Texte intégral
En juin 2008, où parle-t-on de justice sociale ? A l'UMP mes amis ! En juin 2008, où débat-on de justice sociale ? A l'UMP !
Le débat c'est bien à l'UMP qu'il a lieu, et nous faisons la preuve que si certains ailleurs préfèrent le débat de personnes, nous, nous sommes comme les Français, intéressés par le débat d'idées, par le fond, par les solutions aux problèmes concrets qui les touchent au quotidien. Merci d'ailleurs à tous les acteurs de ce dossier, aux partenaires sociaux, aux acteurs professionnels et institutionnels, qui nous permettent d'enrichir ce débat. Nous ne pensons pas forcément pareil, nos idées ne se ressemblent peut-être pas, mais l'idée de justice sociale nous rassemble. C'est bien là l'essentiel. Merci de votre présence.
Pourquoi parlons-nous de justice sociale ? Tout d'abord parce que nous ne tournerons le dos à aucun de nos engagements de campagne. Nous avons dit aux Français, en mai 2007, que nous voulions construire avec eux et pour eux une société moderne, attractive et solidaire. C'est bien de cela dont il s'agit. Et pour y parvenir, la justice sociale est un impératif. La justice sociale ce n'est pas un choix. La justice sociale, c'est un droit pour les Français, c'est un devoir pour les responsables politiques que nous sommes.
La justice sociale, c'est bien sûr le partage des richesses. Et pour partager les richesses, encore faut-il les créer ! Certains l'oublient. Et c'est par le travail qu'on peut créer les richesses. Nous avons été les seuls à le dire, les seuls avec Nicolas Sarkozy à mettre la valeur travail au coeur de la campagne présidentielle. Elle était au coeur de notre projet présidentiel; en 12 mois, nous l'avons remise au coeur de la société française. Voilà la vérité ! Et elle sera, cette valeur travail, le fil conducteur de ce quinquennat.
Hier, comme aujourd'hui, nous sommes les seuls à porter la valeur travail au niveau politique. Tant pis pour les autres.
Tant pis pour le PS, qui a oublié de croire au travail, qui n'a plus parlé au monde du travail depuis des années.
Tant pis pour Madame AUBRY, qui s'est complètement trompée quand elle a dit il y a 10 ans que l'avenir de la France c'était le partage du travail, que c'était les RTT. Le partage du travail est une impasse, ça ne marche pas. Ce qu'il nous faut, c'est permettre de travailler davantage, et certainement pas de partager ce qui manque.
Tant pis aussi pour M. Besancenot, dont je veux parler : il est l'un de ceux, qui aujourd'hui, parlent le plus fort des richesses, en jouant sur les peurs, en jouant sur les fantasmes et en jouant sur les mensonges. M. Besancenot c'est sûr, ne s'est pas trompé de siècle médiatique, et d'ailleurs il ringardise la gauche. Mais il s'est trompé de siècle idéologique et ce sont ses idées qui sont à la fois ringardes et dangereuses. Il faut les dénoncer en permanence ! Car lui veut faire croire que le progrès passerait par la destruction de nos entreprises Qui créerait les richesses alors ? Il veut faire croire que c'est la destruction de la valeur travail qui émanciperait ; c'est tout le contraire ! Il veut faire croire que c'est en dénigrant la création des richesses que l'on peut réussir ; c'est tout le contraire !
Il veut faire croire que le travail est honteux, que la réussite est coupable, que le mérite n'existe pas ! Nous pensons tout le contraire, il faut le dire et l'assumer mes amis !
Il a tout simplement oublié que les richesses ne se prennent pas là où elles n'existent pas, mais qu'il faut les créer pour pouvoir les partager.
Depuis 12 mois, nous avons travaillé au gouvernement comme à l'UMP pour l'ensemble des Français : nous avons travaillé à la fois pour ceux qui travaillent, pour ceux qui étaient éloignés du travail, et pour celles et ceux qui ne peuvent pas, ou qui ne peuvent plus travailler.
Depuis 12 mois, nous avons pris des mesures très concrètes, qui se traduisent déjà dans le quotidien des Français :
- Les heures supplémentaires. Que n'a-t-on entendu sur les heures supplémentaires ? Aujourd'hui, les heures supplémentaires, ça marche ! 5,5 millions de Français font des heures supplémentaires, et chaque mois depuis octobre, c'est 80 euros de plus par mois sur leur fiche de paye. Voilà du concret, voilà une réalité, je vous demande d'en parler, et de le dire !
