Texte intégral
J.-L. Hees.- R. Karoutchi, bonjour.
Bonjour.
Bienvenue sur Radio Classique. Vous rentrez de l'université d'été de l'UMP à Royan. Alors, si je vous demande comment se porte le parti du Président après dix-huit mois d'exercice, vous allez me dire qu'il se porte comme un charme et que tout le monde s'aime au sein de l'UMP ?
Bah, si vous faites les réponses ! Nous sommes le premier parti de France, le parti qui naturellement soutient l'action du Président, et nous sommes par définition en situation de faire et de poursuivre les réformes. Avec l'excellent bilan du Président et du Gouvernement, ça pousse le parti. C'est vrai que c'est plus facile, je le reconnais bien volontiers, par rapport au PS, d'avoir un parti en ordre de marche et en forme quand vous vous dites on a voté 61 lois, on a un Chef de l'Etat qui s'est longuement et lourdement affirmé au niveau international, on a un bilan, et on a des envies, des envies de réformes, des envies de nouveaux textes comme le RSA, comme l'intéressement et la participation sur le pouvoir d'achat. Donc, c'est vrai qu'au-delà des ambitions légitimes de chacun, ça aide à l'unité.
Mais sur le fond, Monsieur Karoutchi, par exemple vous évoquez le RSA, est-ce que tout le monde est en osmose au sein de l'UMP sur la façon dont on va financer ça, par exemple ?
Non, bien sûr que non, mais il n'a jamais été dit qu'au sein de l'UMP, sous prétexte ou sous couvert de soutenir l'action du Gouvernement et du Président, tout le monde devait être uniforme, monolithique. Alors, sur le RSA, par exemple, tout le monde est d'accord sur le principe, tout le monde est d'accord sur la nécessité de le faire. Il y a chez certains des interrogations sur l'équilibre du financement et le financement. Mais, après tout, et comme l'a dit le président de la République, il y avait eu avant, même au sein du gouvernement d'ailleurs et avec le président de la République, des arbitrages qui prouvaient bien que plusieurs solutions avaient été évoquées. Un arbitrage a été fait. Il est donc tout à fait logique et normal qu'il y ait ensuite un débat parlementaire, et si certains parlementaires ont des états d'âme, ont des amendements, eh bien très logiquement M. Hirsch les verra avant, parce que [c'est] bien de faire plutôt les choses en amont de manière à s'expliquer...
... vous êtes un homme d'organisation, vous aimez que ça fonctionne, vous.
Oui, oui, non, j'aime que ça fonctionne parce que je vis le Parlement jour et nuit et comme je le vis jour et nuit, je sais à quel moment on peut faire bouger les lignes, faire en sorte de donner satisfaction et faire en sorte que les choses avancent. Ca ne sert à rien de faire du conflit pour rien, c'est bien de faire avancer les sujets.
Alors, Monsieur Karoutchi, dites-nous comme ça, on est entre nous, est-ce que de temps en temps au sein de l'UMP il n'y a pas quelques parlementaires qui se disent : « il serait pas un peu de gauche Sarkozy ? », je repense au RSA, non, ça n'arrive pas ça ?
Ca, ce n'est pas tout de suite, d'abord parce que je rappelle à tout hasard que tout ce qui est retour vers le travail, valorisation du travail, "travailler plus pour gagner plus", c'est quand même le programme fondamental de N. Sarkozy.
Il a encore du travail là alors !
Le RSA c'est quoi ? C'est plutôt que de systématiser l'assistanat au travers de ce qui était le RMI, c'est de valoriser et d'aider au retour au travail. Donc, quelque part c'est la valorisation de la fonction travail, et là on se retrouve en plein dans les thématiques de Sarko et ce n'est pas du tout de gauche. Regardez, moi, je suis admiratif, quand vous dites, « est-ce que c'est pas un peu de gauche ? », on aimerait bien d'ailleurs voir toute la gauche dire : « voilà un excellent texte, voilà un vrai élément nouveau pour les gens exclus de manière à ce qu'ils reviennent vers le travail ». Tout ce que je constate, c'est qu'à gauche à nouveau ça se divise, à nouveau ; comme ça vient du Gouvernement et de N. Sarkozy, on trouve tous les arguments pour ne pas le voter. J'espère qu'ils le voteront au final au Parlement. Je n'en suis pas sûr.
Donc, à gauche ça se divise, à droite c'est l'unité, l'harmonie. P. Devedjian va rester à l'UMP, si je comprends bien.
