Texte intégral
J.-J. Bourdin.- On va regarder l'actualité et ensuite nous reparlerons un peu de télé, de pénibilité au travail, enfin de quantité de sujets. Première question : le baril de pétrole est à 142 dollars, baisse de la TVA sur les carburants, demandent de plus en plus d'automobilistes. Oui ou non ?
Moi je suis pour un fonds, parce qu'en réalité...
Vous signez la pétition de 40 millions d'automobilistes !
En tout cas, je ne peux pas vous dire mieux. Je ne sais pas si de signer améliore les choses, mais enfin, je suis pour un fonds. Je dois dire d'ailleurs que c'est une mesure dont on avait parlé il y a quelques semaines avec le président de la République, et autour de la table, tous les responsables de la majorité le soutiennent dans cette démarche. Vraiment, nous, qui toute la journée essayons de dire : il faut que l'Europe soit concrète, c'est là un sujet qui devrait, à l'occasion de cette présidence française, permettre vraiment aux 27 chefs d'Etat et de Gouvernement de se retrouver. Nous avons tous les mêmes...
Apparemment, ils n'ont pas très envie...
Je sais, c'est d'ailleurs assez troublant. C'est pour cela qu'il faut vraiment faire le maximum. Je sais que nous accueillons mercredi les 27 présidents de groupe de droite et de centre droit, ce qu'on appelle "le Club des 27", que nous avons créé il y a quelques mois, des Etats-membres, et je souhaite que ce soit un point sur lequel on se retrouve. J'ai, comme beaucoup de gens, qui sont partisans de l'Europe, très mal vécu le "non" irlandais. Je me dis : mais combien de référendums faudra-t-il encore perdre ? On le comprend, le décalage entre le projet européen qu'on porte et la manière dont il est perçu, le rejet par les citoyens de tous les pays d'Europe. Eh bien, peut-être aussi... (Inaud.). Malheureusement, il faut être unanime...
... avec la présidence française ?
Je peux témoigner comme vous qu'on a un président de la République super volontaire, et qui, sur tous ces sujets est extrêmement convaincant. Mais j'espère de tout coeur qu'il arrivera à convaincre.
Nous verrons s'il arrive à convaincre. On va reparler de l'Europe tout à l'heure. Je voudrais vous poser une question de politique franco-française. O. Besancenot, succès. Pourquoi ce succès de Besancenot auprès de l'opinion, une bonne partie de l'opinion ?
Mon analyse c'est qu'il se nourrit des reculs successifs et des silences successifs du PS. Le PS d'aujourd'hui ressemble beaucoup à ce qu'a fait la droite il y a dix ans. Je vous signale qu'il y a dix ans, on n'osait rien dire sur rien, on n'osait pas parler de sécurité, puisqu'on disait : "oh là, là, surtout pas, on va nous accuser de courir derrière Le Pen" ; on ne parlait pas de baisse d'impôts, parce qu'on disait : "vous êtes ultralibéral", etc. On ne parlait de rien. On ne disait même pas qu'on était de droite d'ailleurs à l'époque, parce qu'on disait : le général de Gaulle avait dit que "le gaullisme n'était ni de gauche, ni de droite". Donc, on ne parlait de rien. Moyennant quoi, on a été totalement absents du débat. Eh bien les socialistes, depuis de nombreuses années maintenant...
N'osent pas dire qu'ils sont de gauche...
