Texte intégral
J. Jadot.- Les vacances font-elles de la résistance face à la morosité économique ambiante ? En cette fin juillet, c'est l'occasion de faire un bilan d'étape à mi-parcours de la saison touristique, pétrole cher, retour de l'inflation, pouvoir d'achat en berne, les Français changent-ils leurs habitudes de vacances ? C'est ce qu'on va tenter de voir avec H. Novelli, secrétaire d'Etat au Tourisme. Un mois de juillet plutôt en demi-teinte, les Français partent en vacances, mais ils dépensent peu sur place.
Ce qui est sûr, c'est qu'il faut se garder de tirer des conclusions d'une saison qui n'est pas achevée, d'autant plus qu'il y a des changements, comme vous l'avez dit, de comportement. Maintenant, il faut compter juillet, août, septembre comme vacances, beaucoup de touristes français sont aujourd'hui des seniors et profitent du mois de septembre beaucoup plus qu'auparavant donc. Qu'est-ce qu'on peut dire très globalement, à l'heure où on se parle ? C'est que les Français n'ont pas renoncé à leurs vacances, n'ont pas sacrifié leurs vacances sur l'autel de l'inflation qui pourrait redémarrer, de l'énergie chère, mais ils font maintenant des arbitrages de dépenses, c'est-à-dire qu'ils vont choisir de dépenser pour l'hébergement, et parfois moins, par exemple, pour la restauration ou pour des dépenses dites "d'agrément". Donc ce sont ces arbitrages qu'il faut suivre de près, parce qu'ils vont entraîner, évidemment, des conséquences pour telle ou telle branche. Actuellement, les réservations faites par les Français sont bonnes pour le mois d'août. Simplement, aujourd'hui, ils arbitrent différemment leurs dépenses. Et cela recouvre des vérités beaucoup plus structurelles et pas ponctuelles. Et puis, on va partir moins longtemps, on va partir de manière beaucoup plus fractionnée, ce sont des changements qui dépassent le strict été 2008.
On part plus en France aussi, c'est un effet du pétrole cher ? On part moins loin ?
Il y a deux choses. D'abord, les Français partent en France principalement, et depuis des années, 80%...
Plus cette année ?
...80 % des Français, traditionnellement, partent en France. On peut s'attendre à ce que, lorsque l'on fera le bilan de la saison, on constate que plus encore de Français sont restés en France pour des raisons, là aussi, qui tiennent, soit à l'énergie chère, soit à des modes de comportement où l'on redécouvre tel ou tel attrait de notre beau pays.
Alors justement, quelles sont les régions qui tirent leur épingle du jeu dans cet été 2008 ?
Traditionnellement, les régions qui tirent leur épingle du jeu, et là, il n'y a rien de spectaculaire, ce sont le Sud-Est, la côte Ouest qui, aujourd'hui, arrivent en tête, mais il ne faut pas oublier non plus le tourisme dit "urbain", qui est prisé par un certain nombre de clientèles étrangères pour le coup.
Mais plus surprenant peut-être, le Nord-Pas-de-Calais ; il y a un effet "ch'ti" cette année ?
Il est bien tôt pour le dire, parce que là, les chiffres, les premiers chiffres que nous avons, sont assez contradictoires sur cette région. Mais il y aura un petit effet "ch'ti". Mais aujourd'hui, dire que l'effet "ch'ti" est avéré sur le Nord, comme j'ai cru l'entendre, n'est pas quelque chose de forcément sérieux.
Vous l'avez évoqué tout à l'heure, il y a des changements d'habitudes, par exemple, on va moins à l'hôtel, on privilégie le camping, même pour les cadres parfois.
Alors, là aussi, il peut y avoir des arbitrages différents, ce qui est sûr, c'est que par exemple, on va faire une offre touristique, c'est-à-dire bâtir ses vacances de manière un peu paradoxale, on va essayer de minorer son coût de transport, donc parfois, aller moins loin, en France, mais on ne va pas répugner à monter en gamme la qualité de son hébergement. Et c'est ainsi que ça justifie, du reste, ma volonté de rénover profondément, avec ce soutien des professionnels et des collectivités, l'hôtellerie française. Mais pour les campings, de la même manière, on va privilégier les campings à trois ou quatre étoiles. Vraiment, c'est quelque chose de tout à fait nouveau, c'est cette capacité qu'ont aujourd'hui les touristes à monter leurs propres séjours, à la faveur d'Internet, à la faveur de vacances décidées au dernier moment, puisqu'ils sont fractionnés, plus courts, eh bien, on peut mieux les composer.
Qu'en est-il des touristes étrangers ? Est-ce que les Américains boudent la France pour cause d'euro trop cher ?
Les Américains sont moins nombreux à Paris, vous savez que c'est leur grand lieu de destination, et la baisse de fréquentation des Américains aujourd'hui est avérée. Mais gardons-nous de tirer des conclusions d'une saison qui ne fait que commencer. On peut avoir un certain nombre de surprises, et notamment le mois d'août se présente sous de très bons auspices. Sur les restaurateurs, un dernier point : les arbitrages qui sont faits renforcent évidemment la détermination du Gouvernement et du président de la République, qui s'est engagé personnellement dans cette bataille à tenter d'obtenir durant notre présidence française une réduction du taux de TVA sur la restauration. Ça renforce évidemment notre détermination.
