Interview de M. Alain Madelin, président de Démocratie libérale, dans "Valeurs actuelles" du 30 mars 2001, sur les enseignements des élections municipales et sur ses propositions pour Alternance 2002.

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Média : Valeurs actuelles

Texte intégral

Quels enseignements tirez-vous de ces municipales pour la droite et pour vous-même ?
Les municipales ont montré qu'il existe une France du bon sens rebelle à la pensée unique, aux diktats des sondages et au conformisme des médias. En ce qui concerne Démocratie libérale, nous pouvons afficher zéro perte Marseille a été conservée haut la main par Jean-Claude Gaudin quand Paris et Lyon ont été perdues et le gain d'une quinzaine de grandes villes. Au total, dans les villes de plus de trente mille habitants, les gains nets de DL sont égaux aux gains nets cumulés du RPR et de l'UDF.
Votre regard sur l'initiative Alternance 2002 s'en trouve-t-il modifié ?
Toutes les initiatives d'union sont bonnes à prendre. C'est pourquoi j'ai invité mes amis à participer à celle-ci. Mais la réussite de toute tentative d'union est subordonnée à quatre conditions : 1. Ne pas être le comité de soutien du président sortant ; 2. Réunir l'ensemble de l'opposition et ne laisser personne au bord de la route, car agir autrement, ce serait prendre le risque de projeter sur l'ensemble des circonscriptions législatives la situation que nous avons connue à Paris et à Lyon ; 3. Qu'au-delà de la reconduction des sortants, les familles politiques sachent désigner ensemble des candidats de terrain et de conviction, de renouvellement, en tenant compte de la parité et de l'exigence montante du non-cumul des mandats ; 4. Que l'union soit le moyen au service d'un projet de vraie rupture avec le socialisme. Ce qui n'est hélas pas le cas du premier projet de France Alternance, qui passait à côté des enjeux essentiels de notre société, faisait l'impasse sur les réductions d'impôts, des réglementations et de la dépense publique, ou encore sur la justice, la sécurité, l'immigration, la liberté scolaire. Un projet qui constituait même un recul par rapport à ce que l'opposition proposait autrefois !
Qu'est-ce qui vous distingue, de ce point de vue, de MAM et de François Bayrou ?
Je crois davantage que Bayrou au besoin d'union aux législatives et davantage qu'Alliot-Marie au besoin de renouvellement à la présidentielle
Comment envisagez-vous les investitures pour les législatives à DL par rapport à votre candidature présidentielle ?
Il faut distinguer les deux échéances. Dans la préparation de nos candidats pour les élections législatives, je suis surpris du nombre et de la qualité des candidats venus de la société civile, prêts à s'engager dans le combat de l'alternance. L'élection présidentielle, elle, n'est pas une affaire de parti. C'est le grand débat qui va dessiner la France du nouveau siècle. C'est le moment privilégié du renouvellement des idées, des discours et des propositions. C'est pourquoi j'ai situé ma démarche présidentielle au-delà de ma propre formation.
Quel bilan personnel dressez-vous quatre mois après votre départ en campagne ?
L'attente est forte. Je ne suis pas candidat pour figurer ou pour témoigner mais pour entraîner une majorité de Français dans une vraie alternative au socialisme. Tout est ouvert.

(source http://www.demlib.com, le 3 avril 2001)