Texte intégral
P. Weil.- Quel est le bilan de la saison touristique ? H. Novelli bonjour. Vous êtes secrétaire d'Etat en charge du Tourisme, mais aussi du Commerce, de l'Artisanat des PME et des Services. Avant de parler du bilan de la saison touristique, questions au membre du Gouvernement. Le financement du RSA par une taxation du capital, le sénateur UMP, A. Lambert dit dans Libération ce matin, que "toute la majorité est furieuse". Alors je cite : "ce n'est pas acceptable", dit le député UMP H. Mariton, E. Balladur, "Evadons-nous du rituel "à dépense nouvelle, nouvel impôt nouveau"" ; L. Luca, député UMP, dénonce "une annonce saugrenue". Que répondez-vous à tout cela ?
Je réponds que le RSA, et l'installation du RSA est une très bonne chose. Et ça, personne ne le conteste...
Mais le financement ?
Oui, mais vous avez remarqué d'abord que cette mesure est approuvée sur l'ensemble de l'arbre politique. C'est déjà une bonne chose. Ensuite, vient le financement de cette mesure, et c'est là que le débat parlementaire aura toute sa place, et moi, je me réjouis, je réjouis qu'avec la réforme de la Constitution, le Parlement trouvera dans les semaines, et dans les mois qui viennent une place beaucoup plus importante. Et ce débat aura lieu au Parlement, et c'est le lieu privilégié du débat au Parlement, puisque c'est le Parlement vous le savez qui lève l'impôt.
Mais vous avez senti de la colère des parlementaires...
J'ai senti qu'il y avait...
En vous disant "mais ça ne va pas du tout ? Je veux dire les parlementaires UMP.
Bien sûr. Non, mais j'ai senti qu'il y avait un débat sur le financement, vous le savez ce n'est pas par masochisme que l'on décide de lever une petite taxe supplémentaire.
Ça gronde à l'UMP ?
Le financement pose débat. Ce débat aura lieu au Parlement, je m'en réjouis. Alors H. Novelli, bilan de la saison estivale ? C'est un bilan qui se situe en ligne avec l'année 2007. C'est dire que l'on est bien loin des visions catastrophistes ou exagérément optimistes qui ont été ci et là avancées. J'aurai l'occasion de le préciser lundi en publiant les premiers chiffres, mais aujourd'hui, je peux vous indiquer que le cru 2008 sera un cru tout à fait acceptable.
Donnez-nous quelques chiffres peut-être quand même ?
Eh bien, quand je vous dis en ligne avec l'année 2007, c'est autour d'une stabilité de l'activité de l'hébergement marchand, toutes tendances confondues. Par contre la restauration aura certainement vu une dégradation de son activité.
J'ai noté donc que l'Union des métiers et des Industries de l'hôtellerie a relevé une baisse de fréquentation des cafés et restaurants de 10 à 20 %. En Normandie, baisse de 30 % dans la restauration. Manifestement les vacanciers font attention. C'est un problème de pouvoir d'achat ?
J'aurai l'occasion de publier une étude du CREDOC que j'ai commandée lundi. Le pouvoir d'achat, les Français y sont évidemment très attentifs, en vacances comme dans toutes les autres périodes. Première constatation, ils n'ont pas sacrifié leurs vacances. Simplement en matière budgétaire, le budget "vacances", ils ont fait des arbitrages ; ces arbitrages les ont conduits à partir en vacances, à avoir un mode d'hébergement qui a conduit à une bonne fréquentation dans l'ensemble, comparable à 2007 de tous les modes d'hébergements avec des pointes dans les résidences de tourisme, avec des pointes dans les campings, avec une stabilité dans les hôtels, mais...
Vous comprenez bien ce que signifient ces chiffres : le Président du pouvoir d'achat, N. Sarkozy. Et voilà, les vacances 2008, manifestement le pouvoir d'achat n'est pas là, parce que les gens vont dans les cafés et les restaurants, et la consommation baisse, 10, 20%, 30 % ?