Ecoutez, là, les choses sont assez claires, lui-même a redit que dans l'immédiat, il n'y avait pas de modification à la tête de l'appareil dirigeant, et s'il le dit et qu'il affirme que le président de la République lui a confié cela, je crois que les choses...
... vous avez l'air dubitatif, non ?
Non, ce n'est pas une question de dubitatif, c'est que reconnaissez que la nouvelle direction de l'UMP est en place depuis, allez, à peine plus d'un an et que depuis plus d'un an, ou pratiquement, tous les mois on nous pose la question : « est-ce que vous pensez que... ». Les choses sont là, les choses fonctionnent. On me dit : « il y a un peu moins d'adhérents », effectivement, qu'en 2007. Oui, mais enfin tout le monde sait que dans tous les partis, il y a gauche/droite. Les années de présidentielles et législatives sont des années où beaucoup de gens adhèrent, en fait adhèrent pas au parti, adhèrent au comité de soutien au candidat, et ensuite ce ne sont pas des militants politiques classiques, mais c'est tout à fait normal. Je rappelle quand même que j'espère que nous finirons l'année pas loin de 300.000 et lorsque N. Sarkozy a pris la tête de l'UMP en 2004, fin 2004, nous étions 115.000. Donc, les choses vont plutôt bien.
Alors, parlons de vous, R. Karoutchi...
... je vais bien aussi.
... parce que ce n'est pas un secret, la présidence de la région Ile-de- France vous intéresse, mais là il y a de la concurrence. Alors, je reviens à ce thème de l'unité parce que ce n'est pas évident quand trois membres du Gouvernement briguent le même job donc, et que le président de la République doit intervenir - enfin c'est que j'ai vu dans les gazettes - pour dire « non, ça va être les militants qui vont décider ». Ca vous convient comme perspective, comme stratégie ?
Ecoutez, le président de la République et le bureau politique d'ailleurs de l'UMP ont validé le fait qu'il y avait des primaires et que les adhérents voteraient pour choisir leurs têtes de liste en mars 2009, voilà. Ca, c'est le principe. Moi, je suis d'autant plus favorable que, je le rappelle, même si j'ai fait très loyalement et fidèlement la campagne de J.-F. Copé en 2004, à l'époque, je souhaitais être candidat mais la décision venait du château et seulement du château...
... donc, là, vous le prendriez mal, tout de même, si je comprends bien, si encore une fois cette présidence...
... non mais là c'est devant les adhérents, donc les adhérents vont voter. Moi, je reconnais que quand vous avez le sentiment, qui est le mien, de la légitimité, de l'expérience et du sérieux au niveau de la région, pourquoi ? Parce que depuis 10-12 ans c'est mon combat. C'est mon combat, ça ne veut pas dire, là, à moi tout seul ; quand je dis « c'est mon combat », ça veut dire tous les adhérents, tous les élus d'Ile-de-France, je les ai associés depuis dix ans à tous les combats contre l'exécutif socialiste, et avec eux, partout, dans des centaines de déplacements, de réunions, j'ai mobilisé la droite en Ile-de-France contre l'exécutif. Donc, très logiquement, je pourrais dire : « mais comment se fait-il que d'autres viennent ? Après tout, où étaient-ils quand je me battais avec tous les adhérents et les élus ? ». Ce n'est pas ça le souci. Il y a primaires, il y a donc forcément plusieurs candidats, les adhérents choisiront. Moi, je suis convaincu qu'ils choisiront celui qui est avec eux depuis longtemps se bat et qui avec eux s'est battu contre l'explosion fiscale, contre la dérégulation des transports, etc. Mais, c'est un choix et les adhérents voteront calmement.
Mais, R. Karoutchi, vous êtes un homme calme d'apparence, vous êtes très urbain, très courtois. On vous a senti un petit peu agacé quand même le mois dernier par vos concurrents, je pense à V. Pécresse, notamment...