- Les journées de RTT, nous avons permis soit de les prendre et de les garder pour soi, soit de se les faire payer. Mais ne vous laissez pas abuser par un chiffre qui a été donné ces jours derniers : 89 % des Français, paraît-il, ne seraient pas intéressés pour se faire payer leurs journées de RTT. Sauf qu'il faut tout simplement remettre les choses à leur place : on a demandé à des Français qui n'ont pas tous des journées de RTT ce qu'ils veulent faire de leurs journées de RTT, ce qui n'a quand même pas grand sens ! 38 % des salariés ont aujourd'hui des journées de RTT. Un sondage c'est une chose, un autre sondage apporte parfois une autre vérité. Il y a de cela quelques semaines, la question était posée à ceux qui sont directement concernés - c'est quand même mieux- et il était dit que 57 % des Français concernés voulaient avoir le choix et se faire payer des journées de RTT. Ce qu'a mis en place le Gouvernement et sa majorité, c'est tout simplement aller au-devant de la volonté des Français ! C'est aussi bien de remettre les choses à leur place !
- La participation aussi, que nous avons voulu permettre de débloquer avant de présenter un texte ambitieux sur lequel l'UMP aura, j'en suis certain, des choses à dire, des choses à proposer. Je suis impatient de pouvoir vous donner l'ensemble des chiffres consolidés car nous allons voir que la mesure que nous avons prise, ça n'était pas une mesure prise par caprice, mais c'était simplement ce qui correspondait à la volonté des Français.
Nous avons également travaillé à permettre à celles et ceux qui n'avaient pas d'emploi d'en retrouver un.
Quand on voit les chiffres de l'emploi, une baisse du chômage - du jamais vu en un quart de siècle ! - quand vous avez 350 000 Français qui ont retrouvé le chemin de l'emploi en un an, la réalité est très claire en termes de pouvoir d'achat : quand vous reprenez un emploi, vous reprenez une fiche de paie. Il y en a plus sur une fiche de paie que sur une fiche d'allocation, là aussi, c'est une action en faveur du pouvoir d'achat et de la justice sociale ! C'est la même chose.
Nous allons poursuivre notre action, et notamment en encourageant ceux qui reprennent un travail. Je pense aux propos que tenait Martin Hirsch ce matin. Le RSA est un dispositif dont nous pouvons, dont vous pouvez être fiers. C'est nous aujourd'hui qui poussons le RSA, ce n'est pas la gauche ! C'est Martin Hirsch qui a compris que le volontarisme social était chez nous ! Que c'était le Président de la République qui lui donnerait les moyens de le mettre en oeuvre ! Oui, le RSA est une chance, le RSA est un investissement, et avec le RSA, nous innovons ! Et c'est des idées nouvelles qu'il nous faut aujourd'hui pour notre pays, pour notre modèle social !
Et je n'oublie pas non plus celles et ceux à qui les heures supplémentaires ne parlent pas beaucoup. Les retraités, les personnes handicapées ne sont pas concernées par ces dispositions, nous le savons bien.
Nous devons, au nom de la justice sociale, faire ce qui aurait du être fait depuis bien longtemps :
- augmenter l'allocation adulte handicapé de 25 % sur 5 ans, 5 % par an, en commençant dès cette année ;
- augmenter aussi les pensions de réversion, de 54 à 60 %
- d'augmenter aussi le minimum vieillesse car pour nombre de retraités, la question du pouvoir d'achat se pose pour eux, mais se pose aussi pour les enfants et petits-enfants qu'ils peuvent avoir à dépanner.
Sur tous ces sujets, l'heure n'est plus aux grands discours ; l'heure est aux actes, c'est bien d'actes dont il s'agit, car nous avons commencé dès cette année à augmenter le minimum vieillesse et nous serons au rendez-vous du pouvoir d'achat des Français, des retraités, des personnes handicapées. Voilà ce que nous ferons, nous respecterons nos engagements.
Je veux aussi vous dire qu'il faut innover pour la justice sociale. Car c'est le meilleur moyen de donner corps, de donner vie à la solidarité. Je ne veux pas d'une société du chacun pour soi ; nous voulons en revanche d'une société qui laisse davantage de liberté de choix. Nous ne voulons plus aujourd'hui d'une loi qui impose d'en haut ; nous voulons une loi qui apporte des garanties, une loi qui permette à chacun d'avoir davantage de liberté de choix.