Ne faites pas la confusion entre vacances et restaurants. Les Français sont partis en vacances ils se sont logés en vacances dans des conditions comparables à 2007, simplement ils ont fait des arbitrages de dépenses, parce que leur budget "vacances" n'avait pas augmenté par rapport à 2007. Ces arbitrages de dépenses les ont conduit à être beaucoup plus attentifs aux restaurants et aux activités payantes de loisirs ponctuelles. C'est cela, la constatation, à la fois de l'enquête du CREDOC et aussi des chiffres que je livrerai. Mais le cru 2008, je le répète, est un cru tout à fait acceptable pour tous les modes d'hébergements des campings, des résidences, de l'hôtellerie, avec, c'est vrai, une dégradation de l'activité des restaurants. Mais la saison n'est pas finie...
Mais quand même c'est un peu triste de penser que des gens vont au café au restaurant en comptant, en se disant "je dois faire attention"...
Ne feignez pas de découvrir que l'on compte. Vous-même, vous ne comptez pas ? Moi aussi, cela m'arrive.
Alors, l'INSEE a révélé cet été un coup d'accélérateur sur les prix des chambres d'hôtel en France au cours du premier semestre 2008, plus 7,4 %, alors que l'inflation atteint 2,1 %, c'est là aussi assez dur pour le budget des vacanciers. Vous êtes choqué ?
Non, je ne suis pas choqué lorsqu'il y a des augmentations de prix qui sont liés à de l'amélioration de la qualité. Je serais choqué si ça ne correspondait à rien. Le taux d'occupation de l'hôtellerie cette année aura été en ligne avec l'année dernière à un point près. Et donc, cela veut dire que les Français et puis les touristes étrangers, -n'oublions jamais que ce sont les touristes français d'abord qui constituent la masse des touristes dans notre pays - n'ont pas boudé l'hôtellerie et cette augmentation de prix n'a pas été dissuasive. Mais par contre, ce qui est sûr c'est que cela serait injustifié s'il n'y avait pas une élévation de la qualité. Et moi, dans les Assises du tourisme que j'ai tenues avec les professionnels et l'ensemble des collectivités territoriales, j'ai indiqué que nous devions élever la qualité de notre hôtellerie. C'est une raison de la réforme...
Vous allez faire une refonte de la classification hôtelière. Il y aura de nouveaux critères ?
Il y aura de nouveaux critères qui sont élaborés en concertation avec les professionnels.
Lesquels, par exemple ?
Il y aura 320 critères, les critères optionnels, les critères obligatoires pour définir ce qu'est un hôtel une étoile et ce qu'est un hôtel cinq étoiles. Figurez-vous que nous n'avons pas de classification d'hôtellerie cinq étoiles !
Quels sont les critères nouveaux et décisifs qui peuvent vraiment faire passer d'une catégorie à une autre ?
On n'a pas changé de classification depuis 20 ans. Donc, la classification d'il y a 20 ans, c'était qu'il fallait avoir, pour avoir une classification deux étoiles, une cabine téléphonique dans le hall. Aujourd'hui, on estime qu'il vaut mieux avoir un wifi dans la chambre. Voilà les critères modernes qui seront pris en compte dans cette classification.
Vous avez parlé des touristes français. Un mot des étrangers qui viennent en France. Est-ce que, dans ce domaine-là, il y a du changement ?
Oui, il y a du changement, incontestablement. La hausse du prix de l'énergie et du prix des transports a pesé sur les touristes qui viennent de loin. Je pense notamment aux touristes américains ou japonais qui ont à faire face à un coût de l'énergie très important et aussi à un dollar qui a été manifestement sous-évalué. Donc, cela se traduit par un renchérissement et par une moindre fréquentation des Américains en France. Les Américains sont venus en proportion moins importante, par exemple à Paris qui est leur destination privilégiée.
Deux grands pays, les Chinois et les Russes. Est-ce que, par exemple, les Chinois ont été moins nombreux que d'habitude ?? cause des tensions entre la France et Pékin au moment des J.O ?