Ce n'est pas une question d'être agacé, c'est que moi je suis obsédé par un élément simple, clair, et je le dis à tous les adhérents, à tous les militants et à tous ceux qui nous écoutent : je suis un homme de droite et du centre, plutôt un modéré républicain, comme on disait autrefois. Mon obsession c'est de battre la gauche parce que j'estime que la gestion immobile de Huchon a été catastrophique, bon. Pas la sienne, perso, celle de l'exécutif de gauche. Et donc, en mars 2010, au moment de l'élection régionale, il va falloir battre la gauche. Or, nous avons 200.000 voix de retard en région Ile de France par rapport à la gauche. Donc, ce que je veux c'est de l'unité maximum de l'ensemble de mon camp sinon nous n'avons aucune chance de gagner. Donc, tout ce qui m'apparaît comme vaguement divisions, comme vaguement réticences, scissions, etc., je me dis, je vais gagner la primaire et perdre la vraie élection. Et ça, franchement, je ne peux pas l'accepter. Donc, je considère qu'il faut qu'il n'y ait pas d'attaques, pas de commentaires, pas de critiques. Chacun peut dire ce qu'il veut dans la primaire, c'est normal, mais en respectant l'autre, sous peine de quoi au soir de la primaire, on ne gagnera pas la vraie élection.
Un tout petit mot pour finir, je sais bien que Paris vaut bien une messe mais il faudrait quitter le Gouvernement si vous faites campagne.
Ecoutez, si par bonheur, en mars 2010 naturellement je gagnais les élections régionales, le fait est, là, on n'en parle plus...
... la question ne se poserait plus.
... parce que je considère que la gestion d'une région de 11,5 millions d'habitants, ce n'est pas une messe, c'est au-delà, c'est tous ordres religieux confondus, là on va faire dans le multi religieux et culturel au nom de tous, c'est comme ça. Pour le reste, c'est vrai que le président de la République m'a dit : « écoute, moi, je ne veux pas que tu dises, parce qu'il faudra qu'on en reparle et tout, que le cas échéant, si tu es évidemment choisi pour les primaires, tu te retires avant, parce qu'il faut qu'on en parle », et ce que j'avais d'ailleurs dit, moi je souhaite lui en parler naturellement, très calmement, parce que je crois qu'il faut du temps, du temps pour faire la campagne des primaires et puis naturellement, si on est élu, du temps pour être au service de tous ces concitoyens.
Je crois qu'on ne va pas s'ennuyer pendant cette campagne des régionales, notamment en région Ile-de-France.
Non, non, on ne va pas s'ennuyer, ça va être fun, dynamique et volontaire.
Je vous remercie R. Karoutchi.
Merci.
Merci d'avoir répondu à notre invitation.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 septembre 2008
Bonjour.
Bienvenue sur Radio Classique. Vous rentrez de l'université d'été de l'UMP à Royan. Alors, si je vous demande comment se porte le parti du Président après dix-huit mois d'exercice, vous allez me dire qu'il se porte comme un charme et que tout le monde s'aime au sein de l'UMP ?
Bah, si vous faites les réponses ! Nous sommes le premier parti de France, le parti qui naturellement soutient l'action du Président, et nous sommes par définition en situation de faire et de poursuivre les réformes. Avec l'excellent bilan du Président et du Gouvernement, ça pousse le parti. C'est vrai que c'est plus facile, je le reconnais bien volontiers, par rapport au PS, d'avoir un parti en ordre de marche et en forme quand vous vous dites on a voté 61 lois, on a un Chef de l'Etat qui s'est longuement et lourdement affirmé au niveau international, on a un bilan, et on a des envies, des envies de réformes, des envies de nouveaux textes comme le RSA, comme l'intéressement et la participation sur le pouvoir d'achat. Donc, c'est vrai qu'au-delà des ambitions légitimes de chacun, ça aide à l'unité.
Mais sur le fond, Monsieur Karoutchi, par exemple vous évoquez le RSA, est-ce que tout le monde est en osmose au sein de l'UMP sur la façon dont on va financer ça, par exemple ?
Non, bien sûr que non, mais il n'a jamais été dit qu'au sein de l'UMP, sous prétexte ou sous couvert de soutenir l'action du Gouvernement et du Président, tout le monde devait être uniforme, monolithique. Alors, sur le RSA, par exemple, tout le monde est d'accord sur le principe, tout le monde est d'accord sur la nécessité de le faire. Il y a chez certains des interrogations sur l'équilibre du financement et le financement. Mais, après tout, et comme l'a dit le président de la République, il y avait eu avant, même au sein du gouvernement d'ailleurs et avec le président de la République, des arbitrages qui prouvaient bien que plusieurs solutions avaient été évoquées. Un arbitrage a été fait. Il est donc tout à fait logique et normal qu'il y ait ensuite un débat parlementaire, et si certains parlementaires ont des états d'âme, ont des amendements, eh bien très logiquement M. Hirsch les verra avant, parce que [c'est] bien de faire plutôt les choses en amont de manière à s'expliquer...