La liberté de choix, c'est d'abord la liberté de pouvoir travailler plus.
Je voudrais m'en expliquer en présence des partenaires sociaux qui sont à cette tribune. Il faut bien savoir que nous avons le droit de ne pas être d'accord sur tout. Je respecte la position des organisations syndicales, comme je respecte aussi la démocratie sociale. Je demande tout simplement qu'on prenne en compte aussi la place de la responsabilité politique. Je ne reprocherai jamais à une organisation syndicale de porter depuis des années la réduction du temps de travail. C'est son droit, c'est son choix. Je demande tout simplement que l'on comprenne que nous sommes venus devant les Français en disant que nous voulions sortir du carcan des 35 heures imposées, et que je ne veux pas avoir à revenir en disant : « nous voulions le faire, nous avions prévu de le faire, certains n'ont pas voulu, nous y avons renoncé ». Nous devons aussi être au rendez-vous des engagements pris avec les Français ! C'est une question de confiance !
Ce que je veux dire aussi, c'est que je connais la place du dialogue social, et je sais que le dialogue social est plus fort que tout, que le dialogue social n'est pas là pour faire plaisir au Gouvernement, aux parlementaires. Il est là tout simplement pour nous permettre de trouver les meilleures solutions. Souvenez-vous ce qu'on nous avait dit en matière de dialogue social au moment de la réforme des régimes spéciaux. On nous avait dit que tout serait impossible, qu'on ne pourrait plus rien construire. Deux mois après, les partenaires sociaux ont signé un accord historique sur le marché du travail. Ce qui montre bien que même si on n'est pas forcément d'accord sur tout, il faut savoir assumer nos divergences, respecter les choix des uns et autres et ne pas oublier que le fil du dialogue doit être en permanence préservé. Vous en faites la preuve, je tiens aussi à vous dire que nous avons conscience que la démocratie sociale a un prix incontournable, et que nous voulons la renforcer.
Voilà pourquoi, en matière de représentativité, nous garantirons le respect des textes que vous avez signés. Voilà ce qui est important : ne jamais opposer la démocratie politique et la démocratie sociale, mais tout simplement permettre qu'elles se complètent, dans le respect des engagements pris devant les Français.
En ce qui concerne les 35 heures, le choix est clair : si les 35h vous conviennent, vous pourrez y rester ; si elles vous bloquent, vous pourrez travailler davantage. Avec une garantie : c'est que jamais, le chef d'entreprise ne devra décider seul. Il faudra donc des accords majoritaires, des solutions négociées avec les représentants des syndicats. C'est la voie que nous avons choisie, c'est dans cet esprit que nous voulons travailler.
La liberté de choix en matière de protection sociale, c'est aussi mettre en place le droit opposable à la garde d'enfants, de faire en sorte que dans une famille on puisse se dire que si on veut travailler on aura une solution pour faire garder ses enfants. Et encore une fois, qu'on aura le choix entre une place d'assistante maternelle, ou une place en crèche. Ce droit opposable est ambitieux ; c'est vrai. Il sera mis en place à partir de 2012. Ce droit, c'est tout simplement nous donner les chances de conserver une politique familiale qui fait à la fois la réputation et l'honneur de notre pays, et de garantir avec une natalité exceptionnelle la vitalité de notre pays. Oui, la démographie que nous connaissons est une chance pour la France et aussi pour notre protection sociale.
La liberté de choix, c'est aussi la liberté de choisir beaucoup plus librement que par le passé, de rester en activité plutôt que de partir obligatoirement à la retraite. C'est même la liberté de pouvoir continuer une activité quand on est à la retraite. Soit vous cumulez votre emploi et votre retraite, soit vous décidez de rester en activité et d'augmenter votre retraite de 5 % par an. Si vous décidez de travailler 2 ans de plus, vous aurez 10 % de retraite en plus jusqu'à la fin de vos jours. Ou alors, vous cumulez les deux pendant que vous restez en activité. C'est un choix que je ne veux pas faire à votre place, c'est un choix que je veux permettre d'exercer. Je suis persuadé aujourd'hui que la liberté de choix, avec des garanties, c'est ce que demandent les Français. Voilà le modèle de société qui est celui de l'UMP !
Notre politique doit reposer en permanence sur deux piliers : à la fois la volonté de renforcer sans cesse la justice sociale, mais aussi l'ardente obligation de réduire les injustices sociales.
Renforcer la justice sociale, c'est permettre à celles et ceux qui ne sont pas les plus fortunés, qui ne sont pas les plus aisés, d'avoir les mêmes droits que les autres.