Les touristes chinois seront les nouveaux touristes dans les années qui viennent. Simplement, cette année, il y a eu les Jeux. Les Jeux Olympiques, comme vous l'avez vu, ont été suivis par les Chinois ou par le monde entier, mais aussi par les Chinois qui ont été moins nombreux à venir chez nous, à venir en Europe, à voyager tout simplement.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 août 2008
Je réponds que le RSA, et l'installation du RSA est une très bonne chose. Et ça, personne ne le conteste...
Mais le financement ?
Oui, mais vous avez remarqué d'abord que cette mesure est approuvée sur l'ensemble de l'arbre politique. C'est déjà une bonne chose. Ensuite, vient le financement de cette mesure, et c'est là que le débat parlementaire aura toute sa place, et moi, je me réjouis, je réjouis qu'avec la réforme de la Constitution, le Parlement trouvera dans les semaines, et dans les mois qui viennent une place beaucoup plus importante. Et ce débat aura lieu au Parlement, et c'est le lieu privilégié du débat au Parlement, puisque c'est le Parlement vous le savez qui lève l'impôt.
Mais vous avez senti de la colère des parlementaires...
J'ai senti qu'il y avait...
En vous disant "mais ça ne va pas du tout ? Je veux dire les parlementaires UMP.
Bien sûr. Non, mais j'ai senti qu'il y avait un débat sur le financement, vous le savez ce n'est pas par masochisme que l'on décide de lever une petite taxe supplémentaire.
Ça gronde à l'UMP ?
Le financement pose débat. Ce débat aura lieu au Parlement, je m'en réjouis. Alors H. Novelli, bilan de la saison estivale ? C'est un bilan qui se situe en ligne avec l'année 2007. C'est dire que l'on est bien loin des visions catastrophistes ou exagérément optimistes qui ont été ci et là avancées. J'aurai l'occasion de le préciser lundi en publiant les premiers chiffres, mais aujourd'hui, je peux vous indiquer que le cru 2008 sera un cru tout à fait acceptable.
Donnez-nous quelques chiffres peut-être quand même ?
Eh bien, quand je vous dis en ligne avec l'année 2007, c'est autour d'une stabilité de l'activité de l'hébergement marchand, toutes tendances confondues. Par contre la restauration aura certainement vu une dégradation de son activité.
J'ai noté donc que l'Union des métiers et des Industries de l'hôtellerie a relevé une baisse de fréquentation des cafés et restaurants de 10 à 20 %. En Normandie, baisse de 30 % dans la restauration. Manifestement les vacanciers font attention. C'est un problème de pouvoir d'achat ?
J'aurai l'occasion de publier une étude du CREDOC que j'ai commandée lundi. Le pouvoir d'achat, les Français y sont évidemment très attentifs, en vacances comme dans toutes les autres périodes. Première constatation, ils n'ont pas sacrifié leurs vacances. Simplement en matière budgétaire, le budget "vacances", ils ont fait des arbitrages ; ces arbitrages les ont conduits à partir en vacances, à avoir un mode d'hébergement qui a conduit à une bonne fréquentation dans l'ensemble, comparable à 2007 de tous les modes d'hébergements avec des pointes dans les résidences de tourisme, avec des pointes dans les campings, avec une stabilité dans les hôtels, mais...
Vous comprenez bien ce que signifient ces chiffres : le Président du pouvoir d'achat, N. Sarkozy. Et voilà, les vacances 2008, manifestement le pouvoir d'achat n'est pas là, parce que les gens vont dans les cafés et les restaurants, et la consommation baisse, 10, 20%, 30 % ?
Ne faites pas la confusion entre vacances et restaurants. Les Français sont partis en vacances ils se sont logés en vacances dans des conditions comparables à 2007, simplement ils ont fait des arbitrages de dépenses, parce que leur budget "vacances" n'avait pas augmenté par rapport à 2007. Ces arbitrages de dépenses les ont conduit à être beaucoup plus attentifs aux restaurants et aux activités payantes de loisirs ponctuelles. C'est cela, la constatation, à la fois de l'enquête du CREDOC et aussi des chiffres que je livrerai. Mais le cru 2008, je le répète, est un cru tout à fait acceptable pour tous les modes d'hébergements des campings, des résidences, de l'hôtellerie, avec, c'est vrai, une dégradation de l'activité des restaurants. Mais la saison n'est pas finie...
