Interview de M. Jean-louis Borloo, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur le site www.bougezautrement.gouv.fr en septembre 2008, sur la politique de dévelopement durable en matière de transports.

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Circonstance : Semaine européenne de la mobilité du 16 au 22 septembre 2008

Texte intégral

Qu'attendez-vous de cette 7ème édition de la semaine européenne de la mobilité ?
Cette septième édition est évidemment un peu particulière puisque la France préside en ce moment même l'Union européenne, à quelques mois de négociations capitales sur le climat. Il s'agit de démontrer aux Français ainsi qu'à l'ensemble des européens que « bouger autrement » c'est bouger à la fois plus proprement, plus rapidement, plus économiquement et plus sainement ! Par exemple, le mode de transport le plus rapide en ville pour les trajets inférieurs à 6 km, ce n'est pas la voiture, mais le vélo. De plus, et comme l'a démontré la campagne de cet été autour de l'éco-conduite : conduire moins vite, c'est à la fois moins cher, moins polluant et moins dangereux. Cette semaine européenne de la mobilité est donc, à bien des égards, la grande semaine du bien être, de la qualité de vie et du pouvoir d'achat.
Quelles sont les grandes mesures du Grenelle Environnement en faveur de la mobilité durable en ville ?
Le Grenelle Environnement engage un changement radical de stratégie en matière de transport. Son objectif est simple : offrir à chaque Français, individu comme entreprise, pour chaque déplacement et dans chaque situation, une alternative sûre, crédible et durable à la route. Le Grenelle Environnement prévoit ainsi la construction de 2 000 kilomètres de lignes à grande vitesse et de 1 500 kilomètres de lignes de transports collectifs supplémentaires. Avec un engagement de près de 2,5 milliards d'euros, l'État sera aux côtés des collectivités locales pour les aider à mener à bien leurs projets. De plus, le « bonus écologique » appliqué dans un premier temps aux voitures, a déjà complètement modifié la physionomie du marché automobile : les ventes de voitures émettant moins de 130 g CO2 ont augmenté de 50% tandis que celles de voitures émettant plus de 160 g CO 2 ont baissé de 40%. L'objectif est d'inciter les constructeurs à proposer aux Français des véhicules à la fois plus économes en carburant et plus respectueux de l'environnement. Le 28 janvier dernier, nous avons signé une convention historique avec l'industrie aéronautique qui s'engage à réduire de 50% ses émissions de CO2 de 50% le bruit perçu et de 80% sa production d'oxyde d'azote. Nous travaillons également avec les professionnels de l'aviation civile pour optimiser les trajectoires et les stratégies d'approche des avions aux abords des aéroports. Bref, comme nous allons le voir tout au long de cette semaine, la mobilité durable est bel et bien devenue une réalité concrète pour des millions de Français. Au fond, il s'agit pour nous de prendre un ou deux trains d'avance sur un des secteurs clefs de la troisième révolution industrielle.
Comment voyez-vous l'avenir du transport sans pétrole ?
Je le vois d'abord comme un formidable défi à la fois économique, technologique, architectural et urbain. Mais au-delà, la mobilité durable s'apparente pour moi à une vaste opération de reconquête : reconquête de nos villes et de nos quartiers, reconquête de la qualité de l'air que l'on respire, reconquête de notre environnement et in fine de notre avenir.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 22 septembre 2008