Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur la situation économique, la mise en place des réformes et les axes d'action pour l'avenir, au Sénat le 15 mai 2008.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité au Sénat le 15 mai 2008-question d'Henri Révol, sénateur (UMP)

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Notre pays souffre depuis vingt ans d'un mal chronique qui est une croissance inférieure à la moyenne européenne. Nous venons de découvrir les chiffres de la croissance 2007 et ceux du premier trimestre 2008. Quels sont-ils pour l'année 2007 ? La croissance aura été de 2,2 %, c'est-à-dire exactement les prévisions qu'avait faites le Gouvernement et sur lesquelles il avait construit son budget. Et je voudrais inviter tous ceux qui depuis des mois et des mois nous expliquent que les prévisions gouvernementales en matière de croissance sont exagérées à réfléchir la prochaine fois à deux fois, avant de proférer des prévisions qui se révèlent toutes, les unes après les autres, des prévisions fausses.
Mais plus important que le chiffre de 2007, c'est le chiffre du premier trimestre 2008 : + 0,64 %, c'est-à-dire une augmentation, une accélération de la croissance au moment même où, dans l'ensemble des pays développés, on assiste à un ralentissement de la croissance dû à la crise financière américaine. Voilà la réalité ! Et ces chiffres, quel que soit ce que nous réserve l'avenir s'agissant de cette crise économique internationale, ces chiffres nous permettent dès maintenant de dire que la prévision gouvernementale, entre 1,7 et 2 %, sur laquelle est bâtie le budget 2008, sont des chiffres qui maintenant sont extrêmement réalistes, sont les chiffres que nous atteindrons sans difficulté, et que nous espérons même dépasser.
Quand on regarde dans le détail les choses, on s'aperçoit que cette croissance est due pour une très large part à une augmentation très forte de l'investissement des entreprises. Ceci vient complètement justifier la politique économique qui a été celle du Gouvernement, et en particulier les mesures que nous avons prises sur les heures supplémentaires, et les mesures que nous avons prises sur la fiscalité. Ces mesures ont soutenu la croissance, et elles font qu'aujourd'hui, notre pays est légèrement au-dessus des moyennes de la zone euro, alors qu'il avait l'habitude d'être en dessous. J'ajoute que grâce à ces bons chiffres, pour l'année 2007, on enregistrera une baisse de la dette publique qui passera de 64,2 à 63,9 ; une baisse des prélèvements obligatoires à 43,3 % ; et enfin des gains de pouvoir d'achat à 3,3 % en 2007 contre 2,6 en 2006.
Voilà la réalité de la situation économique que nous conduisons.
Alors, Monsieur le sénateur, nous allons poursuivre notre effort de réformes structurelles, avec la loi de modernisation de l'économie que Christine Lagarde défendra devant vous dans quelques semaines, et qui doit nous procurer encore 0,3 % de croissance supplémentaire. Avec la réforme de la représentativité syndicale et la possibilité de négocier dans les entreprises, notamment sur la question du temps de travail et des heures supplémentaires. Parce que nous mettons en oeuvre les réformes structurelles dont notre pays a besoin, et nous tenons scrupuleusement tous les engagements qui ont été pris par devant les Français par le président de la République.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 mai 2008