... F. Hollande en tête...ce n'est même pas qu'ils n'osent pas dire qu'ils sont à gauche, c'est qu'ils ne mettent pas de contenu, ils sont incapables de trancher comme l'ont fait les autres PS en Europe.... Pas le PS, de gauche. Non, non. Les autres partis socialistes d'Europe ont quasiment tous fait le choix de la social-démocratie, sauf le nôtre, qui oscille sans arrêt, qui est très silencieux, sur les retraites, sur la sécurité, etc. Moyennant quoi, la gauche de la gauche s'est nourrie de cela. Mais ce qui me choque dans cette affaire, je vous le dis, parce que je suis indigné, indigné : j'ai entendu hier S. Royal hurler à la mort avec des propos qui étaient à la fois injurieux, grotesques contre N. Sarkozy. J'aurais préféré qu'elle consacre un peu plus de temps dans son discours à nous dire, et à dire aux Français ce qu'elle compte faire avec l'extrême gauche, si jamais elle est première secrétaire. Vous avez un responsable d'extrême gauche, O. Besancenot, qui, j'allais dire presque dans l'indifférence générale, accueille à bras ouverts, un ancien terroriste d'Action Directe, J.-M. Rouillan, c'est quand même pas rien ! Alors certes, il a purgé sa peine, certes, il a payé sa dette à la société. Ce n'est quand même pas neutre que quelqu'un qui a participé quand même à des assassinats il y a une vingtaine d'années, pour des raisons politiques ou idéologiques, puisse être accueilli à bras ouverts à la Ligue communiste révolutionnaire, et que les socialistes ne se choquent pas de cela, alors qu'on sait qu'aux municipales, ils ont fait des alliances avec l'extrême gauche ! Donc je dis, quelle sera la position de S. Royal et de B. Delanoë par rapport à l'extrême gauche sur la question des alliances !
C'est un J.-M. Le Pen de gauche, O. Besancenot ?
Non, les choses sont différentes du point de vue idéologique. En revanche, ce que je constate, c'est que Besancenot est quelqu'un qui ne craint pas...
Il est dangereux ?
....d'utiliser des techniques et des méthodes qui étaient utilisées sur le plan rhétorique par J.-M. Le Pen il y a une vingtaine d'années. Et c'est quand même franchement troublant !
Il est dangereux ?
Je ne sais pas s'il est dangereux, j'ose espérer qu'il va respecter quand même les lois de la démocratie, en tout cas il a l'air de le dire. Ce qui me paraît très troublant, c'est qu'il utilise tout de même des images comme celle, pardon d'insister, de J.-M. Rouillan, qui sont quand même extrêmement troublantes. Et à la fin, quand on regarde l'histoire, on sait qu'entre l'extrême droite et l'extrême gauche, parfois il y a des fils qui se touchent quand même !
C'est la raison pour laquelle vous êtes contre la proportionnelle ? Je me souviens de F. Mitterrand qui avait offert des députés à J.- M. Le Pen ?
Oui, c'est une des raisons, je vous le dis, parce que je considère que nous avons besoin de majorité claire, on a payé cher....
Vous ne voudriez pas avoir des députés de cette nouvelle gauche à l'Assemblée ?
Oh, de toute façon je vais vous dire, même au-delà de cela, pour moi je sujet aujourd'hui, il est d'exiger du PS français une clarification idéologique. Nous, on a tous besoin de comprendre si Mme Royal prévoit à terme...
Ou M. Delanoë ?
....ou de M. Delanoë, ou d'ailleurs qui vous voulez parmi les prétendants au PS, quel est leur regard par rapport à l'extrême gauche, sur le plan idéologique. Et puis sur le plan de la tactique électorale.
Parlons du déblocage de la participation, on a fait un bilan, là, succès mitigé, hein ?
Enfin, en même temps... Moi je pense qu'il faut aller le plus loin possible. C'est la raison pour laquelle l'idée de ce texte de loi qui vise à aller beaucoup plus loin dans la participation et dans l'intéressement est une excellente idée. Je pense que plus dans les entreprises, les salariés, quel que soit leur niveau de responsabilité, pourront participer si je puis dire aux résultats de l'entreprise, mieux ce sera.
Vous voulez que je vous dise : nous sommes toujours "impatients"
Ah bien, ça c'est un autre problème.
Je vous dis ça, parce que "nous sommes impatients", c'est la pub, vous l'avez vue, nous sommes "impatients", ça veut dire que jusqu'à maintenant, les mesures prises par le Gouvernement ne sont pas efficaces. Si je comprends bien ce message ?
Oui, vous savez, je sais, c'est la France...
C'est vous qui le dites que nous sommes impatients, ce n'est pas moi...