Quand nous voulons mettre en place le service minimum d'accueil à l'école, il s'agit bien de cela. Il s'agit bien de cela que veut mettre en place Xavier Darcos. Le droit de grève est constitutionnel mais si les enseignants font grève, il faut permettre aux familles d'avoir une solution pour la garde des enfants. Il faut que ceux qui n'ont pas les moyens de trouver une solution onéreuse, ceux qui n'ont pas le « système D » à leur disposition puissent faire accueillir leurs enfants à l'école, dans l'école de la République. Voilà ce qui contribue à la justice sociale !
C'est la même logique que le service minimum en cas de grève dans les transports terrestres. Vous vous souvenez : ce service minimum, dont on nous avait dit qu'il ne marcherait jamais, dont, pendant des années et des années, on nous a dit qu'il ne verrait jamais le jour ... Et bien le service minimum, il a vu le jour, il a été mis en place à plusieurs reprises, la dernière fois avant-hier, et que s'est-il passé ? La France n'est plus paralysée quand il y a un conflit. On me dit « mais oui, c'est normal, il y a moins de grévistes » ; or nous avons faire en sorte que tous les acteurs se mettent autour d'une table avant d'entrer dans la grève. Résultat : lors du dernier conflit, 8 syndicats sont entrés à la table des négociations, 3 seulement ont décidé de faire grève. Et nous avons décidé aussi qu'il fallait tout simplement, dire 48 heures avant si on serait là, ou pas, pour organiser le service. Et nous avons aussi, je l'assume, rappelé un principe dans la loi : si vous faites grève vous ne travaillez pas, si vous ne travaillez pas, vous n'êtes pas payés. Voilà la réalité d'un système qui évite les amalgames ! Et les partenaires sociaux nous ont aidé sur ce dossier, en permettant, par le dialogue, de trouver les bonnes solutions, de faire en sorte que, quand il y a un conflit aujourd'hui, on peut aller travailler le matin et on peut revenir le soir quand on a que les transports en commun pour se déplacer. Voilà aussi ce qui contribue à la justice sociale dans notre pays !
La justice sociale, c'est aussi faire en sorte que tout le monde cotise la même durée. Qu'il n'y ait plus certains Français qui soient à 37,5 ans quand d'autres étaient déjà à 40 ans La règle doit être la même pour tous. La règle c'est tout simplement que tout le monde sera à 41 ans ; plus de différences, plus de sentiment d'une France à 2 vitesses en ce qui concerne la retraite! Ca aussi, c'est de la justice sociale, ça aussi, nous l'avons mis en place parce que c'était la volonté de l'UMP.
Il nous faut aussi réduire les injustices sociales.
Et voilà quelques-uns des points que je souhaite que l'on puisse porter dans le débat d'idées aujourd'hui bien sûr, mais aussi dans les semaines et les mois qui viennent.
Réduire les injustices sociales, c'est un point essentiel, et s'intéresser enfin dans le champ politique entre la plus grande injustice qui soit : la différence d'espérance de vie. Vous avez aujourd'hui 7 ans et demi d'écart d'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre supérieur.
Ca fait bien longtemps qu'on détourne le regard de cette situation. Ca fait bien longtemps que les partenaires sociaux demandent à ce que ce sujet soit enfin traité. Voilà une injustice sociale comme il en existe peu dans notre pays. Les partenaires sociaux sont sur ce sujet depuis des années. Il n'y a même plus enlisement ; il y a un blocage comme ce n'est pas permis. On ne sait même plus quand aura lieu la prochaine séance de négociation. Sur un sujet comme celui-ci, je vous le dis, il n'est plus question de rester les bras croisés, l'Etat, la majorité doivent intervenir pour que cesse cette injustice sociale !
En 2003, nous avons été ceux qui avons porté le dispositif carrières longues, pour permettre à celles et ceux qui avaient commencé à 14 ans, à 15 ans, à 16 ans - et c'était une demande prioritaire de la CFDT, à l'époque- de faire en sorte que ces 500 000 Français n'aient plus à attendre jusqu'à leurs 60 ans pour partir à la retraite. S'il y a bien des Français qui symbolisent la valeur du travail, ce sont celles et ceux qui ont commencé à travailler très jeunes. Ce dispositif certains pensaient que nous allions l'arrêter, parce qu'il coût cher, c'est vrai. Nous avons décidé de le continuer, car ce dispositif carrières longues c'est aussi la récompense de la valeur travail. Nous avons entendu sur ce sujet, le message des organisations syndicales.