On va attendre donc le mois d'août pour tirer un bilan plus complet. H. Novelli, secrétaire d'Etat au Tourisme, merci d'avoir été l'invité de France Info ce matin.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 31 juillet 2008
Ce qui est sûr, c'est qu'il faut se garder de tirer des conclusions d'une saison qui n'est pas achevée, d'autant plus qu'il y a des changements, comme vous l'avez dit, de comportement. Maintenant, il faut compter juillet, août, septembre comme vacances, beaucoup de touristes français sont aujourd'hui des seniors et profitent du mois de septembre beaucoup plus qu'auparavant donc. Qu'est-ce qu'on peut dire très globalement, à l'heure où on se parle ? C'est que les Français n'ont pas renoncé à leurs vacances, n'ont pas sacrifié leurs vacances sur l'autel de l'inflation qui pourrait redémarrer, de l'énergie chère, mais ils font maintenant des arbitrages de dépenses, c'est-à-dire qu'ils vont choisir de dépenser pour l'hébergement, et parfois moins, par exemple, pour la restauration ou pour des dépenses dites "d'agrément". Donc ce sont ces arbitrages qu'il faut suivre de près, parce qu'ils vont entraîner, évidemment, des conséquences pour telle ou telle branche. Actuellement, les réservations faites par les Français sont bonnes pour le mois d'août. Simplement, aujourd'hui, ils arbitrent différemment leurs dépenses. Et cela recouvre des vérités beaucoup plus structurelles et pas ponctuelles. Et puis, on va partir moins longtemps, on va partir de manière beaucoup plus fractionnée, ce sont des changements qui dépassent le strict été 2008.
On part plus en France aussi, c'est un effet du pétrole cher ? On part moins loin ?
Il y a deux choses. D'abord, les Français partent en France principalement, et depuis des années, 80%...
Plus cette année ?
...80 % des Français, traditionnellement, partent en France. On peut s'attendre à ce que, lorsque l'on fera le bilan de la saison, on constate que plus encore de Français sont restés en France pour des raisons, là aussi, qui tiennent, soit à l'énergie chère, soit à des modes de comportement où l'on redécouvre tel ou tel attrait de notre beau pays.
Alors justement, quelles sont les régions qui tirent leur épingle du jeu dans cet été 2008 ?
Traditionnellement, les régions qui tirent leur épingle du jeu, et là, il n'y a rien de spectaculaire, ce sont le Sud-Est, la côte Ouest qui, aujourd'hui, arrivent en tête, mais il ne faut pas oublier non plus le tourisme dit "urbain", qui est prisé par un certain nombre de clientèles étrangères pour le coup.
Mais plus surprenant peut-être, le Nord-Pas-de-Calais ; il y a un effet "ch'ti" cette année ?
Il est bien tôt pour le dire, parce que là, les chiffres, les premiers chiffres que nous avons, sont assez contradictoires sur cette région. Mais il y aura un petit effet "ch'ti". Mais aujourd'hui, dire que l'effet "ch'ti" est avéré sur le Nord, comme j'ai cru l'entendre, n'est pas quelque chose de forcément sérieux.
Vous l'avez évoqué tout à l'heure, il y a des changements d'habitudes, par exemple, on va moins à l'hôtel, on privilégie le camping, même pour les cadres parfois.
Alors, là aussi, il peut y avoir des arbitrages différents, ce qui est sûr, c'est que par exemple, on va faire une offre touristique, c'est-à-dire bâtir ses vacances de manière un peu paradoxale, on va essayer de minorer son coût de transport, donc parfois, aller moins loin, en France, mais on ne va pas répugner à monter en gamme la qualité de son hébergement. Et c'est ainsi que ça justifie, du reste, ma volonté de rénover profondément, avec ce soutien des professionnels et des collectivités, l'hôtellerie française. Mais pour les campings, de la même manière, on va privilégier les campings à trois ou quatre étoiles. Vraiment, c'est quelque chose de tout à fait nouveau, c'est cette capacité qu'ont aujourd'hui les touristes à monter leurs propres séjours, à la faveur d'Internet, à la faveur de vacances décidées au dernier moment, puisqu'ils sont fractionnés, plus courts, eh bien, on peut mieux les composer.
Qu'en est-il des touristes étrangers ? Est-ce que les Américains boudent la France pour cause d'euro trop cher ?
Les Américains sont moins nombreux à Paris, vous savez que c'est leur grand lieu de destination, et la baisse de fréquentation des Américains aujourd'hui est avérée. Mais gardons-nous de tirer des conclusions d'une saison qui ne fait que commencer. On peut avoir un certain nombre de surprises, et notamment le mois d'août se présente sous de très bons auspices. Sur les restaurateurs, un dernier point : les arbitrages qui sont faits renforcent évidemment la détermination du Gouvernement et du président de la République, qui s'est engagé personnellement dans cette bataille à tenter d'obtenir durant notre présidence française une réduction du taux de TVA sur la restauration. Ça renforce évidemment notre détermination.
On va attendre donc le mois d'août pour tirer un bilan plus complet. H. Novelli, secrétaire d'Etat au Tourisme, merci d'avoir été l'invité de France Info ce matin.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 31 juillet 2008