Ça fait tout de même un an ! [Impatients] dans la vie, pas spécialement sur les résultats, les résultats, bien sûr qu'on est impatients de les avoir mais enfin... Il faut quand même être...
Ça veut dire que vous ne les avez pas ?
Mais ça dépend sur quoi ?
La pub du Gouvernement c'est : "nous sommes impatients" ! "Nous sommes impatients"...des résultats ? C'est bien ça ?
Oui, oui. Ne jouons pas...
Les résultats nous ne les avons pas !
Je peux en placer une ou pas ?
Allez-y ! Allez-y, allez-y !
Donc, attendez, je crois qu'il faut quand même être lucide. Cela fait un an qu'on a lancé nos chantiers, je ne connais pas d'action publique qui en un an permette d'avoir des résultats quand on va sur des réformes de structures.
Mais pourquoi on nous dit que les heures supplémentaires défiscalisées c'est un succès formidable ça ? !!
Parce que c'est vrai, parce que c'est vrai. Nous avons lancé ce chantier depuis le mois d'octobre, Et c'est vrai que les résultats constatés sont excellents, je ne vais pas vous faire dans l'auto flagellation toute la journée sous prétexte qu'on est dans la majorité. Au contraire...
En matière d'auto flagellation, il fallait ...
Mais il y a des choses qui vont vite, d'autres qui vont moins vite.
Mais alors, dites-le, au lieu de dire nous sommes impatients. Dites- le, dites-le : nous réussissons, nous faisons bouger, nous ovulons avancer les choses. Dites-le.
Vous voulez que je vous dise ? Si un jour j'ai l'impression qu'on est un peu faiblard en conviction, j'irai vous chercher.
Mais vous avez raison. J.-F. Copé, qui a le pouvoir en Europe ? Le président de l'Union européenne, qui est le président pendant 6 mois, ou bien le Parlement européen ou bien les commissaires européens ou bien les juges de Luxembourg ou bien la Banque centrale. Qui a le pouvoir ?
Elle me plaît bien votre question, parce qu'elle est au coeur de nos débats. Quelle est la difficulté ? On le voit bien, il faut que chacun joue son rôle, avec une idée : comment est-ce qu'on raccroche les citoyens à l'Europe. Comment est-ce qu'on est arrivé à cette situation de fou dans lequel une majorité de nos concitoyens pense que l'Europe de 2008, malgré ses faiblesses, elle est moins belle que l'Europe d'août 14 ou de juin 40. C'est cela notre problème ! Et comment y arriver ? En déterminant un peu plus clairement qui fait quoi et qui paie quoi ? Et je crois que l'un des grands enjeux de la présidence française ça va être justement de participer à ce travail de clarification, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, et de la faire avec des sujets concrets. Vous parliez de l'essence. C'est un bon exemple...
Nous sommes impatients. Mais nous allons attendre les résultats.
Oui, mais regardez ! Nous par exemple, les députés nationaux, pendant trop d'années on nous a dit ce n'est pas vous l'Europe. C'est insupportable. C'est pour cela que moi, dans le cadre de la coproduction, puisque nous voulons coproduire sur tous les sujets, on fait de la coproduction européenne. Je réunis mercredi, je le disais à l'instant, les 26 autres présidents de groupe de droite et de centre droit, des Parlements nationaux. Pour leur dire quoi ? Je vous propose qu'ensemble, quand à Bruxelles les commissaires européens pensent une réforme, dès qu'ils commencent à la penser, on est déjà sur place pour donner notre avis. Pour commencer à en parler avec nos concitoyens. On a la chance d'être élus au scrutin majoritaire nous. Donc, on a des électeurs, on connaît leurs visages. Ce n'est pas comme avec des scrutins à la proportionnelle.
Mais il y a des députés européens pour ça ?
Bien sûr, c'est pour cela qu'il faut travailler avec eux. Mais vous voyez la difficulté. Les députés européens sont à la proportionnelle ; on a beaucoup plus de mal à les identifier sur nos territoires que quand on est au scrutin majoritaire. Eh bien c'est des domaines dans lesquels nous, les députés UMP, on veut aller de l'avant sur les questions européennes.