Mais quand même c'est un peu triste de penser que des gens vont au café au restaurant en comptant, en se disant "je dois faire attention"...
Ne feignez pas de découvrir que l'on compte. Vous-même, vous ne comptez pas ? Moi aussi, cela m'arrive.
Alors, l'INSEE a révélé cet été un coup d'accélérateur sur les prix des chambres d'hôtel en France au cours du premier semestre 2008, plus 7,4 %, alors que l'inflation atteint 2,1 %, c'est là aussi assez dur pour le budget des vacanciers. Vous êtes choqué ?
Non, je ne suis pas choqué lorsqu'il y a des augmentations de prix qui sont liés à de l'amélioration de la qualité. Je serais choqué si ça ne correspondait à rien. Le taux d'occupation de l'hôtellerie cette année aura été en ligne avec l'année dernière à un point près. Et donc, cela veut dire que les Français et puis les touristes étrangers, -n'oublions jamais que ce sont les touristes français d'abord qui constituent la masse des touristes dans notre pays - n'ont pas boudé l'hôtellerie et cette augmentation de prix n'a pas été dissuasive. Mais par contre, ce qui est sûr c'est que cela serait injustifié s'il n'y avait pas une élévation de la qualité. Et moi, dans les Assises du tourisme que j'ai tenues avec les professionnels et l'ensemble des collectivités territoriales, j'ai indiqué que nous devions élever la qualité de notre hôtellerie. C'est une raison de la réforme...
Vous allez faire une refonte de la classification hôtelière. Il y aura de nouveaux critères ?
Il y aura de nouveaux critères qui sont élaborés en concertation avec les professionnels.
Lesquels, par exemple ?
Il y aura 320 critères, les critères optionnels, les critères obligatoires pour définir ce qu'est un hôtel une étoile et ce qu'est un hôtel cinq étoiles. Figurez-vous que nous n'avons pas de classification d'hôtellerie cinq étoiles !
Quels sont les critères nouveaux et décisifs qui peuvent vraiment faire passer d'une catégorie à une autre ?
On n'a pas changé de classification depuis 20 ans. Donc, la classification d'il y a 20 ans, c'était qu'il fallait avoir, pour avoir une classification deux étoiles, une cabine téléphonique dans le hall. Aujourd'hui, on estime qu'il vaut mieux avoir un wifi dans la chambre. Voilà les critères modernes qui seront pris en compte dans cette classification.
Vous avez parlé des touristes français. Un mot des étrangers qui viennent en France. Est-ce que, dans ce domaine-là, il y a du changement ?
Oui, il y a du changement, incontestablement. La hausse du prix de l'énergie et du prix des transports a pesé sur les touristes qui viennent de loin. Je pense notamment aux touristes américains ou japonais qui ont à faire face à un coût de l'énergie très important et aussi à un dollar qui a été manifestement sous-évalué. Donc, cela se traduit par un renchérissement et par une moindre fréquentation des Américains en France. Les Américains sont venus en proportion moins importante, par exemple à Paris qui est leur destination privilégiée.
Deux grands pays, les Chinois et les Russes. Est-ce que, par exemple, les Chinois ont été moins nombreux que d'habitude ?? cause des tensions entre la France et Pékin au moment des J.O ?
Les touristes chinois seront les nouveaux touristes dans les années qui viennent. Simplement, cette année, il y a eu les Jeux. Les Jeux Olympiques, comme vous l'avez vu, ont été suivis par les Chinois ou par le monde entier, mais aussi par les Chinois qui ont été moins nombreux à venir chez nous, à venir en Europe, à voyager tout simplement.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 août 2008