... vous êtes un homme d'organisation, vous aimez que ça fonctionne, vous.
Oui, oui, non, j'aime que ça fonctionne parce que je vis le Parlement jour et nuit et comme je le vis jour et nuit, je sais à quel moment on peut faire bouger les lignes, faire en sorte de donner satisfaction et faire en sorte que les choses avancent. Ca ne sert à rien de faire du conflit pour rien, c'est bien de faire avancer les sujets.
Alors, Monsieur Karoutchi, dites-nous comme ça, on est entre nous, est-ce que de temps en temps au sein de l'UMP il n'y a pas quelques parlementaires qui se disent : « il serait pas un peu de gauche Sarkozy ? », je repense au RSA, non, ça n'arrive pas ça ?
Ca, ce n'est pas tout de suite, d'abord parce que je rappelle à tout hasard que tout ce qui est retour vers le travail, valorisation du travail, "travailler plus pour gagner plus", c'est quand même le programme fondamental de N. Sarkozy.
Il a encore du travail là alors !
Le RSA c'est quoi ? C'est plutôt que de systématiser l'assistanat au travers de ce qui était le RMI, c'est de valoriser et d'aider au retour au travail. Donc, quelque part c'est la valorisation de la fonction travail, et là on se retrouve en plein dans les thématiques de Sarko et ce n'est pas du tout de gauche. Regardez, moi, je suis admiratif, quand vous dites, « est-ce que c'est pas un peu de gauche ? », on aimerait bien d'ailleurs voir toute la gauche dire : « voilà un excellent texte, voilà un vrai élément nouveau pour les gens exclus de manière à ce qu'ils reviennent vers le travail ». Tout ce que je constate, c'est qu'à gauche à nouveau ça se divise, à nouveau ; comme ça vient du Gouvernement et de N. Sarkozy, on trouve tous les arguments pour ne pas le voter. J'espère qu'ils le voteront au final au Parlement. Je n'en suis pas sûr.
Donc, à gauche ça se divise, à droite c'est l'unité, l'harmonie. P. Devedjian va rester à l'UMP, si je comprends bien.
Ecoutez, là, les choses sont assez claires, lui-même a redit que dans l'immédiat, il n'y avait pas de modification à la tête de l'appareil dirigeant, et s'il le dit et qu'il affirme que le président de la République lui a confié cela, je crois que les choses...
... vous avez l'air dubitatif, non ?
Non, ce n'est pas une question de dubitatif, c'est que reconnaissez que la nouvelle direction de l'UMP est en place depuis, allez, à peine plus d'un an et que depuis plus d'un an, ou pratiquement, tous les mois on nous pose la question : « est-ce que vous pensez que... ». Les choses sont là, les choses fonctionnent. On me dit : « il y a un peu moins d'adhérents », effectivement, qu'en 2007. Oui, mais enfin tout le monde sait que dans tous les partis, il y a gauche/droite. Les années de présidentielles et législatives sont des années où beaucoup de gens adhèrent, en fait adhèrent pas au parti, adhèrent au comité de soutien au candidat, et ensuite ce ne sont pas des militants politiques classiques, mais c'est tout à fait normal. Je rappelle quand même que j'espère que nous finirons l'année pas loin de 300.000 et lorsque N. Sarkozy a pris la tête de l'UMP en 2004, fin 2004, nous étions 115.000. Donc, les choses vont plutôt bien.
Alors, parlons de vous, R. Karoutchi...
... je vais bien aussi.
... parce que ce n'est pas un secret, la présidence de la région Ile-de- France vous intéresse, mais là il y a de la concurrence. Alors, je reviens à ce thème de l'unité parce que ce n'est pas évident quand trois membres du Gouvernement briguent le même job donc, et que le président de la République doit intervenir - enfin c'est que j'ai vu dans les gazettes - pour dire « non, ça va être les militants qui vont décider ». Ca vous convient comme perspective, comme stratégie ?
Ecoutez, le président de la République et le bureau politique d'ailleurs de l'UMP ont validé le fait qu'il y avait des primaires et que les adhérents voteraient pour choisir leurs têtes de liste en mars 2009, voilà. Ca, c'est le principe. Moi, je suis d'autant plus favorable que, je le rappelle, même si j'ai fait très loyalement et fidèlement la campagne de J.-F. Copé en 2004, à l'époque, je souhaitais être candidat mais la décision venait du château et seulement du château...