[...]
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 juin 2008
Moi je suis pour un fonds, parce qu'en réalité...
Vous signez la pétition de 40 millions d'automobilistes !
En tout cas, je ne peux pas vous dire mieux. Je ne sais pas si de signer améliore les choses, mais enfin, je suis pour un fonds. Je dois dire d'ailleurs que c'est une mesure dont on avait parlé il y a quelques semaines avec le président de la République, et autour de la table, tous les responsables de la majorité le soutiennent dans cette démarche. Vraiment, nous, qui toute la journée essayons de dire : il faut que l'Europe soit concrète, c'est là un sujet qui devrait, à l'occasion de cette présidence française, permettre vraiment aux 27 chefs d'Etat et de Gouvernement de se retrouver. Nous avons tous les mêmes...
Apparemment, ils n'ont pas très envie...
Je sais, c'est d'ailleurs assez troublant. C'est pour cela qu'il faut vraiment faire le maximum. Je sais que nous accueillons mercredi les 27 présidents de groupe de droite et de centre droit, ce qu'on appelle "le Club des 27", que nous avons créé il y a quelques mois, des Etats-membres, et je souhaite que ce soit un point sur lequel on se retrouve. J'ai, comme beaucoup de gens, qui sont partisans de l'Europe, très mal vécu le "non" irlandais. Je me dis : mais combien de référendums faudra-t-il encore perdre ? On le comprend, le décalage entre le projet européen qu'on porte et la manière dont il est perçu, le rejet par les citoyens de tous les pays d'Europe. Eh bien, peut-être aussi... (Inaud.). Malheureusement, il faut être unanime...
... avec la présidence française ?
Je peux témoigner comme vous qu'on a un président de la République super volontaire, et qui, sur tous ces sujets est extrêmement convaincant. Mais j'espère de tout coeur qu'il arrivera à convaincre.
Nous verrons s'il arrive à convaincre. On va reparler de l'Europe tout à l'heure. Je voudrais vous poser une question de politique franco-française. O. Besancenot, succès. Pourquoi ce succès de Besancenot auprès de l'opinion, une bonne partie de l'opinion ?
Mon analyse c'est qu'il se nourrit des reculs successifs et des silences successifs du PS. Le PS d'aujourd'hui ressemble beaucoup à ce qu'a fait la droite il y a dix ans. Je vous signale qu'il y a dix ans, on n'osait rien dire sur rien, on n'osait pas parler de sécurité, puisqu'on disait : "oh là, là, surtout pas, on va nous accuser de courir derrière Le Pen" ; on ne parlait pas de baisse d'impôts, parce qu'on disait : "vous êtes ultralibéral", etc. On ne parlait de rien. On ne disait même pas qu'on était de droite d'ailleurs à l'époque, parce qu'on disait : le général de Gaulle avait dit que "le gaullisme n'était ni de gauche, ni de droite". Donc, on ne parlait de rien. Moyennant quoi, on a été totalement absents du débat. Eh bien les socialistes, depuis de nombreuses années maintenant...
N'osent pas dire qu'ils sont de gauche...
