'absence de volonté écologiste de nos gouvernements a délaissé le combat prioritaire contre le dérèglement climatique, abandonné les conséquences de la raréfaction de l'eau au marché et ignoré l'extinction de la biodiversité.
Il faut rompre avec le modèle unique d'une agriculture productiviste privilégiant les cultures d'exportation des groupes agro-alimentaires au détriment des cultures vivrières.
Il faut choisir la souveraineté alimentaire et donc rompre avec la dépendance aux firmes multinationales et les lobby pro -OGM et pro- agrocarburants.
Ceux qui meurent de faim payent le prix de trente ans d'idéologie néo-libérale, de court-terme et de laissez-faire, d'une société consumériste encourageant le gaspillage et d'une croyance illimitée au mythe de la croissance.
Il est urgent d'agir réellement :
* Il faut tout de suite annuler la dette des pays du Sud.
* Nous appelons à la réunion dans les plus brefs délais d'un nouveau Sommet de la Terre qui aura pour but de lutter contre la spéculation, d'initier un plan d'appui aux paysans plutôt qu'aux grandes industries agro-alimentaires et d'organiser un échange des savoirs et le transfert de connaissances agricoles.
Ce plan sera financer par une taxe mondiale de solidarité sur les transactions financières et les ventes d'armes.
L'Union Européenne doit lancer rapidement une véritable réforme de la PAC et cesser ses subventions aux groupes agro alimentaires.
Pour respecter l'engagement européen des 0,7 % du RNB d'ici 2015, en France une hausse annuelle des crédits budgétaires de 1,5 milliard d'euros est nécessaire.Source http://lesverts.fr, le 22 avril 2008