Texte intégral
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Cette table-ronde dépasse les enjeux techniques de l'aide au développement car, comme je l'ai déjà dit à Yokohama en mai dernier, "le développement, c'est d'abord l'instauration de la paix et de la sécurité".
Comment briser le cycle de l'insécurité et de la fragilité ? Comment endiguer la violence, prévenir de nouveaux conflits et instaurer une paix et un développement durables ?
La France et l'Union européenne soutiennent fermement le travail entrepris en ce sens depuis quelques années autour de l'OCDE. Le Forum d'Accra en constitue une étape majeure, sur laquelle la France est prête à rebondir éventuellement, dans un cadre européen comme au niveau mondial.
La France, durant sa présidence de l'Union européenne, restera très attentive au fait que la prévention des conflits et le traitement des situations de fragilité figurera constamment parmi les priorités de l'Union. C'est déjà le cas, puisqu'en en novembre dernier, le Conseil des ministres de l'Union européenne a adopté une stratégie relançant le dialogue avec ses partenaires à ce sujet : c'est pourquoi l'Union européenne et l'Union africaine (UA) approfondissent actuellement leur partenariat de sécurité et de développement.
Mais il faut encore plus d'imagination, de volonté et de courage. En dépit d'initiative comme la création de la Commission de la consolidation de la paix (CCP) en 2006, le traitement international des situations de fragilité et de conflit est loin d'être satisfaisant à l'heure actuelle.
La France peut en témoigner, par ses expériences récentes en Afghanistan - elle vient d'en payer le prix avec le sacrifice de ses soldats - ou en Haïti - les conséquences des catastrophes naturelles s'y ajoutant à celles d'une crise politique et socio-économique durables. Au niveau de la communauté internationale, nous devons faire en sorte que les pays dits "fragiles", mais dont cette caractéristique n'a rien d'immuable (comme l'a souligné avant moi le président de la Banque africaine de développement) doivent traverser des "situations de fragilité" qui soient les plus courtes possible.
Pour cela, il faut sans doute aller plus loin dans le suivi de nos interventions de bailleurs ; ne pas nous contenter comme par le passé d'actions ponctuelles, sans vision stratégique d'ensemble, ce qui est encore trop souvent le cas, hélas !
Le suivi effectif de nos interventions s'impose donc comme un guide pour l'action future des donneurs d'aide. A cet égard, des moyens supplémentaires devront être apportés à des pratiques plus systématiques d'évaluation, seul moyen de piloter au mieux les programmes à venir et de compenser concrètement les insuffisances du passé : le renforcement permanent de nos évaluations permettra seul d'infléchir notre action dans le sens des recommandations du CAD pour le traitement des situations de fragilité et de conflit.
C'est dans ces dispositions d' esprit que j'ai l'honneur de co-présider la table-ronde consacrée à la thématique des "situations de fragilité et de conflit". Sa première session, consacrée précisément à la mise en application en commun des principes du CAD entre donateurs et pays partenaires, va maintenant être ouverte par Mme El-Bakri, vice-présidente de la Banque africaine de développement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 septembre 2008
Mesdames, Messieurs,
Cette table-ronde dépasse les enjeux techniques de l'aide au développement car, comme je l'ai déjà dit à Yokohama en mai dernier, "le développement, c'est d'abord l'instauration de la paix et de la sécurité".
Comment briser le cycle de l'insécurité et de la fragilité ? Comment endiguer la violence, prévenir de nouveaux conflits et instaurer une paix et un développement durables ?
La France et l'Union européenne soutiennent fermement le travail entrepris en ce sens depuis quelques années autour de l'OCDE. Le Forum d'Accra en constitue une étape majeure, sur laquelle la France est prête à rebondir éventuellement, dans un cadre européen comme au niveau mondial.
La France, durant sa présidence de l'Union européenne, restera très attentive au fait que la prévention des conflits et le traitement des situations de fragilité figurera constamment parmi les priorités de l'Union. C'est déjà le cas, puisqu'en en novembre dernier, le Conseil des ministres de l'Union européenne a adopté une stratégie relançant le dialogue avec ses partenaires à ce sujet : c'est pourquoi l'Union européenne et l'Union africaine (UA) approfondissent actuellement leur partenariat de sécurité et de développement.
Mais il faut encore plus d'imagination, de volonté et de courage. En dépit d'initiative comme la création de la Commission de la consolidation de la paix (CCP) en 2006, le traitement international des situations de fragilité et de conflit est loin d'être satisfaisant à l'heure actuelle.
La France peut en témoigner, par ses expériences récentes en Afghanistan - elle vient d'en payer le prix avec le sacrifice de ses soldats - ou en Haïti - les conséquences des catastrophes naturelles s'y ajoutant à celles d'une crise politique et socio-économique durables. Au niveau de la communauté internationale, nous devons faire en sorte que les pays dits "fragiles", mais dont cette caractéristique n'a rien d'immuable (comme l'a souligné avant moi le président de la Banque africaine de développement) doivent traverser des "situations de fragilité" qui soient les plus courtes possible.
Pour cela, il faut sans doute aller plus loin dans le suivi de nos interventions de bailleurs ; ne pas nous contenter comme par le passé d'actions ponctuelles, sans vision stratégique d'ensemble, ce qui est encore trop souvent le cas, hélas !
Le suivi effectif de nos interventions s'impose donc comme un guide pour l'action future des donneurs d'aide. A cet égard, des moyens supplémentaires devront être apportés à des pratiques plus systématiques d'évaluation, seul moyen de piloter au mieux les programmes à venir et de compenser concrètement les insuffisances du passé : le renforcement permanent de nos évaluations permettra seul d'infléchir notre action dans le sens des recommandations du CAD pour le traitement des situations de fragilité et de conflit.
C'est dans ces dispositions d' esprit que j'ai l'honneur de co-présider la table-ronde consacrée à la thématique des "situations de fragilité et de conflit". Sa première session, consacrée précisément à la mise en application en commun des principes du CAD entre donateurs et pays partenaires, va maintenant être ouverte par Mme El-Bakri, vice-présidente de la Banque africaine de développement.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 septembre 2008