... donc, là, vous le prendriez mal, tout de même, si je comprends bien, si encore une fois cette présidence...
... non mais là c'est devant les adhérents, donc les adhérents vont voter. Moi, je reconnais que quand vous avez le sentiment, qui est le mien, de la légitimité, de l'expérience et du sérieux au niveau de la région, pourquoi ? Parce que depuis 10-12 ans c'est mon combat. C'est mon combat, ça ne veut pas dire, là, à moi tout seul ; quand je dis « c'est mon combat », ça veut dire tous les adhérents, tous les élus d'Ile-de-France, je les ai associés depuis dix ans à tous les combats contre l'exécutif socialiste, et avec eux, partout, dans des centaines de déplacements, de réunions, j'ai mobilisé la droite en Ile-de-France contre l'exécutif. Donc, très logiquement, je pourrais dire : « mais comment se fait-il que d'autres viennent ? Après tout, où étaient-ils quand je me battais avec tous les adhérents et les élus ? ». Ce n'est pas ça le souci. Il y a primaires, il y a donc forcément plusieurs candidats, les adhérents choisiront. Moi, je suis convaincu qu'ils choisiront celui qui est avec eux depuis longtemps se bat et qui avec eux s'est battu contre l'explosion fiscale, contre la dérégulation des transports, etc. Mais, c'est un choix et les adhérents voteront calmement.
Mais, R. Karoutchi, vous êtes un homme calme d'apparence, vous êtes très urbain, très courtois. On vous a senti un petit peu agacé quand même le mois dernier par vos concurrents, je pense à V. Pécresse, notamment...
Ce n'est pas une question d'être agacé, c'est que moi je suis obsédé par un élément simple, clair, et je le dis à tous les adhérents, à tous les militants et à tous ceux qui nous écoutent : je suis un homme de droite et du centre, plutôt un modéré républicain, comme on disait autrefois. Mon obsession c'est de battre la gauche parce que j'estime que la gestion immobile de Huchon a été catastrophique, bon. Pas la sienne, perso, celle de l'exécutif de gauche. Et donc, en mars 2010, au moment de l'élection régionale, il va falloir battre la gauche. Or, nous avons 200.000 voix de retard en région Ile de France par rapport à la gauche. Donc, ce que je veux c'est de l'unité maximum de l'ensemble de mon camp sinon nous n'avons aucune chance de gagner. Donc, tout ce qui m'apparaît comme vaguement divisions, comme vaguement réticences, scissions, etc., je me dis, je vais gagner la primaire et perdre la vraie élection. Et ça, franchement, je ne peux pas l'accepter. Donc, je considère qu'il faut qu'il n'y ait pas d'attaques, pas de commentaires, pas de critiques. Chacun peut dire ce qu'il veut dans la primaire, c'est normal, mais en respectant l'autre, sous peine de quoi au soir de la primaire, on ne gagnera pas la vraie élection.
Un tout petit mot pour finir, je sais bien que Paris vaut bien une messe mais il faudrait quitter le Gouvernement si vous faites campagne.
Ecoutez, si par bonheur, en mars 2010 naturellement je gagnais les élections régionales, le fait est, là, on n'en parle plus...
... la question ne se poserait plus.
... parce que je considère que la gestion d'une région de 11,5 millions d'habitants, ce n'est pas une messe, c'est au-delà, c'est tous ordres religieux confondus, là on va faire dans le multi religieux et culturel au nom de tous, c'est comme ça. Pour le reste, c'est vrai que le président de la République m'a dit : « écoute, moi, je ne veux pas que tu dises, parce qu'il faudra qu'on en reparle et tout, que le cas échéant, si tu es évidemment choisi pour les primaires, tu te retires avant, parce qu'il faut qu'on en parle », et ce que j'avais d'ailleurs dit, moi je souhaite lui en parler naturellement, très calmement, parce que je crois qu'il faut du temps, du temps pour faire la campagne des primaires et puis naturellement, si on est élu, du temps pour être au service de tous ces concitoyens.
Je crois qu'on ne va pas s'ennuyer pendant cette campagne des régionales, notamment en région Ile-de-France.
Non, non, on ne va pas s'ennuyer, ça va être fun, dynamique et volontaire.
Je vous remercie R. Karoutchi.
Merci.
Merci d'avoir répondu à notre invitation.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 septembre 2008