... F. Hollande en tête...ce n'est même pas qu'ils n'osent pas dire qu'ils sont à gauche, c'est qu'ils ne mettent pas de contenu, ils sont incapables de trancher comme l'ont fait les autres PS en Europe.... Pas le PS, de gauche. Non, non. Les autres partis socialistes d'Europe ont quasiment tous fait le choix de la social-démocratie, sauf le nôtre, qui oscille sans arrêt, qui est très silencieux, sur les retraites, sur la sécurité, etc. Moyennant quoi, la gauche de la gauche s'est nourrie de cela. Mais ce qui me choque dans cette affaire, je vous le dis, parce que je suis indigné, indigné : j'ai entendu hier S. Royal hurler à la mort avec des propos qui étaient à la fois injurieux, grotesques contre N. Sarkozy. J'aurais préféré qu'elle consacre un peu plus de temps dans son discours à nous dire, et à dire aux Français ce qu'elle compte faire avec l'extrême gauche, si jamais elle est première secrétaire. Vous avez un responsable d'extrême gauche, O. Besancenot, qui, j'allais dire presque dans l'indifférence générale, accueille à bras ouverts, un ancien terroriste d'Action Directe, J.-M. Rouillan, c'est quand même pas rien ! Alors certes, il a purgé sa peine, certes, il a payé sa dette à la société. Ce n'est quand même pas neutre que quelqu'un qui a participé quand même à des assassinats il y a une vingtaine d'années, pour des raisons politiques ou idéologiques, puisse être accueilli à bras ouverts à la Ligue communiste révolutionnaire, et que les socialistes ne se choquent pas de cela, alors qu'on sait qu'aux municipales, ils ont fait des alliances avec l'extrême gauche ! Donc je dis, quelle sera la position de S. Royal et de B. Delanoë par rapport à l'extrême gauche sur la question des alliances !
C'est un J.-M. Le Pen de gauche, O. Besancenot ?
Non, les choses sont différentes du point de vue idéologique. En revanche, ce que je constate, c'est que Besancenot est quelqu'un qui ne craint pas...
Il est dangereux ?
....d'utiliser des techniques et des méthodes qui étaient utilisées sur le plan rhétorique par J.-M. Le Pen il y a une vingtaine d'années. Et c'est quand même franchement troublant !
Il est dangereux ?
Je ne sais pas s'il est dangereux, j'ose espérer qu'il va respecter quand même les lois de la démocratie, en tout cas il a l'air de le dire. Ce qui me paraît très troublant, c'est qu'il utilise tout de même des images comme celle, pardon d'insister, de J.-M. Rouillan, qui sont quand même extrêmement troublantes. Et à la fin, quand on regarde l'histoire, on sait qu'entre l'extrême droite et l'extrême gauche, parfois il y a des fils qui se touchent quand même !
C'est la raison pour laquelle vous êtes contre la proportionnelle ? Je me souviens de F. Mitterrand qui avait offert des députés à J.- M. Le Pen ?
Oui, c'est une des raisons, je vous le dis, parce que je considère que nous avons besoin de majorité claire, on a payé cher....
Vous ne voudriez pas avoir des députés de cette nouvelle gauche à l'Assemblée ?
Oh, de toute façon je vais vous dire, même au-delà de cela, pour moi je sujet aujourd'hui, il est d'exiger du PS français une clarification idéologique. Nous, on a tous besoin de comprendre si Mme Royal prévoit à terme...
Ou M. Delanoë ?
....ou de M. Delanoë, ou d'ailleurs qui vous voulez parmi les prétendants au PS, quel est leur regard par rapport à l'extrême gauche, sur le plan idéologique. Et puis sur le plan de la tactique électorale.
Parlons du déblocage de la participation, on a fait un bilan, là, succès mitigé, hein ?
Enfin, en même temps... Moi je pense qu'il faut aller le plus loin possible. C'est la raison pour laquelle l'idée de ce texte de loi qui vise à aller beaucoup plus loin dans la participation et dans l'intéressement est une excellente idée. Je pense que plus dans les entreprises, les salariés, quel que soit leur niveau de responsabilité, pourront participer si je puis dire aux résultats de l'entreprise, mieux ce sera.
Vous voulez que je vous dise : nous sommes toujours "impatients"
Ah bien, ça c'est un autre problème.
Je vous dis ça, parce que "nous sommes impatients", c'est la pub, vous l'avez vue, nous sommes "impatients", ça veut dire que jusqu'à maintenant, les mesures prises par le Gouvernement ne sont pas efficaces. Si je comprends bien ce message ?
Oui, vous savez, je sais, c'est la France...
C'est vous qui le dites que nous sommes impatients, ce n'est pas moi...
Ça fait tout de même un an ! [Impatients] dans la vie, pas spécialement sur les résultats, les résultats, bien sûr qu'on est impatients de les avoir mais enfin... Il faut quand même être...