Réduire les injustices sociales, c'est aussi prendre en compte un autre phénomène, dont on ne parle toujours. Aujourd'hui, en matière de santé, il y a des disparités entre les régions. Et je suis persuadé que l'UMP a vocation dans le débat régional qui s'ouvrira, à porter ces thématiques, à montrer que nous avons une vision pour la santé dans les régions et faire en sorte qu'on puisse être efficace au plus près du terrain. Il faut reparler et mettre dans le débat la question du bouclier sanitaire. Il faut qu'on arrête de détourner le regard quand certains Français viennent nous voir dans nos permanences en nous disant « on n'y arrive pas », parce qu'il en reste trop de leur poche. Ce sujet ne doit pas être un sujet tabou. Ce n'est pas un sujet facile, j'en conviens ; mais je pense qu'il faut à nouveau l'étudier. C'est à nous de porter ce sujet dans le débat d'idées, parce que le bouclier sanitaire c'est aussi mettre un terme à l'une des injustices sociales les plus flagrantes dans notre pays. Voilà un sujet pour l'UMP !
Combattre les injustices sociales, c'est aussi lutter contre les fraudes, qui sont un véritable pillage social. Elles sont un véritable vol. Je me souviens quand j'ai été nommé Secrétaire d'Etat à l'Assurance maladie, j'avais décidé de développer et de multiplier les contrôles sur les arrêts de travail. On m'a dit qu'il ne fallait surtout pas toucher à ça. On l'a fait, on l'a mis en place. On s'est aperçu qu'en contrôlant mieux les arrêts de travail, qu'un arrêt de travail de longue durée sur 6 était un arrêt de travail frauduleux. Je vais vous dire : ces sommes-là, que nous n'avons plus laissé partir pour quelques-uns qui détournent le système, ces sommes-là, nous avons vocation à les réutiliser dans notre système de santé. Toute fraude est inqualifiable. Et nous devons, avec Eric Woerth, travailler avec des outils juridiques, avec des outils informatiques, avec des moyens humains, pour que chacun comprenne bien que quand il y a un euro dans la protection sociale, ça doit servir la justice sociale, et non pas au vol et au détournement de notre système de protection sociale. Malgré tout ce qui a été entrepris, j'ai le sentiment que nous avons regardé seulement la face visible de cet iceberg ; et que nous avons besoin d'une volonté politique sans faille, de façon à pouvoir garantir qu'au niveau national, comme au niveau local, il n'est plus question aujourd'hui de tolérer la fraude à notre protection sociale. Nous ne pouvons pas nous le permettre, nous ne voulons pas nous le permettre. Voilà mes amis, un vrai chantier !
Enfin, combattre les injustices, c'est donner le bon exemple sur les salaires, sur les rémunérations.
Je voudrais que les choses soient bien claires : j'aime les entrepreneurs. J'aime les entrepreneurs qui s'augmentent quand ils ont déjà augmentés leurs salariés. J'aime les entrepreneurs qui prennent des risques et qui les assument. J'aime les entrepreneurs qui ont des stock options quand ils les partagent ou quand leurs salariés ont droit soit à l'intéressement soit à des actions gratuites. J'aime les entrepreneurs qui aiment leur entreprise, qui ont conscience de ses valeurs et de leur responsabilité sociale, de la responsabilité humaine des entreprises, de la responsabilité éthique des entreprises.
Nous sommes dans un monde médiatique où les grands patrons sont aujourd'hui des exemples. Mais je le dis franchement : je préfère les bons aux mauvais exemples.
