Déclaration de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur les efforts en faveur de la Francophonie, à Paris le 28 juin 2008.

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Circonstance : 3eme édition du prix "Jeune Cicéron" du discours politique, à Paris le 28 juin 2008

Texte intégral

Madame la Ministre, Vice-présidente du Sénat, Chère Michèle André,
Madame la Présidente de Respublica Nova,
Monsieur le Président du Jury, Michel Déon
Cher Robert del Picchia, Mesdames et Messieurs les Membres du jury,
Honorables Invités,
Chers Amis francophones,
Quelle belle idée d'avoir choisi la thématique de la langue française et de son rôle politique afin de rassembler ici, au Palais du Luxembourg, de jeunes francophones passionnés par la vie des idées, l'art oratoire et l'expression française.
En cela, Respublica Nova renoue avec les fruits d'une longue histoire. Le concours d'éloquence retrouve ainsi, avec cette heureuse initiative, une dimension citoyenne et internationale que je souhaite saluer.
Notre langue commune, partagée sur les cinq continents - certes de manière inégale - est à la base de la construction francophone, comme l'ont souhaité ses pères fondateurs africains, au premier rang desquels, l'immense Léopold Sedar Senghor.
La langue française est notre bien commun. Elle forme le socle fondateur de notre organisation commune - la Francophonie- que les sénateurs ont souhaité, à juste titre et dans leur diversité politique, intégrer dans la Constitution.
Car la Francophonie va bien au-delà de la simple langue française. Notre langue commune véhicule, en effet, un véritable corpus de valeurs. Je pense en particulier à la démocratie, au respect des Droits de l'Homme, à la tolérance, à la diversité culturelle et linguistique, à la protection de notre planète, à la fraternité et à la solidarité.
A la cité internationale universitaire de Paris, à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie du 20 mars dernier, le président de la République l'a rappelé avec force. Il a en outre précisé que "La Francophonie est et restera une priorité de la diplomatie française".
C'est d'ailleurs dans cet esprit que la France exercera en français, dans quelques jours maintenant, la Présidence française de l'Union européenne.
C'est également dans cet esprit que la France sera vigilante à l'usage du français dans les institutions internationales et aux Jeux Olympiques de Pékin dont elle est - je le rappelle - co-langue officielle.
C'est aussi dans cet esprit que la France prendra toute sa place lors du prochain Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'espace francophone, à Québec à la mi-octobre.
C'est enfin dans cet esprit que la France maintiendra son effort financier au soutien de la Francophonie, dans un contexte budgétaire sensible, connu de tous, en souhaitant que ses partenaires, en particulier du Nord, assument une part plus équilibrée du financement nécessaire au développement de la Francophonie. Car, la Francophonie moderne n'a de sens que si elle est partagée.
La Francophonie doit aussi oser être populaire et emporter la conviction de la jeunesse sans laquelle elle ne pourra se projeter dans l'avenir. A cet égard le numérique peut constituer une véritable force de frappe de la francophonie. C'est la raison pour laquelle nous travaillons actuellement à la constitution d'un portail francophone, une véritable passerelle entre les continents, ouverte sur le monde et la diversité de ses cultures afin de créer un réflexe de francophonie sur notre planète. Le site Internet de Respublica Nova, s'il le souhaite, pourra à cet égard y trouver toute sa place.
Pour ma part, je suis un ministre qui avance sur ses deux jambes : la Coopération d'une part et la Francophonie d'autre part.
C'est la raison pour laquelle la langue française tient une place majeure dans les nouvelles orientations de la politique française pour le développement des Afriques que j'ai présenté, il y a maintenant quelques jours.
Ce plan, dénommé "cap8", décline le cap fixé par le président de la République prononcé au Cap. Ce plan s'articule en effet en huit chantiers reposant sur deux piliers fondamentaux que sont, d'une part, le développement économique et, d'autre part, le rayonnement culturel. Le premier de ces chantiers permettra de tripler le nombre des volontaires internationaux.
Je le dis avec clarté : La France mènera une politique assumée d'influence française et francophone, une politique offensive de soutien à l'apprentissage de la langue française.
A cet égard, et comme je le fais régulièrement, je tiens à rendre hommage aux enseignants de français qui par leur talent et leur dévouement, en France comme à l'étranger, sont des acteurs essentiels du développement de la francophonie dans le monde.
Je le redirai dans quelques jours à Québec devant l'ensemble des parlementaires de la Francophonie réunis à la session annuelle de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie.
Alors oui, Mesdames et Messieurs, la Francophonie est pour la France un vecteur d'avenir ;
Oui, la Francophonie ne doit pas craindre d'être ambitieuse ;
Oui, vous êtes chacune et chacun d'entre vous de véritables ambassadeurs de la Francophonie.
Je vous souhaite un beau concours.
Bonne chance aux talentueux candidats !
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juillet 2008