Ça veut dire que vous ne les avez pas ?
Mais ça dépend sur quoi ?
La pub du Gouvernement c'est : "nous sommes impatients" ! "Nous sommes impatients"...des résultats ? C'est bien ça ?
Oui, oui. Ne jouons pas...
Les résultats nous ne les avons pas !
Je peux en placer une ou pas ?
Allez-y ! Allez-y, allez-y !
Donc, attendez, je crois qu'il faut quand même être lucide. Cela fait un an qu'on a lancé nos chantiers, je ne connais pas d'action publique qui en un an permette d'avoir des résultats quand on va sur des réformes de structures.
Mais pourquoi on nous dit que les heures supplémentaires défiscalisées c'est un succès formidable ça ? !!
Parce que c'est vrai, parce que c'est vrai. Nous avons lancé ce chantier depuis le mois d'octobre, Et c'est vrai que les résultats constatés sont excellents, je ne vais pas vous faire dans l'auto flagellation toute la journée sous prétexte qu'on est dans la majorité. Au contraire...
En matière d'auto flagellation, il fallait ...
Mais il y a des choses qui vont vite, d'autres qui vont moins vite.
Mais alors, dites-le, au lieu de dire nous sommes impatients. Dites- le, dites-le : nous réussissons, nous faisons bouger, nous ovulons avancer les choses. Dites-le.
Vous voulez que je vous dise ? Si un jour j'ai l'impression qu'on est un peu faiblard en conviction, j'irai vous chercher.
Mais vous avez raison. J.-F. Copé, qui a le pouvoir en Europe ? Le président de l'Union européenne, qui est le président pendant 6 mois, ou bien le Parlement européen ou bien les commissaires européens ou bien les juges de Luxembourg ou bien la Banque centrale. Qui a le pouvoir ?
Elle me plaît bien votre question, parce qu'elle est au coeur de nos débats. Quelle est la difficulté ? On le voit bien, il faut que chacun joue son rôle, avec une idée : comment est-ce qu'on raccroche les citoyens à l'Europe. Comment est-ce qu'on est arrivé à cette situation de fou dans lequel une majorité de nos concitoyens pense que l'Europe de 2008, malgré ses faiblesses, elle est moins belle que l'Europe d'août 14 ou de juin 40. C'est cela notre problème ! Et comment y arriver ? En déterminant un peu plus clairement qui fait quoi et qui paie quoi ? Et je crois que l'un des grands enjeux de la présidence française ça va être justement de participer à ce travail de clarification, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, et de la faire avec des sujets concrets. Vous parliez de l'essence. C'est un bon exemple...
Nous sommes impatients. Mais nous allons attendre les résultats.
Oui, mais regardez ! Nous par exemple, les députés nationaux, pendant trop d'années on nous a dit ce n'est pas vous l'Europe. C'est insupportable. C'est pour cela que moi, dans le cadre de la coproduction, puisque nous voulons coproduire sur tous les sujets, on fait de la coproduction européenne. Je réunis mercredi, je le disais à l'instant, les 26 autres présidents de groupe de droite et de centre droit, des Parlements nationaux. Pour leur dire quoi ? Je vous propose qu'ensemble, quand à Bruxelles les commissaires européens pensent une réforme, dès qu'ils commencent à la penser, on est déjà sur place pour donner notre avis. Pour commencer à en parler avec nos concitoyens. On a la chance d'être élus au scrutin majoritaire nous. Donc, on a des électeurs, on connaît leurs visages. Ce n'est pas comme avec des scrutins à la proportionnelle.
Mais il y a des députés européens pour ça ?
Bien sûr, c'est pour cela qu'il faut travailler avec eux. Mais vous voyez la difficulté. Les députés européens sont à la proportionnelle ; on a beaucoup plus de mal à les identifier sur nos territoires que quand on est au scrutin majoritaire. Eh bien c'est des domaines dans lesquels nous, les députés UMP, on veut aller de l'avant sur les questions européennes.
[...]
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 juin 2008