Vous voulez un exemple de mauvais exemple ? Le 30 mai dernier, s'est déroulée l'Assemblée générale d'une grande société dont le siège est en France. Cette société a vu son cours de l'action divisé par 2 au cours de l'année 2007. Cette société n'a rien versé à ses actionnaires, et dans le même temps, la dirigeante s'est fait voter un parachute doré de 6 millions d'euros ! Voilà un mauvais exemple ! C'est inqualifiable, et c'est intolérable. Sur ce sujet, il est important que certains dirigeants retrouvent le chemin de la décence. Comment voulez-vous expliquer à quelqu'un qui travaille à temps partiel que la valeur travail compte pour lui autant que pour cet exemple de grand patron ? Ca n'est pas pensable. Les Français qui travaillent dur, les Français qui, comme disait le Président de la République, se lèvent tôt le matin ne peuvent pas comprendre qu'en matière de stock options, de golden parachutes, ou de salaires extravagants, rien ne soit fait. Et je le dis à tous ces dirigeants d'entreprises, je le dis aussi à toutes les organisations professionnelles qui nous disent que depuis des années elles réfléchissent à la question : il serait temps que la réflexion aboutisse. Il serait temps qu'il y ait enfin des règles éthiques ! Il serait temps qu'il y ait enfin des règles du jeu ! Parce que si vous, vous ne vous intéressez pas une bonne fois pour toutes à ce sujet, l'UMP, oui, l'UMP va porter ce sujet dans le débat. Parce que la valeur travail, c'est aussi mettre un terme aux injustices en termes de rémunération. Voilà un vrai sujet qui va nous permettre de prendre toutes nos responsabilités.
Ce qu'il faut valoriser, c'est le travail, ce sont les résultats ! C'est le succès de nos entreprises ! Nous allons être mobilisés sur l'intéressement et la participation. Car quand une entreprise réussie, il faut que ça profite aux actionnaires, aux investissements mais aussi et surtout aux salariés. Le capitalisme financier a besoin de cette moralisation, immédiate, importante. Parce que le capitalisme financier c'est important ; mais dans une entreprise, le capital humain, c'est tout aussi important ! C'est cela aussi la vision humaniste de l'UMP !
Mes chers amis,
Voilà quelques-unes des pistes, qui sont, bien sûr, j'en ai bien conscience, pas forcément consensuelles ; la belle affaire ! Il faut que le débat d'idées soit décoiffant à l'UMP. Il faut qu'on fasse bouger les choses et qu'on n'ait pas en permanence soit le recours à la démagogie comme savent si bien le faire les socialistes, soit le discours de l'impuissance. Nous ne faisons pas de la politique pour rester les bras croisés ; nous faisons de la politique pour faire bouger les choses. C'est ça le volontarisme du Président de la République, qui montre aujourd'hui clairement la voie. La vocation de l'UMP est populaire. Il y a 3 lettres dans UMP ; mais la dernière, le P de populaire, elle me plaît particulièrement. Doit-on être libéral - ce qui semble d'ailleurs poser beaucoup de problèmes au PS et à M. Delanöe - ou doit-on être social ? Je veux que notre parti soit à la fois libéral et social, parce que ça va bien ensemble. Les deux ensemble, je trouve même que ça nous ressemble. Les deux ensemble, je trouve même que ça nous rassemble tous. Il faut continuer à parler en permanence à ces Français qui travaillent dur, à ces Français qui, ne l'oublions pas, ne votaient plus en 2002, à ces Français qui ne croyaient plus en rien. Ces Français ont fait confiance à Nicolas Sarkozy ; ces Français nous ont fait confiance, il faut continuer à les entendre, à répondre aux questions qu'ils se posent, à être efficaces pour eux et avec eux. Ne décourageons pas ceux qui gagnent bien leur vie, mais ne décourageons pas non plus ceux qui ont du mal à la gagner et qui veulent gagner plus pour eux-mêmes comme pour leurs enfants. Aujourd'hui nous le savons bien : nous devons continuer le changement. Le conservatisme et le statu quo, ce n'est pas pour la société française. Nous sommes la dernière génération qui a le choix d'être courageuse ; la dernière. Nos enfants n'auront plus ce choix. Si nous, nous ne faisons pas ce travail, les déficits et les dettes, il leur sera impossible de les rembourser un jour. Les marges de manoeuvre pour réformer, qui ne sont déjà pas bien grandes aujourd'hui, elles seront inexistantes. Et le modèle social auquel nous croyons, ce ne sera plus qu'un lointain souvenir pour nos enfants. J'ai envie que nous puissions leur transmettre un modèle social français rénové, modernisé. C'est là la vocation sociale de l'UMP. Et nous voyons bien aujourd'hui que nous sommes les seuls à en être porteurs. Ecoutons nous les uns les autres, avançons ensemble dans cette société française qui voit bien que son pôle d'équilibre est à la fois libéral et social. Mes amis, je vous le dis : il n'y a que le changement, il n'y a que l'innovation qui peuvent faire gagner la France. C'est la responsabilité de l'UMP de porter ce débat d'idées, c'est la responsabilité de l'UMP de porter et d'incarner la justice sociale pour faire gagner la France et les Français !
Merci à vous !Source http://www.u-m-p.org, le 13 juin 2008